Grâce à une entame extraordinaire, l’équipe de France a renversé les Pays-Bas pour entrer en force en demi-finales. Une victoire 32 à 22 (19-11) véritablement impressionnante avant de retrouver la Suède vendredi à 17h (10h en France métropolitaine). Un match à suivre sur France Télévisions et sur Eurosport.

Amandine Leynaud, Pauline Coatanea, Laura Flippes, Grace Zaadi-Deuna, Béatrice Edwige (avec Pauletta Foppa), Estelle Nze-Minko et la capitaine Coralie Lassource débutent ce quart de finale. Il s’agit du même sept qui avait entamé la partie face au Brésil.

Une entame extraordinaire
Les Bleues débutent idéalement ce quart de finale de tous les dangers avec des buts d’Estelle Nze-Minko et de Laura Flippes, conjugués à un arrêt d’Amandine Leynaud (2-0, 2e). La minute suivante, Inger Smits et Dione Housheer, chacune des 9m, remettent le compteur à égalité (2-2, 3e). Laura Flippes, Coralie Lassource puis Pauline Coatanea battent Tess Wester et les Bleues, après 5 minutes, ont déjà creusé l’écart (5-2). Quel début de match de l’ancienne messine, Laura Flippes, qui a déjà marqué trois fois. La défense tricolore s’active dans tous les coins et bloque les Néerlandaises qui cumulent les pertes de balle. Emmanuel Mayonnade doit déjà poser un temps-mort (7e) pour relancer sa formation menée 7-3. Danick Snelder est exclue deux minutes mais l’attention est portée de l’autre côté du terrain puisque Lois Abbingh ne se relève pas. L’arrière gauche néerlandaise semble sérieusement touchée à la cuisse. L’équipe de France enfile les perles et mène déjà 10-3, après 10 minutes, et un festival de jeu sur grand espace. Emmanuel Mayonnade, aussi le coach de Metz HB, pose déjà un deuxième temps-mort car son équipe déjoue totalement. Cela ne change rien : Grace Zaadi porte la marque à 11-3. Amandine Leynaud réalise son 9e arrêt (sur 11 tentatives) en douze minutes, l’Ardéchoise habite sur une autre planète. Dès l’entame, un écart de 10 buts, à ce stade de la compétition face à l’équipe championne du monde en titre, c’était impensable (14-4, 16e). Après Tess Wester (seulement 2 arrêts), Rinka Duijndam relance ses partenaires avec 6 arrêts sur 10, en 10 minutes. Du coup, les Néerlandaises ont refait une partie de leur retard (16-11, 28e) mais elles ne sont pas guéries avec des pertes de balles et des approximations coupables. Les Bleues, après ce petit creux, soignent la fin du premier acte. Grace Zaadi gèle le score sur un jet de 7m avant le retour aux vestiaires : 19-11.

Les Bleues célèbrent leur entrée dans les demi-finales après un premier tour mouvementé. (Photo FFHandball / Iconsport)

Amandine Leynaud s’occupe de – presque – tout
Les deux équipes se rendent coup pour coup et ce n’est pas une métaphore. Laura Flippes est exclue pour 2 minutes puis Danick Snelder rejoint aussi le banc. Les débats s’équilibrent car forcément un tel scénario ne pouvait pas durer. Avec six buts d’avance (23-17) après 40 minutes, les joueuses d’Olivier Krumbholz conservent le contrôle du match. Les Tricolores font mieux que contrôler, elles jouent un handball séduisant et destructeur pour l’adversaire. Pauletta Foppa et Laura Flippes soignent leurs statistiques. Amandine Leynaud est toujours aussi brillante (19 arrêts à 51 %) et poursuit son énorme prestation face à une formation réputée pour marquer, et beaucoup. Ce quart de finale déjoue la statistique ici à Tokyo. Les résultats des sept quarts de finale ont livré les premiers et deuxièmes des poules du tour préliminaire, soit une forme de logique respectée. Mais une logique démentie par les Françaises qui foncent en demi-finales en dépeçant les championnes du monde en titre. Le duel spectaculaire entre les deux coaches français, sacrés sur les deux derniers Mondiaux, prend un relief particulier à l’avantage d’Olivier Krumbholz. Si le Lorrain continue à hurler ses consignes, pour maintenir son équipe totalement concentrée sur son sujet, les Bleues n’ont jamais tremblé. Elles ont livré une prestation XXL, dans le sillage d’une Amandine Leynaud fantastique. 22 arrêts dans un tournoi olympique, face à une équipe incarnée par son talent offensif, c’est la marque d’une immense championne. L’équipe de France file donc à toute vitesse vers les demi-finales où elle retrouvera la Suède vendredi à 17h. Il s’agit bien de retrouvailles à Tokyo puisque les deux équipes avaient concédé le nul (28-28) lors du tour préliminaire.

Hubert Guériau

Laura Flippes a démarré le match en trombe et pilonné la défense néerlandaise. (Photo FFHandball / Iconsport)

Déclarations :
Olivier Krumbholz : Je suis très heureux nous avons fait un très grand match. Notre gardienne de but, Amandine Leynaud, a été fantastique et, dans ces conditions, c’est plus facile d’avoir des ballons pour aller marquer en contre-attaque. Nous avons dominé le début du match puis l’équipe est restée stable. Jusqu’au bout, Amandine Leynaud a été extraordinaire. Ce soir, nous avons réussi une performance comme rarement nous en avons réussie. C’est de bon augure pour la suite. Nous sommes très contents de nous qualifier. Comme je le dis souvent, parmi quatre équipes (France, Pays-Bas, Russie et Norvège) qui visent les demi-finales, en général l’une d’elles n’est pas là. Ce sera la Hollande et il y aura un invité surprise, ce sera la Suède qui mérite largement sa place en demies. Ce sera un adversaire extrêmement dangereux.

Amandine Leynaud : J’ai senti dès le début du match que les filles lisaient bien ce que préparait nos adversaires, pour les faire bafouiller. Tactiquement, nous avons été hyper bonnes et cela fait plaisir. J’ai fait 2-3 arrêts au début qui m’ont mis en confiance puis derrière j’arrive à lire toutes les situations. C’est trop cool de vivre ces moments-là. On a été devant dans pas mal de matches et c’était difficile de tenir ce niveau et ce soir on a tenu la dragée haute à notre adversaire. Au final, cela donne un score assez énorme. Je sens une montée en puissance à chaque match. Je suis fière de l’équipe. Entre nous il y a du travail, du travail, du travail, et à un moment donné, ça paie. Comme tout le monde je monte en puissance, petit à petit.

Pauletta Foppa : Cela a été compliqué. On ne s’est pas facilité notre début de tournoi et on a su rebondir au bon moment, celui d’une demi-finale des Jeux olympiques. Nous sommes restées rigoureuses en appliquant notre plan tactique du début à la fin pour que nos adversaires ne reviennent pas. Nous avons commis moins de pertes de balles que lors des matches précédents. Nous avons tout fait avec un niveau d’exigence supérieur. Il y a toujours du plaisir quand on gagne, entre guillemets, un match facilement.

Laura Flippes : Je ne réalise pas. Je suis trop contente d’avoir gagné, avec en plus la manière. On avait besoin de se retrouver. Je crois qu’après ce matin, on peut dire que l’équipe de France est de retour. On a très bien préparé le match, avec beaucoup de sérieux. On ne s’attendait pas à le démarrer de cette façon mais on l’a fait et on ne va pas s’en plaindre. On est très contentes du caractère et de l’agressivité que nous avons mis d’entrée de jeu pour aller chercher un avantage aussi grand. On sait que l’équipe de France, son pire ennemi, c’est elle-même, capable des plus belles choses comme des pires. Il fallait se retrouver, retrouver de la confiance toutes ensemble et retrouver du plaisir. Cela fait un moment que nous avons du mal à rentrer dans les compétitions, à nous trouver sur le terrain. Je n’ai pas d’explications à donner mais je me réjouis que cela se produise aujourd’hui.

Coralie Lassource : C’est waouh, c’est un truc de folie. Je ne réalise pas encore en fait. Je ne sais pas si c’est parce que je suis déjà tournée sur le prochain match mais c’est un truc de folie franchement. Je n’ai pas les mots. On ne s’attendait pas à un match comme ça déjà, mais à un match beaucoup plus serré, mais l’équipe de France sait jouer ce genre de match. Là, d’entrée, on a mis ce qu’il fallait mettre, on a bien défendu, on a couru, je pense qu’elles ne s’y attendaient pas. On les a vraiment fait déjouer et c’est vraiment cool en fait. C’est que du bonheur, vraiment. Je suis vraiment trop contente, on a bien aidé nos gardiennes, notre défense a été monstrueuse, elles ne savaient pas quoi faire, tout allait très bien pour nous en fait.
Je n’ai jamais vécu un match comme ça, et je ne pense pas que les filles aient déjà vécu ça contre les Pays-Bas non plus (sourire). C’est un truc de folie. Je pense que ce match-là, on ne l’oubliera jamais. Un quart de finale de JO que tu gagnes de 10 buts, franchement faut y aller ! Je suis très fière, on a bien travaillé aussi, on travaille vraiment beaucoup, et ça paye. On se dit qu’on n’a pas fait tout ça pour rien, on n’a pas galéré en préparation pour rien. La saison a été très longue déjà… On veut vraiment finir sur une bonne note en fait et là, c’est le moment. On s’est réveillées au très bon moment : il fallait battre le Brésil, on a battu le Brésil, là il fallait gagner et on gagne. Dans 2 jours il faudra gagner et je pense qu’on va gagner. Voilà, franchement on va aller chercher cette médaille, il n’y a plus le choix là.

Statistiques :
France – Pays-Bas : 32-22 (19-11)
Yoyogi National Stadium, à Tokyo – Huis clos
Arbitres : M. Hansen et J. Madsen

France 
Entraîneur :
Olivier Krumbholz
Gardiennes : Darleux (0 arrêt sur 1) – Leynaud (60’, 22 arrêts sur 43) / Nocandy (1/2) – Coatanea (3/5) – Valentini (1/3) – Pineau (3/6) – C. Lassource (4/4, cap) – Zaadi-Deuna (3/6) – Niakaté (1/2) – Sercien-Ugolin (3/6) – Flippes (6/8) – Edwige – Foppa (5/7) – Nze-Minko (2/3) – Exclusions temporaires : Flippes

Pays-Bas
Entraîneur : Emmanuel Mayonnade
Gardiennes : Duijndam (9 arrêts sur 26) – Wester (4 arrêts sur 18)  / Van der Heijden (0/4) – Bont 2/3) – Abbingh (1/4) – Snelder (1/2) – Van Wetering (3/3) – Groot (3/7) – Dulfer (0/3) – Freriks (3/4) – Smits (2/9) – Smeets (0/1) – Malestein (5/7) – Housheer (2/5) – Exclusions temporaires : Bont (2) – Snelder (2)

Le Yoyogi National Stadium de Tokyo a été construit pour les épreuves de natation et de plongeon des Jeux olympiques de 1964. (Photo FFHandball / H.Guériau).

LES INFOS +
– 3 participations (Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016) : LEYNAUD Amandine
– 2 participations (Londres 2012 et Rio 2016) : PINEAU Allison
– 1 participation (Rio 2016) : DANCETTE Blandine – DARLEUX Cléopatre – EDWIGE Béatrice – NZE-MINKO Estelle – ZAADI-DEUNA Grace
– N’ont pas encore participé aux J.O. : GABRIEL Catherine – COATANEA Pauline – FLIPPES Laura – LASSOURCE Coralie – NOCANDY Méline – VALENTINI Chloé – NIAKATE Kalidiatou – FOPPA Pauletta – SERCIEN-UGOLIN Océane
– 108 comme le nombre de sélections (en moyenne) des Bleues.
– Alexandra Lacrabère est  la plus capée avec 254 sélections ; Méline Nocandy et Chloé Valentini, le moins avec 28 capes.
– À 19 ans, Pauletta Foppa est la plus jeune sélectionnée du groupe ; Amandine Leynaud, 35 ans, est la plus âgée.

Les cinq dernières confrontations France – Suède :
12-12-2016 – Göteborg : 21-19 – EHF EURO 2016
15-12-2017 – Hambourg : 24-22 – Mondial
09-12-2018 – Nantes : 21-21 – EHF EURO 2018
15-12-2020 – Herning : 31-25 – EHF EURO 202
27-08-2021 – Tokyo : 28-28 – Jeux olympiques
Bilan pour la France : 21 rencontres dont 15 victoires, 2 nuls et 4 défaites.

LA LISTE DES 15 SÉLECTIONNÉES POUR LES J.O.
Gardiennes :
DARLEUX Cléopatre (Brest Bretagne HB) – LEYNAUD Amandine (Györ)
Ailières gauches : LASSOURCE Coralie (Brest Bretagne HB) – VALENTINI Chloé (ES Besançon)
Arrières gauches : NIAKATE Kalidiatou (Brest Bretagne HB) – NZE-MINKO Estelle (Györ) – PINEAU Allison (Buducnost)
Pivots : EDWIGE Béatrice (Györ / Hon) – FOPPA Pauletta (Brest Bretagne HB)
Demi-centres :  NOCANDY Méline (Metz HB) – ZAADI-DEUNA Grace (Rostov / Rus)
Arrières droites : FLIPPES Laura (Paris 92) – SERCIEN-UGOLIN Océane (Krim Ljubljana)
Ailières droites : COATANEA Pauline (Brest Bretagne HB) – DANCETTE Blandine (Nantes AHB)

REMPLAÇANTE PRÉSENTE AU JAPON : GABRIEL Catherine (Paris 92)
Le règlement sportif a été modifié la semaine passée et permet d’impliquer totalement le groupe retenu. Ce sont désormais 15 joueuses qui sont sélectionnées, sans distinction (initialement 14 joueuses et 1 remplaçante) pour le tournoi olympique. Ainsi, pour chaque match, le sélectionneur choisira 14 joueuses. Il sera toutefois possible, et seulement dans le cas suivant : suite à une blessure confirmée par la commission médicale, de changer, parmi les 28 joueuses de la liste élargie :
– jusqu’à la finale, une gardienne,
– jusqu’au match des quarts de finale : une joueuse. Changement effectué le mercredi 28 juillet avec la rentrée d’Océane Sercien-Ugolin à la place d’Alexandra Lacrabère.

LE STAFF
Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ
Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET
Préparation physique : Pierre TERZI
Médecin : Cindy CONORT
Kinésithérapeutes : Pierre GILLET, Guillaume ROUSSELIN, Célestin DAILLY
Analyste vidéo : David BURGUIN
Préparateur mental : Richard OUVRARD
Assistant : Philippe RAJAU
Relation médias : Diane PROUHET
Directeur Technique National : Thierry GAILLARD

Tournoi olympique :

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Poule A : Pays-Bas – Monténégro – Norvège – Japon – Corée-du-Sud – Angola
Poule B : Espagne – Russie – Hongrie – Suède – France – Brésil

Dimanche 25 juillet : Hongrie – France : 29-30 (12-15)
Mardi 27 juillet : France – Espagne : 25-28 (12-12)
Jeudi 29 juillet : Suède – France : 28-28 (16-17)
Samedi 31 juillet : CO Russie – France : 28-27 (15-17)
Lundi 2 août à : France – Brésil : 29-22 (17-11)

Quarts de finale – mercredi 04 août :
Monténégro – CO Russie : 26-32 (15-17)
Norvège – Hongrie : 26-22 (12-10)
Suède – Corée-du-Sud : 39-30 (12-13)
France – Pays-Bas : 32-22 (19-11)

Demi-finales – vendredi 06 août :
21h (14h en France métropolitaine) : Norvège – CO Russie
17h (10h en France métropolitaine) : France – Suède

Dimanche 8 août :
11h (04h en France métropolitaine) : Places 3-4
15h (08h en France métropolitaine) : Finale