Ce mardi soir à Korydallos, l’équipe de France s’est imposée face à la Grèce par 40 à 31 (22-16). Un match où le capitaine Michaël Guigou a franchi la barre des 1000 buts avec le maillot tricolore. Si les Bleus ont pris l’avantage dans la course aux qualifications à l’EHF EURO 2022, ils devront valider leur billet dimanche à Créteil (18h) face à ces mêmes Grecs. Si toutefois la Serbie s’imposait jeudi soir face à la formation hellénique, alors les hommes de Guillaume Gille seraient qualifiés pour le prochain championnat d’Europe.

Sept de départ : Vincent Gérard, Michaël Guigou (cap), Timothey N’Guessan, Ludovic Fabregas, Nedim Remili, Dika Mem et Valentin Porte débutent la rencontre.

Michaël Guigou tape dans le mille
Les Bleus donnent le coup d’envoi et ouvrent la marque par Dika Mem qui s’y reprend à deux fois pour battre le gardien grec, Petros Boukovinas. Christodoulos Mylonas égalise avant que Ludovic Fabregas n’ouvre son compteur (2-1, 2e). Michaël Guigou marque ensuite sur jet de 7m après une faute sur Ludovic Fabregas. Déjà sanctionnée d’une exclusion temporaire, la Grèce, en raison d’un mauvais changement, est doublement punie. Les Bleus en profitent pour scorer avec Valentin Porte (4-1, 4e). Michaël Guigou réplique à Charalampos Mylonas (5-2, 5e). L’équipe de France est bien en place et s’offre déjà un écart de +4 avec le second but de Ludovic Fabregas. Valentin Porte réplique au pivot grec, Andreas Arapakopoulos (7-3, 7e). Nouveau but, le 3e déjà, pour Valentin Porte (8-4, 9e). En l’absence de Luka Karabatic, Guillaume Gille a choisi de maintenir un « sept » dans changements lors des premières minutes de la partie. Après 10 minutes, Michaël Guigou inscrit son 3e but (9-4) de la soirée et son 1000e en équipe de France !

Après Jérôme Fernandez (1463 buts), Nikola Karabatic (1210, série en cours) et Frédéric Volle (1016), Michaël Guigou est le 4e jour de l’histoire à dépasser la barre mythique des 1000 buts avec l’équipe de France, depuis sa première sélection le 3 juillet 2002 au Japon. Dans le détail, il a inscrit 149 buts sur sept championnats d’Europe, 307 buts en neuf championnats du monde, et 80 buts en quatre éditions des Jeux olympiques (2004, 2008, 2012 et 2016).

Le capitaine de l’équipe de France marque encore sur un service de Valentin Porte : 1001e but sur un kung-fu. Les Bleus mènent 10 à 6 puis 10 à 7 après la perte de balle qui permet à Angelos Tsilis de marquer de près. Rebelote : l’ailier gauche de la sélection hellénique s’en va inscrire le 8e but face à Vincent Gérard (10-8, 14e). Dika Mem puis Valentin Porte redonnent de l’air aux Bleus : 12 à 8, après 16 minutes. Kristos Keredis bat à son tour Vincent Gérard. L’attaque tricolore est contenue par les hommes de Ioannis Arvanitis, du coup Guillaume Gille pose un premier temps-mort après 17 minutes. Kentin Mahé, Nicolas Tournat, Luc Abalo, Jean-Jacques Acquevillo et Hugo Descat sont lancés sur le 40×20 de la salle de Korydallos. Seul Nedim Remili poursuit, mais dans une position d’arrière droit.

Kentin Mahé marque sur jet de 7m puis Luc Abalo inscrit un doublé. L’équipe de France mène 15 à 9 après 20 minutes, le moment choisi par le technicien grec pour appeler ses joueurs. Kentin Mahé (sur jet de 7m) puis Luc Abalo, en contre-attaque, marquent tour à tour. Le score prend de l’ampleur avec Nedim Remili qui bat Petros Boukovinas, le portier sociétaire du club d’Esch-sur-Alzette (Luxembourg). Nicolas Tournat s’illustre aussi et les Bleus, avec aussi Kentin Mahé sur jet de 7m, mènent 20 à 13 puis 20 à 14 après le premier jet de 7m marqué par Dimitrios Tziras. Le pivot Panogiotis Karampourniotis inscrit le 15e but de la partie après un joli mouvement qui prend encore une fois à défaut la défense tricolore. Régulièrement bousculé, la défense devra montrer plus de rigueur pour contenir les offensives grecques. 22 à 16 après 30 minutes.

Les Bleus ont décroché leur première victoire dans la course aux qualifications à l’EHF EURO 2022. (Photo FFHandball / Icon Sport)

En mode diesel
Yann Genty est entré au relais de Vincent Gérard (2 arrêts en 30 minutes). Les deux formations se rendent coup pour coup et le score prend de l’ampleur : 27 à 21 pour l’équipe de France après 39 minutes. Les pivots se sont illustrés avec Nicolas Tournat buteur à deux reprises et Ludovic Fabregas. Luc Abalo inscrit son 4e but de la partie (80 %) alors que les Grecs s’accrochent aux basques des Bleus. Comme son coéquipier du PSG, Yann Genty est en difficulté avec un seul arrêt en 13 minutes. Après Kentin Mahé, Nicolas Tournat score à nouveau pour inscrire le 30e but tricolore : 30 à 23 après 43 minutes. Timothey N’Guessan marque une deuxième fois dans cette partie dominée par les Bleus qui peinent à se détacher inexorablement (31-24 après 47’).  Benoît Kounkoud et Romain Lagarde effectuent leur rentrée et complètent la revue d’effectif. Le score miroir de 32-23 est atteint à la 48e minute, après le temps-mort posé par Guillaume Gille. Les Bleus vont s’imposer mais le staff est exigeant et visent plus de qualité dans les enclenchements. Nicolas Claire est lancé dans la partie avec l’objectif de fluidifier le jeu d’attaque d’autant que les Bleus traversent une période délicate : 33-29, après 53 minutes. Ludovic Fabregas et Romain Lagarde plantent des banderilles précieuses avant l’entrée du money-time. 35 à 30 et l’impression qu’il faudra cravacher jusque dans les ultimes instants de cette partie disputés après un TQO convaincant. Ludovic Fabregas marque encore (5 sur 5) pour donner de l’air à ses partenaires. Romain Lagarde est ensuite exclu et n’aura plus beaucoup l’occasion de se montrer dans cette partie. Nedim Remili marque à deux reprises pour soigner le score (38-31) pendant que Yann Genty veille et réalise un 3e arrêt. Ludovic Fabregas intercepte le ballon et file inscrire un 40e but qui ne masquera pas les largesses défensives. Yann Genty boucle sa mi-temps sur bonne note en stoppant le jet de 7m de Charalampos Mallios et gèle ainsi la marque à 40 à 31 en faveur des Bleus.

Par Hubert Guériau

Nicolas Tournat a inscrit 5 buts ce soir en Grèce. (Photo FFHandball / Icon Sport)

DÉCLARATIONS :
Ludovic Fabregas : Le plus important était de gagner ce premier match, on sait qu’on va rejouer la Grèce en fin de semaine. On a fait le taf même si tout n’a pas été parfait. On inscrit quarante buts, ce qui est très bien, surtout à l’extérieur. On a manqué d’efficacité et peut-être d’agressivité dans le secteur défensif, mais on retient les deux points. C’est notre première victoire dans cette qualification à l’Euro. Il faudra gagner le match retour, on joue pour gagner tous les matches. On jouera avec le maximum d’envie pour gagner à la maison, ce qu’on n’a toujours pas fait dans ces éliminatoires. Il faut remettre les choses dans leur contexte, on n’avait qu’un entrainement dans les jambes, même s’il ne faut pas se chercher d’excuse.

Dika Mem : Il faut retenir la victoire, ce qu’on était venu chercher. Cela a été un match d’attaque pour les deux équipes. On n’a pas eu forcément le temps de s’entrainer ensemble, de retrouver nos automatismes, mais on ne va pas se cacher derrière ça. On a un effectif élargi, avec de la qualité et des rotations, donc il ne faut pas se cacher derrière le fait d’avoir beaucoup de match, même si ce n’est pas simple. On peut être un peu fatigué, mais le but quand on arrive en équipe de France, c’est de faire honneur au maillot et de remporter le maximum de matches possible.

Michaël Guigou : Ce qu’on a fait en défense n’est pas à la hauteur de ce qu’on voulait faire. On aurait plus du gagner 40-25 que 40-31, c’était insuffisant, mais on a gagné. Certains ont joué il y a deux jours, alors on est content de la victoire. Dimanche, on doit attendre de mettre un peu plus la manière, à voir ce que le staff choisira quant à la composition du groupe. On aura peut-être plein de jeunes qui auront à coeur de prouver qu’ils ont le niveau. C’est important de continuer à gagner, de garder la dynamique lancée au Mondial même si ce soir la manière n’y était pas.
Si aussi peu de personnes ont réussi à inscrire mille buts en équipe de France, avec tous les grands joueurs qui ont porté ce maillot, on peut en être fier. Quand j’ai commencé, je ne pensais pas réaliser tout ça, en plus de ce chiffre, il y a plein de titres collectifs dont je suis le plus fier. J’y ai pas mal pensé, beaucoup d’interviews en ont parlé, je suis content d’avoir clôturé ce chapitre. Ce que je retiens, c’est surtout que je n’ai pas été un buteur régulier, j’ai surtout été là dans les moments importants, au niveau du scoring ou autres. Je retiens aussi les passes décisives, j’en ai fait des belles et des importantes, et c’est aussi une fierté.

Guillaume Gille : L’objectif premier était de remporter une victoire probante. On sait que les conditions de préparation de ce match étaient spéciales et cela s’est ressenti sur le terrain. On a dominé la partie mais sans éteindre les velléités grecques. Ils sont restés, un peu trop à mon goût, à notre contact. C’est lié à une performance trop sur courant alternatif, qui les a incités à y croire. Ce sont deux bons points de pris, et on va savoir s’en satisfaire alors qu’on sortait de deux matches compliqués contre la Serbie. On s’ouvre un peu plus le chemin de la qualification. Dans cette semaine de travail, on n’a pas encore travaillé, et ce match montre que mettre le maillot bleu ne suffit pas pour retrouver nos automatismes.
À propos de Michaël Guigou qui a franchi la barre des mille buts : c’est à la fois un signe de longévité extrême et de grande performance. Être capable d’être aussi constant, sur un poste où l’efficacité est essentielle, Micka est celui qui alimente la marque de l’équipe de France et qui contribue à convertir nos pénaltys, un secteur où il est souvent très efficace. C’est un ailier finisseur mais créateur, un buteur mais qui, de son aile, a rendu le jeu plus facile pour les autres.

STATISTIQUES :
GRÈCE – FRANCE : 31-40 (16-22)
Arbitres : B. Kaludjerovic, I. Vujacic (MNE)

Grèce : Boukovinas (6 arrêts / 29 tirs dont 0/5 pén), Kostanidis (2 arrêts / 13 tirs dont 0/2 pén); Moraitis (1/1), Arampatzis (1/1), Nikolaidis, Mylonas (3/4), Mallios (5/10 dont 0/1 pén), Kederis (2/2), Karampourniotis (4/4), Tziras (2/4 dont 1/3 pén), Tsilis (2/2), Kandylas (2/2), Iliopoulos (7/9), Papadionysiou (0/1), Kritikos (0/1), Arapakopoulos (2/2) – Exclusions : Arapakopoulos (3’, 26’), Mylonas (4’), Papadionysiou (11’), Moraitis (28’), Arampatzis (35’), Kandylas (38’), Kritikos (47’)

France : Gérard (2 arrêts / 18 tirs dont 0/1 pén), Genty (5 arrêts / 19 tirs dont 2/2 pén); Rémili (4/4), Lagarde (1/2), Mem (3/6), Tournat (5/7), Mahé (6/7 dont 5/5 pén), N’Guessan (2/6), Abalo (4/6), Guigou (4/6 dont 2/2 pén), Fabregas (6/6), Descat (1/2), Claire, Porte (4/4), Kounkoud, Acquevillo – Exclusions : Rémili (29’), Lagarde (56’) – Expulsion : Mem (60’)

RÉSULTATS :
Mardi 5 janvier à Zrenjanin : Serbie
– France : 27-24 (14-11)
Samedi 9 janvier à Créteil :
France – Serbie : 26-26 (12-15)
Mardi 12 janvier à Zrenjanin : Serbie –
Grèce : 31-21 (15-12)
Mardi 27 avril à Korydallos :
Grèce – France : 31-40 (16-22) : à retrouver jeudi 29 avril à 21h05 en différé sur la chaine l’Équipe).

CLASSEMENT : 1/ Serbie 5 pts (3m) 2/ France 3 pts (3m) 3/ Grèce 0 pt (2m) 4/ Belgique (forfait)

PROGRAMME :
Jeudi 29 avril à 14h00 à Korydallos (HL : 15h00) : Grèce – Serbie
Dimanche 2 mai à 18h00 à Créteil : France – Grèce, en direct sur beIN SPORTS et sur la chaine l’Équipe.

LES JOUEURS SÉLECTIONNÉS POUR GRÈCE-FRANCE DU 27 AVRIL
Gardiens : Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrières gauches : Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Löwen) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Kentin MAHÉ (Veszprem) – Nedim REMILI (Paris SG)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Valentin PORTE (Montpellier HB)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Benoît KOUNKOUD (Paris SG HB)

LES JOUEURS SUPPLÉMENTAIRES APPELÉS À PARTIR DU 27 AVRIL À CRÉTEIL
Gardiens : Kévin BONNEFOI (Montpellier HB) – Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard)
Ailier gauche : Dylan NAHI (Paris SG HB)
Arrières gauches : Élohim PRANDI (Paris SG HB) – Karl KONAN (Pays d’Aix UC)
Demi-centres : Aymeric MINNE (HBC Nantes) – O’brian NYATEU (Usam Nîmes Gard)
Pivot : Théo MONAR (HBC Nantes)
Arrière droit : Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB)

LE STAFF
Entraîneur :
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU