La Maison du Handball n’est pas une forteresse : ouverte aux médias et aux partenaires, elle permet de satisfaire aux « obligations », sans se disperser. Car ensuite, dès le deuxième jour du rassemblement, le staff technique et les joueurs n’ont plus regardé la pendule. Ils ont d’abord tiré le bilan de la saison passée puis se sont projetés sur les J.O. de Tokyo et son étape intermédiaire : l’EHF EURO 2020 (Autriche – Norvège – Suède). Un préalable indispensable pour se préparer aux futurs combats. La longue réunion technique du mardi matin a libéré la parole et fait avancer le projet technique. Didier Dinart s’est ensuite entretenu avec quelques-uns des joueurs, soit individuellement, soit avec le petit groupe des Experts historiques dont le taulier, un certain Nikola Karabatic, est enfin débarrassé de ses pépins physiques au pied gauche et mobilisé, plus que jamais, à garnir son immense palmarès de quelques breloques supplémentaires. « J’ai pris énormément de plaisir à me donner à fond sur le terrain et à montrer au coach qu’il faut compter sur nous. » Des échanges indispensables afin d’aplanir aussi les quelques susceptibilités nées de la lourde défaite à Guimaraes en avril dernier, lors du 2e tour de qualifications à l’EHF EURO 2020. « Cette défaite était peut-être un mal pour un bien. Le collectif doit grandir et pour avancer tous ensemble, on doit se dire les choses. Et en effet, il y a eu beaucoup d’échanges cette semaine, relate Didier Dinart. Dans cette équipe, il y a trois générations et peut-être y’avait-il trop de respect et la crainte de prendre des initiatives. »

Un groupe sans surprise à l’Euro ?
Avec un groupe restreint de 17 joueurs, le sélectionneur a envoyé un message de confiance et d’unité à ses joueurs. « Ce n’est plus le moment d’ouvrir le groupe. Pour le prochain stage, si tout le monde est en bonne santé, je ne piocherai pas au-delà des quatre joueurs qui devaient participer à la Golden League. » Les absences d’Adrien Dipanda, de Kentin Mahé et de Melvyn Richardson, n’ont pas été compensées. Seul Nicolas Tournat a été convoqué après-coup, après le forfait d’Adrien Dipanda. Ce n’est pas tout à fait un hasard si le solide pivot nantais, toujours très investi, n’a pas mis un orteil sur le terrain. Le trio exceptionnel formé par Cédric Sorhaindo, Luka Karabatic et Ludovic Fabregas, est en effet démoralisant pour les prétendants. En revanche, le chantier au poste d’arrière gauche pourrait, au moins pour un temps, se refermer. L’arrivée fracassante d’Elohim Prandi dans le collectif apporte incontestablement de l’impact à la base arrière tricolore. Romain Lagarde et Dika Mem, élu deux fois MVP, se sont aussi emparés du trousseau de clefs pour forcer les verrous. « En arrivant, on attend tous forcément de se faire une place, d’avoir du temps de jeu et d’être efficace pour cette équipe, déclare posément Romain Lagarde. L’homogénéité de l’équipe est de bon augure pour la suite. » Les Parisiens Nikola Karabatic et Nedim Remili sont naturellement incontournables et ils ont ainsi pu optimiser leur passage sur le terrain, à un moment de la saison où chacun recherche son second souffle.

Défense et but
En deux temps trois mouvements, l’équipe de France a déployé une nouvelle défense 5-1 avec Ludovic Fabregas ou Mathieu Grebille en position avancée. Une nécessité pour contrer des adversaires qui travaillent aussi pour surprendre la concurrence lors du championnat d’Europe. « Les joueurs adhèrent car ils sont conscients que cela nous a fait défaut lors de la demi-finale mondiale. Disposer de deux principes défensifs permet de répondre lorsque les choses vont mal », justifie Didier Dinart. Aux côtés de Vincent Gérard, installé en n°1, Yann Genty et Wesley Pardin ont eu l’occasion de briller et seront en concurrence pour participer au championnat d’Europe. Jean-Luc Kieffer a pleinement embrassé son nouveau rôle, à l’entraînement et jusqu’au coaching sur le banc. « Disposer d’un préparateur de gardien est très précieux, souligne Didier Didier Dinart. Jean-Luc connait les points forts des gardiens et leur état d’esprit. Il a par exemple été de très bon conseil en lançant Wesley dans la série de jets de 7m. J’étais surpris et comme par hasard, il a réalisé l’arrêt qui nous permet de gagner. Je me pencherai avec Jean-Luc sur le choix des gardiens pour l’Euro car il a des critères que je n’ai pas. » Pas impossible donc que la concurrence soit maintenue jusqu’au lancement de la préparation le 26 décembre prochain à la Maison du Handball et lors de la 2e étape de la Golden League, le 3 janvier à Metz face à la Serbie et le 5 face au Danemark ou la Norvège.

HGu

LE GROUPE DE 17 JOUEURS :
Gardiens : Yann GENTY (Chambéry Savoie Mont-Blanc HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB) – Wesley PARDIN (Pays d’Aix Université Club) / Ailiers gauches : Mathieu GREBILLE (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) / Arrières gauches : Élohim PRANDI (Usam Nîmes Gard) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Lowen) / Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix Université Club) – Nikola KARABATIC (Paris SG HB) / Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Cédric SORHAINDO (FC Barcelone) (cap) – Nicolas TOURNAT (HBC Nantes) / Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Valentin PORTE (Montpellier HB) – Nedim REMILI (Paris SG HB) / Ailier droit : Luc ABALO (Paris SG HB)

LE STAFF : Entraîneur : Didier DINART / Entraîneur-adjoint et préparateur physique : Guillaume GILLE / Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER / Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU / Médecin : Pierre SÉBASTIEN / Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL / Directeur Technique National : Philippe BANA / Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET / Relation médias : Hubert GUÉRIAU / Chef de délégation et vice-président délégué de la FFHandball : Jacques BETTENFELD.

LE PROGRAMME DE LA GOLDEN LEAGUE
Créée en 2012 à l’initiative des fédérations danoise, française et norvégienne, la Golden League est une compétition mettant aux prises quatre équipes (3 organisateurs + 1 équipe invitée) sur trois étapes. Elle est organisée chaque saison alternativement chez les femmes et chez les hommes. Pour la première fois, ce sont seulement deux matches qui seront disputés sous la forme de demi-finales et de finales.

Golden League 2019-2020 :
1e étape au Danemark
Jeudi 24 octobre à Aarhus :
Norvège – Espagne : 27-28 (13-12)
Danemark – France : 27-31 (15-14)
Samedi 26 octobre à Aalborg :
Finale : France – Espagne : 36-34 (15-18 – 31-31)
Places 3-4 : Danemark – Norvège : 33-31 (15-19 – 29-29)

2e étape en France
Vendredi 3 janvier 2020 : Metz – Les Arènes
18h15 : Danemark – Norvège
20h45 : France – Serbie
Dimanche 5 janvier 2020 : Paris – AccorHotels Arena
14h30 : Match sans la France
17h00 : Match avec la France

3e étape en Norvège : 10 au 12 juillet 2020