Vice-président de la FFHandball en charge de la marque, chef de délégation de l’équipe de France masculine, Bertrand Gille a aussi incarné la candidature de la fédération auprès de l’IHF. Il est l’invité de l’entretien du lundi et évoque l’actualité économique de la fédération incarnée par l’arrivée de nombreux partenaires.
En quoi le titre mondial de l’équipe de France féminine suivi par le sacre des garçons à l’Euro, concourent-ils à l’attractivité de la fédération ?
Je pense qu’il s’agit d’un effet conjugué entre l’arrivée de notre partenaire Sportfive il y a quelques mois et leur meilleure connaissance de notre écosystème ajouté aux excellentes performances de nos équipes de France.
De nouveaux partenaires sont arrivés (Babybel, Millet, Optical Center, Quiès et Tignes) tandis les partenaires déjà présents sont toujours présents. Commente expliquer cette fidélité ?
Je crois que dans l’univers du marketing sportif, le handball représente une véritable alternative en raison des grands résultats et des célébrations qui en découlent. Cette récurrence nous différencie des autres sports collectifs professionnels. Le socle de valeurs du handball n’a jamais été renié. Notre fédération est attrayante par son dynamisme, par ses résultats, et par la simplicité qui est restée au centre de nos échanges. Je crois que beaucoup de partenaires s’y retrouvent.
En quoi la Maison du handball est-elle devenue aussi un argument auprès des partenaires ?
Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est un atout dans les négociations de partenariat mais la Maison du handball nous pose en institution, elle est un lieu fort qui nous ressemble. Elle trouve toute sa pertinence dans les besoins qu’ont les entreprises et, incontestablement, c’est un vrai plus.
Existe-il une limite dans l’accueil de partenaires supplémentaires ?
Les zones d’activation pour les nouveaux partenaires sont conçues pour être valorisantes et, aujourd’hui, nous n’avons pas atteint nos limites. Cela dit, plus nous augmenterons les besoins d’activation, nous devrons aussi renforcer notre équipe marketing pour le servicing auprès de nos partenaires.
En quoi la multiplication des matchs des équipes de France dans les territoires, un vœu de la nouvelle équipe fédérale, est-elle aussi un atout auprès des partenaires ?
La visibilité de nos équipes sur le territoire national répond à cette stratégie d’organiser un maximum de matchs en France. Nous n’avons pas la chance d’accueillir chaque année des compétitions internationales. La connexion et la proximité avec le public est une dimension centrale de l’identité des handballeurs et elle fait écho auprès des partenaires qui ont besoin d’exister dans tous les territoires.
Avec environ 10 millions d’euros de partenariat, l’arrivée de tous ces partenaires représente quel volume de progression ?
L’objectif sur l’Olympiade est d’atteindre les 15 millions. Des contrats sont en cours de discussion et seront bientôt finalisés. Ils viendront s’inscrire dans l’ambition de la fédération et contribuer à nous rapprocher de l’objectif d’une forte progression.
Comment as-tu apprécié l’attribution du Mondial IHF 2029 intervenue en amont du tirage au sort des tournois olympiques ?
Cette désignation est symboliquement très forte pour nos deux fédérations et pour nos équipes nationales qui sont régulièrement opposées lors des compétitions internationales. Je suis particulièrement sensible à la qualité de notre relation avec nos homologues allemands dont l’expertise en matière d’organisation et d’accueil est remarquable.
Après Paris 2024, ce sera le prochain rendez-vous majeur afin de poursuivre le développement du handball en France…
Dès à présent, pour le développement de la marque handball, l’organisation commune de ce Mondial IHF 2029 positionne la FFHandball et l’ensemble de ses acteurs dans une dynamique internationale. Pour les institutions et pour nos partenaires notamment, ce Mondial IHF 2029 sera un rendez-vous majeur dans la promotion de notre discipline et des pratiques associées auprès de nos licenciés et du grand public toujours au soutien de l’équipe de France. L’impact des Mondiaux 2001 et 2017 est encore présent et nul doute que l’édition 2029 sera une nouvelle démonstration des valeurs portées par le handball.
À titre personnel, tu as porté le maillot de la Mannschaft pendant la présentation tandis qu’Uwe Gensheimer portait la tunique tricolore. Qu’as-tu ressenti au moment de l’attribution ?
J’étais le porte-parole des décisions portées par la fédération. Présenter la candidature en anglais devant tous les dirigeants de l’IHF, et même si nous n’étions pas inquiets sur l’issue de cette présentation, cela m’a un peu remué. Cette candidature vient donner une perspective post 2024 à tous les handballeurs ainsi qu’à nos partenaires qui nous accompagnent. La position de ce Mondial est pertinente : dès la fin des J.O. de Los Angeles, une nouvelle histoire s’écrira.
Enfin, après une carrière sportive déjà riche en émotions, comment vis-tu ton rôle de chef de délégation auprès de l’équipe de France masculine ?
Je suis complètement en paix avec le passé et je me considère comme un immense privilégié. Aujourd’hui lorsque je vois gagner nos équipes, ça me déclenche des émotions qui sont extrêmement fortes parce que je sais tout le travail qu’il y a derrière et tous les sacrifices qui sont consentis.