L’entraîneur de l’équipe de France dresse le bilan du Mondial qui s’est achevé dimanche passé à Stockholm. Il se projette aussi sur les prochaines échéances, à commencer par le rassemblement en mars prochain.

Quels sentiments t’animent à l’issue d’une finale perdue face au Danemark, la première défaite sur ce Mondial ?
Plein de sentiments mêlés car c’est compliqué de terminer un tournoi par cette défaite qui nous prive du titre. II y a beaucoup de frustration et malgré tout il faut bien admettre la qualité de notre adversaire. C’est un peu la soupe à la grimace, mais je ne veux pas résumer le mois passé ensemble qui ont été aussi d’excellents moments de travail, de vie et de partage avec cette équipe qui continue de grandir. L’équipe est arrivée au bon endroit des compétitions mais elle n’a pas trouvé la clef pour renverser le Danemark.

Cette finale perdue ne doit cependant pas gommer le parcours jusque-là, non ?
Nous sommes heureux d’avoir livré des performances qui nous ont permis d‘arriver jusqu’en finale. Aussi très heureux de l’état d’esprit des garçons qui n’ont rien lâché et qui se sont remis en situation pour à nouveau accrocher les Danois.

Cet handicap de trois buts, dès l’entame du match, a-t-il mis l’équipe de France dans une position plus vulnérable ?
D’entrée de match, nous n’avons pas su mettre cette équipe sous pression et qui, une fois lancée avec de la confiance, on connait la qualité de cette équipe, est très difficile à arrêter. Nous avons couru après le score la majeure partie du temps, ce qui nous a privé d’inverser le rapport de force. Les Danois ont été plus percutants que nous dans l’emballage final. Les entrants sur le terrain ont eu un impact très important, je pense à Lauge et à Mensah, des garçons que l’on avait peu vus en attaque et qui ont trouvé beaucoup de solutions positives.

Et au moment où l’équipe de France était toute proche de revenir, les vents contraires ont soufflé…
J’avoue qu’il y a aussi un peu de frustration car dans ces moments-là il y a eu quelques coups de sifflets qui méritent d’être revus à la vidéo. C’est aussi logique dans le handball, ça va vite, avec beaucoup de chocs et de vitesse, mais dans l’ensemble j’ai l’impression que quelques éléments ont pesé lourd dans l’emballage final.

Est-ce une compétition sur laquelle s’appuyer à dix-huit mois des prochains Jeux olympiques ?
Nous avons une base solide pour continuer à rêver au titre et aux prochaines compétitions. Je veux féliciter l’ensemble du groupe qui, dans des circonstances particulières, avec beaucoup de problèmes physiques, de blessures, a toujours su d’adapter. Cette équipe a des ressources morales assez incroyables, pour faire de cette compétitions un nouveau chapitre réussi du handball français. Nous sommes tous un peu dévastés de porter la médaille d’argent autour du coup, malgré tout elle montre aussi la qualité produite pendant ces dix-huit jours de compétition.

Quels sont les bénéfices à retenir pour le groupe ?
Cela fait quelques temps que ce groupe avance et apprend des différents tournois avec plusieurs expériences. Je crois que cela va dans la bonne direction, le cœur de l’équipe est assez stable avec encore un super état d’esprit et du caractère, dans le travail comme dans la vie quotidienne.

Le Mondial vient de s’achever et déjà il faut se tourner vers la prochaine échéance : les qualifications à l’EHF EURO 2024, face à la Pologne (8 et 11 mars). L’équipe de France pourrait compter sur le retour de plusieurs joueurs qui ont manqué le Mondial en raison de blessures. Cela va impliquer de faire des choix peut être compliqués au regard de ce qui s’est créé pendant le Mondial ?
Comme pour chaque échéance, il y aura une liste à sortir et des choix à effectuer. On préfère avoir de la difficulté à faire des choix plutôt que de devoir subir des absences. On sait que l’on peut s’appuyer sur un groupe très large en équipe de France et que l’on peut palier à beaucoup de déconvenues. Malgré tout, ce serait un plaisir de disposer de l’ensemble du groupe France pour le rendez-vous le plus important de ces qualifications, cette double confrontation face à la Pologne.

À l’heure du bilan de ce Mondial, es-tu déjà dans la projection sur les prochains Jeux olympiques ?
Il existe forcément un travail de bilan et d’évaluation de ce que nous avons mis en place sur le Mondial et de poursuite de la planification jusqu’à Paris 2024. Les J.O. sont un sujet central depuis des mois et la pression vis-à-vis de cette échéance ne fera qu’augmenter. Nous avons besoin de sécuriser un grand nombre de sujets, nos blocs et lieux de préparation, nos matches amicaux.

Ce Mondial était aussi ta 4e compétition en tant qu’entraîneur de l’équipe de France avec systématiquement la participation au dernier carré. En quoi cette régularité est-elle appréciable ?
Elle est à mettre au crédit des joueurs qui ont été présents dans toutes ces compétitions et qui nous ont permis de trouver le chemin du dernier carré à chaque fois. C’est aussi le signe du travail réalisé en interne au niveau du staff qui est de qualité dans le sens où on se questionne beaucoup pour essayer de trouver les meilleures recettes et conditions afin que les athlètes et l’équipe puissent progresser. Tous ces éléments illustrent la qualité du travail général effectué en équipe de France.

Propos recueillis par Hubert Guériau