Sociétaire du club de Györ depuis le début de la saison, l’internationale Béatrice Edwige raconte cette période particulière depuis la Hongrie.

Les pays européens ont – quasiment – tous pris des mesures drastiques pour endiguer le covid-19. Dans des délais et des précautions différentes d’une nation à l’autre. Ainsi, Béatrice Edwige rapporte combien son club de Györ avait pris très tôt la mesure de l’épidémie qui touche aujourd’hui toute la planète. « Lors de notre déplacement à Brest, dans le cadre de la Ligue des Champions, le 23 février dernier, le club nous avait déjà transmis des consignes de sécurité. Il nous avait équipé de masques et nous disposions de gel hydroalcoolique dans les vestiaires. Le club a été hyper précautionneux », ajoute Béatrice Edwige qui a « le sentiment que la Hongrie a fait le maximum pour protéger rapidement sa population afin que le pays ne soit pas totalement à l’arrêt. Ici, tout ce qui n’est pas fondamental est fermé ou bien les restaurants ferment en début d’après-midi. Les Hongrois continuent à travailler. »

Les Magyars disciplinés
L’ancienne sociétaire de Metz HB est aussi revenue en France pour retrouver ses coéquipières sous le maillot tricolore. Seulement pour quelques heures. Tout juste arrivée à Paris le vendredi 13 mars, elle apprenait que le stage (16 au 29 mars) des Bleues pour les 3e et 4e tours de qualification de l’EHF EURO 2020, était logiquement annulé. « Il se murmurait que les frontières de la Hongrie pourraient se fermer rapidement et comme mon compagnon était resté à Györ, j’ai décidé de rentrer immédiatement, raconte la pivot qui sourit en racontant son périple : disons que la voiture logotée aux couleurs de Györ a certainement été utile pour passer la frontière Hongroise qui effectuait déjà un filtrage rigoureux. » Arrivée à Vienne, Béatrice Edwige comptait passer par la Slovaquie pour gagner un peu de temps au retour d’une journée marathon, entamée à 04h du matin. « La Slovaquie avait déjà fermé sa frontière. Un douanier m’a dit : on ne passe pas. J’ai dû rebrousser chemin et en effet me coltiner des embouteillages. Finalement, je suis rentrée chez moi à 02h30 du matin. » Une péripétie naturellement anecdotique au regard de la situation internationale. « Nous ne sommes pas placés en confinement mais la population se restreint elle-même. Les gens sont disciplinés et respectent bien la distanciation. Je suis agréablement surprise par leur manière de gérer la pandémie. »

« Une fête qui sera plus belle en 2021. »
Des conditions facilitantes pour se maintenir en forme. « Le préparateur physique du club a établi un programme. Je cours tôt le matin et j’effectue aussi du renforcement musculaire », apprécie Béatrice Edwige qui a évidemment pris note du report des J.O. « Je ne suis pas du tout déçue. Je pense que c’était la meilleure et la plus sage décision à prendre. Au regard de la pandémie qui gagne peu à peu tous les continents et pourrait prendre des proportions énormes, c’était fou d’envisager la tenue des J.O. cet été. Sans compter le risque de réunir diverses populations au village olympique et peut-être de recréer un nouveau foyer. » Et la championne du monde et d’Europe de souhaiter « une fête qui sera plus belle en 2021 avec des athlètes qui seront mieux préparé-es. » Pour les Bleues qui ont connu un gros coup d’arrêt lors du Mondial au Japon (13e place), cette année de rab pour préparer les Jeux olympiques, ne sera pas superflue. « Après une telle déconvenue, nous avons en effet besoin de temps pour reconstruire. Et certaines joueuses qui sont actuellement blessées pourront finalement participer aux J.O. »

HGu