En demi-finale du championnat du monde IHF 2023, l’équipe de France n’a montré aucune pitié pour la Suède, s’imposant largement (37-28). Les Bleues ont pris le large dès les premiers instants de la rencontre, comptant jusqu’à dix buts d’avance dans le premier acte avant de contrôler par la suite. Les Françaises retrouveront dimanche (19h, en direct sur beIN Sports et le groupe TF1) la Norvège, pour une redite de la finale perdue en 2021 en Espagne.

Le sept de départ : Alors que l’équipe de France s’apprête à entamer sa demi-finale, Olivier Krumbholz fait le choix de laisser Camille Depuiset et Orlane Ondono en tribunes, comme il l’avait fait pour le quart de finale de mardi face à la République tchèque. Le staff fait le choix de conserver le même sept de départ que mardi soir. Laura Glauser est titulaire dans la cage, tout comme Pauletta Foppa au poste de pivot et la paire Alicia Toublanc/Chloé Valentini sur les ailes. Laura Flippes, Grâce Zaadi Deuna et Estelle Nze Minko composent quant à elles la base arrière.

Vingt premières minutes qui frôlent la perfection

C’est tout de blanc vêtues que les filles de l’équipe de France entrent dans une Jyske Bank Boxen bien vidée après la première demi-finale avant de donner le coup d’envoi. Après une belle offrande de Grâce Zaadi, Pauletta Foppa ouvre le score sur la première action de la rencontre, avant un premier arrêt de Laura Glauser. Tamara Horacek double la mise et Foppa manque même de la tripler, alors que son lob passe au-dessus de la cage suédoise. Alicia Toublanc, en revanche, cadre parfaitement le sien et les Bleues prennent trois buts d’avance. Il faut un pénalty de Nathalie Hagman pour que les Scandinaves ouvrent leur compteur (3-1, 5′). L’équipe de France est décidément bien entrée dans sa partie, comme le prouve la vitesse à laquelle les joueuses montent le ballon. Un missile de Tamara Horacek en pleine lucarne force la Suède à prendre son premier temps-mort. Ce break ne stoppe pas l’élan de Laura Glauser, toujours aussi vigilante. Malheureusement, Alicia Toublanc rate son jet de sept-mètres face à Johanna Bundsen. Mais Chloé Valentini, Estelle Nze Minko puis Laura Flippes, toutes les trois en contre-attaque, creusent l’écart et mettent les Bleues à +6 (8-2, 10′). Olivier Krumbholz en profite pour faire ses premières rotations, et c’est Léna Grandveau qui entre la première. Mais rien ne semble perturber les Bleues. Alicia Toublanc place un petit tir à rebond pour donner huit buts d’avance aux Tricolores et pour forcer la Suède à un deuxième temps-mort. Mais peu importe, les Françaises continuent à foncer, et droit devant. Laura Glauser est absolument irrésistible, avec huit arrêts sur les dix premiers tirs suédois. Laura Kanor puis Estelle Nze Minko s’envolent face à la défense jaune pour faire passer la part des +10 (13-3, 17′). Les Suédoises se réveillent quelque peu, et profitent des pertes de balle tricolores. Elles passent un 3-0 pour revenir à sept longueurs et Olivier Krumbholz décide de poser son premier temps-mort. Mais les pertes de balle continuent, et il faut que Lucie Granier s’arrache après un échec de Pauletta Foppa pour stopper l’hémorragie. Le match se fait plus haché, alors que les Suédoises tentent de durcir les débats mais les Bleues gardent le cap, avec Pauletta Foppa à la finition (16-8, 25′). La réussite offensive des filles d’Olivier Krumbholz est décidément insolente. Même quand elles encaissent un but, elles marquent immédiatement après dans le but vide. Seul point noir, la sortie de Grâce Zaadi, touchée au coude dans un contact avec une Suédoise. Cela ne change pas grand-chose à l’affaire bleue, Coralie Lassource et Estelle Nze Minko continuant d’alimenter la marque. L’ailière gauche hérite de la dernière action de la première période mais bute sur Bundsen. Ce qui n’empêche pas les Bleues de rentrer au vestiaire avec une avance plu que confortable (19-11, MT).

Un deuxième acte tout en maitrise

Olivier Krumbholz reconduit l’équipe de départ au coup d’envoi de la seconde période. Laura Glauser reste dans les mêmes standards, avec deux arrêts sur des tentatives lointaines. En attaque, Estelle Nze Minko joue tous les engagements rapides à fond, comme elle l’avait fait en quart de finale. Elle trouve la mire la première fois avant de buter sur Bundsen la deuxième. Si les Suédoises remontent un temps à cinq longueurs, les Françaises remettent tout de suite les pendules à l’heure. Alicia Toublanc puis Pauletta Foppa, en contre-attaque, font repasser l’écart à huit buts (24-16, 37′). Estelle Nze Minko est la première joueuse française à être remplacée et Orlane Kanor revient sur le terrain. Les Suédoises semblent avoir oublié leur première période catastrophique et font jeu égal avec les Bleues. Alors que la salle de Herning s’est vidée, les supporters français se font entendre pour acclamer Laura Glauser qui met en échec Hagman sur jet de sept mètres. Alors que les rotations se poursuivent, Pauletta Foppa se distingue à six mètres (27-20, 44′). Sentant le match presque joué, les Suédoises jettent toutes leurs forces dans la bataille. Tamara Horacek puis Léna Grandveau en font les frais, provoquant de grosses fautes de leurs adversaires. La première, sur jet de sept-mètres, se fait justice et permet aux Bleues de conserver leur avantage. Chloé Valentini en rajoute encore une couche en inscrivant un but dans la cage vide tout en provoquant une sanction contre Jamina Roberts (30-22, 49′). Pour terminer la rencontre, Hatadou Sako fait son entrée dans la cage au relais d’une Laura Glauser qui aura compilé douze arrêts. Sarah Bouktit arrive également sur le terrain, alors que Déborah Lassource ne rentrera que dans les deux dernières minutes. Sako entre tout de suite dans la partie en déviant un tir sur sa barre transversale, avant que Tamara Horacek ne score dans le but vide. Olivier Krumbholz peut lever les bras, la finale tend les bras à l’équipe de France, deux ans après l’échec de Granollers. Léna Grandveau marque elle aussi dans la cage vide et les supporters français commencent à entonner la Marseillaise car, c’est bon, les Bleues ont validé leur ticket pour la finale ! (37-28, FM) Elles auront l’occasion, dimanche, de prendre leur revanche sur la Norvège, qui les avait battues à l’époque (22-29). Mais elles ont montré, la semaine passée, que cet adversaire pouvait aussi être battu…

Statistiques


France – Suède : 37-28 (19-11)
Jyske Bank Boxen, Herning – 6000 spectateurs
Arbitres : Tanja Kuttler et Maike Merz (ALL)

France 
Entraîneur :
Olivier Krumbholz
Gardiennes : Glauser (12 arrêts / 33 tirs dont 1/3 pén), Sako (5 arrêts / 12 tirs dont 0/2 pén) – Nocandy, Toublanc (3/6 dont 0/1 pén), Valentini (4/5), C. Lassource (1/3), Zaadi Deuna (1/2), Flippes (3/3), O. Kanor (2/4), Horacek (9/10 dont 1/1 pén), D. Lassource (0/1), Foppa (5/7), Nze Minko (4/5), Granier (1/2), Bouktit (1/3), Grandveau (3/3)
Exclusions temporaires : Horacek (40′), D. Lassource (59′)

Suède
Entraîneur :
Tomas Axner
Gardiennes : Bundsen (10 arrêts / 34 tirs dont 1/3 pén), Eriksson (1 arrêt / 9 tirs dont 0/1 pén) – Koppang (1/2), Mellegard (1/2 dont 0/1 pén), Strömberg (1/2), Blohm (4/4), Roberts (3/8), Lundström (1/2), Lagerquist, Lindqvist (1/2), Hagman (5/9 dont 3/4 pén), Thorleifsdottir (3/7), Hvenfelt, Hansson (2/3), Carlson (4/7), Axner (2/6)
Exclusions temporaires : Lindqvist (15′, 28′), Lagerquist (25′), Thorleifsdottir (47′), Roberts (48′)

DÉCLARATIONS

Olivier Krumbholz : On a tout lieu d’être satisfait, on a fait un match maitrisé, une vraie belle performance. On a réussi à les prendre à la gorge dès le début et on ne les a jamais lâchées. C’est bien, on a déjà une médaille mais on ne veut pas s’arrêter là. On va rejouer la Norvège qu’on a déjà battu et qui a sorti le Danemark aujourd’hui dans des conditions difficiles. C’est sûr qu’on préfère avoir notre demi-finale que la leur, c’est moins usant. Le fait qu’on soit en finale montre que l’équipe de France est en reconquête, mais l’appétit vient en mangeant. Cette finale, c’est la concrétisation du travail réalisé depuis le début de la préparation, pendant laquelle on a eu pas mal de soucis. Quand on est arrivé le 20 novembre, il y avait peu de filles qui étaient en forme. Je parlais de monter en charge petit à petit, on y est. On est à soixante minutes d’un titre.

Laura Flippes : Je ne dirais pas que le match était trop facile, je considère plutôt qu’on a mis tous les ingrédients pour se le rendre facile. Défensivement, on commence très bien mais Laura les met dedans aussi, elles ont deux ou trois belles opportunités mais elle sort les ballons. On leur a vraiment mis la tête sous l’eau en insistant sur les montées de balle. On savait que c’était une équipe qui courrait, mais pas trop sur le repli, donc on a beaucoup insisté là dessus. Il y avait pas mal de joueuses malades, mais dans ces moments-là, on passe au-dessus. C’est quand même une demi-finale de Mondial. Le but était de jouer jusqu’au bout et de sortir si jamais je n’en pouvais plus. Si c’était sept minutes, c’était sept, mais quelqu’un d’autre était prêt à prendre le relais. La Norvège, ça sera un tout autre match, un match à la vie, à la mort. Ce qui s’est passé il y a une semaine ne compte plus, il y a un titre de champion du monde au bout.

Tamara Horacek : Le mot d’ordre était vraiment de mettre beaucoup d’intensité. On n’avait pas beaucoup couru en quart de finale, donc il nous fallait absolument remettre de l’énergie dès le départ. J’ai aimé qu’on fasse preuve de beaucoup de stabilité, même quand elles sont revenues à cinq buts en seconde période, on a tenu comme il fallait. Certes, je mets neuf buts ce soir, mais cela m’importe peu. Statistiquement, c’est sûr que c’est mon meilleur match en bleu mais en vrai, il y a des soirs où j’ai eu l’impression d’apporter énormément en défense sans que ça se voie sur la feuille de stats. Maintenant, il faut tout oublier du premier match contre la Norvège. On sait qu’on peut les battre, mais là, ça va se jouer avec les tripes, avec la tête. Il faut tout donner pour aller chercher le titre de championnes du monde.

LA LISTE

Gardiennes : Camille DEPUISET (Metz Handball) – Laura GLAUSER (CSM Bucarest) – Hatadou SAKO (Metz Handball) 
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne Handball) – Chloé VALENTINI (Metz Handball) 
Arrières gauches : Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Estelle NZE MINKO (cap) (Gyor Audi ETO KC) 
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Tamara HORACEK (Neptunes de Nantes) – Méline NOCANDY (Paris 92) – Grace ZAADI DEUNA (CSM Bucarest) 
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz Handball) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne Handball) – Oriane ONDONO (Neptunes de Nantes) 
Arrières droites : Laura FLIPPES (CSM Bucarest) – Déborah LASSOURCE (Paris 92) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Vipers Kristiansand)
Ailières droites : Lucie GRANIER (Metz Handball) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne Handball) 

LE STAFF

Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoint : Sébastien GARDILLOU
Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET
Analyste vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET
Psychologue : Pascal NIGGEL

Communication et relations médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY

RÉSULTATS ET PROGRAMME

Mondial IHF 2023 [Danemark, Norvège, Suède]
Jeudi 30 novembre au dimanche 17 décembre 2023 :

Tour préliminaire à Stavanger :
30 novembre à 20h30 :
France – Angola 30-29
02 décembre à 18h00 : Islande – France 22-31
04 décembre à 21h00 : France – Slovénie 31-27

Tour principal à Trondheim :

06 décembre à 18h00 : France – Autriche 41-27

08 décembre à 18h00 : Corée du Sud – France 22-32

10 décembre à 20h30 : France – Norvège 24-23

Quart de finale à Trondheim :

12 décembre à 17h30 : France – République Tchèque 33-22

Demi-finale à Herning

Vendredi 15 décembre à 21h00 : France – Suède 37-28

Finale à Herning

Dimanche 17 décembre à 19h00 : France – Norvège