Plus de trois mois après leur ultime sortie manquée à l’Euro de novembre 2022 en Slovénie, l’équipe de France féminine a retrouvé les parquets hexagonaux et les joies de la victoire (24-18). En ce mois de mars, pour la première parenthèse internationale de 2023, les protégées d’Olivier Krumbholz avaient rendez-vous une première fois avec la Suède, ce vendredi soir, du côté de Strasbourg et son Rhénus. Une sortie inaugurale soignée, en dépit d’une entame hasardeuse et d’une fin de match moins aboutie. Mais les Bleues avaient fait l’essentiel au cœur de l’heure de jeu. Retrouvailles dimanche (17h15) depuis l’Axone de Montbéliard.

Le sept de départ : Par rapport au championnat d’Europe et la phase finale ponctuée de deux revers face à la Norvège (20-28) en demi-finale, puis le Monténégro (25-27) pour les places 3-4, deux françaises faisaient défaut au coup d’envoi par la force des choses. Cléopâtre Darleux (protocole commotion) et Béatrice Edwige (genou) sont en effet convalescentes pour plusieurs mois. Du coup, c’est la Messine Hatadou Sako, fraîchement naturalisée, qui prenait place dans les buts pour son baptême du feu. Alors qu’Orlane Kanor s’installait à l’arrière gauche, et Estelle Nze-Minko dans l’axe plutôt que Grâce Zaadi Deuna. Les habituées Alicia Toublanc, Laura Flippes, Chloé Valentini et Pauletta Foppa restaient fidèles à leur poste respectif.

Un démarrage en douceur
Dans la belle ambiance du Rhénus de Strasbourg, les Françaises se mettaient doucement en action, au moment de renouer avec la tunique tricolore. La semaine de préparation en amont a été axée sur le jeu d’attaque et un nouveau projet partagé par les joueuses et le staff. On attendait donc de voir dans ce domaine les nouvelles intentions d’Estelle Nze-Minko et ses copines. Mais au gré d’une entrée en matière plutôt brouillonne, c’est en défense que la France va d’abord poser les jalons d’une victoire. Si Orlane Kanor débloquait le compteur dans son style caractéristique au bout de trois minutes, la gâchette scandinave des Neptunes de Nantes, Hagman, lui répondait du tac au tac (1-1). C’est une autre connaissance de la Ligue Butagaz Energie, l’arrière Brestoise Carlson, qui mettait en deux temps les visiteuses en avance au tableau d’affiche (2-3, 7e ; 3-4, 11e). Déjà, on sentait cependant la montée en puissance de Sako dans les buts. Et l’entrée en jeu de Grâce Zaadi allait sceller la montée en puissance tricolore, accompagnée par les rotations du sélectionneur au quart d’heure de jeu. La numéro 10 française égalisait pour signer sa rentrée (4-4), et amorçait plus de dix minutes durant lesquelles la Suède allait rester scotcher au score. Le temps pour Tamara Horacek, Coralie Lassource, et Oriane Ondono entre autres, d’empiler les buts et de creuser un écart conséquent (11-4, 25e). Un 8-0 du meilleur effet au cœur du match. Si Stromberg stoppait l’hémorragie (11-5, 27e), le mal était fait et la France pouvait regagner sereinement les vestiaires avec un matelas confortable (12-6).

Hatadou Sako, bien aidée par sa défense, a pleinement réussi ses débuts en équipe de France. (Photo FFHandball / Iconsport).

Du moins bien et des blessures
Pas question de dilapider ce capital au début du second acte. C’est ce que semblait signifier Estelle Nze-Minko, capitaine exemplaire et survoltée dans un premier temps. La joueuse de Györ, replacée à gauche, inscrivait les trois premiers buts de la reprise pour maintenir l’écart avec une Suède pourtant revenue avec d’autres intentions sur le parquet alsacien.  À l’instar de Rosell et Hansson, mais aussi les cadres Blohm et Roberts qui reprenaient des couleurs. Un temps repoussées à sept longueurs au plus fort de la pression locale (15-8, 34e), les Jaune et Bleu reprenaient leurs esprits pour rendre enfin la pareille sur la fin de match. La blessure de Grâce Zaadi Deuna (pied), toujours aussi généreuse en défense comme en attaque, et qui donnait de sa personne pour repousser une offensive visiteuse, perturbait forcément ce bel ordonnancement. D’autant qu’Orlane Kanor était également cantonnée au banc de touche sur ce second acte. Même si Deborah Lassource signait une rentrée énergique et prolifique dans le dernier quart d’heure. Tout comme Laura Glauser, qui se mettait aussitôt au diapason de sa devancière Sako dans les bois. La France avait fait le plus dur et gardait ses distances jusqu’au bout avec la Suède. S’il faudra encore attendre pour voir les premiers effets du travail de fond engagé dans l’attaque tricolore, ce qui est sûr c’est que même négligée, la défense bleue est toujours au point. Car ce n’est pas anodin de laisser une nation comme la Suède a seulement 18 buts au coup de sifflet final. Nul doute que les joueuses de Tomas Axner auront à cœur de montrer un autre visage, dimanche à Montbéliard (17h15), pour la seconde séance de cette fin de semaine. Les Bleues ont aussi d’autres atouts à faire valoir, telles les Emma Jacques et Djazz Chambertin, en tribune ce vendredi soir. On a hâte de retrouver tout ce petit monde pour la prochaine explication !

Hugo Chatelain

Chloé Valentini et les Françaises ont profité de leurs retrouvailles avec le public alsacien. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations : 
Olivier Krumbholz : 
C’est vrai que nous avions des craintes sur la défense, mais elle a très bien tenue ce soir. Cela nous a bien aidé avec d’excellentes gardiennes. En attaque, nous sommes en rodage, mais nous n’avons pas fléchi au niveau de la montée de balle. Les filles ont beaucoup bataillé et rien lâché tout au long du match. C’est un très bon résultat et un score intéressant, malgré forcément encore des petites imperfections. On le savait, c’est normal. J’ai effectué un peu moins de changement que d’habitude, même si toutes les filles du banc ont participé. Léna Grandveau trouve ses marques petit à petit dans l’équipe et est plus percutante. Grâce Zaadi a apporté un plus indéniable lors de son entrée en jeu, aussi bien à la mène qu’en arrière gauche. Estelle Nze Minko a fait un excellent match aussi. Il faut continuer à travailler notamment sur les automatismes en attaque. C’est de bon augure même si des performances individuelles auraient pu être meilleures. Nous étions simplement plus forts aujourd’hui.

Chloé Valentini :  Nous nous sommes bien préparées toute la semaine, c’était important pour nous de présenter un nouveau projet de jeu en attaque et de faire du mieux possible. On a pu mesurer que malgré tout la défense reste dans notre ADN et c’est bien là l’essentiel. Nous n’avons pas mis de points spécifiques cette semaine dessus, mais nous avons toutes en nous cette agressivité et cette solidarité lorsqu’il s’agit de défendre notre but. La Suède est, il est vrai, une équipe qui nous réussit bien. Elle joue vite et distribue énormément la balle. On essaie de mettre de la dissuasion dans tout cela. Nous avons plutôt bien réussi à le faire encore ce soir. 

Estelle Nze-Minko : C’est surtout défensivement que nous avons été efficaces ce soir, en première période, et on le doit beaucoup à Hatadou Sako dans l’histoire. Après, en attaque, je ne sais pas trop quoi en penser, cela manquait quand même de fluidité par moment. Maintenant, nous travaillons un nouveau projet et de nouveaux systèmes, nous savions que cela risquait d’être brouillon par moment. Nous allons pouvoir analyser cela tranquillement demain. Ce qui est plus triste ce soir, c’est que Grâce et Orlane sont sorties sur blessure, c’est le gros point négatif de la soirée. Le bilan est du coup plus mitigé par rapport à cela.

Statistiques : 
France –
 Suède : 24-18 (12-6)
Hall du Rhénus de Strasbourg – 5 500 spectateurs
Arbitres : Mmes Simona Stancu et Cristina Lovin (Roumanie)

France 
Entraîneur : Olivier Krumbholz
Gardiennes : Sako (45′, 7 arrêts sur 19 dont 1/3 jet de 7m) – Glauser (15 minutes, 3/9 arrêts dont 1/2)
Toublanc (0/4 dont 0/2 jet de 7m) – Valentini (1/2)  – C. Lassource (2/2) – Zaadi Deuna (1/2) – Sercien-Ugolin (1/2) – Flippes (0/2) – Kanor (1/5) – Horacek (4/6 dont 4/5) – D. Lassource (3/4) – Foppa – Nze-Minko (7/9) – Ondono (2/2) – Granier (2/3) – Grandveau (0/1)
Exclusions temporaires : Foppa (4e), C. Lassource (41e), Horacek (57e)

Suède
Entraîneur : Tomas Axner
Gardiennes : Eriksson (tout le match, 15/38 arrêts dont 2/5 jets de 7m), Ryde (0/1 jet 7m)
Koppang (0/2) – Strömberg (3/4) – Blohm (2/3) – Roberts (3/4) – Boqvist (0/1) – Lagerquist – Lindqvist (0/3) – Hagman (1/1 dont 1/1) – Rosell (2/5 dont 2/4) – Johansson (1/1) – Hansson (3/5) – Carlson  (3/8) – Forsberg – Löfqvist – Mumbongo – Axner (0/1)
Exclusions temporaires : Lagerquist (3e), Roberts (30e), Carlson (54e)

Grosse ambiance ce vendredi soir au Rhénus de Strasbourg. (Photo FFHandball / Iconsport).

LA SÉLECTION DE 20 JOUEUSES :
Gardiennes :  Camille DEPUISET (Metz HB) – Laura GLAUSER (CSM Bucarest) – Hatadou SAKO (Metz HB)
Ailières gauches : Coralie LASSOURCE (Brest Bretagne HB) – Chloé VALENTINI (Metz HB)
Arrières gauches : Djazz CHAMBERTIN (OGC Nice HB) – Orlane KANOR (Rapid Bucarest) – Estelle NZE-MINKO (Cap – Györ)
Pivots : Sarah BOUKTIT (Metz HB) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Oriane ONDONO  (Neptunes de Nantes)
Demi-centres : Léna GRANDVEAU (Neptunes de Nantes) – Tamara HORACEK (Metz HB) – Grace ZAADI DEUNA (CSM Bucarest)
Arrières droites : Laura FLIPPES (Paris 92) – Emma JACQUES (Metz HB) – Déborah LASSOURCE (Paris 92) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Vipers Kristiansand) 
Ailières droites : Lucie GRANIER (ES Besançon) – Alicia TOUBLANC (Brest Bretagne HB)
Arrivée en renfort, la pivot Adja OUATTARA (Paris 92) a quitté le stage jeudi matin.

LE STAFF :
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoint : Sébastien GARDILLOU
Entraîneure des gardiennes : Amandine LEYNAUD
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Cezare COCUZZA, Célestin DAILLY et Pierre GILLET
Analyste vidéo : David BURGUIN et Christophe CAILLABET
Psychologue : Pascal NIGGEL
Communication et relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Rémy LÉVY

PROGRAMME :
Vendredi 3 mars : France – Suède : 24-18 (12-6)
Simanche 5 mars, 17h15 (Axone de Montbéliard) : France – Suède :

Dimanche 2 avril au dimanche 14 avril 2023 : 
France – Brésil : 2 matchs en France (dates et lieux à venir)

Lundi 3 juillet au Dimanche 16 Juillet 2023 : 
Stage de préparation physique à Capbreton.

Lundi 17 juillet au Dimanche 23 juillet 2023 : 
Stage en Norvège dans les Iles Lofoten
Norvège – France : 20 juillet (entraînement)
Norvège – France : 20 juillet

Dimanche 8 octobre au dimanche 15 octobre 2023 :
Qualifications à l’EHF EURO 2024 [Dates, horaires et adversaire à venir]

Dimanche 19 novembre au mercredi 29 novembre 2023 : 
Préparation IHF Mondial 2023 [Dates, horaires et adversaire à venir]

Jeudi 30 novembre au dimanche 17 décembre 2023 :
Mondial IHF 2023 [Danemark, Norvège, Suède]