Deux équipes de coupe vont s’affronter dans une finale inédite à double titre. En premier lieu car Nantes AHB n’a jamais disputé de finale nationale, en second lieu parce que c’est la première fois que deux équipes françaises qualifiées pour des Final 4 de coupes d’Europe visent de remporter la coupe de France.

Nantes a fait mieux que de se qualifier pour un Final Four. Les Nantaises ont totalement déjoué les pronostics pour décrocher le premier trophée de l’histoire du club de Loire-Atlantique dimanche dernier en Roumanie. Et quel trophée ! Les joueuses de Guillaume Saurina ont remporté la toute nouvelle European Ligue en terrassant Baia Mare puis Siofok en finale.

Pour Blandine Dancette, qui vit ses dernières semaines de joueuse professionnelle, ce succès lui permet déjà de boucler… la boucle. « J’ai signé mon premier contrat professionnel en juillet 2009, deux mois après avoir remporté la challenge Cup avec Nîmes, qui fut longtemps mon unique titre en club. C’était une très belle aventure avec une bande de copines dont certaines m’ont envoyé des messages le week-end dernier. J’avais des étoiles plein les yeux. J’ai débuté ma carrière par un titre européen et je la termine avec un second trophée, c’est parfait », sourit l’ailière droite qui vise maintenant d’inscrire une première ligne nationale sur son CV. « Avec Nîmes, nous avons disputé quatre finales, en étant souvent outsider, mais la marche fut à chaque fois trop haute. Alors forcément la finale de samedi me tient beaucoup à cœur. On va jouer notre chance à fond. » Le calendrier propose dès ce mercredi un choc entre les deux finalistes 2021 : Nantes reçoit Brest dans le cadre des play-offs de la Ligue Butagaz Énergie. « Ce match on va le jouer pour rester sur la dynamique et nous appuyer sur le groupe de 18 joueuses », espère Blandine Dancette qui vise d’enchaîner en juin la préparation des Jeux olympiques. « Nous avons récemment gagné d’un but sur l’OGC Nice et sur Paris 92 avant une défaite à Metz où clairement nous n’avons pas été bonnes, estime la Nantaise. Puis nous avons joué à Baia Mare de façon incroyable en démontrant les qualités de notre équipe. Alors, c’est sûr, les Brestoises ne nous prendront pas de haut. » Le BBH, l’autre équipe de coupe, qualifiée pour le Final Four de la Ligue des Championnes, s’avance tout de même en favorite. « Brest joue très bien et j’espère quelles gagneront le F4. »

Pauline Coatanea : « calmer leur dynamique »

Et l’échange d’amabilités de se poursuivre par la voix de sa consoeur du flanc droit de l’équipe de France, Pauline Coatanea. « Nous avons regardé leurs matches et elles ont réalisé deux grosses performances. Je suis super contente pour les filles et pour le club où j’ai joué avec Beatriz Escribano. Je suis heureuse aussi pour Camille (Ayglon-Saurina) et pour Blandine (Dancette). C’est bien pour le club – ce n’est pas facile d’exister au niveau du sport à Nantes – qui est placé dans l’ombre des garçons. » Pauline sait bien que la tâche ne sera pas aisée dimanche à Créteil. « Les Nantaises sont sur un petit nuage et sur une super dynamique. Il faudra faire très attention. Nous les jouerons déjà mercredi en championnat : nous avions gagné seulement d’un but à la maison lors du match aller. Si on prend l’ascendant, cela pourrait calmer leur dynamique et nous permettre d’aborder la finale de samedi plus sereinement. » Victorieuse coupe de France 2018, Pauline Coatanea et ses partenaires peuvent rafler trois titres cette saison avant le départ de leur coach Laurent Bezeau. « Nous allons faire en sorte d’être toutes présentes, toutes compétitives sur les six prochains matches, les plus importants. Nous sommes à fond sur les trois trophées et on va essayer de valider les résultats de la saison. En fait, tout va se dérouler sur 20 jours, » observe l’ailière droite des Bleues, championne d’Europe 2018 et vice-championne d’Europe 2020. « Nous avons bénéficié d’un peu de repos et du temps pour préparer ces-matches là contrairement à Nantes qui enchaine les matches tous les trois jours. On a refait du jus, de la PMA, de la tactique et nous avons toutes hâtes de jouer. Toutes les compétitions sont importantes : moi je n’ai jamais remporté le titre de championne de France et encore moins la Ligue des Championnes. » Le duel à distance entre les deux ailières droites des Bleues qui postulent au voyage à Tokyo rajoutera encore du piment à cette finale entre équipes de coupe !

Hubert Guériau