Sept de départ : Pour cet unique match de préparation, une superbe affiche opposant l’Allemagne à la France, Guillaume Gille dispose de 17 joueurs (18 possibles aujourd’hui) pour affronter l’équipe dirigée par l’Islandais Alfred Gislason. Le coach français a choisi d’aligner Rémi Desbonnet, Yanis Lenne, Dika Mem, Karl Konan (avec Kentin Mahé en phase d’attaque), Ludovic Fabregas, Nikola Karabatic (cap) et Hugo Descat. En l’absence de Valentin Porte, Nikola Karabatic est, pour la première fois de sa phénoménale carrière, capitaine de l’équipe de France. Le match se tient dans la Budurus Arena Wetzlar d’une capacité de 4 500 places malheureusement – presque – toutes désertées en raison des règles sanitaires. Une fanfare va tout de même animer la partie. Enfin, sociétaire du HSV Hambourg pendant dix ans, Guillaume Gille a joué à de nombreuses reprises dans cette salle qui accueille ce premier match amical entre les deux nations, depuis 2006.

Un ensemble séduisant
Les Bleus donnent le coup d’envoi et marquent par l’intermédiaire de Dika Mem. La première perte de balle allemande est bien exploitée par Hugo Descat, bien lancé par Rémi Desbonnet. (2-0, 3e). Ludovic Fabregas réplique à Marcel Schiller (3-1, 4e). Le pivot du Barça marque encore après l’ailier droit allemand, Kai Hafner (4-2, 5e). Marcel Schiller marque à nouveau et les Bleus reprennent deux buts d’avance grâce à un tir en appui, de Kentin Mahé (5-3, 7e). Philipp Weber et Dika Mem scorent à leur tour : 6-4 en faveur des Bleus, après 8 minutes. Après Kai Hafner, Yanis Lenne ouvre son compteur et permet à l’équipe de France de mener 7-5, après 10 minutes. Pour une faute sur Philipp Weber, buteur sur l’action, Karl Konan est sanctionné d’une exclusion de 2 minutes. Till Klimpe effectue son premier arrêt, sur un tir de Dika Mem, en toute fin de possession. Kentin Mahé réalise deux interceptions qui permettent aux Bleus de conserver l’avantage, malgré leur infériorité numérique.  Yanis Lenne bat ensuite Till Klimpe, comme Hugo Descat, dans la foulée. Les Bleus mènent ainsi 9 à 6, après 14 minutes. L’équipe de France propose un jeu d’attaque séduisant et efficace, remarquable au regard d’une préparation perturbée par de nombreux aléas. Après 17 minutes, Guillaume Gille effectue ses premières rotations. Nicolas Tournat effectue son entrée tandis que le Normand, Thibaud Briet, étrenne sa première sélection. Le jet de 7m réussi par Christoph Steinert puis le 3e but de Philipp Weber, permettent à la Mannschaft d’égaliser (9-9, 20e). Kentin Mahé, puis Nicolas Tournat qui réplique à Marcel Schiller, relancent l’équipe de France (11-10, 21e). Aymeric Minne, Melvyn Richardson et Vincent Gérard effectuent aussi leur entrée sur le 40×20. La jolie passe dans le dos de Thibaud Briet, permet à Hugo Descat d’inscrire son 3e but de la soirée (12-10, 22e). Temps-mort d’Alfred Gislason qui a besoin de relancer son équipe. Touché à l’épaule, l’inquiétude se lit sur le visage de Philipp Weber. La perte de balle allemande permet aux Bleus de mener 13-10, après le 2e but de Nicolas Tournat, très bien servi par Aymeric Minne. Un 100e but avec les Bleus pour le socitaire de Kielce. Yanis Lenne puis Aymeric Minne ne se privent pas de creuser l’écart : les Bleus mènent désormais 15 à 11, après 25 minutes. Aymeric Minne subit une exclusion alors que l’Allemagne, après le jet de 7m de Christoph Steinert, revient à trois buts (15-12, 27e). Guillaume Gille pose son premier temps-mort au moment où sa formation évolue en infériorité numérique. Thibaud Briet signe son premier but par un tir puissant des 9m (16-12, 27e). Marcel Schiller réplique à Kentin Mahé et l’équipe de France possède encore trois buts d’avance, dans la dernière minute, avant une faute de Patrick Wiencek sanctionnée par une exclusion de 2 minutes. Hugo Descat ajuste Andreas Wolff et les Bleus rejoignent les vestiaires avec 4 buts d’avance (18-14).

L’Allemagne a retourné le match
On l’imagine trépigner devant sa télé au coup d’envoi de cette 2e période… Valentin Porte est toujours placé à l’isolement à la Maison du handball, dans l’attente d’un premier test négatif pour envisager son retour parmi les siens. Il va suivre ce second acte que débutent Wesley Pardin, ainsi que Benoît Kounkoud et Dylan Nahi qui signent leur entrée : 20-15 après 32 minutes ! Romain Lagarde occupe le poste d’arrière gauche. L’équipe de France maintient l’écart avec Benoît Kounkoud et Ludovic Fabregas, dans un début de 2e période très rythmé. Kai Hafner ramène son équipe à -3 puis les Allemands poussent Ludovic Fabregas à la faute qui est exclu pour 2 minutes. Wesley Pardin stoppe le jet de 7m de Christoph Steiner. Dika Mem marque une troisième fois pour repousser les coups de butoir allemands : les pertes de balles tricolores sont bien exploitées par les joueurs d’outre-Rhin revenus à -1 (23-22, 40e) grâce notamment à Julius Kuhn. Dika Mem puis Marcel Schiller (sur jet de 7m), maintiennent l’écart avant que la jeunesse tricolore n’accélère : Aymeric Minne puis Dylan Nahi remettent leur équipe à +3 (26-23, 42e). En trois petites minutes, les Bleus encaissent à 4-0 et pour la première fois l’Allemagne mène dans cette rencontre (27-26, 45e). Guillaume Gille rassemble ses hommes pour une minute. Kentin Mahé et Nikola Karabatic reviennent en jeu. Kentin Mahé marque un 4e but, celui de l’égalisation (27-27), après 46 minutes. Le doublé de Sebastian Heymann offre un écart de +2 à la Mannschaft. C’est encore Sebastian Heymann qui marque, puis Timo Kastening. Malgré le doublé de Ludovic Fabregas, la France est toujours distancée (29-31, 49e). Marcel Schiller possède une balle de +3 mais Wesley Pardin stoppe sa tentative. Kentin Mahé marque une 5e fois mais l’Allemagne continue à appuyer, pour espérer battre l’équipe de France depuis 2013 et son succès lors du Mondial espagnol. Djibril M’Bengue signe son entrée et l’Allemagne est toujours devant (32-30, 51e). Dans la foulée de son entrée, Vincent Gérard réalise deux arrêts consécutifs mais les Bleus peinent à marquer.

Un money-time brûlant
Juste avant d’entrer dans les cinq dernières minutes, les champions olympiques reviennent à une longueur des Allemands, par un jet de 7m d’Hugo Descat. Puis la France égalise (32-32, 56e) par Melvyn Richardson qui ajuste Andreas Wolff, des 9m. Les Allemands jouent le surnombre et c’est le capitaine Johannes Golla qui marque de près. De l’autre côté, Benoît Kounkoud ne tremble pas et égalise (33-33, 59e). Kaï Hafner redonne l’avantage à la Mannshaft, à l’aube de la dernière minute mais Melvyn Richardson s’envole et frappe pour égaliser avec son 100e but avec les Bleus. Finalement’ lAllemagne s’impose d’une courte tête, 35 à 34 grâce à un ultime but de Luca Witze, sur le buzzer.

Hubert Guériau

Déclarations :
Guillaume Gille : Le bilan est très mitigé. On a vu des moments de la partie où on a été dominant, mais un peu en trompe l’oeil. On a commis beaucoup d’erreurs qui coûtent cher à ce niveau et qui ne sont pas illogiques en fin de préparation. Notre entame de deuxième mi-temps est loin de ce qu’on espère, notamment dans notre changement de système défensif. Les Allemands nous ont posé beaucoup de problèmes. On a quelques jours pour rectifier le tir et pour se mettre en ordre de bataille pour cet Euro. 
On a besoin de s’appuyer sur l’ensemble du groupe, l’Euro est une compétition très exigeante et on a une belle profondeur d’effectif. C’est important que chacun puisse trouver ses marques. Il nous manque du temps de travail, des automatismes mais on va continuer à travailler.
Trois gardiens ont joué ce soir, de par la situation exceptionnelle avec le retour de Vincent. Il avait besoin de retrouver la compétition après avoir été écarté du travail collectif pendant quelques semaines. On a pu évaluer ses sensations et l’état de forme de nos trois gardiens.

Nikola Karabatic : On aurait préféré le gagner, on fait une très bonne première période, on se met dans le rouge sur des pertes de balle après la pause. Sur les premiers matchs, il y a toujours un peu d’excitation. Sur la fin, on a les ballons pour égaliser mais on n’y arrive pas. On va retenir l’état d’esprit, le fait qu’on se soit bien battu, qu’on a bien attaqué par moments… La victoire était à notre portée ce soir, mais c’est comme ça.
Un très gros match nous attend face à la Croatie, ça va commencer fort d’autant que derrière, l’Ukraine et la Serbie ce ne sera pas simple non plus. J’espère qu’on a évacué toute la nervosité ce soir et qu’on sera un poil plus concentré face à la Croatie.
Après vingt ans en équipe de France, j’arrive toujours à connaitre des premières. C’était une fierté et un honneur de porter ce soir le brassard de capitaine, en attendant que Valentin Porte se remette. Ça fait bizarre, j’ai pensé à Tchouf, à tous les capitaines avant moi, et il y avait une petite émotion particulière.

Kentin Mahé : Les France-Allemagne, c’est toujours serré. C’est dommage qu’on n’arrive pas à tuer le match, on est à +5, on domine, on est bien en défense, et quelques pertes de balle leur permettent de marquer des buts faciles en contre-attaque. C’est ce qui leur permet de revenir, on arrive à égaliser à la fin mais on est un peu court. On a pas mal d’enseignements à tirer du match de ce soir. Il y a eu beaucoup de rotations, tout le monde a eu du temps de jeu et a pu prendre un petit peu ses marques. Ce soir, cela nous a permis de rentrer un petit peu dans la compétition.

Dika Mem : On a vu des bonnes choses ce soir, on va essayer de retenir le positif. En deuxième période, que ce soit dans les tirs ou dans les pertes de balle, on a vu beaucoup d’échec sur des choses qu’on est sensé réussir. On voulait savoir où on était, c’est fait, il y a des belles choses, mais tout n’est pas là pour être prêt. C’est le genre de match qu’il nous fallait, avec un adversaire qui joue un peu contre la Croatie, qui court beaucoup. Ce match va nous servir, on va pouvoir s’améliorer pour le match de jeudi prochain.
Les matchs de prépa, on a envie de les gagner, mais on sait qu’il vaut mieux avoir des échecs ce soir que pendant la compétition. La victoire olympique, elle apporte de la confiance à ceux qui en avaient peut-être un peu moins, des gens comme moi. On sait que quand le moment viendra, on sera là.
Malgré la période, je reste concentré. Tout le monde va avoir des aléas dans cette compétition, il ne faut pas y penser. On sait la chance qu’on a d’être ici, on regarde vers l’avant. Le but c’est que l’équipe de France gagne l’Euro.

Statistiques : 
Allemagne – France : 35-34 (14-18)
Wetzlar, Buderus Arena, 200 spectateurs
Arbitres : A. Bethmann et M. Tzaferopoulos (Grèce)

Allemagne :
Entraineur : Alfred Gislason
Gardiens : Wolff (5 arrêts / 23 tirs dont 0/2 pén), Birlehm, Klimpke (4 arrêts / 18 tirs); Golla (1/1), Wiencek (0/1), Heymann (3/6), L. Zerbe, Köster (0/1), M’Bengue (1/2), P. Weber (3/3), Häfner (8/9), Schiller (5/6 dont 1/2 pén), Kühn (5/7), Mertens, Ernst, Steinert (4/5 dont 3/4 pén), Kastening (3/3), Witzke (2/4)
Exclusions temporaires : Wiencek (30’)

France :
Entraineur : Guillaume Gille
Gardiens : Gérard (5 arrêts / 12 tirs dont 0/1 pén), Pardin (2 arrêts / 20 tirs dont 2/4 pén), Desbonnet (1 arrêt / 11 tirs dont 0/1 pén); Y. Lenne (3/3), Minne (2/3), Lagarde (0/1), M. Richardson (2/3), Mem (4/9), Tournat (2/2), N. Karabatic (0/3), K. Mahé (5/5), Fabregas (5/5), Descat (5/5 dont 2/2 pén), Kounkoud (3/3), Nahi (2/4), Konan, Briet (1/2)
Exclusions temporaires : Konan (11’), Fabregas (37’)

LES 20 JOUEURS SÉLECTIONNÉS
Gardiens : Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB) – Wesley PARDIN (Pays d’Aix Université Club)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Dylan NAHI (Kielce)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Karl KONAN (Pays d’Aix Université Club) – Romain LAGARDE (Pays d’Aix Université Club)
Demi-centres : Kentin MAHÉ (Telekom Veszprem HC) – Aymeric MINNE (HBC Nantes)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Théo MONAR (HBC Nantes) – Nicolas TOURNAT (PGE Vive Kielce)
Arrières droits : Julien BOS (Montpellier HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Benoît KOUNKOUD (Paris SG HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB – Cap)

LE STAFF :
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE

EHF EURO 2022 EN HONGRIE ET EN SLOVAQUIE : à suivre en intégralité sur beIN SPORTS
Tour préliminaire à Szeged (Hongrie) : 13 au 17 janvier
13 janvier à 20h30 : Croatie – France (et sur TFX)
15 janvier à 18h00 : France – Ukraine
17 janvier à 20h30 : France – Serbie

Tour principal (2 groupes de 6 équipes) : 20 au 26 janvier
Groupe I : Budapest
Groupe II : Bratislava

Demi-finales & places 5-6 à Budapest : 28 janvier
Finales à Budapest : 30 janvier