Un beau visage
C’est par un très joli but, acrobatique et à l’envers inscrit par Charalampos Mylonas que la Grèce a ouvert la marque. Nicolas Tournat puis Hugo Descat se sont chargés, illico, de placer l’équipe de France devant (2-1, 2e). Nicolas Claire et Romain Lagarde ouvrent également leur compteur (4-2, 5e). Puis 5 à 2 avec l’ailier gauche des Bleus, formé à Créteil, Hugo Descat. Le capitaine Valentin Porte puis Romain Lagarde font aussi trembler les filets et déjà l’écart est de 4 buts, après 7 minutes (7-3). Le gardien nîmois, Rémi Desbonnet, a déjà réalisé 3 arrêts. Romain Lagarde, qui grimace après un mouvement d’attaque, est remplacé par Élohim Prandi. La Grèce propose aussi un jeu séduisant et s’accroche aux basques des Bleus toujours devant après 41 minutes : 9-7. Après exactement 15 minutes et peu après le 3e but de Hugo Descat, Guillaume Gille rassemble son groupe pour le premier temps-mort de la partie.
Aymeric Minne, Théo Monar, O’brian Nyateu étrennent leur première cape « encadrés » par Dylan Nahi, Benoît Kounkoud et Nicolas Claire en position de demi-centre. Ce dernier, en situation de défense, est remplacé par Karl Konan, qui débute aussi sous le maillot bleu. Seul Kevin Bonnefoi, parmi les « rookies » n’est pas encore rentré : il relaiera certainement Rémi Desbonnet lors du second acte. Le portier de l’Usam compte déjà 6 arrêts en 20 minutes. 14 à 9, en faveur des Bleus, après le doublé de Dylan Nahi, sur jet de 7m et en contre-attaque. Cette fois, c’est Ionnis Arvanitis, le coach grec, qui pose un temps-mort. Servi par O’brian Nyateu, Théo Monar, au prix d’une belle bagarre, marque son premier but en bleu : 15-9 (22e). Les Bleus sont solides en défense et bénéficient de nombreuses contre-attaques : 17 à 9 après le second but de Benoît Kounkoud. O’Byran Nyateu double également la mise puis Dylan Nahi (encore sur jet de 7m) et Aymeric Minne, placent l’équipe de France à 9 longueurs des Grecs (19-10, 25e). Rémi Desbonnet arrête des ballons en quantité (9) et soigne ses relances. Bien lancé, Dylan Nahi marque une 5e fois : 22-12. Après 30 minutes, et un second but d’Aymeric Minne, les Bleus rentrent aux vestiaires avec 10 buts d’avance : 23 à 13. Ce score illustre la belle première période tricolore avec son mélange de sérieux, d’enthousiasme et de talent !

Revue d’effectif complète
Cela s’appelle soigner son entrée : Kévin Bonnefoi réalise deux parades pour garder sa cage inviolée. Luc Abalo, Valentin Porte puis Hugo Descat ne se privent pas d’aggraver la marque : déjà 26 à 12 après 4 minutes de jeu en seconde période. Les Bleus maintiennent une pression permanente et annihile les tentatives grecques. Le score de 30 à 15, après 40 minutes, illustre la domination tricolore. Luc Abalo et Valentin Porte sont côte à côte sur le flanc droit, une image devenue rare en équipe de France en l’absence conjuguée de Dika Mem, Melvin Richardson et Nedim Remili. Nicolas Tournat et Hugo Descat enfilent les buts avec déjà 7 unités chacun, après 45 minutes. Il n’avait pas encore marqué dans cette partie : Élohim Prandi score à son tour tandis que Théo Monar connait sa première exclusion en bleu, après son capitaine Valentin Porte sanctionné lui aussi plus tôt. Les Bleus vont sûrement dépasser la barre des 40 buts atteinte mardi dernier en Grèce. Après 48 minutes et le second but de Nicolas Claire, les Bleus mènent 37 à 22. Qualifiés dès jeudi soir grâce au succès de la Serbie sur la Grèce, la troupe de Guillaume soigne sa dernière sortie dans ces qualifications à l’EHF EURO 2022. Dylan Nahi subit une deuxième exclusion qui ne ternit pas sa bonne prestation d’ensemble. Guillaume Gille maintient sa stratégie : offrir du temps de jeu à la bleusaille qui ne se prive pas de mordre à pleines dents dans l’opportunité en l’absence de nombreux cadres. Tous trépignaient d’envie de montrer leurs qualités et de séduire plus encore le coach qui devra coucher une vingtaine de noms, à la mi-juin, pour la préparation des Jeux olympiques.
Symboliquement, c’est le jeune Théo Monar, 19 ans, qui a bouclé le score, en inscrivant le 46e but de l’équipe de France victorieuse 46 à 30. Les Bleus disputeront le prochain Euro en Hongrie et en Slovaquie.

Par Hubert Guériau

DÉCLARATIONS :
Guillaume Gille : Je suis satisfait, content de cette prestation aboutie. C’était un match qui, dans la tête des joueurs, ne comptait pas pour la qualif’, mais ils avaient tous très envie de montrer de quoi ils étaient capables. On fait une très belle première période, un début de deuxième solide avant d’être plus compliqué avec beaucoup d’exclusions. De manière générale, on ne peut qu’être ravis du comportement montré par l’ensemble du groupe.
Désormais, mon rôle, avec le staff, va être de finaliser la feuille de route jusqu’aux Jeux. On doit avancer sur beaucoup de sujets pour bien lancer le groupe dans cette préparation. Cette semaine, on s’est appuyé sur un large groupe, un certain nombre ne verront pas la préparation olympique, on va désormais devoir faire le bilan, et s’adapter aux blessés potentiels qui pourraient arriver dans cette fin de saison. On espère pouvoir avoir autant de difficultés que possible pour constituer cette liste pour les jeux.
Il y a quelques messages qu’il faut faire passer aux nouveaux. C’est quelque chose d’assez particulier, même si ces joueurs auraient mérité de vivre d’autres conditions. Ils auraient mérité un public, une Marseillaise reprise en cœur… Ce qu’ils ont vécu, ce sont leurs premières capes, un premier match officiel. Avant la rencontre, je leur ai parlé de l’exigence réclamée par un match international, de la fierté d’être appelé en équipe de France.

Valentin Porte : Ce qu’on voulait, pouvoir se regarder dans les yeux et se dire qu’on avait fait un bon boulot. Ce n’est pas facile de créer un jeu collectif avec de nouveaux joueurs avec qui on n’a pas d’habitudes. En première période, c’était vraiment bien, on a mis beaucoup d’intensité, mais aussi laissé beaucoup d’influx. Ça s’est vu en seconde période.
Je suis très content pour ceux pour qui c’était la première sélection, ils ont fait un très bon match. J’ai dit aux nouveaux, que même si ce match ne servait à rien, entre guillemets, c’était un match officiel, de qualification, et tout le monde a pris la mesure du match, et a mis le sérieux nécessaire, que ce soit Luc Abalo et ses je ne sais combien de sélections ou les petits jeunes pour qui c’était la première.

Aymeric Minne : On peut être fier tous de ce match, on rend une très bonne copie, même si en deuxième, on prend beaucoup d’exclusions qui gâchent le bon match de Kevin. On a bien travaillé cette semaine, et on se récompense sur ce match-là. Les six nouveaux, on est très content, avec le sentiment du devoir accompli. On a reçu plein de messages de la famille, ça fait chaud au coeur, forcément on pense à eux. C’était quelque chose de très particulier d’entendre la Marseillaise. Mais je pensais plus à mon match, à ce que je devais faire, je suis content que ce soit bien passé. J’espère que cela ne sera pas la dernière.

Karl Konan : C’est un rêve que je vis. Chez moi, j’avais les posters de l’équipe de France et du PSG dans ma chambre, c’est l’accomplissement du travail effectué depuis le début. Il y avait du stress, c’est l’équipe de France, j’ai vécu pas mal beaucoup d’excitation et d’enthousiasme pour ma première. Dans ce moment, on se rappelle les premiers tests en France, l’aide de Daouda…On pense à la famille, aux moments difficiles traversés, et quand on voit le résultat, c’est encore plus encourageant pour y revenir.

STATISTIQUES :
FRANCE – GRÈCE : 46-30 (23-13)
Arbitres : G. Doychinov, Y. Goretsov (Bul)

France : Bonnefoi (5 arrêts / 22 tirs dont 0/2 pén), Desbonnet (9 arrêts / 22 tirs dont 0/1 pén) – Minne (2/4), Lagarde (2/2), Prandi (1/3), Tournat (7/8), Abalo (2/3), Descat (8/10 dont 2/2 pén), Claire (4/4), Dipanda, Porte (3/3), Kounkoud (3/3), Nahi (7/8 dont 1/2 pén), Monar (4/5), Konan (1/1), Nyateu (2/2) – Exclusions : Nahi (29’, 50’), Porte (45’), Monar (47’), Nyateu (48’)

Grèce : Boukovinas (5 arrêts / 31 tirs dont 1/2 pén), Kostanidis (2 arrêts / 21 tirs dont 0/1 pén) – Kostakidis (0/2), Moraitis (2/4), Arampatzis (2/2), Boskos (7/8), Nikolaidis (3/3), Mylonas (4/7) , Mallios (1/4), Karampourniotis (2/5), Dompris (3/5 dont 3/5 pén), Tziras , Tsilis (3/3), Iliopoulos (2/5), Papadionysiou (1/1), Arapakopoulos – Exclusions : Iliopoulos (24’), Arampatzis (27’), Tsilis (35’)

RÉSULTATS COMPLETS GROUPE 1 :
Mardi 5 janvier à Zrenjanin : Serbie – France : 27-24 (14-11)
Samedi 9 janvier à Créteil : France – Serbie : 26-26 (12-15)
Mardi 12 janvier à Zrenjanin : Serbie – Grèce : 31-21 (15-12)
Mardi 27 avril à Korydallos : Grèce – France : 31-40 (16-22)
Jeudi 29 avril à Korydallos : Grèce – Serbie : 25-27 (14-12)
Dimanche 2 mai à Créteil : France – Grèce : 46-30 (23-13)

CLASSEMENT FINAL : 1/ Serbie 7 pts (4m) 2/ France 5 pts (4m) 3/ Grèce 0 pt (4m) 4/ Belgique (forfait)
La Serbie et la France sont qualifiées

LA SÉLECTION :
Gardiens : Kévin BONNEFOI (Montpellier HB) – Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Dylan NAHI (Paris SG HB)
Arrières gauches : Karl KONAN (Pays d’Aix UC) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Löwen) – Élohim PRANDI (Paris SG HB) – Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Aymeric MINNE (HBC Nantes) – O’brian NYATEU (Usam Nîmes Gard)
Pivots : Théo MONAR (HBC Nantes) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Valentin PORTE (Montpellier HB) (c) – Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Benoît KOUNKOUD (Paris SG HB)

LE STAFF
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU