Sept à la suite
Les sept victoires d’affilée ont forcément marqué les esprits et même constitué le feuilleton du mois de janvier. Tous les deux jours, pendant deux semaines, les Bleus revenaient en piste pour faire le plein de points. La belle série a débuté face à la Norvège pour lancer idéalement ce Mondial. Avec une défaite et un nul dans la double confrontation avec la Serbie, l’équipe de France était arrivée en Égypte, sans certitudes et avec une confiance limitée. L’excellente partie de Wesley Pardin (20 arrêts) conjuguée à un travail défensif remarquable dirigé par les deux tours jumelles, Luka Karabatic et Ludovic Fabregas, permettaient aux Bleus de décrocher la timbale d’entrée (28-24). Avec ce succès face aux doubles vice-champions du monde (2017 et 2019), les hommes de Guillaume Gille débutaient parfaitement le mondial égyptien. L’Autriche subissait aussi la domination (35-28) des Tricolores – privé de Timothey N’Guessan blessé à l’adducteur droit – avant que la Suisse, repêchée en raison du forfait des USA, ne s’incline à son tour (25-24), non sans pousser les Bleus dans leurs retranchements. Un match aussi marqué par la lourde blessure de Wesley Pardin qui sera absent des terrains pendant plusieurs mois.

Exit le Portugal
Avec déjà quatre points au compteur, les Bleus abordaient le tour principal sans la peur au ventre. Et heureusement car l’Algérie puis l’Islande ne se sont pas privées de bousculer les Bleus. Au point d’obliger Michaël Guigou et sa bande à s’employer jusque dans les money-time et de se délester de forces précieuses pour la suite, victorieuses 29-26 et 28-26. Malgré ses huit points, l’équipe de France devait obtenir un résultat positif face au Portugal pour ne pas anéantir sa campagne mondiale. Le staff remodelé depuis l’éviction de Didier Dinart il y a déjà près d’un an, préparait ce choc avec une précision d’orfèvre. Les Bleus frappaient fort et renvoyaient les Portugais à la maison, avec un excès de bagages de 9 buts ! (32-23). Une double ration de confiance : avant d’entrer en quarts de finale puis d’affronter les hommes de Paolo Pereira en conclusion du TQO, le 14 mars prochain.

Le prix élevé de la Hongrie
La nouvelle formule du Mondial offrait un quart de finale, ce fameux match qui opère la sélection finale avant les accessits. Timothey N’Guessan, puissant face au Portugal, devait à nouveau quitter ses partenaires en cours de match. Une seconde tuile s’abattait sur les Bleus, et de taille ! Pour Lula Karabatic, touché aux abdominaux, le Mondial s’achevait face aux Magyares qui envoyaient les Bleus disputer une prolongation. Avec pourtant trois buts d’avance, à trois minutes, du terme, l’affaire semblait entendue mais les Bleus n’étaient, semble-t-il, pas pressés de quitter leur cocon de la salle Hassan Moustapha, planté dans les faubourgs de la ville du 6 octobre. La victoire aux forceps envoyait les Bleus dans le carré final, et une belle manière de rentabiliser l’investissement de tous : joueurs et staff.

Manque de forces face à la Suède et à l’Espagne
« C’est triste de finir ainsi mais malheureusement on ne pouvait pas faire autrement entre les pépins que nous avons eus depuis le début du mois de janvier, pendant la compétition, pendant le quart de finale. Lorsqu’on veut aller loin dans ce type de compétition, il faut être capable de durer et il faut un effectif, des rotations, cela nous a touchés et pour avoir la fraicheur nécessaire pour ce dernier carré, résume parfaitement Michaël Guigou, le nouveau capitaine des Bleus battus par la Suède en demies et par l’Espagne, pour le bronze, avec, les deux fois, 6 buts d’écart. Comme en 2007, les Bleus achevaient le Mondial en 4e position. Forcément il y a des regrets lorsque l’on enchaîne sept victoires pour commencer, que l’on finit sur deux défaites et au pied du podium. Je ne sais pas en effet si l’on peut dire que cela représente notre niveau de toute la compétition. Il nous a surtout manqué de la force et de l’énergie pour rivaliser et soigner notre sortie. Une fois que le niveau s’est élevé, peut-être que notre manque d’énergie et de solutions, épuisées auparavant, a été rédhibitoire. Mais je suis convaincu que ce final ne reflète pas la vaillance et le courage déployés en amont. Ce devait être un peu trop pour nous sur la fin. Et le capitaine de se tourner vers l’échéance suivante : le tournoi de qualification olympique va arriver très vite, nous devons pouvoir l’aborder avec plus de certitudes. Et je ne sais pas si on va pouvoir se régénérer, à voir le calendrier qui nous attend. Je sais qu’il y a du retard à combler, mais à un moment aussi il faut dire stop et s’adapter au contexte sanitaire actuel. » Comme un avertissement pour ne pas manquer le rendez-vous le plus important, les Jeux olympiques de Tokyo. Dans le sillage d’une 4e place inattendue et fondatrice pour le nouveau projet initié pour relancer l’équipe de France, au sortir d’une compétition et de son verre « à moitié plein ».

Par Hubert Guériau

LES RÉSULTATS

Finales : dimanche 31 janvier
Places 3-4 : Espagne – France : 35-29 (16-13)
Places 1-2 : Danemark – Suède : 26-24 (13-13)

Demi-finales : vendredi 29 janvier
Espagne – Danemark : 33-35 (16-18)
France – Suède : 26-32 (13-16)

Quarts de finale : mercredi 27 janvier
Espagne – Norvège : 31-26 (21-15)
Danemark – Égypte : 39-38 (16-13 / 12-15 / 6-6 /1-1 / 4-3)
France – Hongrie : 35-32 (12-14 et 18-16)
Suède – Qatar : 35-23 (14-10)

Tour principal : Halle des Sports Dr Hassan Mustapha – Ville du 6 octobre
Mercredi 20 janvier : France – Algérie : 29-26 (16-14) / Suisse – Islande : 20-18 (10-9) / Portugal – Norvège : 28-29 (14-16)
Vendredi 22 janvier : Suisse – Portugal : 29-33 (15-17) / Islande – France : 26-28 (14-16) / Norvège – Algérie : 36-23 (17-11)
Dimanche 24 janvier : Algérie – Suisse : 24-27 (13-15) / Islande – Norvège : 33-35 (18-18) / Portugal – France : 23-32 (12-16)
Classement final groupe III : 1/ France 10 pts 2/ Norvège 8 pts 3/ Portugal 6 pts 4/ Suisse 4 pts 5/ Islande 2 pts 6/ Algérie 0 pt

Tour préliminaire : Halle des Sports Dr Hassan Mustapha – Ville du 6 octobre
Jeudi 14 janvier : Norvège – France : 24-28 (13-13) & Autriche – Suisse : 25-28 (13-13)
Samedi 16 janvier : Autriche – France : 28-25 (13-17) & Suisse – Norvège : 25-31 (13-17)
Lundi 18 janvier : France – Suisse : 25-24 (14-14) & Norvège – Autriche : 38-29 (20-17)
Classement : 1/ France 4 pts 2/ Norvège 2 pts 3/ Suisse 2 pts 4/ Autriche 0 pt

LA LISTE DES JOUEURS CONVOQUÉS
Gardiens :  Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) (c) – Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrières gauches : Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Lowen) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Kentin MAHÉ (Veszprem) – Melvyn RICHARDSON (Montpellier HB)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Nedim REMILI (Paris SG) – Valentin PORTE (Montpellier HB)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB

LE STAFF
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Chef de délégation : Jacques BETTENFELD