Battue par l’Allemagne ce vendredi en demi-finale à Rotterdam (23-29), l’équipe de France ne jouera pas la finale du Mondial IHF 2025. Après avoir été distancées dans le dernier quart d’heure de la première période, les Bleues n’ont jamais pu retourner la situation et ne pourront donc pas défendre le titre acquis en 2023. Elles affronteront dimanche les Pays-Bas, qui ont été battus par la Norvège dans l’autre demi-finale (14h30, en direct sur beIN Sports).
Le sept de départ : Sébastien Gardillou reconduit le même groupe de seize joueurs qui a remporté le quart de finale face au Danemark, Camille Depuiset, Emma Jacques et Lilou Pintat prennent donc place en tribunes. alors que le sept de départ est le suivant : Hatadou Sako – Nina Dury – Clarisse Mairot – Tamara Horacek – Lena Grandveau – Lucie Granier – Sarah Bouktit.
Des débuts compliqués
Les Françaises terminent leur échauffement alors qu’Alphaville et Forever Young résonnent dans une salle à moitié remplie. Elles évoluent ce soir en bleu et donnent le coup d’envoi de la rencontre. Comme face au Danemark, c’est Clarisse Mairot qui prend le premier tir, mais cette fois, sa tentative est repoussée par le poteau. En défense, Sarah Bouktit est remplacée par Pauletta Foppa, qui provoque le premier pénalty de la rencontre, que convertit Antje Döll. Mairot prend encore ses responsabilités sur le deuxième et cette fois termine à six mètres pour ouvrir la marque tricolore. Alors que Leuchter trompe Sako, le tir de Tamara Horacek est sorti par Katharina Filter, mais Hatadou Sako signe sa première parade face à Leuchter. Léna Grandveau s’arrache pour inscrire son premier but (2-2, 5′). La défense française met en échec l’attaque adverse, et Sako s’offre un pastis avant d’envoyer Nina Dury, dont la contre-attaque remet les Bleues devant. Mais elles manquent le ballon pour passer à +2, sur une mauvaise passe de Tamara Horacek. Alors qu’Emily Vogel écope du premier deux-minutes de la soirée, Sarah Bouktit s’impose pour faire fructifier la supériorité numérique. Sur l’attaque suivante, Lena Grandveau se crée seule la solution mais bute sur Filter, tout comme Lucie Granier sur le ballon repris. Antje Döll trompe Sako sur l’aile et l’Allemagne repasse devant (4-5, 10′). Sébastien Gardillou entame les premiers ajustements, et fait entrer Foppa sur le poste d’arrière gauche, mais la pivot rate le kung-fu avec Horacek. Les Allemandes font fructifier leur ballon de +2, par Emily Vogel. Sur sa seconde tentative, Foppa réduit l’écart, mais la défense française est malmenée. Sako ne peut rien faire face à ce diable de Leuchter, Grandveau bute sur Filter, et Döll met l’Allemagne à +3 depuis son aile gauche. Il faut un tir à travers de Grandveau pour remettre la France dans le bon sens, mais cela ne dure pas longtemps. Döll ne rate rien et Foppa rate la cage seule à six mètres. Et quand Antl met les siennes quatre buts devant, Sébastien Gardillou prend son premier temps-mort de la soirée (6-10, 15′).
Les Bleues reviennent mais ne font pas la jonction
Dès son entrée en jeu, Orlane Kanor se met en évidence. Avec un un contre un chaloupé, elle va convertir sa première occasion à six mètres. Floriane André fait son entrée dans la cage bleue et force Behrend à rater le cadre. La sortie de temps-mort ne permet pas aux Françaises de recoller, malgré la rage de Lena Grandveau. Les Allemandes gardent un petit matelas d’avance, que Lucie Granier, en contre-attaque, fait descendre à deux buts. Floriane André fait sa première parade face à Leuchter et, sur l’action suivante, Bouktit convertit son pénalty face à Filter (10-11, 20′). Alors que la dynamique est bleu-blanc-rouge, le coach allemand pose son premier temps-mort. Sébastien Gardillou choisir de faire entrer Méline Nocandy en pointe de la défense 1-5. La Guadeloupéenne décale Tamara Horacek, mais le tir plein centre de la capitaine est détourné par Filter. Mais Nocandy, encore elle, récupère une passe de Grijseels et lance Lucie Granier. Seule en contre-attaque, la gauchère ne manque pas la cible. Ceci juste avant que Floriane André ne sorte le tir de Döll, son premier échec après six réussites. L’entrée de Nocandy amène du peps à l’attaque bleue. Malgré un pied encore endolori, elle va chercher un pénalty, que Sarah Bouktit n’arrive pas à convertir. Sur la défense suivante, Méline Nocandy est exclue logiquement par les arbitres (11-12, 25′). En infériorité numérique, les Bleues souffrent. Lött renverse tout sur son passage pour aller marquer, Grandveau bute sur Filter et Oriane Ondono est punie pour un mauvais changement. Mais Behrend trouve le poteau, ce qui permet aux Bleues de rester dans le match. Sur un gros oubli de la défense adverse, Alicia Toublanc se retrouve seul et marque le douzième but bleu. Marie-Hélène Sajka, fraichement entrée, voir son premier tir contrée, et Vogel trouve la mire de loin. La dernière passe de Léna Grandveau finit dans les tribunes et, à la pause, les Françaises sont trois buts derrière (12-15, MT).
Les Allemandes tiennent bon et Ondono voit rouge
Les Allemandes donnent le coup d’envoi de la seconde période, mais Floriane André les empêche de prendre quatre longueurs d’avance avec une première parade. Sarah Bouktit perd le ballon sur l’action suivante et Döll, cette fois, ne rate pas l’occasion. Bien trouvée par Orlane Kanor, Bouktit se rattrape avant qu’une autre pivot, Pauletta Foppa, ne se démarque pour finir de près. Les deux équipes se rendent coup pour coup, Dury répondant à Vogel avant que Lött ne vienne tirer sur le nez d’Oriane Ondono (15-18, 35′). Après que Lött ait une nouvelle fois trouvé la faille, Sébastien Gardillou pose temps-mort. Grandveau, grâce à une belle feinte, s’ouvre le chemin du but, et la défense bleue récupère le ballon suivant. Mais la demi-centre rate sa passe et, sur la contre-attaque, Orlane Kanor est exclue pour deux minutes. C’est l’occasion pour Tamara Horacek et Clarisse Mairot de revenir sur le terrain. Mais c’est bien Foppa qui provoque le deuxième deux-minutes d’Emily Vogel. Pas suffisant, néanmoins, pour que Lena Grandveau ne bute pas une nouvelle fois sur Filter (17-20, 40′). Les Françaises sont au bord du gouffre, alors que Lött marque un nouveau but et que Tamara Horacek perd un nouveau ballon. Heureusement, les Allemandes perdent le ballon pour passer cinq buts devant. Mais vu que Filter est une nouvelle fois extraordinaire face à Nocandy, la situation n’évolue pas. Il faut une belle passe de Kanor pour Bouktit pour que la France marque, après sept minutes de disette. Mais, quelques secondes plus tard, Oriane Ondono écope d’un carton rouge pour une action mal maitrisée sur le visage de Vogel (22-18, 45′).
Incapables de faire tourner le vent
Les choses ne vont pas en s’améliorant pour les Tricolores, qui sont punies d’un passage en force par les arbitres. C’est le moment choisi par Sébastien Gardillou pour relancer Hatadou Sako. La disette offensive bleue continue, et sur un pénalty de Döll, les Allemandes passent même à +5. Il faut d’ailleurs un exploit de Sako face à Vogel pour enrayer la machine teutonne. Mais l’attaque est trop brouillonne et le tir de Grandveau est bloqué par Filter et Döll continue à ne rien rater à sept-mètres (20-24, 51′). Une perte de balle adverse offre aux Françaises l’occasion de revenir à -3, mais Grandveau ne trouve pas le cadre sur sa tentative. Au contraire de Leuchter. Alors que Grandveau rejoint le banc, Tamara Horacek galvaude une passe au pivot. Et puisque ses filles maitrisent les choses, Markus Gaugisch prend son second temps-mort. Les Françaises récupèrent le ballon dans la foulée, et Sarah Bouktit, au bout d’une action confuse, trouve le chemin des filets (21-25, 55′). Le but de Vogel, premier poteau et au bout du refus de jeu, semble être le coup de grâce. Clarisse Mairot ne l’entend pas de cette oreille et donne tout dans son shoot secteur central. Les Bleues mettent tout dans la bataille et se jettent sur tous les ballons. Orlane Kanor fait se lever la salle après un tir de loin, mais les Allemandes ne paniquent pas. Viola Leuchter transperce Hatadou Sako et les Françaises perdent le ballon suivant. La tête basse, elles regardent leurs adversaires fêter la victoire. Deux ans après le sacre à Herning, l’équipe de France est éliminé de la course au titre (23-29, FM).
Statistiques
France – Allemagne : 23-29 (12-15)
Ahoy, Rotterdam – 4500 spectateurs
Arbitres : Vladimir Jovandic et Marko Sekulic (SRB)
France :
Entraîneur : Sébastien Gardillou.
Gardiennes : André (4 arrêts / 16 tirs dont 0/1 pén), Sako (5 arrêts / 22 tirs dont 0/4 pén)
Nocandy (0/1), Toublanc (1/1), Mairot (2/3), Dury (2/2), Sajka (0/1), O. Kanor (3/4), Horacek (0/2), Foppa (3/4), Granier (2/3), Ondono, Bouktit (5/6 dont 1/2 pén), Grandveau (5/11), Karamoko, Wajoka
Exclusions temporaires : Nocandy (25′), Ondono (26′), O. Kanor (37′)
Expulsion : Ondono (44′)
Allemagne :
Entraineur : Markus Gaugisch
Gardiennes : Wachter, Filter (11 arrêts / 34 tirs dont 1/2 pén)
Grijseels (1/1), Engel, Antl (3/3), Smits (0/1), Steffen, Kühne (1/2), Vogel (5/9), Lott (4/6), Maidhof, Döll (9/10 dont 5/5 pén), Behrend (1/3), Hauf, Von Pereira (0/1), Leuchter (5/11)
Exclusions temporaires : Vogel (8′, 39′)
DÉCLARATIONS
Sébastien Gardillou : Je suis déçu pour les filles, mais je pense qu’on n’a pas manqué de combativité. Les filles n’ont pas reculé dans le gros combat de ce soir. Je pense que l’écart est un peu conséquent au regard de la physionomie du match. On n’a pas réussi à marquer sur grand espace, on arrive à exister défensivement malgré leur base arrière de malade mental. Faut sortir loin, il faut impacter…Les joueuses ont été grandes défensivement, mais on n’a pas réussi à convertir sur grand espace, ce qui est notre force habituellement. Et ça nous aurait aidé. La 1-5 a été bien, la 2-4 n’a pas été très opérante, on n’a pas su provoquer des pertes de balle. Je n’ai pas de regrets sur ce que les filles ont montré. On n’est pas dans la même catégorie handballistique, elles ont de jeunes joueuses mais qui sont très compétitives. Je suis fier de ce que les filles ont fait, parce qu’elles se sont engagées comme pas possible. Si on peut sortir de la meilleure des façons, on le fera. Je crois qu’on a encore des ressources.
Hatadou Sako : Je suis déçue parce que, non seulement on avait à coeur de jouer la finale, mais aussi de continuer à monter en puissance après notre match sur le Danemark. Mais force est de constater qu’on n’a pas fait ce qu’on voulait et qu’on est retombé dans nos travers. On savait que leur base arrière était très puissante, mais on les a trop laissées approcher, on n’a jamais réussi à les contrer. Et forcément, après, on ne monte pas les ballons. Il y a plein de situations où on fait presque ce qu’il faut, et c’est ce qui rend les choses encore plus frustrantes. Parce qu’il y a eu plein d’approximations dans tout ce qu’on a fait. Ce qu’on montre n’est pas tout à fait clair. Maintenant, il y a une médaille à aller chercher. C’est facile de dire qu’on va rebondir, mais il faut d’abord qu’on digère la défaite. Ca reste une médaille dans un championnat du monde, ça n’est pas rien.
Tamara Horacek : Je ne nous ai pas senties dominées physiquement, on a des situations claires en attaque qu’on ne convertit pas. Je ne trouve pas notre défense si dégueulasse que ça, mais on n’a pas su exploiter les situations. Leur gardienne a fermé la boutique, et ça nous a fait beaucoup de mal. On n’a pas montré notre meilleur visage, dans aucun des domaines. On manque un peu de précision dans les détails mais, à ce niveau, c’est ce qui fait la différence. Physiquement, c’est sûr qu’on est monté d’un cran, mais les arbitres n’ont pas toujours été très sympas avec nous. Maintenant, il faut redescendre, respirer un coup et on va repartir pour aller chercher la médaille. Il faut qu’on garde en tête qu’on est là depuis un bout de temps, qu’on a beaucoup bossé et que ce serait une récompense. Pas celle qu’on voulait, mais une récompense quand même.
Lena Grandveau : On fait un bon début de match, on est derrière au score mais on est au contact. On arrive à répondre dans l’agressivité. On perd ce match à cause de nous, tout simplement. J’ai un sentiment vraiment compliqué à décrire, je suis très déçue et c’est dur à gérer. On était toutes là, on avait toutes envie. On fait une bonne première mais on rate beaucoup de shoots. On n’est pas très loin, mais ça ne suffit pas. Elles ont été plus fortes que nous sur les détails, elles ont mis énormément d’agressivité. On n’est pas aidé par les arbitres, mais ce n’est pas le problème. Notre efficacité et notre construction du jeu qui ont été mauvaises. En défense, on est en difficulté, on n’a pas aidé nos gardiennes. Elles mettent des shoots de loin, des tirs en appui, et c’est pas ce qu’on a montré depuis le début du championnat. Il y a finalement plein de secteurs où on n’a pas été très bonnes.
LA LISTE
Gardiennes : Floriane ANDRÉ (Brest Bretagne Handball) – Camille DEPUISET (Brest Bretagne Handball) – Hatadou SAKO (Gyor Audi ETO KC)
Ailières gauches : Nina DURY (JDA Bourgogne Dijon Handball) – Suzanne WAJOKA (Metz Handball)
Arrières gauches : Orlane KANOR (FTC Rail Cargo) – Clarisse MAIROT (Brest Bretagne Handball) – Méline NOCANDY (Brest Bretagne Handball)
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Metz Handball) – Tamara HORACEK (RK Krim, cap)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Brest Bretagne Handball)
Arrières droites : Emma JACQUES (Esztergom Handball) – Fatou KARAMOKO (Stella Saint Maur) – Marie-Hélène SAJKA (OGC Nice Côte d’Azur Handball)
Défenseure : Lilou Pintat (JDA Bourgogne Dijon Handball)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (Debrecen)
LE STAFF
Sélectionneur : Sébastien GARDILLOU / Adjoints : David BURGUIN, Amandine LEYNAUD / Entraîneur : Franck PROUFF / Préparation physique : Clément LAMBERT / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Cesare COCUZZA, Julien KAMM, Stéphane ROBIN / Analyste vidéo : Lucile BRUXELLES / Psychologue : Pascal NIGGEL / Responsable administrative et logistique des équipes de France : Aurélie HARROUET / Intendant : Guillaume SIMON / DTN : Pascal BOURGEAIS / Chef de délégation : Rémy LÉVY
RÉSULTATS ET PROGRAMME DES BLEUES – MONDIAL IHF 2025
DTour préliminaire du 26 novembre au 2 décembre – Groupe F à ‘S-Hertogenbosch :
* Vendredi 28 novembre à 21h00 : France – Tunisie : 43-18 (21-12)
* Dimanche 30 novembre à 18h00 : Chine – France : 21-47 (12-26)
* Mardi 2 décembre à 21h00 : France – Pologne : 42-28 (18-17)
Tour principal du 4 au 8 décembre à Rotterdam / Groupe III
* Jeudi 4 décembre à 18h00 : France – Autriche : 29-17 (14-12)
* Samedi 6 décembre à 18h00 : Argentine – France : 17-29 (8-14)
* Lundi 8 décembre à 20h30 : France – Pays-Bas : 23-26 (13-14)
Tableau final du 9 au 14 décembre
* Mardi 9 décembre à 17h15 – Dortmund : Allemagne – Brésil 30-23 (17-11)
* Mardi 9 décembre à 20h30 – Dortmund : Norvège – Monténégro 32-23 (19-11)
* Mercredi 10 décembre à 18h – Rotterdam : Pays-Bas-Hongrie 28-23 (14-9)
* Mercredi 10 décembre à 21h – Rotterdam : Danemark – France 26-31 (12-17)
* Vendredi 12 décembre à 17h45 – Rotterdam : France – Allemagne 23-29 (12-15)
* Vendredi 12 décembre à 20h45 – Rotterdam : Norvège – Pays-Bas 35-25 (18-14)
* Dimanche 14 décembre à 14h30 – Rotterdam : France – Pays-Bas (en direct sur beIN Sports)
* Dimanche 14 décembre à 17h30 – Rotterdam : Allemagne – Norvège