Il n’y avait sans doute pas meilleur scénario pour un retour aux affaires. Après une pause forcée de 10 mois, l’équipe de France féminine a retrouvé le terrain au Danemark et une bonne partie de ses sensations. Mieux, elle s’est rappelée au souvenir du gotha mondial, à deux mois d’un EHF EURO 2020 qui sera un objectif prioritaire sur la route des J.O. Malgré un contexte sanitaire anxiogène, les Bleues n’ont pas boudé leur plaisir de renouer avec les émotions collectives que seule la compétition peut offrir.

Vexées par leur contre-performance au Mondial japonais, les joueuses d’Olivier Krumbholz ont fait montre d’une détermination non feinte pour leur retour à la compétition. Certes, les Bleues n’ont pas remporté cette première étape de la Golden League, seulement devancées d’un petit but par les éternelles norvégiennes, mais elles n’ont pas hésité à se rassembler pour immortaliser leur succès face au Danemark qui concluait une belle semaine. La victoire convaincante face au pays hôte s’est dessinée dans le money-time, en access prime-time sur les deux chaînes (beIN SPORTS et la chaine l’Équipe) qui diffusaient ce 3e match en direct. Un deuxième succès après celui inaugural face au Monténégro venu sans toutes ses ressources, qui envoie un signal aux adversaires de l’EHF EURO 2020. « Nous sommes revenues avec beaucoup d’ambition. Nous avons beaucoup travaillé lors des entraînements et c’était même parfois un peu trop répétitif, souriait Grace Zaadi. Mais c’est dans cette répétition que l’on va trouver des automatismes et mieux maitriser les mouvements, même dans les moments de stress. » Les deux moments de stress, soit les fins de match face à la Norvège et au Danemark, ont été négociés avec plus ou moins de réussite mais avec une présence et un engagement forts des partenaires de Siraba Dembélé-Pavlovic.

Un travail bien visible
Gnonsiane Niombla et Camille Aiglon-Saurina n’ont pas été rappelées par le sélectionneur qui effectuait une large revue d’effectif, à l’orée de cette nouvelle saison olympique. C’est dire si Olivier Krumbholz ne s’interdira pas de trancher encore dans le vif, aux bénéfices d’une équipe de France en mouvement. Sur et en dehors du terrain, il avait promis de faire preuve de plus d’autorité « bienveillante ». Et lors de la toute fin de match face au Danemark, les responsabilités confiées à Méline Nocandy, entourée de Kalidiatou Niakaté et d’Océane Sercien-Ugolin, avec en pointe la talentueuse Pauletta Foppa, démontrent que la redistribution des cartes est bien en marche. La recherche des associations les plus pertinentes aussi.  « Toutes les filles présentes cette semaine ont des qualités et surtout le niveau international. Certaines ont même des qualités de très haut niveau dans certains secteurs, il faudra donc travailler sur la complémentarité, explique Olivier Krumbholz qui sait combien les équilibres sont fragiles, avec en tête encore les déchets qui ont émaillé chacune des rencontres, des pertes de balle et des tirs imprécis. Le coach a bien fait preuve d’autorité, tant dans ses prises de parole énergiques, que dans son management. « Nous avons aussi développé une bonne relation avec les joueuses. Il faut continuer à les accompagner et sans faire de démagogie. Car par moments, elles déconnent et quand c’est le cas, il faut leur dire. » La défense 1-5 avec la bondissante Estelle Nze-Minko offre une alternative défensive toujours intéressante en plus des rotations effectuées dans ce secteur. Plus de précision et d’impact seront nécessaires pour faire fructifier les jolis mouvements offensifs bien visibles lors des trois matches. Malgré une flopée d’échec sur des tirs qui filaient parfois loin du but, les Bleues – les scores le démontrent – ont maintenu une pression constante sur leurs adversaires. Du mouvement et dans tous les sens : au travers des enclenchements, de la variété des défenses proposées et dans le casting, l’équipe de France est engagée dans un mouvement prospectif. Délestées de leur titre mondial l’an passé à Kumamoto, les championnes d’Europe en titre ont bien remis le bleu de chauffe.