À Stockholm ce dimanche soir, l’équipe de France a dû s’incliner face au Danemark par 34 à 29 (16-15). Si les Bleus ont longtemps fait le match avec les triples champions du monde, ils n’ont jamais réussi à passer devant au score, avant que les Scandinaves ne forcent le destin dans les dix dernières minutes.

Équipe de départ : pour ce dernier match du championnat du monde, le sélectionneur Guillaume Gille fait le choix de débuter avec une équipe semblable à celle qui a entamé la demi-finale contre la Suède. Vincent Gérard est titulaire dans les buts, Dylan Nahi et Yanis Lenne commencent aux ailes, Nikola Karabatic, Nédim Rémili et Dika Mem occupent la base arrière, tandis que Ludovic Fabregas est titulaire au poste de pivot.

Un faux-départ bien rattrapé
Alors que les supporters français ne sont pas les plus nombreux mais bien les plus sonores dans les travées de la Tele2 Arena, ce sont les Danois qui donnent le coup d’envoi de la rencontre. Et les bleus prennent la marée rouge dans les premiers instants de la rencontre. Deux échecs sur Niklas Landin sont convertis de l’autre côté du terrain par Simon Pytlick et, après cinq minutes de jeu, le Danemark est clairement en tête (0-3, 5’). C’est finalement Dika Mem, sur une belle percée, qui ouvre le compteur tricolore. Le premier but de Ludovic Fabregas, quelques instant plus tard, ne permet pas d’enrayer la machine danoise. Tous les ballons sont montés à 100 à l’heure, et sur une contre-attaque, Rasmus Lauge Schmidt met les Danois quatre buts devant, forçant Guillaume Gille à prendre un temps-mort (2-6, 7’). Il faut attendre la onzième minute pour que Vincent Gérard, quelque peu abandonné par sa défense, réalise sa première parade face à Magnus Saugstrup. Mais cela n’arrange pas les affaires des Bleus, qui peinent à trouver des solutions en attaque. Sur une deuxième action personnelle de suite, Nédim Rémili garde les bleus au contact (7-10, 12’). Alors qu’ils évoluent à un de plus, les Français luttent pour trouver des solutions claires de shoot. Et alors que Nikola Karabatic bute sur Niklas Landin, Kirkelokke donne cinq buts d’avance aux Danois. Guillaume Gille prend alors la décision de changer de gardien de but, en faisant rentrer Rémi Desbonnet (8-12, 16’). Les joueurs de l’équipe de France commencent à enfin faire douter Niklas Landin. Melvyn Richardson sur pénalty et Yanis Lenne dans le jeu alimentent la marque, tandis que les Danois sont insolents d’efficacité en attaque (11-14, 22’). Rémi Desbonnet lance sa partie avec une première parade sur Pytlick. C’est finalement sur le premier but d’Elohim Prandi que les Français reviennent pour la première fois depuis le début du match à deux buts. Le Danemark pose son premier temps-mort de la partie dans la foulée (12-14, 23’). Dans la foulée, Valentin Porte et Melvyn Richardson font leur apparition sur le terrain. Si l’équipe de France reste au contact, l’écart oscillant entre deux et trois buts, il est compliqué de faire la jonction. Valentin Porte provoque un passage en force en infériorité numérique et, à moins de trois minutes du gong, Nédim Rémili remet la France à une longueur (14-15, 28’). C’est encore le gaucher qui répond coup pour coup à Pytlick, inscrivant par la même son quatrième but personnel. Et après une excellente dernière défense, les Bleus retournent au vestiaire avec seulement un but de débours (15-16, MT).

La défense tricolore en action. (Photo FFHandball / Iconsport).

Les dix dernières minutes sont danoises
Ce sont les joueurs de l’équipe de France qui relancent le match, avec Kentin Mahé à la mène et le retour de Dika Mem sur le parquet. C’est d’ailleurs le gaucher qui égalise immédiatement en envoyant un missile sol-air sous la barre de Landin. Rémi Desbonnet réalise dans la foulée une superbe parade mais Kentin Mahé se voit siffler un passage en force, empêchant les Bleus de passer devant (17-18, 34’). Les quelques minutes suivantes sont un temps fort danois. Mathieu Grébille échoue sur Niklas Landin, Dika Mem écope de deux minutes et Mikkel Hansen inscrit son premier but de la partie pour redonner trois buts d’avance aux rouges. Mais Rémi Desbonnet ne l’entend pas de cette oreille et sort un tir à six mètres avant que Dika Mem, tout en puissance, ne rétrécisse encore l’écart (20-22, 40’). Les deux équipes sont sur un fil, et ce sera à qui lâchera en premier. Rasmus Lauge Schmidt maintient les Danois dans le match, tandis que Nicolas Tournat fait une superbe entrée côté bleu. Si Valentin Porte sort sur blessure suite à une vilaine faute de Pytlick, cela n’empêche pas Melvyn Richardson de convertir le jet de sept mètres suivant (23-25, 45’). Les arbitres sifflent un appui-zone à Yanis Lenne, la barre repousse le tir de Dika Mem, les Bleus jouent de malchance à l’entrée du dernier quart d’heure. D’autant que Mads Mensah Larsen envoie dans le même deux roquettes qui laissent Vincent Gérard sans réaction. Il faut une belle action de Romain Lagarde pour garder l’équipe de France à deux buts (26-28, 50’). Mais les Bleus sont dans les cordes. Kevin Moller leur arrête des tirs importants tandis que le Danemark obtient un ballon de cinq buts d’avance, heureusement sauvé par Vincent Gérard. Alors que la Tele2 Arena prend parti pour les Scandinaves, Dylan Nahi se retrouve en échec face à Moller, avant que Ludovic Fabregas n’entretienne l’espoir en contre-attaque (28-31, 56’). C’est finalement Niklas Landin qui enterre les espoirs français, en rentrant pour sortir le jet de sept mètres de Melvyn Richardson. Rasmus Lauge Schmidt, meilleur buteur de la rencontre avec dix buts, parachève le succès des siens avec un dernier but, laissant les joueurs de l’équipe de France à leur tristesse (29-34, FM).

Kevin Domas

Élohim Prandi. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations :
Guillaume Gille :

Il y a plein de sentiments qui se mélangent, c’est toujours compliqué de finir un tournoi sur une défaite. Il y a beaucoup de frustration, mais il faut reconnaitre aussi la qualité de notre adversaire. Une fois lancés par le début de match, les Danois ont su prendre de la confiance et il faut reconnaitre qu’on a passé beaucoup de temps à courir après le score. On est heureux d’avoir livré une performance qui a nous a permis d’aller jusqu’en finale, de l’état d’esprit des garçons ce soir. Il y a un peu de frustration sur certains coups de sifflet qui nous ont été défavorables, on a l’impression que certains ont pesé. Les Danois ont quand même été plus impactant que nous, surtout les entrants. Lauge, Mensah, ce sont des joueurs qui ont eu un rôle très important alors qu’on ne les avait pas trop vus depuis le début de la compétition. C’est un peu la soupe à la grimace, mais je ne veux pas que cela résume notre mois ensemble, où on a eu d’excellents moments de vie et de travail.

Vincent Gérard : Il y a beaucoup de déception quand les attentes sont grandes. Ca fait 28 jours qu’on y est…Peut-être que dans quelques temps, on sera fier, mais là c’est un peu décevant. Parfois la deuxième place est pire que la troisième parce que tu finis sur une défaite. On avait pourtant ciblé que le Danemark jouait beaucoup sur ses trois joueurs de la base arrière, mais ce qui est paradoxal, c’est que ce sont les remplaçants qui les sortent du bourbier. On fait un début moyen, mais on arrive à revenir à un but à la mi-temps, donc le match ne se joue pas là. Le tournant, ce sont ces quelques ballons où on peut égaliser ou passer devant mais qu’on ne concrétise pas. On avait eu un parcours sans faille jusque là, en battant l’Allemagne, l’Espagne et la Suède chez elle, là il faut dire bravo aux Danois. Il va falloir trouver vite le positif, il faudra comprendre ce qu’on a raté mais aussi ce qu’on a fait de bien, et je suis sûr qu’il y a plein de trucs dans cette colonne aussi. On a manqué la dernière marche, mais peut-être qu’on s’est juste donné rendez-vous pour la prochaine fois…

Nédim Rémili : Quand on rêve de faire premier, c’est dur d’être deuxième et de finir sur une défaite. Mais je n’ai pas envie de parler du match, plutôt de la fierté d’avoir créé cette épopée avant tout. C’est sans doute la plus belle médaille d’argent que j’ai gagné dans ma vie. A la mi-temps on est à -1, on se bat, une grosse bataille contre la marée, mais à la fin on ne gagne pas…Vraiment, je veux remercier tout le monde qui a fait le maximum pour atteindre l’objectif final. Ce n’est pas à cause des absents qu’on perd la finale, ce soir on a vu seize guerriers sur le terrain. Alors peut-être qu’avec untel ou untel, mais en vrai, on a surtout vu qu’on avait un vivier très grand, des mecs capables d’arriver et de venir aider l’équipe. Il y a vraiment de la fierté dans la défaite de ce soir.

Kentin Mahé : C’est forcément une tristesse de finir sur une deuxième place. On n’a pas démérité pendant toute la compétition, loin de là. On a défié tout le monde, on a battu certaines des meilleures équipes du monde. Il y a clairement quelque chose qui se passe dans ce groupe. Pour l’avenir, il faut se servir du cap qu’on a passé. Avant on n’arrivait pas à la finale, maintenant on est en finale mais on ne gagne pas. Il y a du progrès. Il ne faut pas cracher sur cette médaille d’argent, on n’est quand même pas loin des premiers. Et plutôt que de penser aux absents, je pense qu’on a, au contraire, très bien géré l’effectif. Chacun connaissait son rôle, ce qu’il avait à faire. Bien sûr que j’aurais aimé offrir l’or à Nikola pour son dernier mondial, comme aux autres qui n’ont encore rien gagné en bleu. J’en suis désolé.

Statistiques :
France – Danemark : 29-34 (15-16)

Stockholm, Tele2 Arena, 23.050 spectateurs
Arbitres : G. Nachevski, S. Nikolov (MKD)

France : 
Entraineur :
Guillaume Gille
Gardiens : Gérard (4 arrêts / 25 tirs), Desbonnet (3 arrêts / 16 trs dont 0/1 pén); Lenne (2/2), Rémili (6/8), Lagarde (1/1), Prandi (3/3), Richardson (4/5 dont 4/5 pén), Mem (5/7), Tournat (3/4), N. Karabatic (0/1), Mahé (1/4 dont 1/2 pén), Grébille (0/1), L. Karabatic, Fabregas (3/4), Porte, Nahi (1/2)
Exclusions temporaires : Fabregas (16, 26), Mem (37)

Danemark :
Entraineur :
Nikolaj Jakobsen
Gardiens : N. Landin (8 arrêts / 29 tirs dont 2/5 pén), Moller (3 arrêts / 11 tirs dont 0/2 pén); Kirkelokke (2/2), M. Landin, Jakobsen (1/1), Lauge Schmidt (10/11), Saugstrup (2/2), Gidsel (6/11), Mollgaard, Mensah (2/3), Hansen (1/1 dont 1/1 pén), Jorgensen, A Plogv Hansen (0/1), Holm, Hald (1/2), Pytlick (9/12)
Exclusions temporaires : Mollgaard (13), Jakobsen (19), Kirkelokke (42), Pytlick (44)

Le seize joueurs qui ont disputé la finale mondiale. (Photo FFHandball / Iconsport).

LES 18 JOUEURS
Gardiens :
 Charles BOLZINGER (Montpellier HB) – Rémi DESBONNET (Montpellier HB) – Vincent GÉRARD (Saint Raphaël Var HB)
Ailiers gauches : Mathieu GREBILLE (Paris SG HB) – Dylan NAHI (PGE VIVE Kielce)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Romain LAGARDE (Pauc) – Élohim PRANDI (Paris SG HB) 
Demi-centres : Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Kentin MAHÉ (Veszprèm) – Nedim REMILI (PGE VIVE Kielce)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) (cap) – Nicolas TOURNAT (PGE VIVE Kielce)
Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB)

LE STAFF :
Entraîneur : 
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias & communication : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE

MONDIAL IHF 2023 (POLOGNE ET SUÈDE) : 11 au 29 janvier

Dimanche 29 janvier à Stockholm : 
Places 3-4 : Suède – Espagne 36-39 (22-18)
Finale : France – Danemark : 29-34 (15-16)

Demi-finales : vendredi 27 janvier
À Gdansk : Espagne – Danemark : 23-26 (10-15)
À Stockholm : France – Suède : 31-26 (16-12)

Quarts de finale : mercredi 25 janvier
Gdansk : France – Allemagne : 35-28 (16-16)
Stockholm : Suède – Égypte : 26-22 (14-9)
Gdansk : Norvège – Espagne : 34-35 (25-25) (13-12)
Stockholm : Danemark – Hongrie : 40-23 (21-12)

Tour principal : 18 au 22 janvier à Cracovie
Mercredi 18 janvier : France – Monténégro : 35-24 (16-13)
Vendredi 20 janvier : Iran – France : 29-41 (14-18)
Dimanche 22 janvier : Espagne – France : 26-28 (13-13)

Tour préliminaire à Katowice :
Mercredi 11 janvier : France – Pologne : 26-24 (14-13)
Samedi 14 janvier : France – Arabie saoudite : 41-23 (24-14)
Lundi 16 janvier : Slovénie – France : 31-35 (14-16)