A l’occasion de leurs retrouvailles, les filles d’Olivier Krumbholz ont enchaîné les séances de travail et de réglages. Sans négliger de prendre les quatre points attendus, face à la Turquie (38-17) puis en Islande (17-23). A défaut d’être pleinement et durablement convaincantes sur chaque heure de jeu. Mais là n’était pas l’essentiel.

L’équipe de France féminine n’a pas toujours bien joué, et encore moins toujours gagné. Mais ce qui est sûr en ce moment, c’est qu’elle continue de gagner, même en jouant moins bien. Telle est la leçon en tout cas de cette semaine internationale, la première officielle depuis le championnat d’Europe victorieux à la fin de l’année dernière dans l’Hexagone. Exception faite du rassemblement festif et amical, de l’étape de Golden League dans le Périgord en mars. C’était il y a six mois et les championnes du monde et d’Europe avaient encore certainement un peu la tête dans les étoiles. Elles ont profité de l’été pour se refaire une santé morale et physique. Et mesuré à l’occasion de cette reprise tout le chemin encore à parcourir. Car si le bilan comptable est largement positif, au gré de deux succès impératifs, sur les modestes Turquie et Islande, le rendu est beaucoup moins fluide dans le contenu général. A l’instar de ce déplacement nordique particulièrement laborieux. Ce dimanche, au bout d’une semaine productive et d’un déplacement forcément fatigant, les partenaires d’Amandine Leynaud ont plutôt fait le dos rond. Se contentant de réagir à une menace locale insistante, notamment au début de la seconde période. Le sélectionneur se voulait philosophe et réaliste au coup de sifflet final : « Dans la vie, il faut savoir se contenter de ce que l’on a. Nous avons gagné de six buts. Une victoire certes impérative sur notre parcours, mais alors que des filles ne sont pas trop dans le coup en ce moment. Il va falloir se remettre d’aplomb avant le Mondial. Nous ne sommes pas compétitifs par rapport aux meilleurs actuellement. »

Une préparation finale en accéléré
Ceci étant dit, quoi de plus normal finalement à ce stade de la saison. Alors que se profile à l’horizon, pour la majeure partie d’entre elles, le lancement de la Ligue des Champions et un mois et demi de matchs intensifs. Olivier Krumbholz préférait retenir le positif d’un rassemblement sans fausse note et surtout sans blessure. « Ce n’est que le début de la saison, la Ligue des Champions va les affûter pour la plupart. Nous aimerions bien qu’elles soient déjà au top, mais y’a t’il une raison particulière à l’être aujourd’hui ? N’est-ce pas humain de se relâcher inconsciemment lors tu joues la Turquie puis l’Islande ? Même si cela fait longtemps que nous n’avions pas autant bafouillé notre handball en attaque. » Voilà sans doute une des pistes de travail pour les prochaines échéances. Et une alerte que le groupe France va prendre très au sérieux. Il peut compter sur son sélectionneur. « C’est une bonne piqûre de rappel. Je les félicite d’avoir gagné en dépit de nos problèmes de constance. Nous avons à mon avis les moyens de rester en haut. Même si l’on essaie d’y faire face, nous sommes dans le syndrome post victoire, moins bien dans tout. Surtout loin encore de notre niveau, ce qui ne nous empêche pas de gagner. On ne doit pas se voiler la face pour autant. Et je sais que les filles sont capables de s’auto évaluer, se rendre compte que c’est moins bon et que cela ne suffira pas pour faire des résultats dans l’année qui vient. Avec deux victoires, pas de blessées, des performances individuelles intéressantes et des alertes que je suis sûr elles sauront entendre pour élever leur niveau vers le Mondial. » Et partir vers de nouvelles conquêtes. Dans deux mois. Au pays du Soleil Levant !

AGC

Souvent imprécises en attaque, les Bleues se sont montrées solide derrière. (Photo FFHandball / S.Pillaud).

EHF EURO 2020 – Qualifications
1er tour – 25 septembre à Amiens : France
– Turquie :  38-17 (15-9)
2e tour – 29 septembre à Reykjavik : Islande – France : 17-23 (10-13)
3e tour – 25-26 mars 2020 : Croatie – France
4e tour – 27-28 mars 2020 : France – Croatie à Montbéliard
5e tour – 27-28 mai 2020 : Turquie – France
6e tour – dimanche 31 mai 2020 à 16h : France – Islande à Toulouse

LE GROUPE DE 19 JOUEUSES : Gardiennes : Roxanne FRANCK (ES Besançon) – Catherine GABRIEL (Nantes LA) – Amandine LEYNAUD (c) (Györ, Hongrie) / Ailières gauches : Chloé BOUQUET (ES Besançon) – Manon HOUETTE (Metz HB) / Arrières gauches : Gnonsiane NIOMBLA (Siofok, Hongrie) – Estelle NZE-MINKO (Györ, Hongrie) / Demi-centres :  Tamara HORACEK (Paris 92) – Méline NOCANDY (Metz HB) – Allison PINEAU (Paris 92) – Grace ZAADI (Metz HB) / Pivots : Béatrice EDWIGE (Györ, Hongrie) – Pauletta FOPPA (Brest Bretagne HB) – Astride N’GOUAN (Metz HB) / Arrières droites : Camille AYGLON-SAURINA (Nantes LA) – Marie-Hélène SAJKA (Metz HB) – Océane SERCIEN-UGOLIN (Paris 92) / Ailières droites : Pauline COATANEA (Brest Bretagne HB) – Blandine DANCETTE (Nantes LA).

LE STAFF : Entraîneur : Olivier KRUMBHOLZ / Adjoints : Sébastien GARDILLOU et Christophe CAILLABET / Analyste Vidéo : David BURGUIN / Préparation physique : Pierre TERZI / Médecin : Cindy CONORT / Kinésithérapeutes : Célestin DAILLY, Pierre GILLET et Guillaume ROUSSELIN / Préparateur mental : Richard OUVRARD/ Directeur Technique National : Philippe BANA / Assistant : Philippe RAJAU / Relation Media : Diane PROUHET.