Créé il y a à peine sept ans, le club du Finistère prône une dynamique d’ouverture visant à accueillir tous les publics, le volet social étant une priorité absolue.

Comme il l’avait prévu, il a achevé sa boucle le 25 mai, au Cap Gris-Nez, la veille de ses 70 ans. 37 jours de marche depuis la Pointe du Raz, 37 jours de rencontres, d’émotions partagées, de retrouvailles parfois, quelque 852 kilomètres de contemplations, de plaisirs simples, de plaisirs purs. Gérard Cantin est un marcheur solitaire. Un marcheur solidaire. « Cette marche fait appel aux valeurs humanistes de la famille du handball », résume-t-il. « Vaincre la mucoviscidose » et « Une oasis pour la sclérose en plaques » sont les deux associations qu’il met en avant à chacune de ses « parenthèses hors du temps. » Outre leur mise en lumière, il invite les particuliers, les associations ou encore les mairies à effectuer un don en ligne. En 2019, une autre marche lui avait permis de récolter près de 7 000 euros.

Gérard Cantin est aussi président du Handball Club du Haut Pays Bigouden à Plogastel-Saint-Germain. Longtemps élu au comité du Finistère, et à la ligue de Bretagne, il s’applique désormais à développer ce club du Finistère à la croissance éclair, dont la solidarité et les valeurs humaines sont, on l’aura compris, des vertus cardinales. « Nous l’avons créé en 2018, sourit-il, grâce à un fort soutien de la Ligue de Bretagne en marge de la construction d’une salle multifonctions à Plogastel. Nous sommes passés de 30 licenciés la première année, à 45 puis 88. Nous sommes aujourd’hui 210 et nous avons validé 1200 licences événementielles. »

Le HC du Haut Pays Bigouden ressemble trait pour trait au club de demain, insatiable, concerné par toutes les formes de handball. Le Pôle Performance Sociale est aussi développé que le Pôle Sportif et les 170 jeunes de 3 à 17 ans s’impliquent au quotidien avec un dynamisme contagieux. « Les gens s’identifient facilement aux valeurs que nous défendons, rappelle Gérard Cantin, et tous les appels à projets mobilisent une partie de notre énergie. » Une énergie communicative. Pour cette fin de saison, le club va organiser un Tournoi de Hand à 4 sur trois jours, une rencontre des écoles du Haut Pays Bigouden avec 650 enfants réunis le 1er juillet au stade et à la salle multifonctions, et même participer à la fête du sport à Plonéour-Lanvern le 5 juillet. Sans oublier les rendez-vous traditionnels, comme celui -trimestriel- avec des ateliers pour la très petite enfance (9 mois à 3 ans). « J’aime quand ça bouge », justifie Gérard Cantin.

Aujourd’hui, le club a décidé de se lancer un nouveau challenge et d’appréhender à sa manière le monde du handicap. Il a obtenu le label « club inclusif », un programme créé par le Comité Paralympique et Sportif Français pour les clubs qui souhaitent ouvrir leurs portes aux personnes en situation de handicap et qui veulent être accompagnés dans cette démarche. Le handball inclusif repose sur des valeurs fondamentales telles que l’accès à la pratique sportive pour tous, l’engagement communautaire et le respect de l’individu quelles que soient ses différences.

Le HC du Haut Pays Bigouden a ainsi signé une convention avec l’ESAT de Landudec et celui de Kerneven à Plomelin et propose aux résidents des séances à la carte. Depuis le début de l’année, cette section ParaHand est ouverte aux personnes présentant un handicap psychique, et de nombreuses animations leur sont proposées. Pour ouvrir le regard des valides, le club a par exemple organisé à Plogastel-Saint-Germain une initiation au HandFauteuil, et au tir de fléchettes avec sarbacane. « En fait, explique Gérard Cantin, nous sommes à leur entier service. Dans ces structures, des personnes en situation de handicap sont demandeuses d’activité physique et sportive, et nous leur proposons des séances adaptées, adaptées à leur handicap et à la structure d’accueil. Ça peut être du HandFit adapté, comme nous le proposons depuis la fin de l’année dernière. Ou tout autre chose en fonction des besoins. Mais l’inclusion c’est aussi leur permettre d’être bénévoles au club, pour organiser, par exemple, les goûters des équipes le samedi après-midi, ou participer à toutes les manifestations du club. Mais c’est aussi intégrer une ou deux personnes en situation de handicap au conseil d’administration du club, parce que cette ouverture ne peut pas se résumer aux quelques séances programmées. » D’autres initiatives ne manqueront pas de voir le jour. Parce que le HC du Haut Pays Bigouden et son président ne sont jamais rassasiés.