Aussi impliqué dans le monde du foot que dans celui du handball, Gérard Andy, cet ancien enseignant en mathématiques ne compte pas ses efforts pour relancer l’activité sur un territoire particulièrement touché par la crise sanitaire.
Comme tout le monde, il a joué au handball dans la cour de son école, au Collège puis un peu au Lycée aussi. Comme tout le monde il aime le football. En Métropole, son club, c’était le Stade Français, le fameux maillot bleu à col et collerette rouges et les chaleureuses après-midi sur les stabilisés de Géo-André. « J’ai joué là-bas depuis mes dix ans jusqu’en junior, se souvient-il, j’ai même été retenu dans une sélection de la Ligue de Paris. »
Direction la Guadeloupe et l’Etoile de Morne-à-l’eau, puis l’élégant Cygne noir, toujours à Basse-Terre et enfin l’OC Morne-à-l’eau pour des rencontres mémorables de Division honneur. « Les stades étaient pleins, se remémore-t-il, alors qu’un gros match aujourd’hui n’attire parfois qu’une grosse centaine de spectateurs. »
Gérard Andy aime le foot. Très jeune, il a commencé à entrainer. Le Phare de Petit-Canal. La sélection de Saint-Martin puis celle de Guadeloupe. Il est encore au Phare aujourd’hui. « Mais je me suis un peu calmé, sourit-il. Je n’entraîne plus, mais je reste dans les parages. À un moment, je faisais un peu tout en même temps. Du basket aussi. J’ai toujours été organisé. Le sport, c’est ma vie. Mais ça faisait beaucoup. »
Et le handball ? « Après un tournoi de vacances au cours duquel je n’avais pas dû être trop mauvais, raconte cet ancien professeur de mathématiques aujourd’hui agent territorial chargé des sports à la ville de Morne-à-l’Eau, des amis m’ont proposé de les rejoindre à Zayen La, le club des débuts de Jannela Blonbou, des soeurs Kanor et de Méline Nocandy. Je me suis laissé tenter. »
Assez vite, il devient président du fleuron de Morne-à-l’eau, confronté à un manque de ressources humaines. « J’y suis resté près de trente ans, révèle-t-il, et je suis aussi entré à la Ligue, d’abord à la commission de discipline, avant de présider la CTOC. J’y suis depuis 1990. »
Ses premiers pas de président sont évidemment compliqués. Il y a d’abord eu le contentieux avec l’autre équipe candidate. « La première année s’est résumée à une problématique juridique, résume-t-il, puis le Comité de gestion de la FFHandball a annulé l’élection. Nous avons été réélus, mais le Covid est passé par là. Au final, nous n’avons fait depuis ma nomination que de la gestion de crise. »
Les effets de cette crise sanitaire sont peut-être plus visibles ici qu’ailleurs. De 1800 licenciés, la Ligue est passée à 1450 puis 900, soit une diminution de 50%. « On commence à essayer de se réorganiser, indique celui qui se qualifie de président sacrifié, mais les jeunes ont pris de mauvaises habitudes pendant le confinement, et il faut les convaincre à nouveau, les intéresser. Et donc faire preuve d’imagination, avec de nouvelles pratiques, des activités ludiques, des compétitions mieux organisées. Mais c’est d’autant plus difficile que les ressources ont diminué, celles des collectivités notamment, alors que le coût de la vie est plus élevé. Le prix des billets d’avion a augmenté, celui du matériel également. »
Il concède quelques difficultés à rebondir maintenant que la période est à nouveau plus sereine. « Nous ne sommes pas endettés, mais nous n’avons pas de trésorerie, déplore-t-il. Et nous sommes donc obligés de faire des choix. Par exemple, il y a la Coupe de France de beach en juillet, mais je ne vois pas comment la financer. Après, je l’avoue, nous sommes une ligue un peu faible au plan des partenariats privés. Nous sommes quasiment à zéro. On droit travailler là-dessus, c’est certain. »
Travailler pour « sortir » les petites soeurs de Méline Nocandy, les petits frères de Didier Dinart. « Je ne suis pas inquiet pour la qualité de nos athlètes, assure-il, et proportionnellement au nombre de nos licenciés, nous avons plutôt de bons résultats en matière de formation. Mais la période nécessite d’autres moyens. D’autres aides. »
Philippe Pailhoriès

FICHE TECHNIQUE
Président : Gérard Andy
Responsable Pôle Espoir filles : Vincent Philipart
Responsable Pôle Espoir garçons : Vincent Philipart/Sladjana Topic (entraîneur)
Joueuses issues du territoire : Janella Blonbou, Laura et Orlane Kanor, Laurisa Landre, Laïsa Lerus, Laura Lerus, Méline Nocandy, Allison Pineau et Linda Pradel.
Joueurs issus du territoire : Yohan Bourgueil, Eddy Couriol, Didier Dinart, Dylan Garain, Olivier Girault et Loïck Spady.