Après deux finales consécutives à l’Euro (2018 et 2020), les Bleues ont buté sur la Norvège en demi- finale, 28 à 20 (12-11). Une défaite sévère qui obligera les joueuses d’Olivier Krumbholz à se remobiliser pour repartir médaillées de Slovénie. Déjà trois fois médaillée de bronze (2002, 2006 et 2016), l’équipe de France tentera de remporter la « petite finale » dimanche à 17h45, face au Monténégro, son adversaire au tour précédent : la France s’était largement imposée par 27 à 19.

Le sept de départ :
Après le turnover effectué par Olivier Krumbholz à l’occasion de France – Espagne mercredi passé, le sélectionneur reconduit son sept fétiche pour son 500e match à la tête des Bleues : Cléopatre Darleux, Chloé Valentini, la capitaine Estelle Nze-Minko, Béatrice Edwige (remplacée par Grâce Zaadi en attaque), Pauletta Foppa, Laura Flippes et Alicia Toublanc débutent la 2e demi-finale de cet EHF EURO 2022.

Tension maximale
Stine Oftedal donne le coup d’envoi de la deuxième demi-finale : en capitaine, elle donne le ton d’entrée en ouvrant la marque. C’est peit-être anecdotique mais c’est la première fois que l’équipe de France est menée sur cet Euro. Grace Zaadi Deuna égalise sur jet de 7m (1-1, 3e). Pauletta Foppa exploite bien la balle perdue par les Scandinaves (2-1) puis Cléopatre Darleux stoppe le premier tir de Henny Reistad. Après le joli but de Grace Zaadi Deuna, Alicia Toublanc manque l’occasion de creuser l’écart face à Silje Solberg. Nora Mork égalise finalement sur jet de 7m : 3-3 après 8 minutes. Avec un 3e but au compteur, Stine Oftedal démarre pied au plancher cette demie. Pauletta Foppa réplique à Nora Mork (encore buteuse sur jet de 7m) mais les Bleues comptent un but de retard (4-5, 11e). Encore un tir par en-dessous, signé Stine Oftedal, l’ancienne sociétaire de Paris 92, qui bat Cléopatre Darleux. Chloé Valentini relance les Bleues qui comptent aussi sur les entrées de Pauline Coatanea et d’Océane Sercien-Ugolin. C’est encore l’ailière gauche, sous les yeux de son président à Metz, Thierry Weizman, et du coach Emmanuel Mayonnade, qui égalise (6-6, 16e). Nora Mork inscrit son troisième penalty pendant qu’Orlane Kanor, Coralie Lassource et Tamara Horacek effectuent leur entrée. La passe aveugle de cette dernière est splendide et Coralie Lassource égalise (7-7, 19e). Et voici deux parades consécutives de Cléopatre Darleux (4/11) qui soulagent sa défense.
Si aucune tricolore n’a encore été sanctionnée d’une exclusion, les penalties s’enchaînent pour la Norvège et pour Nora Mork qui trompe cette fois Floriane André. Les deux formations se rendent coup pour coup dans une atmosphère bon enfant qui contraste avec la demie précédente. Les Bleues ont l’occasion de passer devant mais Océane Sercien-Ugolin bute pour la 3e fois sur Silje Solberg. Olivier Krumbholz appelle ses joueuses pour le premier temps-mort de la partie : Orlane Kanor fait la différence (9-8, 23e). Pauletta Foppa chipe le ballon, avec beaucoup de malice, et répond à Henny Reistad (10-9, 24e). Pablo Morel, le coach brestois qui a effectué le déplacement, doit apprécier : c’est encore la jeune pivot des Bleues qui fait la différence pour obtenir un jet de 7m marqué par Grace Zaadi Deuna. Silje Solberg s’offre une double parade, juste avant le buzzer, et c’est son équipe qui rentre aux vestiaires avec un court avantage : 12-11.

Chloé Valentini a réussi un match plein avec 4 buts en autant de tentatives. (Photo FFHandball / Iconsport).

La Norvège repart mieux
Les Bleues ont le coup d’envoi mais Orlane Kanor voit son tir stoppé par Silje Solberg qui relance aussitôt vers Nora Mork (13-11, 31e). Grace Zaadi Deuna relance sa formation mais les Bleues vont évoluer en infériorité numérique avec l’exclusion d’Orlane Kanor, première joueuse de la partie à regagner le banc pour 2 minutes.  Chloé Valentini est en réussite : 3e but en trois tentatives. Henny Reistad inscrit seulement son 2e but de la partie (2/4). 15-13 pour les Scandinaves mais l’obstination d’Océane Sercien-Ugolin est payante : elle réduit l’écart. Henny Reistad enchaîne et les Bleues perdent le ballon sur le coup d’envoi. La Norvège en profite, avec Stine Skogrand, pour signer l’écart le plus significatif de la partie (17-14, 36e). Estelle Nze-Minko ouvre son compteur pour stopper l’hémorragie. C’est encore Pauletta Foppa qui récupère un ballon mais qui n’est pas bonifié par ses partenaires. Océane Sercien-Ugolin est sanctionnée d’une exclusion mais la défense tricolore prend le dessus pour envoyer Chloé Valentini marquer son 4e but. Le 5e jet de 7m de Nora Mork remet la Norvège à +2 (18-16, 40e). L’équipe de France défend bien mais peine à conclure en attaque placée : Olivier Krumbholz appelle ses joueuses pour distiller ses conseils, dès l’entame de la 42e minute. Le temps-mort est payant : Tamara Horacek trouve la faille. Mais de l’autre côté, Henny Reistad a réglé la mire pour inscrire son 4e but, le 3e en seconde période. La Norvège possède désormais un avantage de trois buts (20-17, 44e) avec le premier but de Sunniva Naes Andersen. Silje Solberg – 10e arrêt à 37 % – s’interpose face à Orlane Kanor. Maren Aardhal est exclue pour 2 minutes, l’occasion pour les championnes olympiques de combler leur retard.

Les Bleues en sursis
Grace Zaadi Deuna se présente au jet de 7m face à Katrine Lunde et voit son tir stoppé. L’analyse vidéo démontre que la gardienne norvégienne n’a pas reçu le ballon dans le visage. Les Bleues, avec Estelle Nze-Minko, déploient leur défense 1-5. Après le 7e arrêt de Cléopatre Darleux, Pauline Coatanea ramène son équipe à -2 (18-20, 48e). Grace Zaadi Deuna réplique à Vilde Ingstad puis Stine Oftedal tire encore au travers. À 10 minutes du terme, les Bleues comptent trois buts de retard (19-22). Les Scandinaves jouent à leur main et s’offrent un écart de +5 avec les buts consécutifs de Sunniva Naes Andersen et Thale Rushfeldt (24-19). Les Bleues sont en grande difficulté et à huit minutes du terme, Olivier Krumbholz pose son dernier temps-mort pour tenter d’inverser la tendance. Comme plus tôt dans la partie, Orlane Kanor marque dans la foulée (20-24). La pivot Vilde Ingstad prend l’avantage sur la défense et marque de près (25-20, 53e). Les Bleues n’y sont plus : Silje Solberg enchaîne les arrêts et Henny Reistad crucifie de l’autre côté, Floriane André (20-27, 56e). le score a défilé et l’écart est devenu stupéfiant avec un avantage final de 8 buts pour les championnes du monde en titre (28-20).

Hubert Guériau

Pour sa 500e sortie avec les Bleues, Olivier Krumbholz a vu son équipe dévisser en seconde période. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations :
Olivier Krumbholz :
Les Norvégiennes nous ont fait dérailler. Elles ont joué vite et elles ont mis beaucoup de pression. On a eu beaucoup de difficulté à faire le changement attaque-défense. Nous avons mis beaucoup d’énergie pour tenir le score en 1ère mi-temps et on a ensuite commis beaucoup trop de fautes techniques. Je pense que ce qui nous a fait complétement dérailler, ce sont les erreurs de passe : les ballons qui arrivent dans les pieds, qui arrivent trop haut. Derrière, on n’a pas su relancer du jeu collectif et elles étaient toutes contentes de nos lacunes et elles nous ont marché dessus comme elles savent très bien le faire. Il n’existe pas d’espace face à cette équipe : ou on joue bien et on a une chance et si on joue, elles nous marchent dessus. On a été trop mauvais en 2e mi-temps. La défense a été moyenne et c’est surtout l’attaque qui nous fait dérailler. C’est plutôt une faillite collective et on doit tous s’interroger pourquoi nous étions moins bien. L’équipe de France a le droit de perdre, surtout face à la Norvège. Cela nous montre le chemin qui nous avons à parcourir pendant 18 mois si on veut remporter l’or aux J.O.. On reste instable techniquement, il faut bosser, aussi physiquement. Si on fait des erreurs techniques, c’est que nous sommes bien plus dans le dur au niveau physio que les Norvégiennes. Je ne blâme personne car personne ne peut sauver la France quand elle joue mal. C’est une leçon d’humilité.

Laura Filppes : Le début de la 2e mi-temps nous fait un peu mal. J’ai aussi la sensation que les décisions arbitrales n’étaient pas forcément justes. Il faut faire avec les arbitres et je ne vais pas mettre la faute sur elles : ce match, c’est nous qui le perdons. Il aurait fallu donner un peu plus pour faire changer les décisions arbitrales.

Pauletta Foppa : Franchement, c’est difficile de débriefer. Nous avons eu du mal à nous lancer et à retourner au charbon en 2e mi-temps. Elles nous ont posé des problèmes sur des choses différentes et c’est vrai qu’on n’a pas réussi à les toucher, à faire le pas de plus. Nous avons l’habitude de défendre et de monter les ballons et on n’a pas su le faire ce soir. Jusque-là, nous avions mis les ingrédients pour nous faciliter les matchs et c’est vrai que là on n’a pas su remettre l’énergie en 2e période ; c’est ce qui nous a fait défaut. Il faudra bien une médaille pour récompenser tout le travail entrepris depuis un mois maintenant. Je n’ai jamais eu de médaille de bronze mais je préfère ça que de repartir sans rien. On donnera le peu d’énergie qui nous reste pour aller décrocher cette médaille.

Orlane Kanor : Ce n’est pas le même scénario que l’an passé. On n’a pas réussi à contenir Reistad en seconde période, comme on avait su le faire en 1ère mi-temps. On a pris 28 buts, c’est aussi que nous avons eu des problèmes défensifs. On a eu des difficultés en attaque et mine de rien je trouve que l’arbitrage n’était pas de notre côté, cela aurait pu nous accompagner aussi de temps en temps. C’est difficile mais il y a une 3e place à aller chercher dimanche.

Statistiques :
Norvège –
France : 28-20 (12-11)
Stozice Arena de Ljubljana – spectateurs
Arbitres : M.Merz et T.Kuttler (GER)

France 
Entraîneur :
Olivier Krumbholz
Gardiennes : André (2 arrêts sur tirs dt 0/2 pén) – Darleux (7 arrêts sur tirs dt 0/5 pén)
Toublanc (0/1) – Coatanea (1/2) – Valentini (4/4) – C. Lassource (1/3) – Zaadi Deuna (5/8 dt 2/3 pen) – Sercien-Ugolin (1/5) – Flippes (0/2) – Kanor (3/8) – Horacek (1/4) – D. Lassource – Edwige – Foppa (3/4) – Nze-Minko (1/3) – Ondono
Exclusions temporaires : Kanor – Sercien-Ugolin

Norvège
Entraineur : 
Thorir Hergeirsson
Gardiennes : Lunde (1/1 pen) et S. Solberg (14 arrêts sur 34 dt 02/ pen)
Arntzen – Aardhal – Skogrand (1/1) – Mork (8/10 dt 6/6 pen) – S. Oftedal (7/10) – Larsen Aune (0/1) – Breistol (0/2) – Ingstadt (3/4) – Reistadt (5/10) – Hovden (1/1) – Naes Andersen (2/4) – Wollik (0/1) – Rushfeldt Deila (1/1)
Exclusions temporaires : Aardhal

Les supporters français n’ont jamais cessé de soutenir leurs favorites. (Photo FFHandball / Iconsport).

LA SÉLECTION DE 20 JOUEUSES :
Gardiennes :  Floriane ANDRÉ (Neptunes de Nantes) – Cléopatre DARLEUX (Brest Bretagne Handball) – Camille DEPUISET (Metz HB)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne HB) – Chloé VALENTINI (Metz HB)
Arrières gauches : Audrey DEMBÉLÉ (ES Besançon) – Déborah LASSOURCE (Paris 92) – Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Estelle NZE-MINKO (Cap – Györ)
Pivots : Béatrice EDWIGE (Ferencvaros TC Budapest) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Oriane ONDONO  (Neptunes de Nantes)
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Tamara HORACEK (Metz HB) – Grace ZAADI DEUNA (CSM Bucarest)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Paris 92) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Vipers Kristiansand) 
Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Lucie GRANIER (ES Besançon) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne HB)

LE STAFF :
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoint : Sébastien GARDILLOU
Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : William FORET
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET
Analyste vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET
Psychologue : Pascal NIGGEL
Communication et relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY

EHF EURO 2022
LES GROUPES DU TOUR PRÉLIMINAIRE

La Slovénie, la Macédoine du Nord et le Monténégro étaient automatiquement qualifiés, en tant que pays co-organisateurs de la compétition. La Norvège a obtenu sa qualification avec sa victoire en 2020, à Herning, au Danemark, en s’imposant face à la France. 
A – Norvège – Hongrie – Croatie – Suisse
B – Danemark – Suède – Slovénie – Serbie
C – France – Pays-Bas – Macédoine du Nord – Roumanie
D – Pologne – Monténégro – Allemagne – Espagne

Tour préliminaire à Skopje :
France – Macédoine du Nord : 24-14 (12-5) / Pays-Bas – Roumanie : 29-28 (14-12)
Roumanie – France : 21-35 (11-17) / Macédoine du Nord – Pays-Bas : 15-30 (9-17)
France – Pays-Bas : 26-24 (14-12) / Macédoine du Nord – Roumanie : 23-31 (12-13)
Classement : 1/ France 6 pts 2/ Pays-Bas 4 pts 3/ Roumanie 2 pts 4/ Macédoine du Nord 0 pt

Tour principal à Skopje :
Dimanche 13 novembre : France – Monténégro : 27-19 (12-9)
Mardi 15 novembre : France – Allemagne : 29-21 (13-9)
Mercredi 16 novembre : France – Espagne : 36-23 (17-9)
Classement groupe II : 1/ France 10 pts 2/ Monténégro 6 pts 3/ Pays-Bas 5 pts 4/ Allemagne 4 pts 5/ Espagne 3 pts 6/ Roumanie 2 pts
Classement groupe II : 1/ Danemark 8 pts 2/ Norvège 8 pts 3/ Suède 6 pts 4/ Slovénie 4 pts 5/ Croatie 2 pts 6/ Hongrie 2 pts

Dernier carré à Ljubljana :
Vendredi 18 novembre :
Places 5-6 : Suède
– Pays-Bas : 37-32 (21-16)
Demi-finales
Danemark – Monténégro : 27-23 (14-10)
Norvège – France : 28-20 (12-11)

Dimanche 20 novembre : 
17h45 – places 3/4 :
Monténégro – France
20h30 – Finale : Danemark – Norvège