L’adjoint de Guillaume Gille n’ignore rien des enjeux ni de la valeur des adversaires. La Pologne évoluera évidemment avec un supplément d’âme, et la Slovénie, avec un effectif rajeuni, aura des choses à prouver. Ces deux nations devraient, comme la France, viser les places qualificatives.

Érick Mathé est l’adjoint de Guillaume Gille depuis janvier 2020. (Photo FFHandball / Iconsport)

La Pologne :
« Jouer la Pologne en Pologne est évidemment bien différent que de l’affronter sur terrain neutre. De notre capacité à contenir l’engouement autour de ce Championnat du monde dépendra, pour partie, l’issue de cette rencontre. C’est une équipe qui se prépare depuis un long moment déjà. Le Championnat s’est arrêté le 10 décembre, et les Polonais de Pologne sont en stage depuis cette date. Tout le monde a évidemment remarqué l’absence de Kamil Syprzak, et il va manquer à la sélection. Même s’il ne jouait pas énormément dans leur dispositif habituel. Peut-être parce qu’il n’a pas vocation à défendre et que le changement apporterait du déséquilibre entre l’attaque et la défense. La Pologne propose un jeu très traditionnel, très Européen, sans aucune touche d’exotisme, avec un Szymon Sicko très précieux sur le poste d’arrière gauche, et un Adam Morawski très bon dans les buts. Olejniczak, le demi-centre de Kielce, s’était blessé contre le Maroc, mais il est bien présent. Tout comme le jeune Jedraszczyk, un peu méconnu, mais intéressant en débordement.»

Le Slovène Blaz Blagotinsek. (Photo FFHandball / Iconsport)

L’Arabie saoudite :
« On ne dispose que de très peu d’informations sur l’Arabie Saoudite. L’équipe est composée de joueurs issus des clubs du pays, dont deux, Mudhar et Khaleej Club, ont récemment participé au Super Globe, organisé à Dammam. Il aurait pu y avoir des retrouvailles, mais Didier Dinart a été remplacé par Jan Pytlick à la tête de la sélection. On peut imaginer que l’entraîneur danois proposera un jeu traditionnel, en s’appuyant sur les forces de la sélection. Il a dirigé deux rencontres face au Danemark qui se sont soldées par deux défaites cinglantes. »

La Slovénie
« Uros Zorman a remplacé Ljubomir Vranjes à la tête de la sélection, et va s’employer à utiliser au mieux tous les atouts dont dispose la Slovénie. Sa première mission est d’ailleurs de choisir les joueurs les mieux adaptés à son système. Il y a toujours eu de très grands demi-centres dans le handball slovène. Aleks Vlah est par exemple le deuxième buteur de la Ligue des Champions, alors qu’il ne compte qu’une vingtaine de sélections. Il n’a retenu ni Miha Zarabec, ni Stas Skube sur ce poste, c’est dire la richesse du vivier. Les gauchers sont très bons aussi. Il n’y a que le côté gauche qui peut parfois apparaître déséquilibré, mais la présence de Vlah, compense pour partie, avec Dean Bombac à la mène. Il peut y avoir un déséquilibre attaque/défense, même si la présence de Blagotinsek apporte un peu de densité. Nik Henigman, l’arrière de Saint-Raphaël, est forfait lui aussi, tout comme Matej Gaber ou Gasper Marguc, des joueurs expérimentés. Dans les buts, la Slovénie manque peut-être d’un peu de consistance. Avec un effectif rajeuni, la Slovénie a battu la Hongrie en Hongrie et perdu à domicile face à ce même adversaire. »

Inaki Pecina et son n°7, ici sous le maillot de Chambéry Savoie HB, l’équipe dirigée par Érick Mathé. (Photo FFHandball / Iconsport)

Le tour principal : 
« L’Espagne et le Monténégro sont au dessus, et le Chili, avec les frères Feuchtmann, me semble posséder un temps d’avance sur l’Iran. L’Espagne est l’équipe qui présente la moyenne d’âge la plus élevée de ce Championnat du monde avec des joueurs comme Canellas (36 ans), Antonio Garcia ou Guardiola (38 ans), mais elle est également la plus régulière au niveau international ces dernières années. Jordi Ribera a bien renouvelé son équipe, mais il s’appuie sur des cadres et sur ses deux exceptionnels gardiens : Corrales et Perez de Vargas. Nous connaissons bien cette équipe avec sept joueurs qui évoluent en France, dont Inaki Pecina à… Chambéry. Nous connaissons bien aussi les Monténégrins que nous avions affrontés au tour principal du dernier Euro. Nous l’avions emporté assez facilement (36-27), parce qu’ils avaient manqué de rotation, mais nous étions au coude à coude après une vingtaine de minutes de jeu. Bozovic, l’arrière d’Ivry, est un très bon joueur, tout comme évidemment Vujovic, l’arrière droit d’Hanovre. »

Propos recueillis par Philippe Pailhoriès