Les larges succès de la Suède face à la Hongrie (33-27) et du Brésil sur la Roc Russie (36-24) démontrent combien la lutte pour les quarts de finale sera âpre. Après sa large défaite lors de son match inaugural face à la Suède (24-31), l’Espagne cherchera à retrouver le chemin du succès sous peine déjà de trembler en vue de la qualification pour les quarts.

Amandine Leynaud, Pauline Coatanea, Laura Flippes, Grace Zaadi-Deuna, Béatrice Edwige, Estelle Nze-Minko et la capitaine Coralie Lassource, soit la même équipe alignée pour débuter face à la Hongrie, font face à l’Espagne, vice-championne du monde. Olivier Krumbholz a conservé le même groupe de 14 joueuses : Blandine Dancette suivra à nouveau le match en tribune et se tiendra disponible pour les prochains matches des Tricolores.

Un véritable France – Espagne
Les pertes de balles et les imprécisions au tir démontrent la fébrilité des deux formations. Ainsi, il faut attendre la 5e minute pour voir les Bleues ouvrir la marque, par l’intermédiaire de leur capitaine, Coralie Lassource. Estelle Nze-Minko, en contre-attaque, puis Pauline Coatanea, offrent un premier avantage (4-2, 10e). L’Espagne revient à la hauteur des Tricolores puis encaisse un 3-0 (7-4, 16e). Le travail défensif des Bleues est remarquable avec seulement 6 buts encaissés en 22 minutes. L’animation offensive est laborieuse mais ce sont tout de même les joueuses d’Olivier Krumbholz qui mènent la danse dans ce premier acte. Pauletta Foppa est impeccable à 6 m : soit elle marque, soit elle oblige les Espagnoles à la stopper irrégulièrement. « Les mains d’or » ont déjà sévi trois fois (100 %) mais cela reste insuffisant pour s’échapper. Les Bleues cravachent dur mais la Roja s’accrochent à leurs basques (11-11, 28e). C’est en infériorité numérique que les Espagnoles passent devant, d’une courte tête, avec un superbe Kung-fu initié par Marta Lopez et conclut par Alicia Fernandez. Pauline Coatanea égalise en marquant son 3e but. 12-12 à la mi-temps.

Pas du bon pied
Les Bleues ne repartent pas du bon pied et subissent dès la reprise. Nerea Pena et Marta Lopez inscrivent deux buts et mettent déjà la pression sur les Bleues qui vont devoir resserrer leur défense mise à mal par la Roja. Allison Pineau est adroite aux jets de 7m et envoie son troisième dans les filets espagnols. Laura Flippes et Pauline Coatanea ne ratent pas la cible mais l’ensemble reste fragile. Et, heureusement, Cléopatre Darleux limite la casse mais, après 44 minutes, c’est l’Espagne qui mène avec deux buts d’avance (19-17). Maria Rodriguez conclut joliment deux enclenchements puis Alexandrina Cabral file marquer de près : +5 pour l’Espagne (23-18). Cela se complique clairement pour une équipe de France en difficulté depuis la reprise. Amandine Leynaud revient dans la cage tricolore, à 10 minutes du terme. Les ailières, d’abord Chloé Valentini puis Pauline Coatanea, ramènent les Bleues à -3 (20-23). Ce match s’inscrit dans la grande tradition des France-Espagne sur les compétitions majeures : ses retournements de situation et une rivalité saignante sur tous les coins du terrain. Nouvelle balle perdue qui pénalise encore les Bleues : Carmen Martin inscrit le 24e but espagnol. Avec trois buts de retard à quatre minutes du terme, le coup est encore jouable mais l’équipe de France sera privée du talent d’Estelle Nze-Minko exclue pour 2 minutes. Olivier Krumbholz pose évidemment un temps-mort. Il délivre ses conseils pour le money-time qui s’annonce brûlant. Kakidiatou Niakaté obtient un jet de 7m mais Navarro sort le tir de Grace Zaadi-Deuna qui reprend le ballon et tire au-dessus. Quand cela ne veut pas…. Les Bleues s’inclinent 25-28 face à une Espagne plus mordante. Le match face jeudi à la Suède servira de révélateur du potentiel tricolore à retrouver ses vertus et ses habits de combat.

Hubert Guériau

Déclarations :
Olivier Krumbholz : On a globalement mal joué. Lorsque nous étions plutôt devant, avec un rapport de force qu’on leur imposait, on n’a pas su suffisamment accentuer le score pour être devant à la mi-temps. À la mi-temps, il y avait certainement de la déception de les avoir laissé remonter au score. Au retour des vestiaires, les Espagnoles sont devenues les maitresses du terrain. Il y a eu beaucoup de contacts, de situations conflictuelles, des glissades, le jeu était haché. On n’a jamais réussi à reprendre l’ascendant et à retrouver la fluidité de notre jeu en attaque. On a raté des tirs, on a perdu des ballons. Les Espagnoles ont joué de mieux en mieux en mettant en valeur leurs meilleurs joueuses. On va analyser les raisons de ce match pour retrouver une qualité de jeu car les trois adversaires qui se présentent sont dangereux, avec beaucoup de moyens. On a bouffé un joker ce soir. Grace s’est faite mal à la cheville, Méline on l’a sent hésitante avec ses points de suture, Pauletta s’est faite mal à la cuisse. On a un peu la peste… Tous ces événements ne nous ont pas aidé dans la stabilité.

Allison Pineau : Je pense que l’on ne peut pas prétendre à mieux ce soir. Nous avons essayé d’être conquérantes. On a manqué de consistance et quand on commençait à revenir à -1, on n’arrivait pas à mettre la balle au fond. Offensivement, il ne faut pas se cacher, il y a eu beaucoup de tirs hors cadre. On parle beaucoup de l’attaque mais la défense, c’est l’ADN de notre équipe. Ce soir, on prend encore plus de 25 buts et cela ne nous ressemble pas trop. Nous avons vraiment eu du mal à trouver la parade. L’arbitrage nous a aussi un peu inhibées. Face à une Suède conquérante avec ses jeunes joueuses insouciantes, il va falloir sortir les crocs.

Amandine Leynaud : Dans le handball, on sous-estime toujours l’équipe d’Espagne, mais pas nous ! On a toujours eu du mal à gagner face à l’Espagne, et souvent d’un but. Ce soir, cela a penché dans leur sens. On a fait des petites erreurs qu’elles ont tout de suite sanctionnées. Il nous manqué pas mal de choses ce soir. Ce sont les Jeux olympiques et tous les matches seront « à la vie, à la mort ». À nous de vite progresser et de rectifier le tir. Elles ont joué à l’Espagnole et elles nous ont eu à l’usure.

Grace Zaadi-Deuna : Je trouve que l’on fait une belle entame de match où on met de l’agressivité. Sur grand espace, on a eu des solutions. Aux alentours de la 15e minute, on a un peu arrêté de jouer et j’ai l’impression que nous sommes tombées dans leur rythme. Au final, cela nous a mis dedans et on part à la mi-temps, à 12-12. Au retour des vestiaires, elles ont trouvé des solutions en attaque et notre défense s’est aplatie. Sans les défenses et sans les montées de balle, cela devient difficile. Elles nous ont pilonné. On a eu des solutions, moi notamment sur le dernier penalty qui me revient dans les mains et que je loupe. C’est encore un ballon que l’on aurait dû mettre dedans. Je suis dégoutée car j’aurais aimé faire une plus belle prestation. Le contenu n’y était pas. Il va falloir vite switcher car la Suède est en grand forme. Il faudra aller chercher cette victoire car les deux points seront précieux.

Statistiques :
France – Espagne : 25-28 (12-12)
Yoyogi National Stadium, à Tokyo – Huis clos
Arbitres : A. Brunner et M.Salah (Sui)

France 
Entraîneur : Olivier Krumbholz
Gardiennes : Darleux (19’, 3 arrêts sur 15) – Leynaud (40’, 6 arrêts sur 22) / Nocandy (0/1) – Coatanéa (5/7) – Valentini (2/2) – Pineau (5/7) – C. Lassource (cap., 1/1) – Zaadi-Deuna (4/9) – Niakaté – Flippes (2/3) – Edwige (1/3) – Foppa (4/4) – Nze-Minko (1/4) – Lacrabère – Exclusions temporaires : Edwige – Nze-Minko (2)

Espagne
Entraîneur : Carlos Vivier Arza
Gardiennes : Navarro (17’, 1 arrêt sur 12) – Castellanos (41’, 4 arrêts sur 18) / Lopez (3/3) – Martin (6/7) – Cesareo 52/3) – Pena (0/2) – L. Gonzalez (2/4) – Lopez (2/2) – Fernandez (2/2) – Rodriguez (4/6) – Hernandez (1/1) – Arcos (1/1) – Cabral (4/6) – M. Gonzalez (1/2) – Exclusions temporaires :  Lopez – Cesareo – L.Gonzalez – Rodriguez – M.Gonzalez

LES INFOS +
– 3 participations (Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016) : LEYNAUD Amandine – LACRABÈRE Alexandra
– 2 participations (Londres 2012 et Rio 2016) : PINEAU Allison
– 1 participation (Rio 2016) : DANCETTE Blandine – DARLEUX Cléopatre – EDWIGE Béatrice – NZE-MINKO Estelle – ZAADI-DEUNA Grace
– N’ont pas encore participé aux J.O. : GABRIEL Catherine – COATANEA Pauline – FLIPPES Laura – LASSOURCE Coralie – NOCANDY Méline – VALENTINI Chloé – NIAKATE Kalidiatou – FOPPA Pauletta – SERCIEN-UGOLIN Océane
– 108 comme le nombre de sélections (en moyenne) des Bleues.
– Alexandra Lacrabère est  la plus capée avec 254 sélections ; Méline Nocandy et Chloé Valentini, le moins avec 28 capes.
– À 19 ans, Pauletta Foppa est la plus jeune sélectionnée du groupe ; Amandine Leynaud, 35 ans, est la plus âgée.
– Face à la Suède, Méline Nocandy et Chloé Valentini atteindront le cap des 30 sélections.
– Estelle Nze-Minko, avec 299 buts au compteur, est toute proche de franchir un cap…

Les cinq dernières confrontations France – Suède :
12-12-2016 – Alingsas : 27-21 – Préparation EHF EURO 2016
12-12-2016 – Göteborg : 21-19 – EHF EURO 2016
15-12-2017 – Hambourg : 24-22 – Mondial
09-12-2018 – Nantes : 21-21 – EHF EURO 2018
15-12-2020 – Herning : 31-25 – EHF EURO 202
Bilan pour la France : 20 rencontres dont 15 victoires, un nul et 4 défaites.

LA LISTE DES 15 SÉLECTIONNÉES POUR LES J.O.
Gardiennes : DARLEUX Cléopatre (Brest Bretagne HB) – LEYNAUD Amandine (Györ)
Ailières gauches : LASSOURCE Coralie (Brest Bretagne HB) – VALENTINI Chloé (ES Besançon)
Arrières gauches : NIAKATE Kalidiatou (Brest Bretagne HB) – NZE-MINKO Estelle (Györ) – PINEAU Allison (Buducnost)
Pivots : EDWIGE Béatrice (Györ / Hon) – FOPPA Pauletta (Brest Bretagne HB)
Demi-centres :  NOCANDY Méline (Metz HB) – ZAADI-DEUNA Grace (Rostov / Rus)
Arrières droites : LACRABÈRE Alexandra (Fleury-Loiret) – FLIPPES Laura (Paris 92)
Ailières droites : COATANEA Pauline (Brest Bretagne HB) – DANCETTE Blandine (Nantes AHB)

LES REMPLAÇANTES PRÉSENTES AU JAPON :
GABRIEL Catherine (Paris 92) – SERCIEN-UGOLIN Océane (Krim Ljubljana)
Le règlement sportif a été modifié la semaine passée et permet d’impliquer totalement le groupe retenu. Ce sont désormais 15 joueuses qui sont sélectionnées, sans distinction (initialement 14 joueuses et 1 remplaçante) pour le tournoi olympique. Ainsi, pour chaque match, le sélectionneur choisira 14 joueuses. Il sera toutefois possible, et seulement dans le cas suivant : suite à une blessure confirmée par la commission médicale, de changer, parmi les 28 joueuses de la liste élargie :
– jusqu’à la finale, une gardienne,
– jusqu’au match des quarts de finale : une joueuse.

LE STAFF
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Pierre GILLET, Guillaume ROUSSELIN, Célestin DAILLY
Analyste vidéo : David BURGUIN
Préparateur mental : Richard OUVRARD
Assistant : Philippe RAJAU
Relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Thierry GAILLARD

Tournoi olympique :

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Poule A : Pays-Bas – Monténégro – Norvège – Japon – Corée-du-Sud – Angola
Poule B : Espagne – Russie – Hongrie – Suède – France – Brésil

Dimanche 25 juillet : Hongrie – France : 29-30 (12-15)
Mardi 27 juillet : France – Espagne : 25-28 (12-12)
Jeudi 29 juillet à 21h30 (soit 14h30 en France) : Suède – France
Samedi 31 juillet à 14h15 (soit 07h15 en France) : CO Russie – France
Lundi 2 août à 11h00 (soit 04h00 en France) : France – Brésil
Mercredi 4 août : Quarts de finale
Vendredi 6 août : Demi-finales
Dimanche 8 août : Finale