Arrivée en équipe de France à l’aube du Mondial 2007, Allison Pineau fêtera face à la Russie sa 270e sélection. Elle a remporté tous les titres majeurs sur les quatre dernières années et elle raconte à quel point elle est épanouie depuis le titre olympique décroché à Tokyo, un aboutissement ultime.

« Rio a mis du baume sur les échecs précédents »
Depuis les Jeux de Rio, le point du départ d’une formidable série avec trois titres majeurs décrochés (olympique, mondial et européen) et trois médailles (argent olympique, bronze et argent européens), les Bleues ont seulement trébuché une fois, au Japon, lors du Mondial 2019. Deux ans après, elles effectuent un début de compétition parfait qui les conforte dans leur statut de favorites. « C’est la première fois de ma carrière que je connais un tel début de compétition. Pourtant on n’a pas pour habitude de bien rentrer dans notre compétition. C’est ce qu’on a bien fait cette année et je pense que cela nous a mis sur de bons rails. On est montées crescendo dans cette compétition. C’est aussi notre force, on est une équipe qui grandit au cours des matches, donc c’est bien », valide Allison Pineau qui est aujourd’hui la grande ancienne depuis les départs échelonnés de ses partenaires historiques : Camille Ayglon-Saurina, Amandine Leynaud, Siraba Dembélé-Pavlovic et Alexandra Lacrabère. Aujourd’hui, elle est devenue une grande sœur pour toutes ses jeunes partenaires (10 des 19 joueuses présentes à Granollers comptent moins de 50 sélections). À la sortie de la victoire face au Monténégro, Olivier Krumbholz pointait le manque de sérénité de sa troupe. « Il suffit que l’on se crispe un peu ou que l’on ait une approche un peu erronée de la situation pour faire qu’on n’est plus vraiment des chercheurs d’or. On se dit que l’on est champion olympique, que c’est une position de leader, que c’est un peu notre bien et qu’il faut le garder. Mais en fait, on est propriétaire de rien. Il faut tout remettre à plat. Quand cela devient tendu, on a peur. On n’est plus dans l’initiative. » En réalité, les taulières de l’équipe de France ne semblent pas concernées par ce constat plutôt dressé en direction des jeunes pousses. « Par rapport aux jeunes, je crois que nous ne sommes pas dans le même état psychologique. Il y a eu Rio qui a mis du baume sur les échecs précédents puis la consécration à Tokyo. Mais moi, j’ai connu beaucoup d’échecs. Cela a été un long chemin, concède Allison les yeux embués d’émotion lorsqu’elle se retourne sur ses quatorze années en sélection. Lors des 10 premières années (2007-2017), j’ai gagné des médailles, mais pas de titres. Cela fait partie de mon histoire. Quand tu vois les jeunes arriver et surfer sur la vague ascendante, c’est une chance pour elles, alors que toi tu as tant galéré. C’est super pour le handball français et pour les générations à venir. On est là pour écrire l’histoire de l’équipe de France. »

Allison Pineau a décroché l’Olympe à Tokyo l’été dernier. (Photo FFHandball / Iconsport).

Une ambition assumée
Aujourd’hui Allison Pineau est totalement épanouie. Rayonnante, elle se livre sur le terrain et consomme avec gourmandise les minutes de jeu qui lui sont accordées : en soutien de la défense ou pour assurer une rotation sur la base arrière, autrefois son terrain privilégié. Ali fait partie des huit joueuses (avec Zaadi Deuna, Leynaud, Niakaté, Flippes, Edwige, Nze Minko et Lacrabère) qui ont remporté les trois titres majeurs (Mondial 2017, Euro 2018 et J.O. 2020), mais elle n’est pas rassasiée. « On a envie de surfer, de faire un doublé J.O. Mondial, après le doublé Mondial – Euro, vise Allison qui compte aujourd’hui un palmarès long comme le bras. J’ai tout remporté dans ma carrière, j’ai énormément gagné et accompli beaucoup de choses. Cette médaille olympique avait un prix très spécial. Je me sens aujourd’hui très sereine. » Au point de ne pas ressentir le poids du statut de favorites que l’équipe de France est bien forcée d’endosser depuis une deuxième partie des J.O. outrageusement dominée. Une position acceptée et une ambition assumée pour la grande Allison depuis ce titre olympique qui lui manquait tant. « Il est venu achever une certaine œuvre, c’est ce qui me manquait, je courais après depuis longtemps. Dans ma carrière, j’ai regardé beaucoup d’athlètes remporter des titres et j’en rêvais aussi. Alors j’estime que j’ai, en quelque sorte, accompli mon devoir en tant que joueuse, d’icône dans mon sport, et même au-delà. » Une sincérité en adéquation avec son engagement permanent en équipe de France.

Hubert Guériau

Allison Pineau évolue essentiellement en défense mais elle ne s’interdit pas de monter la balle. (Photo FFHandball / Iconsport).

LE GROUPE : 19 JOUEUSES
Gardiennes : Cléopatre DARLEUX (Brest Bretagne HB) – Laura GLAUSER (Györ)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (cap – Brest Bretagne HB) – Chloé VALENTINI (Metz HB)
Arrières gauches : Kalidiatou NIAKATE (Brest Bretagne HB) – Estelle NZE MINKO (Györ) – Allison PINEAU (Buducnost)
Pivots : Béatrice EDWIGE (Rostov) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB)
Demi-centres : Tamara HORACEK (Metz HB) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Grace ZAADI DEUNA (Rostov)
Arrières droites : Orlane AHANDA (Neptunes de Nantes) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Krim Ljubljana)
Ailières droites : Lucie GRANIER (ES Besançon) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne HB)
À disposition du groupe : Laura FLIPPES (Paris 92) – Catherine GABRIEL (Paris 92) – Oriane ONDONO (Neptunes de Nantes)

LE STAFF :
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoints : Sébastien GARDILLOU
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY, Pierre GILLET
Analyste vidéo : Christophe CAILLABET et David BURGUIN
Préparateur mental : Pascal NIGGEL
Relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY

RÉSULTATS & PROGRAMME

Mondial IHF 2021 en Espagne : 3 au 19 décembre
Tour principal à Granollers :
France – Monténégro – Slovénie – Russie – Serbie – Pologne
Classement groupe I (sera mis à jour après Slovénie-Pologne) : 1/ France 8 pts 2/ Russie 7 pts 3/ Serbie 4 pts 4/ Slovénie 3 pts 5/ et Pologne 2 pts 6/ Monténégro 0 pt
Jeudi 9 décembre : France – Pologne : 26-16 (14-9) / Russie – Slovénie : 26-26 (14-15) / Monténégro – Serbie : 25-27 (18-14)
Samedi 11 décembre : Serbie – France : 19-22 (12-9) / Monténégro – Russie : 25-31 (10-18) / Slovénie – Pologne : 26-27 (13-12)
Lundi 13 décembre à 20h30 : Russie – France / Pologne – Monténégro / Serbie – Slovénie

Tour préliminaire à Granollers : France – Monténégro – Angola – Slovénie
Vendredi 3 décembre : France – Angola : 30-20 (13-9) / Monténégro – Slovénie : 18-28 (8-16)
Dimanche 5 décembre : Slovénie – France : 18-29 (8-13) / Monténégro – Angola : 30-20 (11-9)
Mardi 7 décembre : Angola – Slovénie : 25-25 (14-13) / France – Monténégro : 24-19 (12-12)
Classement : 1/ France 6 pts 2/ Slovénie 3 pts 3/ Monténégro 2 pts 4/ Angola 1 pt