Alors que trois glorieux anciens de l’équipe de France, Michaël Guigou, Luc Abalo et Cédric Sorhaindo, ont été honorés ce soir à l’occasion de l’inauguration du Hall Of Fame tricolore, leurs contemporains disputaient auparavant une rencontre, dans le cadre des qualifications pour le prochain championnat d’Europe. Pour leur dernier match de la campagne, les hommes de Guillaume Gille se sont montrés concentrés, en profitant pour offrir un beau spectacle au public de la Kindarena de Rouen pour s’imposer face à l’Italie 41 à 27.

Equipe de départ : Pour l’ultime match des qualifications pour l’EHF EURO 2024, les Bleus affrontent ce soir l’Italie qu’ils avaient battue à Pescara en octobre dernier (29-40). Puisque Thibaud Briet est à nouveau ménagé et que le groupe a enregistré l’arrivée de Timothey N’Guessan, la liste des seize joueurs alignés est donc sans surprise. Rémi Desbonnet, Mathieu Grebille, Timothey N’Guessan, Nicolas Tournat, Aymeric Minne (Karl Konan), Melvyn Richardson et Yanis Lenne vont débuter le match.

Dans le match dès les premiers instants
C’est dans une Kindarena remplie et colorée que les Bleus entrent sur le terrain, pour leur première visite en terre rouennaise depuis 2019 et un match amical remporté contre la Slovénie. Les vivas ne se calment d’ailleurs pas alors qu’après deux défenses efficaces, Nicolas Tournat et Karl Konan mettent les Bleus sur de bons rails. Le pivot de Kielce est encore trouvé deux fois par Aymeric Minne et Timothey N’Guessan et, seul à six mètres, il augmente le pécule tricolore à quatre unités (5-1, 5’). Les minutes passant, les Italiens continuent à buter sur la charnière centrale, où Tournat et Konan font des merveilles. Et à chaque balle récupérée, c’est une vague bleue qui s’abat sur la cage de Domenico Ebner. Sur une nouvelle contre-attaque, Melvyn Richardson met la France pour la première fois six buts devant, forçant les visiteurs à poser leur premier temps-mort (8-2, 11’). Il faut attendre la douzième minute pour voir un premier tir raté français, et c’est l’entrant Mate Volarevic qui s’interpose face à Nicolas Tournat. Mais pas de souci, ses coéquipiers veillent au grain. Guillaume Gille fait ses premières rotations et celles-ci se mettent immédiatement dans le rythme, à l’image de Julien Bos qui score deux fois de suite de l’aile (11-3, 16’). Elohim Prandi, Jérémy Toto, Dylan Nahi et Théo Monar font tour à tout leur entrée sur le terrain, sans que la performance tricolore ne s’en ressente. Nahi se signale d’ailleurs par son premier but, sur une énième contre-attaque, avant d’écoper de deux minutes, avant que Théo Monar ne porte, pour la première fois de la rencontre, l’écart à dix longueurs (14-4, 21’). Sevré de tirs derrière une défense infranchissable, le portier Rémi Desbonnet peut enfin se mettre en évidence. D’abord avec deux arrêts sur deux tirs de loin avant de mettre en échec l’ailier gauche Dapiran de près. Elohim Prandi puis Yanis Lenne assurent en contre-attaque et font encore grandir l’écart (19-6, 26’). Les Italiens choisissent de jouer à sept joueurs de champ dans les derniers instants du premier acte. S’ils trouvent ainsi plus de solutions offensives, les Bleus en profitent également pour marquer des buts simples dans la cage désertée. Julien Bos et Théo Monar ne ratent pas la cible, et c’est sur un dernier but du pivot nantais que les Bleus rentrent au vestiaire avec treize longueurs d’avance (23-10, MT).

Rémi Desbonnet a réalisé une solide 1ère mi-temps. (Photo FFHandball / Iconsport).

Un deuxième acte maitrisé
L’équipe de France reprend la seconde période avec un sept mixte, où se cotoient jeunes et moins jeunes. Seul changement notable, l’arrivée de Charles Bolzinger dans la cage. Le Montpelliérain se signale d’entrée en déviant une contre-attaque puis un tir de Parisini, avant d’inscrire son premier but en bleu, pour aider l’équipe à prendre quinze buts d’avance dès le retour des vestiaires (26-11, 34’). S’en suit un petit temps faible pour les Bleus, qui se montrent légèrement moins précis en attaque. Domenico Ebner s’illustre avec quelques parades, et les Italiens donnent tout pour tenter de boucher le trou au tableau d’affichage. Ils recollent un petit peu, sans pour autant inquiéter les hommes de Guillaume Gille, avant que Karl Konan ne sonne la fin de la récréation avec un but de près (27-14, 38’). Contrairement à la première période, les Bleus connaissent un certain déchet au shoot. Melvyn Richardson rate un sept-mètres, Nicolas Tournat voit son tir à six mètres dévié par Ebner. Mais pas de quoi chambouler la hiérarchie bien établie de la rencontre. Sous les yeux des éléments ménagés qui ont pris place en tribunes, les débats s’équilibrent et l’écart stagne autour des douze unités, laissant présager une fin de match tranquille (29-17, 45’). Cela n’empêche pas Guillaume Gille de demander à ses joueurs de rester sérieux. Alors que l’écart descend à onze buts après que Dapiran ait trompé Charles Bolzinger d’un tir à effet, Samir Bellahcene étrenne sa deuxième cap. Seul Benoit Kounkoud, ménagé après un impact au genou, ne fait pas son entrée sur le terrain. Le portier de Dunkerque se met en évidence pour sa première sur le sol national avec un arrêt sur pénalty, tandis que Théo Monar continue d’épater, au point de terminer meilleur buteur de la rencontre avec sept réalisations. Ce dernier envoie deux caviars à Julien Bos qui font se lever le public du Kindarena, visiblement ravi du spectacle. Une dernière contre-attaque du gaucher du MHB parachève la victoire des Bleus (41-27, FM).

Kevin Domas

Statistiques
France – Italie : 41-27 (23-10)
Rouen, Kindarena 5500 spectateurs
Arbitres : R. Maia, A. Nunes (POR)

France : 
Entraineur : Guillaume Gille
Gardiens : Bellahcene (2 arrêts / 9 tirs dont 1/1 pén), Bolzinger (4 arrêts / 14 tirs dont 0/1 pén), Desbonnet (6 arrêts / 15 tirs dont 0/2 pén); Lenne (4/5), Minne (6/8), Bos (6/9), Prandi (2/2), Richardson (4/7 dont 0/2 pén), Tournat (5/8), Grébille, Bolzinger (1/1), Toto, Kounkoud, Nahi (2/3), Monar (7/7), Konan (2/2)
Exclusions temporaires : Nahi (20’)

Italie :
Entraineur : Riccardo Trillini
Gardiens : Ebner (8 arrêts / 26 tirs dont 1/1 pén), Volarevic (3 arrêts / 22 tirs dont 1/1 pén); L. Prantner (1/1), Dapiran (6/10), Bulzamini (4/10), Savini (2/3), M. Mengon (5/8), Bronzo, Iballi (3/4), Bortoli, Manoljovic, Marrochi (3/6 dont 3/4 pén), Parisini (3/4), Moretti (0/2), M. Prantner (0/1)
Exclusions temporaires : Bronzo (14’), Bulzamini (21’)

L’équipe de France ce soir à Rouen. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations
Guillaume Gille : J’ai beaucoup apprécié cette façon de réunir la famille, de créer un bel événement à la hauteur de ce que ces joueurs ont apporté à notre sport. Cette cérémonie était symboliquement à l’image de notre sport, on a su mettre en lumière trois joueurs qui ont énormément apporté. Créer ce Hall of Fame, c’est quelque chose de très important, ça célèbre la performance et la longévité, car y entrer ça n’est pas simple. 200 capes et les titres en plus, il faut y arriver quand même. Surtout que la médaille olympique en 1992, elle vaut cher. Ce sont ces ainés qui ont ouvert la voie. Voir que des joueurs importants n’y sont pas, ça situe l’ère incroyable qu’on a vécu. On a tendance à le banaliser, mais ce sont des vrais titres qu’on a été chercher. Pour parler du match, les garçons ont été très sérieux, c’était très difficile que de faire deux matchs propres dans une adversité moindre. Ce qui a été produit nous permet de voir que le groupe est large et qu’on a de la réserve. 

Melvyn Richardson : On a fait une bonne semaine avec un groupe mixte. Il y avait beaucoup de gars que je connais des clubs mais aussi en sélection, je crois que tout le monde a pris du plaisir sur et en dehors du terrain. Et ça s’est vu. On s’était dit en début de semaine qu’on devait être sérieux, qu’avec le maillot de l’équipe de France, on se devait de jouer à fond, quel que soit l’adversaire. Il faut jouer notre jeu, continuer à avancer. Voir mon père entrer au Hall au Fame, c’est super pour lui. Je n’arrête pas de lui dire, il a marqué l’histoire de notre sport. Je sais qu’il a inspiré un bon paquet de mes coéquipiers. C’est un beau remerciement, en plus c’était une belle cérémonie.

Jérémy Toto : Cette semaine a été enrichissante, j’étais un petit peu le nouveau dans un groupe renouvelé. Je trouve qu’on a fait une bonne semaine, qu’on a bien bossé. On a mis beaucoup d’intensité, que ce soit aux entrainements ou en match. Le fait d’être appelé à 30 ans, ça montre qu’il ne faut pas perdre espoir. J’ai joué mon premier match de Ligue des Champions à 29 ans, certains dans mon entourage n’y croyaient plus mais mon téléphone a sonné dimanche dernier à 22 heures…Comme quoi, il faut toujours y croire. Je suis super ému, maintenant je prends ce qu’il y a à prendre, on verra bien la suite…Mais vraiment, c’était assez fou. Pendant la Marseillaise, j’avais mes parents en face de moi, donc j’ai essayé de ne pas trop les regarder. Fêter sa première à 30 ans, c’est beau… 

Samir Bellahcene : Cette semaine aura été incroyable, et cette journée encore plus. On a croisé les anciens à l’hôtel, là on les voit se faire honorer de belle manière, c’est quelque chose de beau. J’ai joué avec Micka, mais les autres, c’était mes idoles. Bon à part Jackson, parce qu’en 1995, j’étais à peine né ! J’ai réalisé un rêve d’enfant, je suis super content d’avoir joué, d’avoir fait quelques arrêts. J’ai été très vite mis dans le bain par tout le monde, ça a été finalement très facile d’entrer en équipe de France. C’est un immense honneur, et j’espère avoir été à la hauteur.

Timothey N’Guessan. (Photo FFHandball / Iconsport).

LES 17 JOUEURS
Gardiens :
 Samir BELLAHCENE (Dunkerque HB Grand Littoral) – Charles BOLZINGER (Montpellier HB) – Rémi DESBONNET (Montpellier HB)
Ailiers gauches : Mathieu GREBILLE (Paris SG HB, cap) – Dylan NAHI (PGE VIVE Kielce)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Timothey N’GUESSSAN (FC Barcelone) – Élohim PRANDI (Paris SG HB) 
Demi-centres : Aymeric MINNE (HBC Nantes)
Pivots : Karl KONAN (Montpellier HB) – Théo MONAR (HBC Nantes) – Jérémy TOTO (HBC NANTES) – Nicolas TOURNAT (PGE VIVE Kielce)
Arrières droits : Julien BOS (Montpellier HB) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Yanis LENNE (Montpellier HB) – Benoît KOUNKOUD (PGE VIVE Kielce)

LE STAFF :
Entraîneur : 
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias & communication : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE

PROGRAMME ET RÉSULTATS
5e et 6e tours : 
Mercredi 26 avril à Valmiera : Lettonie – France : 19-38 (9-20)
Dimanche 30 avril à Rouen (Kindarena) – 18h00 : France – Italie : 41-27 (23-10)

RÉSULTATS : 
1e et 2e tours :
Jeudi 13 octobre à Poitiers (Arena du Futuroscope) : France – Lettonie : 35-18 (16-9)
Dimanche 16 octobre à Pescara : Italie – France : 29-40 (13-19)

3e et 4e tours :
Mercredi 8 mars à Gdansk : Pologne – France : 28-38 (11-22)
Samedi 11 mars à Aix-en-Provence : France – Pologne : 30-27 (16-14)

CLASSEMENT :  1/ France 12 pts 2/ Pologne 8 pts 3/ Italie 4 pts 4/ Lettonie 0 pt
Les équipes classées 1e et 2e seront qualifiées pour l’EHF EURO 2024 en Allemagne du 12 au 28 janvier 2024.