Le potentiel était affiché mais les dangers également pointés. Dans le cadre d’un Tiby Val d’Oise toujours aussi relevé et précieux en enseignements, la génération tricolore 2008-2009 a pu mesurer encore le long chemin à parcourir pour faire équipe. Elle a ainsi été douchée d’entrée par l’armada hongroise (33-37), invaincue et victorieuse du tournoi, avant de relever la tête face au Portugal (29-24) et de chuter de nouveau en tension contre la Suède (24-29). Une prestation globale, en courant alternatif, qui doit remettre les idées en place et le collectif au centre du jeu.
Depuis l’édition 2021 et la génération 2004-2005, – qui vient d’achever son cursus international jeunes -, victorieuse à l’époque, l’équipe de France a laissé régner successivement la Croatie et la Hongrie sur son prestigieux tournoi automnal. On pensait que la nouvelle vague bleue était en mesure d’inverser la tendance, précédée par une flatteuse réputation. Il n’en a rien été, en dépit d’un début de semaine studieux et appliqué. « Effectivement il faut vraiment faire la distinction entre la partie stage et le moment du tournoi, tranche aussitôt Franck Prouff. J’ai vraiment la sensation en effet que les résultats et le jeu produit en fin de semaine, ne sont pas à la hauteur de ce que l’on a vu en stage en amont. C’est vrai qu’il y a toujours des rapports de force qui rentre en compte dans un match, ce n’est pas la même chose que de jouer entre nous et d’affronter la Hongrie ou la Suède. Il n’empêche que l’engagement et la production n’ont rien eu à voir, nous avons été complément inhibé notamment sur le premier match face à la Hongrie. Nous avons réussi à se fâcher en second lieu contre le Portugal, avant de retomber dans nos travers pour finir avec la Suède. »
Un parfait résumé de la compétition traversée par sa troupe et ponctuée à la dernière place le samedi soir. Tout le contraire d’un groupe travailleur, réfléchi et engagé sur les séances d’entraînement. Mais qui a été rattrapé par l’évènement dès l’ouverture du jeudi soir. « Nous avions axé notre travail sur la défense, et nous avons été absent d’entrée de jeu dans ce domaine aux-devants de la Hongrie. Cela nous a totalement déstabilisé dans toutes les phases de jeu derrière. Des joueurs dominants ont voulu prendre seuls les choses en mains. Ils ont compris qu’ils n’étaient pas des tauliers du niveau international. Sans jeu collectif, ni continuité en attaque, on ne peut pas s’en sortir. »
Faire preuve d’humilité et de sens collectif
Le scénario s’est répété tout au long de la compétition, au gré d’un enchaînement presque inévitable. « Dix minutes avant le premier match, les gars tapaient sur les portes et hurlaient dans le couloir, ils étaient en fusion et sous pression totale. Cela a fait pschitt au bout de dix minutes sur le terrain, entre le public, la Marseillaise, l’excitation et l’adversité. C’est la raison majeure de notre non-match. » En dépit de l’ouverture du score d’Isaac Saillard, le valeureux capitaine, la délégation française était submergée par la justesse magyares et l’enthousiasme d’un complexe bondé et tout acquis à leur cause (5-7, 15-20, 17-25, 20-30). Le sursaut de la fin de match laissait cependant augurer de la réaction du lendemain à l’épreuve du Portugal. Pas question en effet de tergiverser dans ce genre de rassemblement.
« Cela a été d’autant plus facile de rebondir sur le deuxième match, lorsque tu sais que tu es passé au travers auparavant. L’analyse vidéo a été simple et nous les avons remis dans une bulle de concentration, de calme et de maîtrise. Ils ont pu voir que c’était ainsi plus facile d’être dans les attendus. Et ils ont eu le mérite, en dépit des échecs face au gardien portugais, de croire en ce qu’ils faisaient et de continuer à jouer ainsi. Cela m’a plu dans les attitudes et le comportement collectif. » La preuve qu’ils sont capables de performer ensemble, au gré d’une seconde période exemplaire (11-13 puis 29-24). A défaut d’être encore stable et régulier, comme en atteste la rechute sur l’ultime épreuve scandinave où ils n’ont jamais trop existé (10-16 mi-temps), sans s’écrouler pour autant (24-29). « Je les avais prévenus que c’était sûrement plus facile de réagir après un mauvais match que de continuer à agir après une réaction. Ils sont malgré tout retombés dans le panneau. Ce n’était pas simple d’attaquer avec ce Tiby. Je pense qu’ils ont appris beaucoup de choses en peu de temps, dans un environnement particulier et riche, contre une opposition de très haut niveau. »
Tel est le sens et la précieuse tradition perpétuée par ce tournoi incontournable et devenu emblématique dans la formation du jeune joueur international, même dans la difficulté. « Tout était réuni pour les mettre dans le dur. Il faut faire de ce demi-échec une opportunité. J’ai expliqué aux garçons que l’on devait construire à partir de toutes les difficultés rencontrées, et analysé le fonctionnement d’une équipe. » Car cela ne repose pas sur une somme d’individualités appelées à jouer les sauveurs à tour de rôle. Ils ont ainsi pu le mesurer concrètement. « Nous avons effectivement de très bons joueurs, mais nous avons besoin de préparer collectivement nos situations, de gagner en humilité aussi je pense un petit peu, et de travailler. »
Une remise en cause permanente, une exigence perpétuelle, la rigueur du haut-niveau à entretenir quotidiennement. En attendant les autres tests haut de gamme de l’année prochaine désormais.
pROGRAMME ET RÉSULTATS
1er stage Stage à Athletica d’Eaubonne (95) : du dimanche 26 au mercredi 29 octobre 2025
Tournoi TIBY à Eaubonne (95) : du jeudi 30/10 au dimanche 2 novembre 2025
Jeudi 30 octobre : France – Hongrie 33-37 (15-20) ; Suède – Portugal 26-30 (14-15)
Vendredi 31 octobre : France – Portugal 29-24 (11-13) ; Hongrie – Suède 31-24 (17-13)
Samedi 1er novembre : France – Suède 24-29 (10-16) ; Portugal – Hongrie 32-36 (15-19)
Stage à la MDH : du dimanche 4 au mercredi 7 janvier 2026
Transfert et tournoi en Hongrie avec le Danemark : du jeudi 8 au dimanche 11 janvier
Stage à la MDH : du dimanche 10 au mercredi 13 mai
Tournoi au Portugal à Faro : du jeudi 14 au dimanche 17 mai
1er stage de préparation à l’Euro dans un lieu à déterminer : du vendredi 3 au vendredi 10 juillet
2e stage de préparation à l’Euro dans un lieu et avec adversaire à déterminer : du mardi 14 au mercredi 22 juillet
Rassemblement à la MDH : du samedi 25 au lundi 27 juillet (transfert vers la Serbie)
EHF EURO U18M en Serbie : du mercredi 29 juillet au dimanche 9 août
Le groupe
Gardiens : Jean BARADAT (07/01/08, Chambéry Savoie) ; Célio BERTIN (24/01/09, Bruges 33) ; Gabin SALTEL (23/01/08, Cournon d’Auvergne)
Ailiers gauches : Isaac MAURICE (10/11/08, Dunkerque Grand Littoral) ; Edgar LAFORCE (24/11/09, Plobsheim)
Arrières gauches : Adam HAFID (28/01/08, Chambéry Savoie) ; Jean-Mayeck JOSAPHAT (16/01/08, Ivry) ; Harold METMER (29/02/08, Chambéry Savoie) ; Jacques-Balint TSOBGNY SIWE (19/05/08, Vernon Saint-Marcel)
Demi-centres : Noé CALBRY (08/04/08, Montpellier) ; Felipe GARCIA (13/02/08, Vernon Saint-Marcel)
Pivots : Nathan BRUNON (07/03/08, Chambéry Savoie) ; Noa CATONI (17/02/10, Metz) ; Jordan FLUET (05/04/08, Nîmes Gard)
Arrières droits : Alexis RIVA (07/02/08, Billère Pau Pyrénées) ; Isaac SAILLARD (11/02/09, Cherbourg Manche)
Ailiers droits : Zachary DERMIGNY (25/05/08, Toulouse) ; Martin HEMERY (03/05/08, Dunkerque Grand Littoral)
LE STAFF
LE STAFF : Entraîneurs : Franck PROUFF / Adjoints : Benoît PEYRABOUT, Romain BOYER (vidéo) / Médecin : William FORET / Kinésithérapeutes : Denis DELANAUD / Préparateur physique : Adrien MORARD / Cheffe de délégation : Farid MEDJOUB