L’heure n’est pas encore au débriefing et à la décompression. Avant de se projeter sur sa préparation olympique et une inéluctable introspection, les tenantes du titre ont encore deux matches pour sortir dignement et définitivement de la compétition. Premier rendez-vous ce dimanche, à 04h30 (HF), face à l’Angola. Olivier Krumbholz a procédé à deux changements : Tamara Horacek et Pauletta Foppa effectuent leur entrée alors qu’Allison Pineau et Astride N’Gouan basculent sur le banc des réservistes.

La courte nuit de sommeil n’a pas été forcément réparatrice. Au lendemain de la terrible désillusion face au Danemark (18-20), après des heures certainement à ressasser les actions et revoir notamment les échecs en pagaille au devant de la gardienne adverse, l’équipe de France a repris son train-train, loin, très loin dans la banlieue interminable de Kumamoto. Pour ne rien arranger, alors que l’Allemagne se dirigeait vers le centre de la préfecture afin de rejoindre l’un des hôtels dédiés aux nations qualifiées pour le tour principal, la délégation tricolore a vu débarquer à ses côtés l’Angola, son prochain adversaire en demi-finale de la coupe du Président, une sorte de consolante évidemment au goût amer pour les championnes du monde 2017. Le retour sur terre est brutal et la loi du sport impitoyable. Deux ans après sa formidable épopée sur les terres germaniques voisines, et dans la foulée de son inédit sacre européen, la France se retrouve à l’autre bout du monde pour défendre désormais une modeste 13e place, ce qui sera de toute façon au mieux son pire classement de l’ère Krumbholz, même en dépit du piteux souvenir de Saint-Pétersbourg en 2005 (12e). Sans parler que depuis le Mondial de 1990… en Corée, la sélection tricolore avait toujours pris part, à minima, au tour principal.

Deux matchs pour retrouver du plaisir
Alors forcément, dans la salle de réunion du 1er étage, Olivier Krumbholz ne cherchait pas à se voiler la face. « On a connu des jours plus heureux et plus glorieux, relativisait malgré tout le sélectionneur. C’est important de bien finir ce championnat du monde, toujours dans l’espoir de régler un certain nombre de problèmes de jeu. »

Même loin de la lutte finale pour sa succession, qui plus est débarrassée de toute pression sportive, la France ne peut pas faire la fine bouche sur deux heures de jeu supplémentaires. Avant surtout de faire le bilan et tirer un trait définitif sur ce rendez-vous manqué. « L’heure n’est pas encore débriefing, il ne faut pas tomber dans ce piège, l’entraîneur se posait aussitôt en rassembleur. Cela laisserait entendre qu’il y a quelque chose d’anormal dans ce qui se passe. Bien sûr que la performance n’est pas à la hauteur de nos espérances. Si certains ont cru que je forçais le trait en disant que l’on pouvait ne pas sortir de ce premier tour, ils ont la preuve du contraire. Il nous arrive ce qui survient à beaucoup d’équipes, des moments compliqués dans son évolution, liée à différents facteurs. Nous sommes au cœur de la complexité du sport collectif, il y a une forte interaction entre les performances individuelles et collectives. Celle qui fût positive depuis deux ans et notamment à l’Euro 2018, est devenue néfaste sur cette épreuve au Japon. Est-ce les défaillances individuelles ou les difficultés à l’intérieur du collectif qui ont impacté l’autre en premier ? Il faudra l’aborder au moment opportun, avec beaucoup d’engagement, de sincérité et de remises en cause. C’est une gifle. La motivation de l’équipe n’était certainement pas à la hauteur de l’événement et des autres nations. Nous serons mentalement mieux positionnés dans six mois certainement. » Pour l’heure il s’agit de limiter la casse et sortir la tête haute du traquenard nippon. D’abord face à l’Angola ce dimanche, puis la Hongrie ou l’Argentine lundi. Un menu indigeste à défaut d’être copieux.

AGC

Éliminées de la course au titre, les Bleues devront tout de même s’employer à bien terminer ce Mondial. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

LA SÉLECTION : Gardiennes : Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Orlane KANOR (Metz HB) – Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres : Tamara HORACEK (Paris 92) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) / Arrières droites : Alexandra LACRABÈRE (Fleury-Loiret) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Laura FLIPPES (Metz HB)
Joueuses en réserve :  Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Roxanne FRANK (ES Besançon) – Tamara HORACEK (Paris 92) – Astride N’GOUAN (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92)

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD / Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.

MONDIAL IHF 2019, à Kumamoto (Japon) du 30 novembre au 15 décembre
Le tirage :
Groupe A : Pays-Bas, Norvège, Serbie, Slovénie, Angola, Cuba
Groupe B : France, Danemark, Allemagne, Corée, Brésil, Australie
Groupe C : Roumanie, Hongrie, Monténégro, Espagne, Sénégal, Kazakhstan
Groupe D : Russie, Suède, Japon, Chine, Argentine, République du Congo

Le programme : en direct sur beIN SPORTS
Tour préliminaire – groupe B :

30 novembre : France – Corée : 27-29 (13-12)
1er décembre : Brésil – France : 19-19 (7-10)
3 décembre : France – Australie : 46-7 (21-3)
4 décembre : Allemagne – France : 25-27 (12-14)
6 décembre : France – Danemark : 18-20 (7-9)

Classements :
Groupe A : 1/
Pays-Bas 8 pts 2/ Norvège 8 pts 3/ Serbie 6 pts 4/ Angola 4 pts 5/ Slovénie 4 pts 6/ Cuba 0pt
Groupe B : 1/ Corée-du-sud 8 pts 2/ Allemagne 7 pts 3/ Danemark 7 pts 4/ France 5 pts 5/ Brésil 3 pts 6/ Australie 0 pt
Groupe C : 1/ Espagne 10 pts 2/ Monténégro 8 pts 3/ Roumanie 6 pts 4/ Hongrie 4 pts 5/ Senegal 2  pts 6/ Kazakhstan 0 pt
Groupe D : 1/ Russie 1à pts 2/ Suède 8 pts 3/ Japon 6 pts 4/ Argentine 4 pts 5/ RDC Congo 2 pts 6/ Chine 0 pt

Coupe du Président : Places 13 à 24
La France disputera cette compétition avec les équipes classées 3es des autres poules.
Places 13 à 16 :
Dimanche 8 décembre à 12h30 (04h30 HF)
: France – Angola
Places 13 à 16 :
Lundi 9 décembre à 15h (07h HF) – places 15 et 16 :
vaincus France – Angola et Hongrie – Argentine
Lundi 9 décembre à 18h (10h HF) – places 13 et 14 : vainqueurs France – Angola et Hongrie – Argentine

Tour principal : 8 au 11 décembre
Demi-finales : 13 décembre
Finales : 15 décembre