À l’instar d’Allison Pineau, Cléopatre Darleux a mis fin dimanche à son immense carrière. La gardienne championne olympique et du monde a encore réalisé une saison de très haut vol achevée avec Metz HB dimanche passé sur un doublé championnat – Coupe de France.

À l’issue des Jeux olympiques l’été dernier, tu étais énigmatique sur la suite de ta carrière. Qu’est-ce qui t’a finalement poussée à poursuivre ?

Les derniers mois à Brest ont été très difficiles. J’ai mis énormément d’énergie pour revenir à mon niveau, notamment en vue des Jeux olympiques. Et même si j’étais très heureuse de faire partie du groupe à Paris et d’avoir contribué, d’une certaine manière, au résultat, j’ai quand même ressenti une forme de frustration. Sportivement, j’avais encore envie de vivre des émotions fortes. Je ne voulais pas finir sur cette dernière saison. C’est vraiment ça qui m’a poussée à continuer. Et ensuite, ma famille a suivi, ce qui a rendu la décision possible.

À quel moment t’es-tu sentie au sommet de ta forme, physiquement comme mentalement tout au long de ta carrière professionnelle ?

Je dirais que ça fait environ huit ans que je me sens vraiment bien. Le poste évolue beaucoup, et moi aussi, en tant que joueuse et coéquipière. J’ai énormément appris et pris en maturité.

Tu avais parallèlement mené un projet personnel avec la naissance d’Olympe en novembre 2019…

Et, paradoxalement, ma grossesse a été un vrai tournant. Après ça, je me suis sentie encore meilleure. Je dirais même que c’est à partir de 2020 que j’ai atteint mon meilleur niveau. Et cette dernière saison, clairement, c’était du très haut niveau.

Parfois, devenir gardien.ne est un choix à défaut d’être le plus à l’aise sur le champ. Ce n’est pas ton cas, non ?

Non, ce n’est pas mon histoire. Moi, j’aimais vraiment jouer sur le champ aussi. Mais il y a quelque chose dans le poste de gardien qui m’attirait. Ce rapport particulier avec soi-même, ce rôle un peu solitaire, cette responsabilité. Tu comptes un peu plus sur toi-même. Même si tu as besoin de ta défense, c’est un rôle à part. Et ce côté-là me plaisait vraiment.

Est-ce que tu envisages déjà une nouvelle activité sportive ?

Pas encore. Ce qui est sûr, c’est que je vais continuer à faire du sport. J’adore ça. J’aime être entourée, j’aime le sport-co. Pour l’instant, je ne suis inscrite nulle part. Peut-être du crossfit, peut-être autre chose. Je vais me laisser un peu porter. Mais le besoin de bouger, d’être active, il est là.

Et la suite, plus largement, tu la vois comment ?

Déjà, on retourne à Brest. On va gérer le déménagement tranquillement en juin. Ensuite, vacances en famille en juillet-août. Et à la rentrée, j’espère commencer une formation au CDES de Limoges. Ce n’est pas encore validé, mais je veux rester dans le milieu du sport, d’une manière ou d’une autre.

La joueuse la plus forte contre qui tu as joué ?

Henny Reistad est vraiment exceptionnelle. Très impressionnante.

Et la plus forte avec qui tu as jouée ?

J’en ai côtoyé beaucoup, mais celle qui me vient tout de suite en tête, c’est Bella Gullden. C’était une super joueuse, très complète.

Et chez les gardiennes, qui t’a inspirée ?

Alors, j’ai toujours été plus admirative des gardiens que des gardiennes. Techniquement, physiquement, je les trouvais plus inspirants. J’aime beaucoup Emil Nielsen, Andreas Wolff, Niklas Landin… J’aimais aussi beaucoup Thierry Omeyer, pour son style. Aussi Arpad Sterbik, Andreas Palicka, chacun avait sa particularité. Il y en a plein qui m’ont marquée.