Après une année au Pôle de Nouvelle Calédonie, la Polynésienne de l’AS Dragon a atterri à Nantes et intégré le Pôle Pays de la Loire. Elle est la première joueuse tahitienne à évoluer en Métropole.

On dit qu’elle est pleine de ressources. Bosseuse. Exigeante avec elle-même. Son histoire raconte une détermination et une force que peu de jeunes filles sont capables d’exhiber à à peine plus de 15 ans. C’est l’histoire de Vanira Van Sou, perle du Pacifique Sud, la première Tahitienne à avoir intégré un Pôle Espoir en Métropole.

Vanira Van Sou est comme née dans un gymnase, à Pirae, en 2007. Ses parents jouent depuis toujours à l’AS Dragon et l’emmenaient plus volontiers à la salle qu’à la crèche. A cinq ans, à force de mimétisme, elle avait déjà quelques jolies habilités. « J’ai grandi dans ce monde, explique-t-elle. À 12 ans, je participais aux IHF Trophy océaniens en Nouvelle Calédonie. » Elle est aujourd’hui membre des Neptunes de Nantes et du Pôle Pays de la Loire. « En fait, raconte Olivia Vaitanaki, la responsable du Pôle de Nouvelle Calédonie, j’avais sollicité les dirigeants de la fédération tahitienne pour identifier des profils intéressants. Ils ont retenu ceux de Vanira et de Vaipuahere (Barff). Ils devaient venir en janvier 2021, mais le Covid les en a empêchés. Ils nous ont finalement rejoint pour les Interligues d’octobre 2021. »

Olivia Vaitanaki a aussitôt été séduite par ses qualités physiques, son explosivité, ses aptitudes en défense. Elle lui a proposé de l’évaluer toute une année au Pôle de Dumbéa, histoire de savoir si elle serait capable de supporter les charges de travail, l’éloignement avec la famille, la préparer à mener son projet. « C’est mon projet, oui, murmure-t-elle, parce que ça a toujours été un rêve de venir jouer en Métropole. Je veux savoir jusqu’où je suis capable d’aller, et Olivia m’a donné les clés pour démarrer l’aventure. »

Elle a débuté le 12 janvier dernier à Nantes. Originaire, comme elle, du Pôle de Nouvelle Calédonie, Malia Losa Falelavaki est comme une grande soeur. « Mes parents sont encore là pour quelques jours, nous confiait-elle récemment à Bourg-de-Péage lors des Interpôles. Je sais que ça va être difficile, mais j’essaie de gérer ça au mieux. Le niveau est différent, la vie est différente, mais je m’adapte, je travaille beaucoup et je progresse chaque jour un peu plus. Tant que je m’amuse bien, tout va bien. Et si à un moment ça se passe moins bien, je sais que je pourrai m’appuyer sur Malia Losa. »

Olivia Vaitanaki, la responsable du Pôle de Nouvelle Calédonie. (Photo FFHandball).

Parce qu’il y aura, c’est sûr, des passages périlleux, des instants de doute. Mais pour l’instant, elle ne veut retenir que le plaisir de démarrer cette nouvelle vie. « C’est une vraie fierté d’être la première Tahitienne à intégrer une structure de Métropole, souligne-t-elle. Et ce serait plus fort encore d’être la première à porter un jour le maillot de l’équipe de France. Mais le chemin est long. C’est à moi de jouer. »

À Nantes, elle devrait s’acclimater avec les -17 ans, ou la Pré-Nationale avant de se confronter à la N1. A Tahiti, on ne manquera pas, bien sûr, de suivre sa progression et de l’encourager à chacune des étapes : « Si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à Olivia, et à mes coaches à l’AS Dragon, Rudolph Barff, son épouse Nathalie, et leur fils Heipuru, et aussi au président Wilfrid Pan. Il m’a beaucoup aidée. Leur soutien à tous est un moteur pour moi. » Celui de ses parents en priorité. « Ils m’ont vraiment encouragée, dit-elle. Ils étaient émus lorsque je leur ai fait part de mon désir. Émus et surpris. Ils ne s’attendaient pas à ce que je quitte le foyer aussi vite. Maintenant, je veux les rendre fiers. »

Philippe Pailhoriès

FICHE TECHNIQUE
Présidente : Valérie Nema
Joueuses issues du territoire : Vanira Van Sou.
Joueurs issus du territoire : Vaipuahere Barff, Olivier Manutahi, Jonathan Mapu, Aroarii Taora et Cédric Teauroa.