Le directeur technique national Pascal Bourgeais, revient sur le séminaire des cadres techniques qui s’est achevé vendredi passé dans les Hauts-de-France. Il évoque aussi le bilan de l’EHF EURO Beach 2023 ainsi que l’actualité des équipes de France qui seront bientôt en stage ou engagées dans les compétitions internationales.

Le séminaire des CTS s’est déroulé à Villeneuve d’Ascq qui accueillera le village olympique : que peux-tu nous confier ?
L’un des enjeux de notre séminaire était en effet de nous rendre sur le territoire de la métropole lilloise, un an avant les J.O., afin de nous imprégner du futur site olympique. Les travaux semblent bien avancés et nous sommes rassurés sur la préparation de l’accueil de nos équipes de France.

Le territoire des Hauts-de-France était bien entendu très impliqué sur l’accueil de ce séminaire des cadres techniques…

En effet avec tous les collègues nous avons pu constater l’engagement de Jean-Pierre Lepointe, président de la ligue des Hauts-de-France et de toute son équipe, élus, techniciens et salariés. Nous avons aussi mesuré l’engouement des acteurs des collectivités territoriales et des partenaires autour de l’accueil des équipes de France pendant les J.O. et parallèlement pour les animations périphériques.

Quels sont les principales thématiques qui ont animé ce rassemblement ?

Au travers des interventions des invités, nous avons aussi mesuré les enjeux de l’évolution du sport en ce moment et notamment ceux qui ont liés à toutes les actions autour de l’environnement, de l’économie des énergies, la modification des pratiques… Ces thématiques permettent aux cadres techniques dans les territoires, d’accompagner les élus, de mettre en place les formations, aussi de faire évoluer si je puis dire, le disque dur.

C’est à dire ?

Notre cœur de métier, cela demeure le handball à 7, la discipline sur laquelle notre fédération s’est construite et sur laquelle elle va continuer à travailler. C’est aussi, parallèlement, d’ouvrir tous les champs des possibles : les nouvelles pratiques et les conditions d’accueil dans les clubs, les nouveaux espaces de jeu… Les relations et les attentes qui évoluent de la part des collectivités. Voilà, tout cela a permis de se maintenir en éveil au regard de ces évolutions délivrées par les intervenants de qualité qui sont venus aussi venus écouter nos messages pour se nourrir eux-mêmes de ce que la fédération réalise déjà. Je pense notamment à l’inclusion, les terrains de handà4, les nouvelles offres de pratique, les modèles de formation…

L’été se profile bientôt avec les compétitions des équipes de France jeunes. Quelles sont tes attentes ?

À l’exception des U19 garçons qui ne sont pas qualifiés pour le Mondial, je le regrette car ces expériences estivales pour les sélections jeunes sont des moments extrêmement importants dans la construction de formation de ces jeunes athlètes et dans la projection vers le haut niveau, 5 équipes sur 6 indoor, seront engagées dans les compétitions internationales (Mondial pour les U21M et Euros pour les U18F et U20F) ainsi que la Partille Cup (U16F) et le FOJE (U17M). L’idée est d’avoir le parcours le plus long possible afin de jouer des matchs couperets là où se construisent les plus fortes personnalités et où s’évaluent la compétitivité des équipes et des athlètes. L’objectif est d’essayer d’aller gagner des médailles. Certaines peuvent sans doute y prétendre quand, pour d’autres, ce seront des challenges plus importants.

Et pour les équipes jeunes de BeachHandball ?

Elles ont démontré leur capacité à exister sur la scène internationale et on leur souhaite aussi le meilleur parcours possible dans le contexte européen.

L’EHF Euro de BeachHandball 2023 s’est achevé pour les deux équipes seniors sans médailles et sans la qualification pour le Mondial 2024. Peut-on parler d’échec ?

Les deux équipes ont terminé à la 13e place. Si côté féminin, l’effectif et les forces en présence ne permettait sans doute pas de jouer les premiers rôles, la déception vient du résultat brut e notre équipe masculine et à son parcours dans la préparation. On la pensait et on la pense toujours capable d’avoir des résultats sur la scène internationale. Cependant, en ayant perdu qu’un seul match de la poule contre le futur champion, la Hongrie, l’équipe a été éliminée, c’est l’entrée de la compétition qui coûte extrêmement chère. Éviter un seul shoot-out aurait permis d’accéder au tour suivant. Quoiqu’il en soit, le résultat n’est pas à la hauteur des espérances de cette équipe qui ne se qualifie par pour le Mondial 2024 et qui devra passer par des qualifications pour l’Euro 2025. Avant le debriefing avec les staffs qui sera effectué à l’issue de l’été, on manque aujourd’hui de stabilité et d’expérience dans la pratique du plus haut niveau et il va nous falloir, au regard du contexte et de la compétitivité, être en capacité de nous préparer de façon plus précise et plus régulière pour progresser.

Le coach de l’équipe de France masculine, Michaël Illès, a exprimé son souhait de ne pas poursuivre sa mission…

Nos deux coaches A, Valérie Nicolas et Michaël Illès, sont engagés de façon extrêmement importante depuis de nombreuses années mais ils ont aussi une activité professionnelle qui ne leur offre pas la disponibilité complète pour s’engager totalement auprès de leur équipe. C’est un point qu’il va falloir regarder afin de donner du temps aux cadres dédiés. Ce n’est pas un reproche, c’est un constat car ce sont deux cadres très engagés. Michaël Illès n’a pas claqué la porte, simplement entre la nécessité de prendre des congés, de mener à bien sa vie professionnelle, de disposer de plus de temps de préparation et la déception du résultat, l’ont conduit à souhaiter se retirer. Pour autant, nous souhaitons continuer à collaborer avec lui, dans la formation ou dans les discussions à l’international pour utiliser ses compétences. Un des éléments d’ores et déjà acquis est l’élargissement des missions nationale d’Éric Quintin sur le BeachHandball qui va contribuer à la structuration des équipes de France.

Olivier Krumbholz a programmé un stage de préparation physique au mois de juillet, c’est-à-dire cette année en dehors des périodes internationales, qui nécessitait l’accord des clubs pour libérer les joueuses. Si tous les clubs français et étrangers concernés par la sélection des joueuses internationales n’ont pas fait obstacle au projet, un club de Ligue Butagaz Énergie, Paris 92, a récemment indiqué retenir les quatre joueuses sélectionnées. Faut-il le regretter alors qu’il s’agit de préparer le tournoi olympique ?

Les dirigeants et entraîneurs des clubs ont compris l’importance de ce stage et se sont ralliés derrière le projet olympique. Comme le souligne Olivier Krumbholz, l’équipe de France a besoin de beaucoup travailler pour être prête et la meilleure preuve est que nos adversaires les plus dangereux, notamment la Norvège, travaille aussi sur la même période et sera à cette occasion notre adversaire. Pour espérer gagner la médaille d’or dans un an, l’équipe de France a besoin de ce temps de travail. Afin d’organiser ce temps de préparation, nous avons dialogué en amont avec les trois représentants du secteur professionnel (AJPH, 7Master et l’UCPHF) pour trouver un équilibre autour de cette période entre les congés et la récupération des athlètes. Cela avait débouché sur un accord entre les parties avec notamment la particularité que les joueuses finalistes de la Coupe de France (Metz HB et Paris 92) débutent le stage deux jours plus tard (le 5 juillet ou lieu du 3). J’ajoute qu’au retour de Norvège, ses joueuses auront trois jours de vacances afin de respecter la convention DIANE.

Olivier Krumbholz a convoqué des joueuses supplémentaires…

Ces éléments ne sont pas favorables au projet de l’équipe de France. Les Parisiennes rejoindront l’équipe de France sur les échéances à venir et l’équipe travaillera avec les joueuses présentes. L’idée est que le stage ait bien lieu et je regrette que les quatre joueuses de Paris 92 ne soient pas présentes sur cette séquence qui permettra de rentrer dans l’année olympique avec notamment les travaux entrepris autour du projet de jeu et un bon bloc de travail physique utile pour préparer la saison olympique avant 13 mois de handball à haute intensité. Pour Méline Nocandy qui est en fin de phase de convalescence, elle aurait bénéficié d’une prise en charge au quotidien par le staff médical des Bleues et aurait participé à la mise en place du projet de jeu.

Que souhaites-tu répondre aux allégations d’absence de relations entre le staff de l’équipe de France et le club francilien ?

La collaboration entre le staff de l’équipe de France et de Paris 92 est régulière avec des échanges et des communications fréquents. C’est donc inexact d’affirmer que le staff de l’équipe de France n’a pas de relations avec ce club. Avec tous les clubs, la relation est régulière, du technique au médical, avec l’ensemble des acteurs. Nous réunirons les deux staffs à la rentrée prochaine, avec les élus concernés côté fédéral et côté club, afin d’échanger à nouveau car c’est indispensable.

Propos recueillis par Hubert Guériau