Après sept ans de disette, le Montpellier Handball a décroché son premier titre en battant le Paris Saint-Germain en finale de la coupe de France nationale ce dimanche (36-35 t.a.b.). L’entraineur Erick Mathé revient sur cette victoire, la première en coupe de France pour le club héraultais depuis 2016. Dès le prochain week-end, l’ancien adjoint en équipe de France aura un nouveau défi à relever : le Final Four d’European League à Hambourg.

Erick, comment te sens-tu après cette victoire ?

Un peu vidé, très honnêtement. Il y a eu beaucoup de choses dans la rencontre, on perd Karl sur blessure très rapidement, Veron Nacinovic dans la foulée. Karl est revenu, il a fini le match courageusement, mais en boitant. Il a fallu un peu se rééquilibrer, réfléchir mais les joueurs ont tenu jusqu’au bout. On était à pas grand-chose de gagner sans les pénaltys, malgré tout. On a la dernière balle qu’on loupe et il a fallu rester solide sur les sept-mètres.

Qu’est-ce qui fait la différence à ce moment-là ?

Il y a deux bons gardiens en face, mais Rémi et Charles le sont aussi. Nos tireurs n’ont pas été mal non plus. Je me suis affirmé pour remettre Benjamin Richert dans la deuxième série alors qu’il avait raté sa première tentative, sans lui laisser trop le choix. Et il l’a mis, il a du mental, Cikusa, c’est pareil. Le scénario était top pour les spectateurs, j’imagine.

Un mot, justement, sur la prestation de Benjamin Richert…

Je ne suis pas surpris de sa prestation, on se connait bien et moi, puisqu’on s’est cotoyé de nombreuses saisons à Chambéry. Je savais, en le faisant venir pour cette fin de saison, qu’il serait en capacité d’être efficace tout de suite. C’est d’autant plus simple pour un ailier, mais il a eu le mérite d’être là. Il était seul sur le poste avec les absences de Yanis et Sebastian, mais c’est un joueur de qualité.

Comment as-tu choisi les tireurs de pénaltys ?

Je ne fais pas de liste avant le match, je n’aime pas ça. Ca dépend toujours de la réussite dans le match, de la confiance qu’un joueur peut dégager aussi. Ahmed Hesham n’est pas dans ma liste de base, mais il était bien pendant la rencontre, donc ça a été notre choix de le faire, par exemple.

Comment vit-on ces moments, en tant qu’entraineur ?

On sait qu’on est impuissant en tant qu’entraineur, à part faire la liste et demander qui veut tirer et dans quel ordre. J’avais choisi les joueurs et je leur avais dit de choisir entre eux l’ordre. On espère toujours que les choses vont fonctionner, mais c’est sûr que pour l’entraineur, on subit un peu le fait qu’un joueur marque ou que le gardien fasse ou pas l’arrêt.

Ton équipe a parfaitement su rentrer dans le match, que lui as-tu dit dans ta causerie ?

Rien de très fou. J’ai insisté sur l’importance de cette rencontre, qu’on était à soixante minutes d’un titre. Mais aussi sur le fait qu’on était la meilleure défense du championnat et qu’on devait s’en rendre compte sur le terrain. Si on n’est pas agressif et dans l’intensité face à Paris, on n’a aucune chance. Les garçons ont su les faire déjouer en allant les chercher haut, fort et en les empêchant de jouer leur jeu.

C’est votre première saison à Montpellier à la suite de Patrice Canayer, une saison où vous n’avez pas fait toute la préparation avec l’équipe, qu’est-ce que ça vous inspire ?

Je suis content sur un plan personnel, mais pour tous les gens du club aussi. On est un bon groupe qui s’est battu toute l’année. On voulait décrocher un titre avant qu’il y ait un gros renouvellement cet été. C’était important de gagner ensemble, de parachever ce cycle, même si je suis personnellement à cheval sur le présent et le futur.

Et cela faisait sept ans que le MHB n’avait pas soulevé de trophée…

Ça, on commence à le savoir ! C’est important de le faire, mais cette absence de titre finissait par être un poids. On nous l’a dit tellement souvent… Les joueurs de cette saison n’étaient, pour la grande majorité, pas là il y a sept ans, et ils devaient un peu porter sur leur dos le fardeau des années précédentes. Quand on est à Montpellier, le poids de l’histoire n’est pas simple à gérer, mais ce club a aussi la culture de la gagne. Et je suis content qu’on soit allé la chercher.

En quoi ce titre en coupe de France peut vous aider pour le Final Four d’European League du weekend prochain ?

Ça nous enlève un poids, c’était une bonne préparation. On a laissé beaucoup de gomme et d’énergie, mais on a accumulé un capital confiance qui peut nous aider pour ce qui arrive en Allemagne. Et en plus, on ne court désormais plus après un titre donc j’espère que ça va aussi nous libérer.