L’équipe de france s’est facilement imposée face à l’Australie (46 à 7) pour décrocher sa première victoire dans ce Mondial. L’objectif sera désormais de bien enchaîner, à commencer par l’Allemagne, un match à suivre mercredi à 11h sur beIN SPORTS.

Des buts et des sourires
La première journée de répit sur Kumamoto n’aura pas été de tout repos pour la délégation française. Un moment même particulièrement studieux à l’hôtel des Bleues, entre discussion collective, réunion technique et travail vidéo individualisé. A ce stade de la compétition, et au gré des contre-performances initiales, les Tricolores avaient plutôt besoin de se recentrer sur elles-mêmes et retrouver leur cohésion. L’Australie arrivait finalement à point nommé pour recoller les morceaux et se remettre en ordre de bataille. Car face à un adversaire débordé tour à tour par le Danemark (12-37) puis l’Allemagne (8-34), il était plus question de soigner la manière et les têtes, que de se focaliser sur le résultat. La victoire ne faisant clairement pas de doute et n’apportant aucune garantie comptable pour la suite des événements.

Avant le match, l’actualité était d’ailleurs plutôt en coulisses du groupe France, avec le premier changement annoncé durant la nuit et non des moindres. Camille Ayglon-Saurina, la taulière défensive et l’un des cadres historiques, cédait en effet sa place à Gnonsiane Niombla sur la feuille de match. Un choix fort et qui troublait forcément l’ordre établi au sein de cette équipe de France. Même si plus tard, le sélectionneur réfutait l’idée de vouloir envoyer un message supplémentaire à ses joueuses, et évoquait plutôt des soucis physiques (dos et adducteurs) pour justifier sa décision d’écarter la plus capée des internationales présentes au Japon.

Un record de buts pour se rassurer
Toujours est-il qu’au coup d’envoi, la gauchère de Nantes était la seule absente du sept de départ installé depuis le début du tournoi, hormis Amandine Leynaud, préservée et suppléée par Catherine Gabriel comme l’avait annoncé coach K dès la veille en conférence de presse. Preuve de l’intérêt porté à ce match si particulier. Même si Béatrice Edwige, Estelle Nze-Minko, Grâce Zaadi et Alexandra Lacrabère ne faisaient finalement qu’une brève apparition en début de match. Le temps de mettre aussitôt sur orbite la machine tricolore (8-1, 10e) et de passer rapidement la main à la suite de la délégation. Astride N’Gouan, Orlane Kanor, Laura Flippes et Méline Nocandy, entre autres, s’en donnaient à cœur joie pour corser l’addition. Les rotations ne troublaient en rien la mécanique, au grand dam de pauvres Aussies qui restaient dix-huit minutes sans marquer le moindre but (8-2, 12e ; 21-2, 30e).

La France pouvait enfin lâcher les chevaux et décharger toute sa frustration sur une victime tout aussi consentante que totalement impuissante. Pas question non plus de relâcher la pression au retour des vestiaires. Les Bleues poursuivaient leur cavalier seul et leur festival offensif (26-3, 35e ; 31-4, 42e ; 35-5, 46e), dans le sillage de Pauline Coatanea. Gnonsiane Niombla en profitait largement pour prendre ses marques sur ce mondial nippon. Au final, un score fleuve et un record historique sur un tel événement, que ce soit en nombre de buts marqués ou d’écart final. Mais surtout un groupe revigoré et enjoué. Les Bleues ont retrouvé le plaisir de jouer. Elles doivent maintenant le coupler à l’impératif de victoires en cette fin de semaine.

AGC

Méline Nocandy a fait parler sa vitesse face à de tendres australiennes. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

MONDIAL 2019 – Tour préliminaire
3 décembre :
France – Australie : 46-7 (21-3)
Arbitres : MM. Tamer et Alla Elsaied (Uruguay)
À Yamaga, City Overall Gymnasium – 2 000 spectateurs

STATISTIQUES :
France 
: Gardiennes : Leynaud, Gabriel (tout le match, 11/18 arrêts) – Joueuses de champ : Nocandy (4/5), Coatanea (7/7), Bouquet (3/6), Pineau (3/3 dont 1/1), N’Gouan (6/6), Zaadi Deuna (1/1 dont 1/1), Houette (3/3), Sercien Ugolin (3/4), Flippes (5/7), Kanor (4/5), Edwige, Nze Minko (3/4), Niombla (3/3 dont 1/1), Lacrabère (1/1 dont 1/1) – Exclusions temporaires : Kanor (13e), Houette (42e)

Australie : Gardiennes : Harbort (23 minutes, 2/20 arrêts), Vernay (22 minutes, 1/17), Thomas (5 minutes, 0/12) – Joueuses de champ : Fallah (2/2), Meded (0/2), Potocki (4/11 dont 1/2), Guignard (0/1), Player, McAfee (0/2), Boyd (1/3), Wood, Livingstone, Cooper (0/3), Mowat, Fitzgerald, Keyes – Exclusions temporaires : Cooper (9e), Mc Afee (20e), Fallah (24e), Boyd (32e), Fitzgerald (42e), Potocki (51e)

DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : Nous avions demandé aux filles d’aborder ce match avec beaucoup d’envie et de sérieux. Cela a été fait même si cette équipe d’Australie très limitée a énormément gardé la balle. Nous n’avons pas eu tant de munitions que cela. Mais l’essentiel est d’avoir retrouvé de la joie et de l’aisance technique. C’est bien. Je pense que nous sommes guéris et que l’on va pouvoir aborder les deux matchs à venir avec tous nos atouts et notre enthousiasme, mais aussi une certaine décontraction qui va nous faire du bien… Camille a plusieurs pépins physiques au dos et aux adducteurs, il fallait réagir, d’autant que nous avons des joueuses exceptionnelles comme Gnonsiane Niombla en réserve. Je compte sur elle pour nous apporter dès demain sa puissance de tirs, ses débordements et sa vision du jeu. Mon état d’esprit n’est pas du tout de provoquer un électrochoc, juste constituer la meilleure équipe possible. Et ce n’est pas facile entre les expérimentées et les jeunes talentueuses. J’ai toujours pensé que nous ferions ce Mondial à 20 et pas à 16. C’est la performance collective qui prime. Camille reste extrêmement attachée à l’équipe de France et l’on peut encore avoir besoin de ses qualités défensives.

Pauline Coatanea : Après deux matches un peu difficiles, nous avions besoin de libérer la pression, se faire plaisir sur un terrain et jouer relâchées. C’est ce dont nous avions le plus besoin et que l’on a fait aujourd’hui. Tout le monde a participé et a pris part au score, on ne peut qu’être contente de cette soirée. Nous sommes au pied du mur et il faut prendre chaque rendez-vous les uns après les autres. Nous nous sommes revues avec très peu de sourire sur les premiers matchs, nous voulions déjà y remédier. Place dès maintenant au match de demain face à l’Allemagne. On sait qu’il sera déterminant si on veut passer au tour principal et avec des points. C’est un adversaire à abattre et on va s’y mettre dès la sortie de la douche. Avec le plein de confiance, on doit retrouver la belle équipe de France que nous formons.

Orlane Kanor : Il fallait ce soir se rassurer collectivement, respecter nos principes, jouer librement et proposer des enchaînements qui mettent tout le monde en mouvement. La mission est bien remplie, nous avons soigné notre goal-average et joué avec sérieux du début à la fin. C’est intéressant notamment d’avoir été enfin constante sur la durée d’un match. Nous voulions retrouver des sourires, des bras levés, des buteuses heureuses… On monte en pression, tout le monde a pris de la confiance, nous avons hâte de passer à la suite…

Gnonsiane Niombla : Ce fût un match difficile à préparer dans les têtes. Il fallait mettre tous les ingrédients pour marquer le plus de buts possibles. Nous avons les dents qui rayent le parquet et l’on va jouer notre peau maintenant sur les deux prochains matches. J’ai l’impression en amont que l’on a tellement étudié l’adversaire que l’on en a oublié de jouer. Je suis forcément heureuse de retrouver le terrain, et très malheureuse pour mon amie Camille. Je suis égoïstement contente et j’espère apporter encore et encore à ce collectif. Je sais à quel point c’est difficile d’être dans les tribunes, je voulais leur transmettre un peu de ma joie aujourd’hui.

Quelques-uns des supporters tricolores à Yamaga. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

LA SÉLECTION : Gardiennes : Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Orlane KANOR (Metz HB) – Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Méline NOCANDY (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Astride N’GOUAN (Metz HB) / Arrières droites : Alexandra LACRABÈRE (Fleury-Loiret) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Laura FLIPPES (Metz HB)
Joueuses en réserve :  Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Roxanne FRANK (ES Besançon) – Tamara HORACEK (Paris 92) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB)

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.

MONDIAL IHF 2019, à Kumamoto (Japon) du 30 novembre au 15 décembre
Le tirage :
Groupe A : Pays-Bas, Norvège, Serbie, Slovénie, Angola, Cuba
Groupe B : France, Danemark, Allemagne, Corée, Brésil, Australie
Groupe C : Roumanie, Hongrie, Monténégro, Espagne, Sénégal, Kazakhstan
Groupe D : Russie, Suède, Japon, Chine, Argentine, République du Congo

Le programme : en direct sur beIN SPORTS
Tour préliminaire : 30 novembre au 6 décembre

30 novembre : France – Corée : 27-29 (13-12)
1er décembre : Brésil – France : 19-19 (7-10)
3 décembre : France – Australie : 46-7 (21-3)
4 décembre à 19h (HF : 11h) : Allemagne – France
6 décembre à 20h30 (HF : 12h30) : France – Danemark (et sur TMC)

Tour principal : 8 au 11 décembre
Demi-finales : 13 décembre
Finales : 15 décembre