C’est l’année des 40 ans, un âge qui marque l’apogée de la maturité, lorsque les expériences passées se conjuguent avec la vitalité et l’ambition pour l’avenir. Au CASE Cressonnière, on se nourrit de l’histoire, mais on se repaît surtout de nouvelles découvertes, surtout lorsqu’elles répondent à des besoins parfaitement identifiés dans ce coin de Saint-André, à l’est de l’île de La Réunion.
La Cressonnière, c’est un lieu-dit au paysage urbain et à l’ambiance animée, un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) où la précarité est plus forte qu’ailleurs, les fragilités nombreuses. C’est pourquoi le club, au-delà de sa mission originelle, promeut l’action sociale et l’éducation, celle des enfants notamment, et cherche à toucher d’autres pratiquants. « En fait, résume Ludovic Seutchie, la performance sportive et la performance sociale sont nos deux piliers que le HandFit peut aisément mettre en lumière. » Ancien de Toulouse ou Vaulx-en-Velin, Ludovic Seutchie est le référent d’un projet qui n’en est qu’à ses balbutiements. « Nous avions évoqué l’idée la saison passée, indique-t-il, mais nous n’avions pas pu la développer, faute de moyens. L’appel à projets lancé par la FFHandball nous a décidés. »
Également porté par Océane Apavou, manager du club, et Mathilde Ziegler, l’ancienne arrière de Strasbourg Achenheim qui officie en qualité d’éducatrice, ce projet s’inscrit dans l’ADN d’un club qui, depuis 2020, abrite la Maison Sport Santé de l’Est, et porte les labels « Sport pour Tous » et « Sport sur Ordonnance ». « Nous avons la chance d’évoluer sous une bannière omnisports, insiste Ludovic Seutchie, et on essaie de développer d’autres pratiques et de nous adapter à la demande. Avec le sport santé, nous nous adressons à des gens en forte sédentarité ou frappés d’obésité, mais également en reprise de sport ou tout simplement privés de pratique pour diverses raisons. La question que nous nous posions était : comment leur proposer un rapprochement avec le handball. Le HandFit est la réponse. »
Le mardi matin, dans un dojo de l’espace Paris Kischenin, un premier public de retraités découvre donc l’activité au cours de deux séances animées par Mathilde Ziegler. « J’avais déjà proposé quelques séances à des enfants à Achenheim Truchtersheim, souligne-t-elle, et j’ai été très tentée de tester cet autre public au CASEC. J’interviens depuis deux ans à la Maison Santé et l’idée d’introduire certains gestes de handball permet de rompre la monotonie et de s’ouvrir tout doucement vers la discipline. Ils ne la connaissent pas vraiment, mais ils aiment bien l’approche, et j’ai le sentiment qu’ils se sentent bien après une séance, que ça leur fait plaisir de changer d’univers. »
L’autre intervention se déroule avec l’Institut Médico-Educatif Raymond-Allard de Saint-André. « Elle s’adresse à de jeunes adolescents en situation de handicap mental, certains avec des difficultés motrices, précise Ludovic Seutchie. Le HandFit est un point de départ, mais une pratique handball plus conventionnelle peut leur être proposée. »
En attendant, comme pour le BabyHand dont les séances sont animées par Ludovic Seutchie, le HandFit accapare l’attention des dirigeants d’un club qui abrite quelques têtes connues, Eloïse Dewez et Bryan Doisel par exemple, et bien sûr l’indémodable Johan Boisedu. Le CASEC ambitionne ainsi de développer la pratique, d’acquérir tout le matériel nécessaire, et sollicite à ce sujet toutes sortes d’aides afin de proposer un service de qualité. Mathilde Ziegler, elle, songe pourquoi pas à passer le diplôme coach HandFit. « Nous avons plein d’autres idées, sourit Ludovic Seutchie. À Paris Kischenin, différents sports cohabitent et proposent des animations « fit », mais il n’y a pour l’instant aucune synergie, pas de lien. Pourquoi ne pas envisager quelque chose ? Des séances en commun, une petite école… »