Un an, presque jour pour jour, après son dernier match avec l’USAM Nîmes à Limoges, Michaël Guigou, l’ailier aux 307 sélections, était un spectateur attentif des finales de Coupe de France samedi à l’Accor Arena de Paris.

Tu étais samedi à l’Accor Arena pour les finales de Coupe de France. Qu’est-ce que cette salle évoque d’abord pour toi ?

Elle évoque Jackson (Richardson), les Barjots. Elle évoque plein de choses. C’est une salle mythique, c’est la Mecque du handball. Je me souviens de ce tournoi, quand j’étais petit, le Tournoi des Capitales je crois. Les meilleures équipes du monde se retrouvaient, on pouvait assister à de sacrés matchs. Je venais souvent, et j’en garde d’excellents souvenirs. J’ai cette image d’une salle pleine, bouillante. Une salle qui donnait envie.

La coupe de France est la compétition que tu as le plus souvent remportée avec Montpellier. Qu’a-t-elle de si spécial ?

C’est une compétition et même un moment à part. C’est très particulier en fait. Ce sont des matches couperet, souvent haletants, qui réclament une mobilisation permanente. Tout est poussé à l’extrême, les stratégies tactiques, l’investissement. Et c’est d’autant plus compliqué de bien figurer, qu’elle se dispute souvent au milieu d’autres compétitions, la Ligue des Champions ou le Championnat, et il faut trouver la motivation adéquate.

Pourrais-tu, à l’instar de tes potes de Grabels, Damien Scaccianoce ou Loïc Teyssier par exemple, étirer ta carrière et partager ce type d’aventures ?

Tous ces joueurs sont d’abord des amis de Franck (Junillon) et de mon épouse avec lesquels elle a effectué la préparation en pharmacie. Faire comme eux ? Juste pour la finale alors. C’est un trop long chemin pour l’appréhender avec suffisamment de régularité. Je ne suis pas prêt à ça. Je joue un peu au foot, au paddle-tennis, et ça me va très bien comme ça. Le hand, je suis heureux de le partager avec les jeunes. Après, pour être sincère, quand je vois Grabels en difficultés dans cette finale, je n’ai qu’une envie : aller sur le terrain les aider.

Que t’inspire cette journée de finales ?

Sincèrement, j’adore ce concept, cette journée formidable. Il y a tout ce que j’aime dans le sport collectif, le partage, le dépassement de soi. Quel que soit le niveau, chacun donne le meilleur de lui-même et vit à fond ce moment forcément particulier. Sincèrement, il faut remercier la FFHandball et tous ceux qui permettent à cette journée d’exister.

Il y a les copains de Grabels et les copines de Marguerites que l’USAM soutient depuis une saison…

Je suis vraiment très content de leur victoire. C’est un beau projet que nous partageons et cette première saison est plus que réussie. Le club de Marguerites travaille formidablement bien depuis des années. Elles montent en N2, elles remportent la Coupe, c’est génial pour tout le monde. Il y a une ambiance extraordinaire dans cette équipe. Elles véhiculent des émotions, il y a un engouement qui fait plaisir à voir.

Quelles sont désormais tes missions au sein de l’USAM ? Je suis ambassadeur du club et conseiller du président. Voilà pour la fonction. Après, je participe aussi à l’accompagnement technique des jeunes pépites. Il s’agit d’entraînements individualisés, personnalisés. Je les accompagne de manière globale, surtout ceux qui participent à certains des entraînement avec les professionnels. Je viens en complément, en soutien.

As-tu d’autres activités, peut-être d’autres projets dans le handball ?

Je suis intervenu au côté de Guillaume Joli sur deux regroupements de l’équipe de France U17. Sinon, non, il n’y a rien de vraiment concret, mais j’ai envie d’accompagner cette jeunesse. Envie d’être présent dans la formation de manière globale.

As-tu éprouvé des manques dans ta formation au point d’avoir envie d’intervenir aujourd’hui ?

Absolument aucun, bien au contraire, c’est juste l’envie de communiquer, d’échanger, peut-être de donner quelques codes. Il existe des moyens d’accompagnement aujourd’hui qui n’existaient pas à l’époque.

Avec la perspective des Jeux olympiques à Paris, n’as-tu pas envie de transmettre ton expérience de manière différente ?

Je le fais déjà un peu à Nîmes, avec la FFHandball aussi. Auprès des entreprises, de certains partenaires. J’essaie de trouver des symétries entre les moments que j’ai vécu et ceux qu’ils peuvent vivre au quotidien. Tout est fonction d’opportunités, des envies des uns et des autres.

Avec ton diplôme, n’envisages-tu pas d’entraîner ?

Pas dans le monde professionnel, mais chez les jeunes, oui, pourquoi pas.

Le terrain ne te manque pas ?

Pas le moins du monde. En fait, je suis dans une année d’observation, de prise de repères. A Nîmes, je regarde un peu partout, je prends mes marques. Je n’ai aucune forme d’urgence.

Comment l’USAM a-t-elle accueilli le départ de Ljubomir Vranjes ?

Il nous a annoncé son souhait d’arrêter la collaboration pour raison professionnelle. On a subi cette annonce. Nous devons maintenant trouver des solutions. Le haut niveau, c’est aussi être capable de rebondir, de s’adapter. Une collaboration intéressante commençait à s’installer, nous n’avons malheureusement pas pu aller au terme de ce partage d’expérience. Nous avons réalisé une bonne saison, dans la continuité des précédentes, avec toujours cette même idée de jouer rôle important dans le Championnat, et cette ambition-là ne va pas changer avec son départ.

Propos recueillis par Philippe Pailhoriès