Les championnes d’Europe ont pris goût à la plus haute marche du podium. Elles se verraient bien conserver leur titre européen, un an après être tombées de leur piédestal planétaire, et six mois avant une échéance olympique très attendue.

On y est ! Au bout d’une année si particulière, totalement chamboulée par la pandémie qui sévit toujours dans le monde entier, l’équipe de France féminine a pris ses quartiers depuis mardi soir à Herning, au Danemark. Siraba Dembélé-Pavlovic et ses copines sont entrées dans une bulle sanitaire comme il en est désormais de coutume à chaque grand événement sportif. Cet EHF EURO 2020, le premier du genre en sports collectifs depuis la Covid-19, aurait pu d’ailleurs ne pas se tenir après la défection brutale de la Norvège, co-organisateur initial de ce tournoi final. Mais heureusement, les autorités danoises et les instances fédérales ont fait le nécessaire pour que ce rassemblement ait lieu, uniquement au pays du « handbold ». Une très bonne nouvelle en ces temps d’apaisement, de vigilance et de bon sens.

La France va donc défendre son titre à partir de cette fin de semaine, au gré d’un programme préliminaire ardu, face au Monténégro (vendredi 4 décembre, 18h15), la Slovénie (dimanche 6, 18h15) et le Danemark (mardi 8, 20h30). Autant de vieilles connaissances, de bons souvenirs mais aussi de pénibles moments et de désagréables piqûres de rappel. Pas plus tard qu’à la même époque il y a un an, même à l’autre bout du monde, le Danemark avait douché les espoirs tricolores et renversé définitivement les championnes du Monde lors du dernier match de poule à Kumamoto. Les filles d’Olivier Krumbholz peuvent espérer rendre la pareille au pays hôte, dans l’idée surtout de ne pas rater leur entrée en matière. « Nous avons surtout envie de bien commencer, pointe le sélectionneur à l’assaut de sa 25e phase finale sur le banc bleu. Sur les quatre dernières compétitions depuis 2016, nous avons perdu trois fois le premier match. Le défi est d’être au top tout de suite, je suis persuadé que la densité de la concurrence ne nous permettra pas le moindre faux-pas initial. Nous sommes contents de retrouver la compétition c’est sûr, dans un contexte particulier et une fenêtre médiatique indéniable pour nous, autant montrer rapidement notre meilleur visage », insiste-il encore.

Olivier Krumbholz prend ses marques dans la Jyske Bank Boxen de Herning. (Photo FFHandball / J. Schlosser).

Renouer au minimum avec le dernier carré
Coach K n’a eu cesse de militer pour une entame victorieuse comme rampe de lancement idéale à toute compétition. Une théorie mise à mal par les échecs successifs en ouverture contre la Slovénie et la Russie, respectivement au Mondial 2017 et à l’Euro 2018, et qui n’avaient pourtant pas empêché la troupe française de tout gagner derrière et marcher inexorablement vers son doublé magnifique. Mais le revers face à la Corée-du-Sud l’an dernier à Kumamoto, et l’incapacité ensuite de se remettre en ordre de marche, est venue rétablir la nécessité et l’enjeu d’une rentrée réussie. Pas question donc de se laisser surprendre, qui plus est face à une concurrence identifiée et la volonté affichée de renouer avec les sommets. « L’ambition est toujours là, nous avons du potentiel et une ossature malgré tout particulièrement expérimentée, largement de quoi rejoindre le dernier carré, résume le mentor de ces dames. Maintenant, nous ne sommes pas dans la meilleure partie de tableau, mais oui on s’avance avec beaucoup d’envie et des objectifs élevés, tout en ayant toujours conscience qu’un championnat d’Europe est très difficile. »

Outre l’expérience du Monténégro, la montée en puissance de la Slovénie et l’accueil du Danemark, il faudra en effet croiser et contrecarrer les plans, au tour principal, de l’éternelle Russie, une Suède régénérée, l’inusable Espagne ou l’imprévisible République tchèque. Alors que les Pays-Bas et la Norvège, les grands favoris, paraissent plus épargnés de l’autre côté. Rien n’est moins sûr…
Reste aux techniciens français à trouver la bonne formule dans un effectif conséquent et diversifié, parmi les vingt joueuses de la délégation et en dépit des absences d’Allison Pineau et Camille Ayglon-Saurina, deux cadres de la décennie. La convalescence de Manon Houette étant compensée par le retour aux affaires de la capitaine emblématique.

À l’instar de son trio magique dans les bois, le groupe France est fort de sa diversité, autour d’un staff conséquent, solide et expérimenté. « Nous disposons d’un collectif qui nous semble riche à l’heure actuelle, atteste Sébastien Gardillou. Mais qui n’est pas si simple à manager, tant les qualités de chacune excellent parfois au détriment de l’aspect collectif. A nous de trouver le bon dosage des compétences de chacune et les associations les plus pertinentes. »  En souvenir du Mondial 2017 et l’Euro 2018, où le tandem Krumbholz-Gardillou avait pianoté à merveille pour mener ses troupes à la consécration.

AGC

EHF EURO 2020 AU DANEMARK
Tour préliminaire du 3 au 8 décembre :
Groupe A à Herning (Dan) : France – Danemark – Monténégro – Slovénie
Vendredi 4 décembre à 18h15 (beIN SPORTS et TMC) : France – Monténégro et à 20h30 : Danemark – Slovénie
Dimanche 6 décembre à 18h15 (beIN SPORTS et TMC) : Slovénie – France et à 20h30 : Danemark – Monténégro
Mardi 8 décembre à 18h15 : Monténégro – Slovénie et à 20h30 (beIN SPORTS) : Danemark – France

Groupe B à Herning (Dan) : Russie – Suède – Espagne – République tchèque
Groupe C à Kolding (Dan) : Pays-Bas – Hongrie – Serbie – Croatie
Groupe D à Kolding (Dan) : Roumanie – Norvège – Allemagne – Pologne

Tour principal du 10 au 15 décembre : Herning (A&B) et Kolding (C&D)

Phase finale du 18 au 20 décembre à Herning
Places 5-6 : 18 décembre
Demi-finales : 18 décembre
Places 3 & 4 / Places 1 & 2 : 20 décembre

La formule : 16 équipes
– Tour préliminaire avec 4 poules de 4 équipes : les équipes classées 1e, 2e et 3e, accèdent au tour principal. L’équipe classée 4e est éliminée.
Tour principal avec 2 poules de 6 équipes : les équipes classées 1e et 2e accèdent aux demi-finales. Les équipes classées 3e disputent les places 5 et 6. Les équipes classées 4e, 5e et 6e sont éliminées.

Consultez le site officiel

LE GROUPE DE  20 JOUEUSES : DARLEUX Cléopatre (Brest Bretagne HB) – Laura GLAUSER (Györ) – Amandine LEYNAUD (Györ) – Ailières gauches : DEMBELE-PAVLOVIC Siraba (CSM Bucarest) – VALENTINI (BOUQUET) Chloé (ES Besançon) – LASSOURCE Coralie (Brest Bretagne HB) – Arrières gauches : KANOR Orlane (Metz HB) – NIAKATE Kalidiatou (Brest Bretagne HB) – NZE-MINKO Estelle (Györ) – Pivots : EDWIGE Béatrice (Györ / Hon) – FOPPA Pauletta (Brest Bretagne HB) – N’GOUAN Astride (Metz HB) – Demi-centres :  NOCANDY Méline (Metz HB) – ZAADI Grace (Rostov / Rus) –  Arrières droites : KOUYATE Aissatou (ES Besançon) – LACRABÈRE Alexandra (Fleury-Loiret) – SERCIEN-UGOLIN (Krim Ljubljana) – Ailières droites : COATANEA Pauline (Brest Bretagne HB) – DANCETTE Blandine (Nantes AHB) – FLIPPES Laura (Paris 92).

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Assistant : Philippe RAJAU / Relations Media : Diane PROUHET.