L’équipe de France n’a pas réussi à se relever dans cette petite finale. Les Bleus ont été battus par l’Espagne, 35 à 29 (16-13) qui s’adjuge la médaille de bronze. Les hommes de Guillaume Gille n’ont pas à rougir de cette 4e position qui les replace dans le concert international. Désormais l’objectif majeur de l’équipe de France sera de décrocher le billet pour les J.O. de Tokyo au travers du TQO, organisé à Montpellier du 12 au 14 mars, avec la Croatie, la Tunisie et le Portugal.

Sept de départ : Vincent Gérard, Michaël Guigou (c), Jean-Jacques Acquevillo, Adrien Dipanda (avec Kentin Mahé), Ludovic Fabregas, Nedim Remili et Luc Abalo débutent ce match qui déterminera les 3e et 4e places de ce Mondial, dans le Cairo Stadium.

Du retard à l’allumage
C’est Daniel Dujshebaev qui ouvre la marque pour la Roja. Kentin Mahé manque de réussite sur son premier tir qui heurte la barre. L’Espagne engrange avec Ferran Sole et Aitro Arino. Malgré le premier arrêt de Vincent Gérard, les Bleus sont menés 3-0 après 5 minutes. Ferran Sole marque une deuxième fois (4-0) depuis son aile droite. Les Bleus connaissent encore une fois, du retard à l’allumage, mais ils trouvent enfin la faille avec la belle pénétration de Jean-Jacques Acquevillo (1-4, 6e). Malgré le doublé de Ludovic Fabregas, le score prend déjà de l’ampleur pour l’Espagne qui mène 7 à 3, après seulement 8 minutes. Nedim Remili, qui fête sa 80e sélection, intercepte et s’en va battre son ancien coéquipier à Paris, Rodrigo Corrales. Luka Karabatic et Timothey N’Guessan, blessés, n’ont pas pu réintégrer le groupe : ils suivent le match depuis les tribunes avec Yanis Lenne et Rémi Desbonnet. Ludovic Fabregas obtient un jet de 7m et c’est Kentin Mahé qui inscrit le 5e but tricolore. Alex Dujshebaev marque une deuxième fois et maintient l’écart de +4 (5-9, 12e). Alex Dujshebaev trompe encore la vigilance de Vincent Gérard après que Nicolas Tournat ait bien exploité un service de Kentin Mahé. Vincent Gérard réalise son 3e arrêt sur un jet de 7m. Dika Mem et Jorge Maqueda sont entrés sur le 40×20. Ce dernier sert Aitor Arina et l’Espagne prend 5 buts d’avance (11-6), au quart d’heure de jeu. Nicolas Tournat, sur une passe de Dika Mem, trouve la faille une seconde fois. La première exclusion du match revient à Adrien Dipanda. Abello Gomez envoie son jet de 7m au-dessus du but de Vincent Gérard plus en réussite déjà que face à la Suède, vendredi soir. Le second but de Nedim Remili rapproche les Bleus (8-12, 20e) mais l’Espagne continue à enfiler les buts notamment par Alex Dujshebaev déjà buteur à quatre reprises. Le 6e arrêt de Rodrigo Corrales offre une balle de +6 à son équipe mais Vincent Gérard préserve son but une cinquième fois. Nicolas Tournat s’arrache des griffes de la défense ibère : il marque son 3e but de l’après-midi. La perte de balle des Espagnols est aussitôt exploitée par Nedim Remili qui envoie son capitaine, Michaël Guigou, marquer le 10e but. Après ce début de match très mal engagé (0-4 après 5 minutes), les Bleus font jeu égal avec les Espagnols et même mieux puisqu’ils reviennent à -2, à 4 minutes du terme de cette première mi-temps. Nicolas Tournat obtient un jet de 7m malheureusement stoppé (tir de Kentin Mahé) par l’ancien portier toulousain, Gonzalo Perez de Vargas. Cette fois, c’est Rodrigo Corrales qui réalise un nouvel exploit, face à Ludovic Fabregas, idéalement placé. Jordi Ribera rassemble ses hommes qui sont devant à une minute du terme (15-12, 29e). Mais l’Espagne perd le ballon et Kentin Mahé (120e sélection) ne manque pas son duel avec Corrales, sur contre-attaque. Sur le buzzer, Alex Dujshebaev (6 buts, 75 %) remet son équipe à +3 (16-13). Il reste 30 minutes aux Bleus pour renverser la vapeur. Le doublé de Daniel Dujshebaev, conjugué au raté d’Adrien Dipanda, redonne un +4 à l’Espagne (17-21, 37e). Les doubles champions d’Europe en titre (2018 et 2020) se sont rapprochés du podium mondial.

Nicolas Tournat a effectué une entrée convaincante. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

Trop courts
Valentin Porte et Hugo Descat entrent en jeu, aux côtés de Kentin Mahé (avec Adrien Dipanda), Jean-Jacques Acquevillo, Nedim Remili et Ludovic Fabregas. Hugo Descat, après un jet de 7m obtenu par Kentin Mahé, inscrit son premier but de la partie, le 14e de l’équipe de France (14-16, 33e). Puis Ludovic Fabregas marque une troisième fois et les Bleus sont revenus sur les talons des Espagnols (16-17, 34e). L’Espagne n’accuse pas le coup et reprend les commandes avec Adrian Figueras et Aleix Gomez. Malgré la bonne partie de Vincent Gérard, l’Espagne conserve l’avantage car son gardien Rodrigo Corrales évolue à des standards plus élevés : déjà 12 arrêts. L’équipe de France avait cravaché sur pour revenir mais l’Espagne n’a pas douté une seconde : Ferran Sole, auteur d’un doublé, propulse son équipe loin devant : 23-18, après 41 minutes. Puis 24-18 avec le premier but de l’ailier gauche, Angel Fernandez. Dika Mem marque mais Aleix Gomez, sur jet de 7m, redonne un +6 à l’Espagne (25-19). Dika Mem envoie un missile de 9m, le secteur où les Bleus ont pêché en 1e mi-temps. Nicolas Tournat inscrit son 4e but (100 %) puis Valentin Porte intercepte et s’en va marquer (22-26, 44e). Un passage en force des Ibères et la contre-attaque est conclue par Hugo Descat qui ramène son équipe à -3 (23-26, 45e). Adrien Figueras puis Daniel Dujshebaev repoussent les Bleus (23-28) avant que l’ailier gauche de Montpellier, ne frappe encore victorieusement (24-28, 48e). Dika Mem réplique à Raul Entrerrios mais l’écart empêche toujours de rêver à la médaille de bronze. Adrien Figeras bat Vincent Gérard et, c’est son premier échec, Nicolas Tournat bute sur Rodrigo Corrales. À 10 minutes du terme, Raul Entrerrios offre un +6 (31-25) à ses partenaires. Côté tricolore, Guillaume Gille rassemble ses troupes et faire face à un énorme défi : remonter 6 buts à l’Espagne en 7 minutes ! Yann Genty est entré en jeu. Dika Mem obtient un jet de 7m mais, après l’échec de Hugo Descat un peu plus tôt, Michaël Guigou se présente mais son tir est stoppé par Gonzalo Perez de Vargas. Voici deux fois d’affilée que Yann Genty réalise des arrêts et envoie Hugo Descat marquer. À 3’34 du terme, les Bleus sont revenus à -4 (29-33). Le moment choisi par Jordi Ribera pour prendre un second temps-mort. L’Espagne marque à deux reprises et s’adjuge la médaille de bronze. Meurtrie par trois blessures importantes (Wesley Pardin, Timothey N’Guessan et Luka Karabatic), l’équipe de France ne disposait pas de toutes ses forces pour les joutes du dernier carré et viser une médaille. Un carré est finalement une place enviable pour se consoler dans un Mondial qui rassemblait pour la première fois 32 nations.

Dès leur arrivée à Paris CDG ce lundi, en début d’après-midi, les Bleus repartiront en direction de leur club respectif. Il n’y aura donc pas de point presse en présentiel.

Le capitaine Michaël Guigou a certainement disputé son dernier match sur un Mondial. (Photo FFHandball / S.Pillaud)

DÉCLARATIONS :
Guillaume Gille :  Nous avons été derrière tout au long de ce rapport de force avec l’Espagne, même si nous avons été capables de proposer des choses intéressantes sur certaines phases, mais nous avons été pris dans le piège Corrales ou rattrapé par certaines maladresses malvenues. Il y a un peu de frustration sur des moments charnières mal maîtrisés, et l’évidence d’une supériorité espagnole au répertoire plus stable et expérimenté que le nôtre. Ce qui est certain c’est que sur ce Mondial nous avons alterné le très bon et le moyen voir l’insuffisant. Voilà qui donne un bilan plutôt mitigé en terme de jeu. On peut voir cette compétition sous l’angle un peu négatif de ce qu’il nous a manqué, j’avoue préférer le regarder sous l’angle positif de nos progrès et notre avancée en dépit des conditions assez exceptionnelles et un contexte pas toujours favorables. Je trouve que l’état d’esprit dégagé par ces Bleus est prometteur et de nature à donner de l’espoir pour la suite. Même s’il y a encore du boulot. On ne peut pas se satisfaire du rôle de figurant sur un dernier carré. Ce n’est pas dans notre ADN.

Kentin Mahé : Il nous a manqué de l’audace, de l’envie et un peu plus de folie certainement. Nous n’avons pas forcément cru en nous j’ai l’impression dans cette quête de médaille, contrairement au début de cette compétition. J’ai l’impression que l’on a répété les mêmes erreurs qu’en demi-finale face à la Suède, avec quand même en face de nous une belle Espagne et un grand Corrales. Nous n’avons pas été en mesure de garder notre sang-froid dans les moments clés, c’est clairement une remise en question et un sérieux avertissement pour la suite de notre saison. Certes la durée et le format de la compétition, l’adversité, mais aussi les blessures ne nous ont pas facilité la tâche sur cette fin de semaine, il n’empêche qu’il faut que l’on mouille le maillot d’une autre manière et que l’on soit capable de mettre la tête dedans plus rapidement. Il y a des questions à se poser, ils ont mieux joué que nous aujourd’hui tactiquement. Tous les petits détails se sont additionnés et font que les Espagnols ont mérité cette troisième place plus que nous tout simplement !

Michaël Guigou : Forcément il y a des regrets lorsque l’on enchaîne sept victoires pour commencer, que l’on finit sur deux défaites et au pied du podium. Je ne sais pas en effet si l’on peut dire que cela représente notre niveau de toute la compétition. Il nous a surtout manqué de la force et de l’énergie pour rivaliser et soigner notre sortie. Une fois que le niveau s’est élevé, peut-être que notre manque d’énergie et de solutions, épuisées auparavant, a été rédhibitoire. Mais je suis convaincu que ce final ne reflète pas la vaillance et le courage déployés en amont. Ce devait être un peu trop pour nous sur la fin. C’est sûr que l’on est tombé ce soir sur une Espagne beaucoup plus rôdée et en avance sur nous, elle n’a pas énormément bougé ces derniers temps, c’est dur d’affronter un tel adversaire sur une place 3-4. Nous savions que ce dernier match ne serait de toute façon pas une partie de plaisir, mais les deux blessures du quart de finale nous ont fait mal et sérieusement pénalisé, alors qu’il me semblait que l’on avait trouvé notre rythme, dans le jeu et les rotations. Tout cela a totalement impacté nos ressources. C’est dommage mais c’est ainsi, et il faut surtout garder tout le positif de ce mois de janvier. Car le tournoi de qualification olympique va arriver très vite, nous devons pouvoir l’aborder avec plus de certitudes. Et je ne sais pas si on va pouvoir se régénérer, à voir le calendrier qui nous attend. Je sais qu’il y a du retard à combler, mais à un moment aussi il faut dire stop et s’adapter au contexte sanitaire actuel.

Nedim Remili : Aujourd’hui il nous a manqué beaucoup de choses, on peut parler de fraicheur et aussi de la déception toujours prégnante de notre brutal coup d’arrêt en demi-finale vendredi. Nous avons été affectés mentalement et nous n’avons pas réussi à remettre le bleu de chauffe. L’Espagne a démontré plus d’envie et sa supériorité sur ce match. Il nous manquait clairement de trop nombreux détails sur cette fin de semaine, il faudra encore du travail, du travail et du travail, sachant que l’on se retrouve maintenant dans moins de quatre semaines pour préparer le TQO. Il faut retenir toute la détermination, l’énergie et l’efficacité que l’on a pu mettre dans les matchs précédents.

STATISTIQUES :
ESPAGNE
– FRANCE : 35-29 (16-13)
Arbitres : MM. Gubica et Milosevic (Croatie)
Cairo Stadium – A huis clos

ESPAGNE
Entraîneur :
Jordi Ribera
Gardiens : Perez de Vargas (2/2 aux jets de 7m), Corrales (tout le match, 18/47 arrêts)
Joueurs de champ : Maqueda (0/3), Fernandez (1/2), Entrerrios (4/6), A. Dujshebaev (8/14), Sarmiento (1/2), Sole (4/5 dont 0/1), Figueras (4/4), Canellas (1/3), Morros de Argila, Gomez (4/5 dont 0/1), Arino (2/3), Guardiola, Marchan (0/1), D. Dujshebaev (6/7) – Exclusions temporaires : Morros (11e), Gomez (39e)

FRANCE
Entraîneur :
Guillaume Gille
Gardiens : Gérard (52 minutes, 12/42 arrêts dont 1/1), Genty (8 minutes, 2/7 arrêts)
Joueurs de champ : Remili (2/8), Lagarde, Richardson, Mem (3/6), Tournat (4/5), Mahé (2/5 dont 1/2), Abalo (1/2), Guigou (2/5 dont 0/1), Fabregas (4/7), Descat (7/8 dont 1/2), Claire, Dipanda (0/1), Porte (2/2), Acquevillo (2/3) – Exclusions temporaires : Dipanda (18e)

 

 

LES RÉSULTATS

Finales : dimanche 31 janvier
Places 3-4 : Espagne – France : 35-29 (16-13)
Places 1-2 : Danemark – Suède : 26-24 (13-13)

Demi-finales : vendredi 29 janvier
Espagne – Danemark : 33-35 (16-18)
France – Suède : 26-32 (13-16)

Quarts de finale : mercredi 27 janvier
Espagne – Norvège : 31-26 (21-15)
Danemark – Égypte : 39-38 (16-13 / 12-15 / 6-6 /1-1 / 4-3)
France – Hongrie : 35-32 (12-14 et 18-16)
Suède – Qatar : 35-23 (14-10)

Tour principal : Halle des Sports Dr Hassan Mustapha – Ville du 6 octobre
Mercredi 20 janvier : France – Algérie : 29-26 (16-14) / Suisse – Islande : 20-18 (10-9) / Portugal – Norvège : 28-29 (14-16)
Vendredi 22 janvier : Suisse – Portugal : 29-33 (15-17) / Islande – France : 26-28 (14-16) / Norvège – Algérie : 36-23 (17-11)
Dimanche 24 janvier : Algérie – Suisse : 24-27 (13-15) / Islande – Norvège : 33-35 (18-18) / Portugal – France : 23-32 (12-16)
Classement final groupe III : 1/ France 10 pts 2/ Norvège 8 pts 3/ Portugal 6 pts 4/ Suisse 4 pts 5/ Islande 2 pts 6/ Algérie 0 pt

Tour préliminaire : Halle des Sports Dr Hassan Mustapha – Ville du 6 octobre
Jeudi 14 janvier : Norvège – France : 24-28 (13-13) & Autriche – Suisse : 25-28 (13-13)
Samedi 16 janvier : Autriche – France : 28-25 (13-17) & Suisse – Norvège : 25-31 (13-17)
Lundi 18 janvier : France – Suisse : 25-24 (14-14) & Norvège – Autriche : 38-29 (20-17)
Classement : 1/ France 4 pts 2/ Norvège 2 pts 3/ Suisse 2 pts 4/ Autriche 0 pt

LA LISTE DES JOUEURS CONVOQUÉS
Gardiens :  Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) (c) – Yann GENTY (Paris SG HB) – Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) – Michaël GUIGOU (Usam Nîmes Gard) (c)
Arrières gauches : Jean-Jacques ACQUEVILLO (Usam Nîmes Gard) – Romain LAGARDE (Rhein-Neckar Lowen) – Timothey N’GUESSAN (FC Barcelone)
Demi-centres : Nicolas CLAIRE (Pays d’Aix UC) – Kentin MAHÉ (Veszprem) – Melvyn RICHARDSON (Montpellier HB)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) – Nicolas TOURNAT (Kielce)
Arrières droits : Adrien DIPANDA (Saint-Raphaël Var HB) – Dika MEM (FC Barcelone) – Nedim REMILI (Paris SG) – Valentin PORTE (Montpellier HB)
Ailiers droits : Luc ABALO (Elverum HB) – Yanis LENNE (Montpellier HB

LE STAFF
Entraîneur :
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Responsable vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Pierre SÉBASTIEN
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Responsable administrative et logistique : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Chef de délégation : Jacques BETTENFELD