Les championnes du monde sont définitivement lancées dans la défense de leur titre. Au terme d’un duel intense avec une belle Allemagne (27 à 25), elles ont glané leur première victoire significative en terre nippone. Et compilé surtout deux points précieux pour la suite. Il faudra impérativement confirmer face au Danemark ce vendredi à 12h30, un match à suivre en direct sur beIN SPORTS.

Au lendemain de leur démonstration historique face à l’Australie, l’équipe de France se devait d’enchaîner face à une Allemagne invaincue depuis le début de la compétition. Car si la victoire de la veille avait fait beaucoup de bien dans les têtes, les Bleues avaient absolument besoin d’engranger des points dans l’optique d’une participation au tour principal. Au détriment d’un rival germanique quasiment qualifié depuis son succès sur le Danemark la veille. Encore fallait-il trouver la faille et la tactique idoine au devant d’adversaires particulièrement fringantes et efficaces. En ce sens, c’est en amont du match que la France posait les jalons de sa réussite du soir, au gré d’une fameuse défense 1-5 sortie très rapidement et surtout tenue une bonne partie de l’heure de jeu. Voilà qui justifiait les aménagements du sélectionneur au coup d’envoi. Allison Pineau et Gnonsiane Niombla se relayant sur le terrain, aux côtés des habituées, Amandine Leynaud, Pauline Coatanea, Grâce Zaadi Deuna, Manon Houette, Béatrice Edwige et Estelle Nze Minko. Un choix tactique qui portait aussitôt ses fruits au tableau d’affichage, puisque comme l’avait souhaité le coach, c’est dans le jeu sur tout le terrain que les Tricolores donnaient le ton du match et se mettaient idéalement sur orbite (1-3, 4e ; 3-6, 10e ; 4-8, 13e). À cet instant, symbole de variété, toutes les joueuses de départ avaient apporté leur écot au score, relayé dans la foulée par les contributions de Nocandy et Bouquet (6-10, 20e). Restait à soigner la fin de ce premier acte, en dépit de la pression allemande, et c’est Alexandra Lacrabère qui se chargeait de la sentence.

Merci capitaine
Au retour des vestiaires, Coatanea, Kanor et Edwige répondaient aux offensives notamment de Grijseels (15-18, 38e), une droitière qui faisait illusion sur le côté droit d’en face, au contraire de la gauchère titulaire Stolle totalement déficiente. Mais la menace germanique restait pressante à l’instar de la pivot Behnke (18-19, 42e), avant qu’un nouveau temps fort français ne laisse brièvement penser à une fin de match enfin plus tranquille (18-23, 47e). C’était non sans compter sur l’arme fatale du technicien néerlandais Henk Groener, en la personne de la puissante Emily Bolk, qui avec cinq buts en à peine dix minutes plus tard (24-25, 56e) faisait passer de désagréables frissons dans le dos de la délégation française. Sur le terrain, les partenaires d’une Amandine Leynaud, encore décisive ce soir, ne perdaient pas pour autant les pédales. Olivier Krumbholz posait alors son ultime temps mort pour mettre sur orbite Orlane Kanor. Un pari audacieux mais la jeune arrière messine s’envolait au-dessus du mur adverse pour décocher un missile déterminant à cet instant de la partie (24-25, 59e). Et si l’Allemagne s’accrochait encore aux basques des Bleues, Allison Pineau se chargeait en deux temps de décocher la flèche décisive. La France pouvait laisser éclater sa joie au coup de sifflet final. Elle a retrouvé à bon escient ses esprits et peut regarder encore avec délectation ce championnat du monde au Japon. Sous réserve d’enfoncer le clou vendredi contre le Danemark. La journée de demain ne sera pas de trop pour recharger les batteries et préparer l’offensive. L’équipe de France est belle et bien en ordre de bataille désormais !

AGC

Grace Zaadi ce mercredi face à l’Allemagne. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

MONDIAL 2019 – Tour préliminaire
4 décembre :
Allemagne – France : 25-27 (12-14)

STATISTIQUES :
Arbitres :
MM. Garcia et Marin (Espagne)
À Yamaga, City Overall Gymnasium – 2 000 spectateurs

Allemagne : Gardiennes : Eckerle (tout le match, 12/39 arrêts), Roch – Joueuses de champ : Berger (1/5), Grijseels (3/4), Schmelzer, Behnke (3/3), Naidzinavicius (2/6), Stolle (0/2), Zschocke, Bolk (9/11), Grossmann (1/2), Weigel (0/2), Lauenroth (1/2), Behrend (0/1), Minevskaja (3/6 dont 2/2), Schulze (2/4) – Exclusion temporaire : Bolk (29e) 

France : Gardiennes : Leynaud (tout le match, 13/38 arrêts), Gabriel – Joueuses de champ : Nocandy (1/2), Coatanea (2/3), Bouquet (1/1), Pineau (2/4), N’Gouan (0/1), Zaadi Deuna (4/7 dont 2/2), Houette (2/3), Sercien Ugolin (0/2), Flippes (3/3), Kanor (2/6), Edwige (3/5), Nze Minko (2/2), Niombla (3/6), Lacrabère (2/3) – Exclusions temporaires : Pineau (20e), Bouquet (25e)

DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : Nous avons fait un bon match, on verra à la vidéo si nous avons fait un excellent match. Car les Allemandes ont presque été brillantes par moments. La défense 1-5 a été déterminante, et si nous avons eu du mal à finir le match en attaque, nous avons eu le mérite de garder la tête froide. Tout le monde a été précieux, il y avait beaucoup d’engagement et de courage de chacune dans la prise de responsabilités. Je pense notamment au but d’Orlane Kanor qui symbolise toutes les qualités françaises. Il n’était pas facile à prendre pourtant ce tir, mais elle l’a fait et bien. Je regrette encore que l’on ait perdu trop de ballons, notamment en première mi-temps. On peut et on doit encore s’améliorer. Si l’on veut battre le Danemark par exemple. Amandine Leynaud est l’une ou la meilleure gardienne du monde. Elle est super investie, on voit qu’elle prend son rôle de capitaine à cœur et qu’elle veut porter son équipe vers la victoire. Elle sent que l’équipe a particulièrement besoin d’elle. Nos qualités individuelles ont fait la différence dans une fin de match plus fébrile.

Alexandra Lacrabère : Cela fait surtout du bien de retrouver l’équipe de France, celle qui se bat, qui joue ensemble, qui a retrouvé la gnac en défense, et la fluidité en attaque même si tout n’est pas encore parfait. Tout le monde s’est lancé, tout le monde a marqué, de loin, de près, nous y sommes pleinement. Surtout nous n’avons pas paniqué lorsqu’elles sont revenues au score, cette stabilité est importante dans les moments importants du match. Il nous fallait ce match référence face à une très belle équipe. Qu’est ce que cela fait du bien ! Nous avons envoyé le signal aux Danoises que nous étions bien présentes au Japon. Je suis persuadée que l’on va encore monter en régime. C’est bon de retrouver toutes ces sensations. Je commence à ne plus avoir de voix et c’est très bon signe. Nous sommes plus que jamais dans la course et on va y rester jusqu’au bout.

Estelle Nze-Minko : Je suis contente car notre option défensive prise contre elles a été décisive. Nous les avons bien embêtées avec cette défense différente, d’autant qu’elles avaient joué hier soir et qu’il fallait les fatiguer et éloigner leurs shooteuses. C’est une victoire qui arrive à un moment opportun et sur un adversaire en pleine dynamique positive. Oui, à titre personnel, de rentrer à la pointe de cette 1-5 m’a permis de mieux m’installer dans le match. Nous avons aussi puisé dans l’entrain de notre match d’hier contre l’Australie cette énergie qui nous porte aujourd’hui. Nous avons retrouvé de l’aisance technique, des repères et une bonne dose de confiance.

La France a signé une 2e victoire, très précieuse, dans ce tour préliminaire. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

LA SÉLECTION : Gardiennes : Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Orlane KANOR (Metz HB) – Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Méline NOCANDY (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Astride N’GOUAN (Metz HB) / Arrières droites : Alexandra LACRABÈRE (Fleury-Loiret) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Laura FLIPPES (Metz HB)
Joueuses en réserve :  Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Roxanne FRANK (ES Besançon) – Tamara HORACEK (Paris 92) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB)

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.

MONDIAL IHF 2019, à Kumamoto (Japon) du 30 novembre au 15 décembre
Le tirage :
Groupe A : Pays-Bas, Norvège, Serbie, Slovénie, Angola, Cuba
Groupe B : France, Danemark, Allemagne, Corée, Brésil, Australie
Groupe C : Roumanie, Hongrie, Monténégro, Espagne, Sénégal, Kazakhstan
Groupe D : Russie, Suède, Japon, Chine, Argentine, République du Congo

Le programme : en direct sur beIN SPORTS
Tour préliminaire : 30 novembre au 6 décembre

30 novembre : France – Corée : 27-29 (13-12)
1er décembre : Brésil – France : 19-19 (7-10)
3 décembre : France – Australie : 46-7 (21-3)
4 décembre : Allemagne – France : 25-27 (12-14)
6 décembre à 20h30 (HF : 12h30) : France – Danemark (et sur TMC)

Tour principal : 8 au 11 décembre
Demi-finales : 13 décembre
Finales : 15 décembre