Le sociétaire du HBC Nantes est l’unique joueur de la sélection à découvrir une grande compétition internationale. Julien Bos, 8 sélections, ne boude pas son plaisir au moment où l’équipe de France s’engage dans le tour préliminaire du Mondial IHF 2025.
Au-delà des tes prestations sur le Tournoi de France, es-tu es conscient de réussir une saison qui justifie ta sélection pour le Mondial ?
C’est vrai que je compte seulement huit sélections et je n’ai pas encore participé à une compétition majeure. Même si j’ai disputé des compétitions avec les jeunes, je ne sais pas trop comment ça va se passer cette fois-ci avec les grands. La saison avec Nantes se passe bien et je suis très content d’être là.
Retrouver des partenaires de club facilite l’intégration, non ?
Il y a en effet beaucoup de Nantais et j’ai joué aussi avec des anciens Montpellierains qui sont là aussi. Donc l’intégration dans le groupe est assez facile. C’est satisfaisant et cela me permet de dérouler mon handball comme j’ai l’habitude de le faire.
Te sens-tu en confiance pour occuper le poste d’ailier droit avec Benoît Kounkoud ?
Même si cela fait trois ans que je ne n’évolue plus sur l’aile, je joue de temps en temps avec mon club pour dépanner lorsqu’il y a un blessé. Depuis mes jeunes années, j’ai cette polyvalence, alors je suis plutôt confiant avec ça.
À l’instar de Valentin Porte, outre ta polyvalence à évoluer arrière ou ailier, défendre fait aussi partie de ton répertoire…
Maintenant, il faut savoir défendre. Je pense que si on sait faire les deux, c’est un atout en plus. Je sais que si j’avais été seulement attaquant, je n’aurais sûrement pas été sélectionné dans ce groupe. Je pense que ça a joué un rôle dans ma sélection.
Tu aimes défendre ?
Je ne suis certainement pas le plus physique, donc, ce n’est pas moi qui vais mettre des cartons et leur faire mal. Mais moi, j’aime bien leur tendre des pièges. J’aime bien leur tendre des pièges, provoquer des passages en force, casser les distances, etc… c’est ce qui me plaît dans la défense.
Au point de prendre du plaisir ?
Clairement, oui, c’est de prendre un maximum de plaisir sur le terrain… Moi, j’aime bien jouer avec les adversaires. Je suis quelqu’un de joueur. Je suis compétitif. Même si on joue aux cartes, j’ai envie de gagner, etc.
Tu as un joli palmarès avec les équipes de France jeunes et tu as retrouve d’anciens coéquipiers ainsi que ton ancien coach, Yohan Delattre…
Déjà, lorsque j’avais intégré l’équipe de France A, j’avais aussi retrouvé Érick qui était alors l’adjoint de Patrice Canayer. Avec Yohan, on s’est côtoyés pendant deux ans avec les U21. Je trouve ça top de se retrouver chez les A.
Tu es issu d’une famille de handballeurs, ton père Patrick était gardien en D1 aux Girondins, ton frère Clément en N1, Carole, ta maman aussi, je crois…
Ma mère a surtout fait du basket : elle a simplement joué une année en départementale pour lancer l’équipe féminine à Bruges. J’ai échangé par message, notamment avec mon père. Il était super fier de moi et il m’a dit qu’il fallait kiffer, prendre du plaisir et donner tout ce que j’avais durant la compétition et voir après où ça mène.
As-tu été entraîné par ton père ?
Mon père s’occupait des gardiens à Bruges mais il ne m’a pas entraîné. Il m’a en revanche donné beaucoup de conseils, sur le shoot, comment me positionner par rapport au contre, comment les gardiens fonctionnaient. Il me remettait aussi dans le droit chemin si je n’effectuais pas le bon tir en fonction des situations.
Tu as connu ta première sélection à l’automne 2021, en Golden League. Aujourd’hui, tu passes un nouveau cap… Est-ce que cela ravive des souvenirs de ton parcours lors de tes jeunes années ?
Oui, on se dit qu’il a fallu passer par plusieurs étapes, le club à Bruges, le pôle à Talence avec Patrick Passemard, puis le centre de formation avec Érick Mathé qui m’a fait venir à Montpellier.
Après le centre de formation et plusieurs saisons à Montpellier, tu as décidé de rejoindre Nantes en 2023. Quel bilan personnel tires-tu de ce choix ?
Lorsque j’ai quitté Montpellier, je voulais me créer un nouveau défi, me démontrer que j’étais capable de rejoindre un nouveau club. Après dix-huit mois, je peux estimer que c’est un pari réussi, car j’ai été capable de m’adapter à une nouvelle équipe, à une nouvelle façon de jouer qui est différente de celle de Montpellier. Je suis très content de ce que je fais actuellement. Et je pense que j’ai passé un cap.
Comment te sens-tu au sein de cette équipe de France qui a été renouvelée depuis le début de la saison ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de jeunes dans l’équipe, l’intégration s’est donc faite naturellement. Je ne sais pas comment c’était avant mais on a un groupe qui vit plutôt bien. Le groupe est très soudé avec la volonté de montrer qu’on est là et qu’on sera toujours là.
Comment te positionnes-tu avec l’ambition exprimée par certains de décrocher un 7e titre mondial ?
C’est vrai que l’ambition d’être champion du monde, je l’ai aussi, ce serait le Graal. C’est ma première compétition alors je ne pense pas au titre. Je veux gagner tous les matchs et donner le maximum pour l’équipe, apporter ce que j’ai à apporter. Si je joue 30 minutes ou 5 minutes, je donnerai le maximum. Je suis focus sur le tour préliminaire, je me laisse porter au jour le jour.