François Garcia, directeur national de l’arbitrage à la FFHandball, détaille les dispositifs en direction des arbitres pendant la période de confinement consécutive au coronavirus covid-19.

La préparation physique
Tous les acteurs du handball sont évidemment impactés par la crise sanitaire qui paralyse, jusqu’à nouvel ordre, l’ensemble des compétitions sportives. Le secteur professionnel est naturellement concerné et pas seulement les joueuses et les joueurs : les arbitres sont aussi privés de leur rendez-vous hebdo, voire bi-hebdomadaire. Pour conserver la vigilance et le rythme qu’impose leur imminente fonction, la Direction Nationale de l’Arbitrage (DNA) a conçu plusieurs outils en direction des arbitres de l’élite. « Dans un premier temps, nous avons interrogé les arbitres, via un questionnaire, afin de connaître leur problématique, rapporte François Garcia. Olivier Maurelli travaille depuis plusieurs saisons pour la DNA. Via sa société Prepar, il a concocté un programme afin de maintenir l’effectif des arbitres en bonne forme, en vue d’une reprise optimale. » Un travail physique à maintenir qui rendra plus aisé le retour sur les terrains, au moment de la reprise des compétitions. « Aujourd’hui, nous sommes dans un mode opératoire comparable à celui de l’intersaison, explique le directeur national de l’arbitrage. Pour le suivi, nous utilisons le même logiciel pour analyser, la fréquence, le temps passé et le contenu de l’entraînement qui a été adapté à cette période du confinement. » Pour accompagner les arbitres, la DNA a édité un guide (à découvrir ci-dessous) tandis que la fédération internationale a fourni un contenu similaire aux trois binômes français labellisés IHF : Charlotte et Julie Bonaventura, Karim et Raouf Gasmi, Yann Carmaux et Julien Mursch.

 

Maintenir en éveil
Si la préparation physique est un pilier essentiel dans le travail régulier des arbitres, réviser ses gammes est aussi indispensable. « Pour ce faire, nous avons mis en ligne plus de tests, par QCM, afin de maintenir une pression sur la maîtrise des règles du jeu. Sans ce travail quotidien, tant il y a de subtilités, le risque d’oublis existe. » Plus de 400 questions sont ainsi à disposition des 24 binômes de l’élite et de la pré-élite qui peuvent ainsi bachoter, avec plusieurs niveaux de difficulté. « À la fin d’un match compliqué, dans un environnement hostile et avec la fatigue, si tu n’as pas une maîtrise totale des règles du jeu, alors la prise de décision peut se compliquer. » Parallèlement, à défaut d’officier, les arbitres sont invités à effectuer une lecture technique de leurs matches sifflés cette saison. En somme une période propice à un bilan de leur activité. « Puisque le stage de fin de saison prévu fin mai est annulé, nous procédons aux entretiens par vidéo-conférence », rapporte François Garcia. Si les joueuses et les joueurs de l’élite sont aujourd’hui rémunérés par leurs clubs ou bien par le dispositif de chômage partiel, les arbitres sont privés d’une rémunération essentielle pour certains. « Avec le choix d’un engagement fort dans l’arbitrage, la plupart des arbitres ont aménagé leur travail en temps partiel et ils n’ont pas de salaires mirobolants. »

Des séquences vidéo pour progresser
En plus de l’augmentation du nombre de tests écrits, la DNA utilise la vidéo pour maintenir le lien et le travail de formation avec les arbitres. « Nous avons mis en place un quizz vidéo afin d’optimiser l’interprétation des règles. Nous proposons des situations de jeu ou de duels. Plusieurs choix de réponse sont possibles et dans un temps limité, avec seulement deux visionnages de la séquence proposée. » À raison d’un quizz tous les 10 jours, produire des séquences de qualité est un travail chronophage pour dénicher les situations pertinentes. « Tous ces tests ne remplacent pas l’évaluation et les résultats sont fournis à titre indicatif. Il s’agit simplement de travailler et de s’entretenir en vue de la reprise », espère François Garcia impatient lui aussi de siffler le retour sur les terrains.

HGu

Julie Bonaventura espère aussi que le rideau de la saison n’est pas tiré. (Photo FFHandball / S.Pillaud).