L’équipe de France U19M n’est pas allée au bout de son ambition de jouer les quarts de finale du Mondial de sa catégorie en Égypte. La faute à un tournant décisif mal négocié contre la Norvège (34-42), en sortie du tour préliminaire. Mais en compilant trois victoires sur la Slovénie (37-22), la Suisse (37-28) et la Serbie (42-33), lors de sa fin de semaine africaine, la génération 2006-2007 a décroché une probante 9e place. Une belle dynamique collective à entretenir désormais au niveau supérieur, afin de ramener la France encore plus près des sommets.

Tout allait presque trop bien après deux premiers matchs remportés allègrement contre le Mexique (48-12) puis l’Argentine (39-24). L’ultime rendez-vous crucial du tour préliminaire devait valider cette entrée en matière, mais au bout de quelques minutes, l’ensemble bleu était débordé par la rigueur et l’efficacité scandinave. Une cruelle désillusion, dans les grandes largeurs, qui ruinait quasiment les espoirs à l’assaut du tour principal, en compagnie de l’Allemagne et la Slovénie. « C’est clairement le match de la Norvège qui nous a mis dedans, fulminait encore le coach trois jours plus tard. Elle était abordable et si l’on gagne ce match, la porte des quarts de finale est ouverte et on peut y aller. Nous n’aurions rien volé à personne. Au lieu de cela, cette défaite nous a plombé mentalement à l’assaut du match suivant contre l’Allemagne. Maintenant, si je pense que nous pouvions avoir notre place en quart de finale, après le dernier carré c’est trop élevé pour nous à l’heure actuelle. »
Ce qui s’est ressenti dans l’entame notamment d’un rendez-vous sans incidence lui, face aux futurs champions du Monde. Si ce n’est d’entériner l’élimination prématurée des jeunes français, trop long à relever la tête mais qui posaient ensuite les jalons de leur fin de tournoi. Tout en voyant définitivement les portes de la phase finale se fermer. « On continue à apprendre face à des nations qui retiennent leurs leçons depuis deux ans j’ai l’impression. Alors que nous on continue à découvrir la gestion de ce type d’évènement. Nous sommes jeunes je trouve, et naïfs, par rapport à ces équipes où les joueurs maîtrisent déjà ce qu’il faut faire sur ces matchs à enjeux. »

De belles évaluations et une dynamique pour la suite

En gros, un patron qui tient l’équipe et prend ses responsabilités dans tous les temps faibles de l’équipe. « Nous nous ne l’avons pas, constate le formateur. Nous avons besoin de jouer en équipe pour exister. Et dès que tout le jeu se dérègle, il n’y a pas un garçon qui prend les clefs du camion pour aller jouer les duels et marquer des buts. Il faut faire avec. C’est aussi ce qui me plaît dans mon métier de générer plutôt des dynamiques collectives. Il y a plus de côté aléatoire qu’en misant sur la stabilité d’un ou deux cadres. »
Encore que cela se discute aussi de reposer son jeu sur des individualités. La jolie dynamique enclenchée sur la fin de semaine par les Bleus est porteuse d’espoirs. Dans la foulée de leur réaction au-devant de la Slovénie à la fin du tour principal, Yoni Peyrabout et les siens ont répondu de la meilleure des manières aux doutes de leur staff. « Nous avons peu de certitudes sur notre capacité à reproduire les performances, je ne m’avancerais pas plus sur la suite, confiait Franck Prouff avant la fin de semaine dernière. « J’ai le sentiment que oui, rectifiait-il au moment du bilan. À partir de l’Allemagne notamment nous avons trouvé un leader en défense avec Salomon Sonko-Basin. C’est sans doute ce qui a mis de l’élan dans le groupe. Il est monté en puissance en même temps que l’équipe, cela nous a fait du bien défensivement, et pour lancer ensuite nos flèches en attaque, à l’instar de Mathis Barelle qui a fait un gros tournoi à l’aile droite. » De quoi combler un technicien qui n’a cessé de chercher la bonne alchimie durant la compétition. « C’est encore plus frustrant de voir ce que l’on est capable de faire dans nos meilleurs moments. Je me suis questionné, j’ai regardé des vidéos à la recherche de ce qui générait ces temps faibles, ce doute, cette incapacité à mettre l’impact au départ. Tu te poses plein de question, eux aussi, car ils ne font pas exprès. Je n’ai jamais remis en cause leur état d’esprit. »

Et voilà donc comment l’équipe de France a trouvé la bonne carburation sur les matchs de classement. À commencer le jeudi par la Suisse, dominé deux fois en préparation à Lisieux juste avant ce Mondial en Égypte mais qui avait tout du match piège. « En les ayant gagné deux fois en amont et connaissant mes garçons, je les avais mis en garde. » Mais entre dynamique défensive et jeu sur grand-espace, la France n’a pas dérogé de ses principes pour dépasser la Suisse (37-28) et dans la foulée la Serbie (42-33). « Nous avons fait une bonne fin de compétition, les trois derniers matchs ont été vraiment concluants, au gré d’une indéniable progression sur le championnat. Même si le classement (9e) n’est pas exceptionnel, c’est mieux qu’à l’Euro (12e). Nous sommes quand même la nation plus efficace sur grand-espace et 3e dans les arrêts de gardiens, montés en puissance tel Wilson Schultz, loin de l’équipe de France il y a un an. »
Autant de bons signaux pour un groupe qui repart du Caire avec trois succès consécutifs et de belles perspectives à l’étage supérieur. « Cela permet de partir avec des idées positives dans la tête, et se dire que l’on a avancé et progressé. Notre identité d’équipe s’est affirmée autour de nos valeurs défensives et de notre volonté de courir derrière. Ce fût très agréable à gérer du banc de touche. » Avec le sentiment du devoir accompli au moment de laisser cette génération prendre désormais son envol en U21 !

pROGRAMME ET RÉSULTATS

1er stage de préparation au Mondial : du dimanche 13 au samedi 19 juillet

2nd stage de préparation au Mondial : du mercredi 23 au jeudi 31 juillet
Lundi 28 juillet, à Lisieux : France – Suisse 37-30
Mercredi 30 juillet, à Lisieux : France –
Suisse 36-33

Rassemblement à la MDH : dimanche 3 août

Transfert vers Le Caire : lundi 4 août
IHF MONDIAL U19M en Égypte : du mercredi 6 au dimanche 17 août

Tirage au sort :

GA : Suède (champion d’Europe U18 2024), Portugal, Koweït, Australie
GB : Hongrie (3e EHF Euro U18 2024), Suisse, Maroc, Kosovo
GC : Serbie, Espagne, Croatie, Algérie
GD : Islande, Brésil, Guinée, Arabie Saoudite

GE : Allemagne, Slovénie, Uruguay, Îles Féroé

GF : Norvège, France, Argentine, Mexique

GG : Égypte, Japon, République de Corée, Bahreïn 
GH : Danemark (vice-champion EHF Euro U18 2024), Tunisie, République tchèque, États-Unis
Les résultats du Mondial : 
TOUR PRÉLIMINAIRE
Mercredi 6 août : France – Mexique 48-12 (24-2) ; Norvège – Argentine 29-28 (14-14)
Vendredi 08/08 : France – Argentine 39-24 (18-13) ; Mexique – Norvège 15-51 (7-23)
Samedi 09/08 : Norvège – France 42-34 (21-17) ; Argentine – Mexique 37-16 (19-10)
Les deux premiers au tour principal.

TOUR PRINCIPAL
Lundi 11/08 : Allemagne – France 26-21 (16-7) ; Norvège – Slovénie 37-37 (19-18)

Mardi 12/08 : Slovénie – France 32-37 (18-21) ; Allemagne – Norvège 27-24 (10-10)

Les deux premiers en quart de finale.

PHASE FINALE
Jeudi 14/08 : 

Quarts de finale : Danemark – Islande 32-30 (12-17) ; Suède – Norvège 35-34 (16-17) ; Allemagne – Hongrie 32-31 (15-14) ; Espagne – Égypte 31-29 (13-15)
Places 9-12 : Suisse – France 28-37 (16-21) ; Serbie – République Tchèque 35-29 (17-13)
Vendredi 15/08
Demi-finales : Suède – Espagne 30-33 (18-18) ; Allemagne – Danemark 32-30 (17-12)

Places 9-10 : France – Serbie 42-33 (26-19)
Dimanche 17/08
Match pour la 3e place : Suède – Danemark 31-33 (13-14)

Finale : Espagne – Allemagne 40-41 après jets de 7m (16-14, 27-27, 31-31, 36-36)
Classement final : 1- Allemagne, 2- Espagne, 3- Danemark, 4- Suède, 5- Égypte, 6- Islande, 7- Hongrie, 8- Norvège, 9- France, 10- Serbie, 11- Suisse, 12- République Tchèque, 13- Slovénie, 14- Japon, 15- Autriche, 16- Arabie Saoudite…


LES CLASSEMENTS

Tour préliminaire : 

GA : 1- Suède 6 points, 2- Autriche 4, 3- Portugal 2, 4- Koweït 0

GB : 1- Hongrie 6, 2- Suisse 4, 3- Kosovo 2, 4- Maroc 0

GC : 1- Espagne 6, 2- Serbie 4, 3- Croatie 2, 4- Algérie 0

GD : 1- Islande 6, 2- Arabie Saoudite 3 (+7), 3- Brésil 3 (+1), 4- Guinée 0

GE : 1- Allemagne 5, 2- Slovénie 4, 3- Iles Féroé 3, 4- Uruguay 0

GF : 1- Norvège 6, 2- France 4, 3- Argentine 2, 4- Mexique 0

GG : 1- Égypte 6, 2- Japon 4, 3- Bahreïn 2, 4- Corée du Sud 0

GH : 1- Danemark 6, 2- R. Tchèque 4, 3- Tunisie 2, 4- USA 0

Tour principal : 

PI : 1- Suède 6, 2- Hongrie 4, 3- Suisse 2, 4- Autriche 0

PII : 1- Espagne (+17), Islande (0) et Serbie (-17) 4, 4- Arabie Saoudite 0
PIII : 1- Allemagne 6, 2- Norvège 3, 3- France 2, 4- Slovénie 1
PIV : 1- Danemark 5, 2- Égypte 4, 3- R. Tchèque 3, 4- Japon 0

Le groupe

Gardiens : Clément GROSJEAN (05/04/06, Nîmes Gard) ; Timothé RISS (13/01/2006, Strasbourg Schiltigheim Alsace) ; Wilson SCHULTZ (13/06/06, Pays d’Aix Université)
Ailiers gauches :
 Yoni PEYRABOUT (07/06/06, Nantes) ; Noé THUILLIER (18/05/06, Limoges)
Arrières gauches : Léo GENDRONNEAU (28/02/07, Nantes) ; Jacques Balint TSOBGNY SIWE (19/05/08, Saint-Marcel/Vernon)
Demi-centres : Alexandre BARADAT (15/09/06, Cesson Rennes, aussi arrière gauche) ; Mathis BURDET (10/02/06, Chambéry Savoie) ; Lukas DELATTRE (30/01/06, Dunkerque)
Pivots : Simon REBEL (09/10/06, Sélestat Alsace) ; Cyprien SOL (23/02/06, Toulouse) ; Salomon SONKO-BASIN (15/08/06, Saran Loiret)
Arrières droits :
 Samuel DUPUY (14/10/07, Saran Loiret) ; Tristan GOURGUECHON (07/04/06, Dunkerque) ; Bastien LAFOSSE (24/04/06, Nîmes Gard)
Ailiers droits : Mathis BARELLE (04/04/06, Tremblay-en-France) ; Loan FELIX-ANDRIEU (22/04/06, Chambéry Savoie)

LE STAFF

LE STAFF : Entraîneurs : Franck PROUFF / Adjoints : Patrick PASSEMARD, Romain BOYER (vidéo) et Daouda KARABOUÉ (Expert gardiens) / Médecin : William FORET / Kinésithérapeutes : Mickaël ACCO et Denis DELANAUD / Préparateur physique : Adrien MORARD / Cheffe de délégation : Julie MALSERT