Il avait abandonné son métier d’ingénieur informatique pour basculer pleinement dans le handball. Christophe Caillabet, l’un des analystes vidéo de l’équipe de France féminine, est aussi l’interlocuteur de la FFHandball auprès de E(ye) Motion, un outil pour améliorer les diverses composantes de la perception visuelle.
Comment est née cette idée de collaborer avec E(ye) Motion ?
Sébastien Gardillou avait rencontré Nicolas Marchais, le fondateur d’E(ye) Motion, un programme innovant en matière de perception visuelle des sportifs de haut-niveau, et m’avait alerté sur le sujet au début de 2021. Quand la Française des Jeux a lancé l’appel d’offres « Performance pour elles », nous avons monté un dossier puisque l’idée de la FDJ est de faire rayonner le sport féminin français au plus haut niveau, en accompagnant les Fédérations dans leurs projets de haute performance à horizon de Paris 2024. Ce projet me passionne et génère une forte dynamique parce que l’individu est considéré sous toutes ses facettes.
En quoi consiste ce programme ?
Il s’agit de mettre en place des actions novatrices au service de la préparation de l’équipe de France féminine. Il concerne des axes et des domaines de travail novateurs dans lesquels nous n’intervenions pas jusqu’à présent. Nous étions dans la technique, la tactique, le physique, la dimension mentale, le médical avec les soins… Nous abordons d’autres sujets, certains que nous aborderons sans doute plus tard et qui touchent aux préférences motrices, au développement cognitif. E(ye)Motion est la référence dans son domaine, à savoir l’optimisation des performances visuo-attentionnelles. Ce programme cognitif à 180° optimise votre prise de décision et votre proprioception. Il permet d’enregistrer plus d’informations visuelles plus rapidement, et d’optimiser votre vision périphérique sur l’ensemble de votre champ visuel. Les effets sont difficiles à mesurer, quantifier, nous sommes sur des choses qui relèvent plus des sensations, et celle qui prime est une sensation d’efficacité supérieure.
Comment les joueuses et le coach ont réagi à cet outil ?
Les joueuses sont très partenaires de ce type d’outils, elles ont la sensation de travailler sur des choses pointues, techniquement avancées. Elles découvrent d’autres façons de développer leurs performances. Elles voient surtout qu’elles peuvent aller chercher une efficacité supplémentaire. Et lorsque les résultats corroborent l’effet imaginé, alors cela génère de l’enthousiasme. Olivier, lui, nous fait confiance pour investiguer ce domaine-là. Il a cette faculté à s’approprier rapidement les effets induits. Il a intégré la vision centrale, périphérique, l’attention, la façon de regarder dans son vocabulaire. Il tire partie de chaque élément nouveau et s’en sert comme d’une plus-value. Mais en travaillant avec E(ye) Motion, j’ai le sentiment que nous n’avons fait que soulever le coin de la nappe qui est sur la table, que nous venons juste de commencer à mettre le focus sur le travail cognitif.
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