S’il n’a pas pris part à la préparation des Jeux olympiques, le jeune gardien montpelliérain (24 ans) était de l’aventure du Mondial 2023 puis lors du titre européen en janvier dernier. Il évoque le départ de son ami Samir Bellahcene et son statut parmi les Bleus.
Comment as-tu vécu la blessure puis le départ de Samir Bellahcene la semaine passée, après seulement 2 matchs ?
D’un côté, il y a eu un premier sentiment de tristesse pour Samir. Il me connaît depuis que je suis tout petit et il est vraiment devenu un ami. Il y avait donc une part de moi qui était dégoûtée pour mon coéquipier, pour mon pote. Jusqu’à sa blessure, nous avions beaucoup échangé. Nous avons créé une belle complicité tous les trois avec Rémi (Desbonnet). D’un autre côté, il y a quand même l’excitation d’un Mondial, l’envie de bien faire et de rentrer sur le chemin avec l’équipe de France. Il ne m’était pas encore arrivé de rentrer comme deuxième sur le banc d’une grande compétition mais j’étais quand même prêt parce qu’on bosse avec Jean-Luc (Kieffer) et le groupe. Ce n’est pas parce que je suis en tribune que je ne m’étais pas entraîné ou pas préparé : je suis au service de l’équipe de France et donc prêt à aider l’équipe à n’importe quel moment.
Comment se passe l’intégration de Valentin Kieffer ?
Il est très bien rentré très bien dans le groupe. Avec Rémi et Jean-Luc, on s’entraîne et on prépare les matchs tous ensemble. Valentin est intégré dans la triplette on commence à créer des petites affinités, au fur et à mesure, car il est vrai qu’on ne se connaît pas plus que ça. Sur le stage de novembre, nous n’avons pas eu trop le temps de partager des moments ensemble. Il n’est pas timide et il est très sympathique. Je pense aussi que le groupe est prêt aussi à s’ouvrir à qui peut rentrer dans la compète. Tout le monde sait qu’on peut avoir besoin de lui aussi donc c’est important qu’il se sente à l’aise. Son père, Jean-Luc sépare bien le boulot et la famille. Il est tellement concerné par son travail qu’il ne fait pas de différence, quel que soit le statut. Il souhaite simplement que l’on fasse des arrêts.
Comment juges-tu ton évolution ?
Au fur et à mesure des stages et des compétitions, on se sent mieux, on s’exprime plus, on prend un peu plus de place à chaque fois. Il y a aussi la façon dont on appréhende la compétition et le rapport aux matchs et aux entraînements. Je me souviens de mon premier stage où j’avais des images plein les yeux, limite je n’étais même plus dans le but en me disant « Je ne peux pas sortir un ballon de untel ou untel. Aujourd’hui, il n’y a plus ce rapport-là, je me considère plus à ma place. Je suis moins dans l’observation, je suis plus acteur de ce que je veux.
Quand on rentre en équipe de France, on veut être le plus présent possible sur le terrain. Il faut vraiment se dire qu’on est au service l’équipe. Si demain on me demande d’être n°1, je ferai tout pour être le meilleur n°1 possible, si on me demande d’être le n°2, je ferai tout pour être le meilleur 2e, et si je retourne en tribune, et bien j’essaierai d’être le meilleur 3e possible. Voilà, c’est vraiment ma conviction et si je commence à calculer ce que je vais être, 1, 2 ou 3, je vais me perdre et ce n’est pas ce dont le groupe a besoin.