Dimanche après-midi, à Oslo, l’équipe de France s’est imposée dans la petite finale du Mondial IHF 2025 face au Portugal (35-34), trois jours après avoir perdu en demi-finale face à la Croatie (28-31). Après la rencontre, le capitaine Ludovic Fabregas fait un premier bilan de la compétition, sa première en tant que capitaine sous le maillot tricolore.

Ludovic, quels ont été tes mots au centre du terrain à la fin de la rencontre ?

Que je suis fier qu’on ait été chercher cette médaille. Je pense qu’elle va être fondatrice pour l’avenir. C’est que le début de ce groupe, en tout cas je l’espère. On a beaucoup de qualité et on est capable de faire des grandes choses ensemble. On l’a vu ce soir, parce qu’il a fallu s’arracher pour battre cette équipe du Portugal.

Peux-tu nous dire quelques mots sur Aymeric et ses dix buts dans cette petite finale ?

On a besoin de tout le monde et c’est vrai que ce soir, Aymeric a fait un super match. Il a mis beaucoup d’intensité et il nous a tirés vers le haut. Dans ce genre de matchs, on a besoin que deux ou trois joueurs sortent la tête de l’eau et puissent amener l’équipe vers le haut. Aymeric l’a fait ce soir, Karl aussi, Charles également avec son arrêt de la gagne.

Raconte-nous comment tu as vécu la dernière action avec cet arrêt de Charles…

On profite du temps-mort portugais pour se mettre d’accord. On fait un choix tactique qui est payant au vu de l’arrêt de Charles et du résultat final. C’est bien quand ça se passe comme ça, il faut le savourer. Pour moi, c’est une victoire qu’on gagne au mérite, de par le travail qu’on fait pendant toute la compétition. On se fait confiance les yeux fermés, c’est ce que je retiens et qui va être fondateur pour la suite.

Quel bilan global peut-on faire à la fin de ce Mondial ?

Je peux le faire assez facilement. On a joué neuf matchs dans cette compétition, on en a gagné huit. Voilà. C’est très positif, on finit avec une médaille. Depuis les Jeux, j’ai vu que c’était un sujet sensible. Aux Jeux, on joue six matchs, on n’en gagne que deux, ici on fait huit sur neuf. Si on va plus loin, depuis la fin des Jeux, on est sur 12 victoires en 13 matchs. Ca montre la capacité de cette équipe à gagner les matchs, à être là dans les matchs importants. Pour moi, c’est une très belle médaille de bronze. Cette équipe peut faire de grandes choses et tant que je serai là, on se bougera le cul pour ne jamais rentrer les mains vides.

On se souvient du discours de Raphaël Caucheteux en 2018 sur l’importance de glaner la médaille de bronze. Quelque chose de semblable a-t-il eu lieu cette année ?

Oui, des mecs comme Julien, Aymeric ou Thibaut, qui n’ont jamais connu de médaille dans des championnats du monde, ou qui n’en ont pas beaucoup. C’est important pour eux, ils l’ont dit. Mais ce que je leur ai dit, c’est que c’est important de faire les choses pour les autres, mais c’est aussi bien de faire les choses pour soi. Aujourd’hui, il y a eu les deux, et je suis très heureux, même si je ne lâche pas tout. Et je suis persuadé que c’est pareil pour les autres mecs de l’équipe.

Tu dis que tu n’as pas tout lâché…pourquoi ?

Parce que je suis encore dans mon match, tout simplement ! Hier on était éliminé ou pas de médaille. Je sais ce que ça fait de revenir les mains vides, en 2022, c’est moi qui rate le dernier shoot face à Andreas Palicka. Pour moi c’est important de partager ces émotions-là, parce que le sport, c’est aussi ça, pas qu’un résultat ou des médailles. La façon dont on vit les choses, c’est le plus important. Les derniers mois ont été intenses, et on va se servir des émotions, positives ou négatives, pour avancer. On est aussi dans une forme d’apprentissage, et il est important si on veut gagner dans un futur proche.

Quelle place aura cette médaille dans la galerie de tes médailles ?

Une place spéciale, comme toutes les autres. Chaque compétition a son histoire, chaque médaille est différente. Celle-là n’a pas été simple à aller chercher, aucune médaille n’est simple à aller chercher. Mais on en est fier, très fier parce qu’après la demi-finale, il a fallu relever la tête. Mais on est resté en équipe, soudés, et ça fait super plaisir que les efforts aient payé.

C’était ta première compétition en tant que capitaine. Comment t’es-tu senti ?

J’ai pris beaucoup de plaisir, les mecs ont été top, à l’écoute. Alors oui, on ne revient pas avec le titre, notre objectif initial n’est pas rempli, mais j’ai ressenti plein de choses positives pendant ce mois passé ensemble. Comme le groupe, je suis encore en phase d’apprentissage, je suis encore en train de grandir en tant que capitaine, un rôle particulier. Je suis content qu’on ait réussi à se mobiliser, tous ensemble, pour rentrer à la maison avec la médaille de bronze.