Ce samedi à Tokyo, l’équipe de France masculine disputera sa quatrième finale olympique consécutive. « C’est juste dingo », s’est exclamé Guillaume Gille qui conduira les Bleus face au Danemark, leur tombeur lors de l’ultime match des J.O. de Rio 2016. Un match à suivre samedi à 21h (14h en France métropolitaine) sur France Télévisions et sur Eurosport.

Le drapeau reste à planter
L’équipe de France masculine de handball disputera sa quatrième finale olympique. Un record absolu pour une équipe de sport collectif français qui s’inscrit dans les premiers pas des bronzés de Barcelone, les précurseurs qui ont montré la voie. Déjà assurés d’une cinquième médaille olympique, l’équipe de France vise de prendre une revanche en or avec son fameux trio Abalo-Guigou-Karabatic qui penche évidemment pour la couleur la plus clinquante. « Ce qui nous attend est peut-être ce qui est le plus difficile. Cette ascension finale sera tout, sauf anecdotique, et demandera d’aller puiser très profond pour planter le drapeau français tout en haut, prédit Guillaume Gille qui n’a pas été épargné par ses pairs depuis sa prise de fonction, en janvier 2020, sur les cendres de la 14e place de l’Euro 2020. En finale, on sait que nous aurons des gros clients en face de nous mais depuis que nous avons débuté cette préparation, nous sommes surtout centrés sur nous. On a beaucoup investi sur nous, le jeu, notre état d’esprit, le travail physique et on va faire en sorte de rester sur ce chemin-là. Quel que soit l’adversaire, il y aura un seul vainqueur et on a envie d’être celui-là. » Le coach ne déviera pas de sa trajectoire et il ne s’épanchera pas publiquement sur ce qui ressemble déjà à une formidable ascension collective et personnelle. Sa maîtrise de tous les éléments contributeurs de la performance, constitue un socle solide auquel adhèrent tous les joueurs qui connaissent parfaitement leur rôle et s’adaptent, sans rechigner, aux aléas d’une telle compétition.

De Rio 2016 à Hambourg 2019
Si les Bleus décrocheront 48h plus tard la médaille de bronze face à l’Allemagne, avec un but sur le buzzer de Nikola Karabatic, le coup est rude. L’équipe de France a encaissé un sérieux revers à Hambourg, en demi-finale du Mondial 2019 (30-38). De retour à l’hôtel, Nikola Karabatic est en visio avec son petit Alec qui pleure la lourde défaite. Les deux équipes partagent la salle du restaurant et au détour du buffet, Nikola se rapproche de son coéquipier au Paris SG HB, Mikkel Hansen, qui réconforte, par écran interposé, le fils de Nikola et de Géraldine. Sept mois plus tôt, à l’initiative de Didier Dinart, les deux équipes – exemptées des qualifications pour ce Mondial 2019 – s’étaient retrouvées à la Guadeloupe pour une paire de matches amicaux et une journée commune de farniente. La rivalité extrême entre les deux meilleures équipes de la dernière décennie n’empêche pas la fraternité. Le Danemark a souvent souffert face à l’escouade d’Onesta : en finale du Mondial 2011 puis à domicile lors de la finale de l’Euro 2014, pour ne citer que les finales.
La passe d’armes de la finale des Jeux olympiques de  Rio, perdue par les Bleus 26-28, a notamment privé Thierry Omeyer et Daniel Narcisse d’un troisième sacre olympique. La seule finale perdue par cette génération d’Experts dont les « survivants », Luc Abalo, Michaël Guigou et Nikola Karabatic n’ont pas digéré.

Champion olympique 2016, double tenant du titre mondial (2019 et 2021), le Danemark n’a pas beaucoup gâché. Entre les deux tournois olympiques, l’Espagne, vaincue hier par les Danois, a mis la main sur deux titres européens (2018 et 2020) tandis que les Bleus ont remporté leur dernier titre lors du Mondial 2017 organisé dans l’hexagone. Depuis 2008, la Croatie, la Norvège, l’Islande, la Suède, l’Allemagne et l’Espagne ont jalonné le parcours des Bleus mais c’est bien le Danemark qui demeure l’adversaire ultime. « Ce sera une répétition de ce qui s’est passé à Rio 2016 et nous espérons le même résultat », vise le pivot danois du Paris SG, Henrik Toft Hansen. Ils ont beaucoup d’expérience, mais heureusement nous en avons aussi. Ce sera un match excitant et difficile. » Niklas Landin le redoutable rempart du Danemark évoque l’ultime match de préparation organisé à trois jours du lancement des J.O. « Nous les avons affrontés dans un match amical avant les Jeux olympiques où nous avons contrôlé le match du début à la fin. Je pense qu’ils sont très bien préparés pour nous punir de nos erreurs, nous devons donc essayer d’éviter d’en faire samedi. »

Hugo Descat, Dika Mem et Nedim Remili, pour une première participation aux J.O., sont assurés de repartir médaillés.(Photo FFHandball / Iconsport).

« Une bonne énergie »
Pour contrer l’armada danoise, Guillaume Gille s’appuiera à nouveau sur l’ensemble d’un collectif seulement éborgné par la blessure de Timothey N’Guessan. Et hormis le faux-pas face à la Norvège dans un match sans enjeu puisque la première de la poule A était acquise, les Bleus totalisent six succès avant un septième qui les couvrirait d’or. « Dans ce groupe se dégage actuellement une bonne énergie et une dynamique positive. Avec le mélange de générations et de cultures différentes, cela fonctionne très bien et cela nous amène à proposer des formes de jeu très variées pour nous adapter à des adversaires et des styles de jeu différents. » Il faudra un peu de tout cela pour renverser la bande à Mikkel Hansen épatant quand il enfile sa tunique rouge et blanche, loin de ses standards parisiens. Il tentera d’empêcher les Bleus de remporter une troisième couronne et d’offrir une sortie dorée à Luc Abalo et au capitaine Michaël Guigou. « C’est juste dingo et je n’ai pas de mots pour ça. Imaginer que le handball français soit capable, olympiade après olympiade, d’inscrire une équipe en finale de chaque Jeux olympiques, apprécie Guillaume Gille qui, sur le terrain, a écrit un gros bout de la glorieuse histoire. C’est une incroyable performance à mettre au crédit de l’ensemble du handball français, pas seulement de la fédération, aussi de l’ensemble des joueurs et des générations qui se sont succédées, des clubs et le travail de structuration de l’activité qui permet aujourd’hui d’écrire cette ligne de statistiques juste folle. »

Hubert Guériau

Le Yoyogi National Stadium de Tokyo a été construit pour les épreuves de natation et de plongeon des Jeux olympiques de 1964. (Photo FFHandball / H.Guériau).

LES INFOS +
– L’équipe de France a disputé jusque-là 7 fois les J.O. derrière la Suède et la Hongrie (8) et l’Espagne (10).
– Pourtant c’est bien la France qui totalise le plus grand nombre de victoires (40) devant l’Espagne (36) et la Suède (35).
– 4 participations (Athènes 2004, Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016) : Michaël GUIGOU – Nikola KARABATIC
– 3 participations (Pékin 2018, Londres 2012 et Rio 2016) : Luc ABALO
– 1 participation (Rio 2016) : Vincent GÉRARD – Luka KARABATIC – Kentin MAHÉ – Timothey N’GUESSAN – Ludovic FABREGAS – Valentin PORTE
– N’ont pas encore participé aux J.O. : Hugo DESCAT – Yann GENTY – Romain LAGARDE – Dika MEM – Nedim REMILI – Melvyn RICHARDSON – Nicolas TOURNAT
– 123 comme le nombre de sélections (en moyenne) des Bleus.
– À 23 ans, Dika Mem est le plus jeune sélectionné du groupe ; Michaël Guigou, 39 ans, est le plus âgé.
– Avec 1020 buts, Michaël Guigou a égalé le total de buts marqués par le grand Frédéric Volle. Jérôme Fernandez dont le compteur est bloqué à 1463, devance Nikola karabatic avec 1236 buts, série en cours…

Les cinq dernières rencontres avec le Danemark :
13.06-18 – Basse-Terre : 29-29 – Match amical
25-01-19 – Hambourg : 30-38 – Demi-finale Mondial Allemagne / Danemark
24-10-19 – Aarhus : 31-27 – Golden League
05-01-20 – Paris : 30-31 – Golden League
21-07-21 – Tokyo : 28-33 – Préparation J.O.
Bilan pour la France : 59 rencontres dont 29 victoires – 4 nuls – 26 défaites

Finales : 3
France – Islande – 24-08-08 – Pékin : 28-23 – Or
France – Suède – 12-08-12 – Londres : 22-21 – Or
France – Danemark – 21-08-16 – Rio : 26-28 – Argent

LA LISTE DES SÉLECTIONNÉS POUR LES J.O.
Gardiens :
Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrière gauche : Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Romain LAGARDE (Pays d’Aix Université Club)
Demi-centres : Kentin MAHÉ (Veszprem) – Nedim REMILI (Paris SG)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (NC)
Ailiers droits : Luc ABALO (NC) – Valentin PORTE (Montpellier HB)

REMPLAÇANT PRÉSENT AU JAPON :
Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard)
Le règlement sportif a été modifié et permet d’impliquer totalement le groupe retenu. Ce sont désormais 15 joueurs qui sont sélectionnés, sans distinction (initialement 14 joueurs et 1 remplaçant) pour le tournoi olympique. Ainsi, pour chaque match, le sélectionneur choisira 14 joueurs. Il sera toutefois possible, et seulement dans le cas suivant : suite à une blessure confirmée par la commission médicale, de changer, parmi les 28 joueurs de la liste élargie :
– jusqu’à la finale, un gardien,
– jusqu’au match des quarts de finale : un joueur. À l’issue du 5e match du tour préliminaire, Roman Lagarde a remplacé Timothey N’Guessan.

LE STAFF
Entraîneur :
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET

23 juillet au 8 août : Jeux olympiques de Tokyo

CONSULTEZ LES RÉSULTATS SUR LE SITE OFFICIEL

Poule A : Norvège – France – Allemagne – Brésil – Espagne – Argentine
Poule B : Danemark – Suède – Portugal – Japon – Égypte – Bahreïn

Samedi 24 juillet : France – Argentine : 33-27 (12-10)
Lundi 26 juillet : Brésil – France : 29-34 (13-16)
Mercredi 28 juillet : France – Allemagne : 30-29 (16-13)
Vendredi 30 juillet : France – Espagne : 36-31 (18-12)
Dimanche 1er août : Norvège – France : 32-29 (15-15)

Quarts de finale – mardi 03 août
France
– Bahreïn : 42-28 (21-14)
à 20h45 (13h45 en France métropolitaine) : Allemagne – Égypte
Suède – Espagne : 33-34 (20-18)
Danemark – Norvège : 31-25 (13-12)

Jeudi 05 août :
France – Égypte : 27-23 (13-13)
Espagne – Danemark : 23-27 (10-14)

Samedi 07 août :
17h00 (10h en France métropolitaine) : Égypte – Espagne
21h00 (14h en France métropolitaine) : France – Danemark