L’équipe de France U21 a quitté prématurément le Mondial en Pologne par la petite porte. Elle n’a pas assisté en cette fin de semaine au sacre du Danemark et au podium historique des Iles Féroé, leur bourreau respectif du tour préliminaire et du tour principal. Après son succès de jeudi sur l’Autriche (27-24), la France a échoué vendredi au 10e rang mondial, vaincue en dernier lieu par l’Espagne (40-41). Avant de se séparer à la fin de son cycle de formation pour cette génération 2004-2005, encore trop loin des pointures de la catégorie.
Pour un dernier match de classement, et l’attribution des places 9 et 10, les Bleus étaient en excellente compagnie vendredi, avec l’Espagne, champion du Monde en titre U19 et champion d’Europe U20 l’été dernier. Un favori brutalement tombé de son piédestal durant cette dizaine de jours en Pologne et qui aurait pu être une proie plus facile pour Mouhamadou Sidibé et ses partenaires. Au lieu de cela, les garçons de Guillaume Joli, encore sonnés de leur élimination de la course aux quarts de finale, et pourtant remobilisés face à la Roumanie (34-28) et l’Autriche (27-24), ont livré une période initiale sans saveur ni fierté. Très vite distancés (2-6, 8e), puis sans réaction (7-16, 19e), les coéquipiers de Dimitri Claude, la belle satisfaction de ce Mondial qui avait inscrit les deux premiers buts, ont stoppé l’hémorragie à -10 (15-25, 30e puis 16-25 à la mi-temps). « Ces derniers matchs de classement sont toujours un peu compliqués, souffle l’ancien international. Et lorsque cela commence si mal, cela peut vite tourner au vinaigre. Nous n’avions en effet pas préparé le scénario de prendre et compter autant de buts de retard à la mi-temps. » Ils ne se sont pas écroulés pour autant et sont revenus des vestiaires avec de bien meilleures dispositions. Dans le sillage de l’ailier gauche Naël Tighiouart, meilleur marqueur tricolore, ils ont grignoté petit à petit leur retard et sont revenus sur les talons hispaniques. Sans parvenir à inverser la tendance dans les ultimes secondes. « Et pourtant on revient fort… pour échouer à un seul but, en ayant le ballon pour égaliser dans les ultimes instants. Ce match est finalement peut-être à l’image de notre compétition et de cette génération. Nous sommes par moments capables du meilleur, et nous avons en parallèle des temps faibles qui nous coûtent très cher. Et les évènements se répètent en dépit du talent indéniable de ce groupe. »
Une frustration partagée entre les joueurs et le staff
Jusqu’au bout donc de sa formation et de son ultime compétition, la génération 2004-2005 aura soufflé le chaud et surtout le froid. « Même contre une équipe espagnole à-peu-près dans le même état de fatigue et de déception que nous, nous avons essayé de donner la meilleure image possible et jeter toutes les forces qui nous restaient. On ne peut pas leur reprocher de ne pas se battre » Il n’empêche qu’en dépit des progrès et des efforts, ce groupe aura manqué de constance pour obtenir des résultats significatifs tout au long de son cursus. « J’espère que cette frustration va leur servir pour la suite de leur carrière. Nous aurions pu être à la place des Féroé, nous ne l’avons pas mérité tout simplement. » Une étonnante province autonome du royaume de Danemark, d’à peine 1400 km2 et 55 000 habitants, bourreau éternel de ces bleus, et qui est allée au bout de ses rêves les plus fous pour décrocher un historique podium mondial. Alors que la troupe française avait déjà regagné l’Hexagone. « Nous avons commencé à débriefer avec le staff et on va continuer de le faire, enchaîne Guillaume Joli, moi aussi c’était mon premier Mondial en tant que coach et j’ai beaucoup appris. Je suis forcément déçu de ne pas avoir réussi à mener cette mission à bien d’atteindre les quarts de finale. Nous allons essayer d’apprendre aussi de nos erreurs pour être meilleur avec la prochaine génération. »
Les 2004-2005 vont poursuivre eux dans leur marche vers le professionnalisme. « Il y a plein de talent et ils sont doués pour certains. Mais ils ont des points faibles que nous avions identifiés sans parvenir à leur transmettre de quoi les surmonter. C’est la dure loi du sport de haut niveau. » Et peut-être la place d’un groupe qui a manqué de temps et d’échéance pour se surpasser. « Je dirais plutôt que nous n’avons pas réussi à faire en sorte qu’ils atteignent la place qu’ils auraient mérité. C’est un manque de maturité, comme pour moi. Je n’ai pas envie de me désolidariser d’eux. J’avais à cœur de les aider, j’ai failli avec eux. » À force de petits détails qui font de grandes différences. « On se dit toujours que l’on n’est pas très loin, il en manque quand même toujours un peu au final. » Et ce n’est pas le sacre du Danemark, en plus du podium des Iles Féroé, qui vont les réconforter. « Il y a deux choses à distinguer, entre notre capacité à performer dans les compétitions internationales, et notre manque de maturité lié à un championnat très fort où ces jeunes ne peuvent pas pleinement s’exprimer. Contrairement à d’autres nations. Mais la formation française avance, on n’en reverra certains de ceux-là en A dans les prochaines années, c’est bien là notre mission principale. Même si dès que l’on porte le maillot bleu, on ne peut clairement pas se satisfaire d’une 9e ou 10e place. Nous avons la volonté de transmettre cette notion de gagne. »
pROGRAMME ET RÉSULTATS
Stage à la MDH et matchs au Danemark : dimanche 3 au samedi 9 novembre 2024
Transfert vers le Danemark mercredi 6
Jeudi 7 novembre, à Kolding : Danemark – France : 30-29 (15-14)
Samedi 9/11 : Danemark – France : 31-27 (17-13)
Tournoi des 4 Nations à Guarda au Portugal : du 9 au 12 janvier
Jeudi 9 janvier : France – Allemagne 34-28 (17-14) ; Espagne – Portugal 26-30 (17-14)
Vendredi 10 : Portugal – France 34-30 (16-17) ; Allemagne – Espagne 29-29 (17-11)
Samedi 11 : France – Espagne 41-32 (19-15) ; Portugal – Allemagne 34-35 (20-19)
Classement 2025 : 1- Portugal 4 (+4), 2- France 4 (-4), 3- Allemagne 3, 4- Espagne 1
Stage à la Maison du handball : du dimanche 9 au mercredi 12 mars
Tournoi TIBY à Serris (77) : du 13 au 15 mars
Jeudi 13 mars : France – Hongrie 32-23 (13-10) ; Espagne – Islande 32-28 (18-15)
Samedi 15 mars : petite finale : Hongrie – Islande 28-29 (14-12) ; finale : France – Espagne 27-26 (16-14)
1er stage de préparation Mondial à Village-Neuf (68) : du dimanche 4 au mercredi 7 mai
Airport Trophy à Zurich (SUI) : du jeudi 8 au dimanche 11 mai
Vendredi 9 mai : Suisse – France 28-32 (14-16) ; Allemagne – Espagne 29-30 (17-17)
Samedi 10 mai : France – Allemagne 31-30 (11-12) ; Espagne – Suisse 32-26 (19-13)
Dimanche 11 mai : France – Espagne 23-27 (12-15) ; Suisse – Allemagne 24-36 (10-16)
Classement final : 1- Espagne 6 points, 2- France 4, 3- Allemagne 2, 4- Suisse 0
2e stage de préparation au Mondial à Tignes : du lundi 2 au vendredi 6 juin
3e stage de préparation au Mondial à la MDH : du mercredi 11 au dimanche 15 juin
Mondial IHF U21M en Pologne : du 18 au 29 juin
Départ le lundi 16 juin
Tirage au sort :
Groupe A (Plock) : Norvège, Pologne, Slovénie, Uruguay
Groupe B (Plock) : Autriche, Hongrie (vice-champion du Monde U21 2023), Argentine, Brésil
Groupe C (Sosnowiec) : Suède, Japon, République de Corée, USA
Groupe D (Sosnowiec) : Portugal (vice-champion d’Europe U20 2024), Croatie (3e Monde U19 2023), Algérie, Canada
Groupe E (Katowice) : Danemark (vice-champion du Monde U19 2023, 3e Euro U20 2024), France, Maroc, Mexique
Groupe F (Katowice) : Islande (3e Monde U21 2023), Macédoine du Nord, Roumanie, Iles Féroé
Groupe G (Kielce) : Allemagne (champion du Monde U21 2023), Tunisie, Serbie, Suisse
Groupe H (Kielce) : Espagne (champion du Monde U19 2023 et d’Europe U20 2024), Égypte, Bahreïn, Arabie Saoudite
Le calendrier du Mondial :
TOUR PRÉLIMINAIRE
Mercredi 18 juin : France – Mexique 46-17 (23-8)
Jeudi 19/06 : France – Maroc 35-28 (18-15)
Samedi 21/06 : Danemark – France 35-31 (18-16)
TOUR PRINCIPAL
Lundi 23/06, 18h30 : Iles Féroé – France 28-27 (16-17)
Mardi 24/06, 18h30 : France – Roumanie 40-33 (19-18)
Les deux premiers en quart de finale.
PHASE FINALE
Jeudi 26/06
Quarts de finale : Portugal – Égypte 30-26 (13-13) ; Danemark – Norvège 25-23 (11-11) ; Slovénie – Iles Féroé 33-35 (13-19) ; Allemagne – Suède 26-32 (14-16)
Places 9-12 : Autriche – France 24-27 (9-15) ; Croatie – Espagne 31-34 (14-14)
Vendredi 27/06
Demi-finales : Iles Féroé – Portugal 37-38 (12-15) ; Danemark – Suède 40-37 après prolongations (18-19, 36-36)
Places 9-10 : France – Espagne 40-41 (16-25)
Dimanche 29/06
Match pour la 3e place : Iles Féroé – Suède 27-26 (12-12)
Finale : Portugal – Danemark 26-29 (10-14)
Classement final : 1- Danemark, 2- Portugal, 3- Iles Féroé, 4- Suède, 5- Allemagne, 6- Égypte, 7- Slovénie, 8- Norvège, 9- Espagne, 10- France, 11- Autriche, 12- Croatie, 13- Suisse, 14- Hongrie, 15- Roumanie, 16- Japon…
LES CLASSEMENTS
Tour préliminaire :
GA : 1- Norvège 5 points, 2- Slovénie 5, 3- Pologne 2, 4- Uruguay 0
GB : 1- Autriche 6, 2- Hongrie 4, 3- Argentine 2, 4- Brésil 0
GC : 1- Suède 6, 2- Japon 4, 3- Corée 2, 4- USA 0
GD : 1- Portugal 6, 2- Croatie 4, 3- Algérie 2, 4- Canada 0
GE : 1- Danemark 6, 2- France 4, 3- Maroc 2, 4- Mexique 0
GF : 1- Iles Féroé 5, 2- Roumanie 4, 3- Islande 3, 4- Macédoine du Nord 0
GG : 1- Allemagne 6, 2- Suisse 4, 3- Serbie 2, 4- Tunisie 0
GH : 1- Égypte 6, 2- Espagne 4, 3- Bahreïn 2, 4- Arabie Saoudite 0
Tour principal :
P1 : 1- Slovénie 5 points, 2- Norvège 4, 3- Autriche 3, 4- Hongrie 0
P2 : 1- Portugal 6, 2- Suède 4, 3- Croatie 2, 4- Japon 0
P3 : 1- Danemark 6, 2- Iles Féroé 4, 3- France 2, 4- Roumanie 0
P4 : 1- Allemagne 5, 2- Égypte 4, 3- Espagne 2, 4- Suisse 0
LA SÉLECTION
Gardiens : Romann CARLE (13/06/05, Sélestat Alsace) ; Noé RATABOUL (17/07/05, Saint-Raphaël Var) ; Adrien SEGUIN-RODRIGUEZ (23/11/2005, Chambéry Savoie, remplaçant) ; Stanis SOULLIER (20/02/04, Paris SG)
Ailiers gauches : Pierre-Alexis FAVRIL (15/10/04, Nantes) ; Naël TIGHIOUART (13/03/04, Mainvilliers Chartres) ; Tom POMPON (16/05/05, Sélestat Alsace, remplaçant)
Arrières gauches : Dimitri CLAUDE (29/08/05, Chambéry Savoie) ; Kylian PRAT (20/02/04, Montpellier, blessé)
Arrières : Michal BARAN (21/12/04, Cesson Rennes, aussi demi-centre) ; Noa NARCISSE (25/01/04, Paris SG, aussi demi-centre)
Demi-centres : Eliott DESBLANCS (18/08/04, Pays d’Aix) ; Roméo KERSAUSON (06/07/04, Billère Pau Pyrénées, remplaçant) ; Alban SIMONNET (04/01/04, Saran, blessé) ; Reyhan ZUZO (26/06/05, Caen)
Pivots : Ylan AUGUSTINE (18/08/04, Saint-Raphaël, remplaçant) ; Antoine BALADI (18/01/04, Ivry) ; Amara KARAMOKO (05/07/05, Paris SG) ; Mouhamadou SIDIBE (09/10/04, Pays d’Aix) ; André WENKEGHEU TCHAMBOU MOUKO (10/05/04, Nantes)
Arrières droits : Belco AYEVA (08/03/05, Créteil, blessé) ; Lorenzo BRIANT (13/02/04, Billère Pau Pyrénées, blessé) ; Paul GOURDEL (14/04/04, aussi ailier droit) ; Henri KIRTZ (27/05/04, Ivry) ; Tristan MICHEL (16/06/04, Cesson Rennes)
Ailiers droits : Edgar GOHIER (29/06/05, Nantes, remplaçant) ; Thomas MARTINON (12/08/04, Istres Provence, blessé) ; Rémi PEYRE (30/01/04, Nîmes Gard) ; Robin MOLLIEX (23/01/05, Pays d’Aix, remplaçant)
LE STAFF
Entraîneur : Guillaume JOLI / Adjoints : Jérémy ROUSSEL – Mirko PERISIC – Yohann PLOQUIN (gardiens) / Médecin : Éric RENAUD / Kinésithérapeutes : Thomas SPINARDI et Célestin DAILLY / Préparateur physique : Arnaud GAILLARD / Préparateur mental : Julien PELLET / Chef de délégation : Alexis HUAULME