Victorieuse de l’Iran par 41 à 29 (18-14), l’équipe de France est donc qualifiée pour les quarts de finale du Mondial (mercredi 25 janvier à Gdansk), avant même le dernier match du Tour principal. Également qualifiée pour les quarts après sa victoire sur la Slovénie, l’Espagne sera le prochain adversaire des Bleus : le match disputé dimanche aura pour enjeu la 1ère place du groupe I. France – Espagne, à suivre en direct sur beIN SPORTS 1 et sur TMC, à 21h.

Équipe de départ : Pour ce deuxième match du Tour principal, la liste des seize joueurs alignés évolue une nouvelle fois : Nikola Karabatic (contusion au pied) est préservé et Dika Mem (contracture musculaire aux abdominaux) n’est pas encore de retour au sein de l’équipe. Le gardien Charles Bolzinger est de retour dans les seize et prendra donc part à son 3e match sur ce Mondial. Rémi Desbonnet, Mathieu Grebille, Thibaud Briet, Luka Karabatic (avec Kentin Mahé), Ludovic Fabregas, Nedim Remili et Yanis Lenne débuteront face à l’équipe coachée par Veselin Vujovic.

Sans forcer
Avant même de rentrer sur le terrain, avec le succès de l’Espagne face à la Slovénie (31-26) l’équipe de France est d’ores et déjà qualifiée pour les quarts de finale. Elle est assurée de terminer 1er ou 2e : c’est le match de dimanche (21h) qui déterminera le classement final du groupe I. Pour connaître leur adversaire, les Bleus devront patienter jusqu’à lundi soir avec notamment le choc entre l’Allemagne et la Norvège.

La petite histoire retiendra que l’Iran aura mené face à l’équipe de France : un premier but inscrit par Oraei face à Rémi Desbonnet qui avait préservé son but sur la première attaque iranienne. Nicolas Tournat, Thibaud Briet (2 fois), Mathieu Grebille, Kentin Mahé (jet de 7m) et Nedim Remili sont les premiers buteurs du match où les deux équipes se livrent un intense mano-à-mano : 6-6, 9e. Malgré trois supériorités numériques, les Bleus peinent à se détacher face à cette équipe aux références modestes. C’est seulement la deuxième fois que l’Iran dispute un Mondial. Avec le but de Valentin Porte entré au relai de Yanis Lenne, l’équipe de France s’offre 2 buts d’écart et même 3 avec la montée de balle conclut par Nedim Remili (10-7, 13e). Fati rarissime, l’un des deux arbitres va devoir céder sa place en raison d’une blessure : les Bosniaques, les frères Konjicanin, cèdent leur place à la paire de réserve, les Croates Gubica et Milosevic. Le médecin des Bleus, Emmanuel Bidet, intervient auprès de l’arbitre blessé au mollet. Melvyn Richardson et Élohim Prandi effectuent leur entrée. Ce dernier plante un missile dans le but de Siavoshishahenayati puis Dylan Nahi se signale aussi dans la Tauron arena de Cracovie : 13-9 (19e). Les supporters français, une centaine rassemblée sous la bannière de Tous Hand Bleu, donnent de la voix sur le 14e but tricolore marqué par Melvyn Richardson. Elohim Prandi, à 9m, offre un écart de +5. Les Iraniens ne renoncent pas et continuent à malmener la défense française. La mi-temps s’achève sur un score étriqué en faveur des Bleus : 18 à 14. Elohim Prandi et Melvyn Richardson ont chacun inscrit 3 buts tandis que Rémi Desbonnet a signé 9 arrêts.

Élu meilleur joueur du match, Thibaud Briet a inscrit 6 buts, son meilleur total en équipe de France. (Photo FFHandball / Iconsport).

La force tranquille
Charles Bolzinger était entré dans les dernières minutes du 2e match, face à l’Arabie saoudite. Cette fois, le jeune gardien (22 ans) du Montpellier HB, est mis en responsabilité dès le début du second acte. Melvyn Richardson (sur jet de 7m), Thibaud Briet et Yanis Lenne sont les premiers buteurs. Les Bleus signent un 4-0 qui les propulse enfin devant avec un avantage (22-14) plus en rapport avec le palmarès des deux équipes. Les hommes de Guillaume Gille sont revenus avec plus d’engagement et d’impact sur le 40×20. Les Bleus mettent plus d’activité aux abords de la zone iranienne : les ailiers Mathieu Grebille et Yanis Lenne s’illustrent. La défense tricolore pousse les Iraniens à commettre des erreurs et l’écart passe à +10, avec Yanis Lenne et Mathieu Grebille, notamment, qui engrangent (4 buts chacun). Thibaut Briet ne manque pas les occasions de faire grossir sa statistique personnelle : déjà 6 buts sur ce seul match, son record en équipe de France. Plus appliqués, les Bleus font trembler plus régulièrement le tableau d‘affichage : 36-24, après 55 minutes. Valentin Porte et Nicolas Tournat alourdissent la note face à des Iraniens qui auront joué crânement leur chance. Romain Lagarde a effectué son entrée, au poste de demi-centre avec à ses côtés, Elohim Prandi et Melvyn Richardson. Nicolas Tournat est à la finition : il marque le 40e but des Bleus qui vont s’imposer pour la 5e fois consécutive dans ce Mondial. Yasin Kabirianjoo réplique à Romain Lagarde et le score s’achève sur la marque de 41 à 29.

Hubert Guériau

Charles Bolzinger a joué une mi-temps complète. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations :
Guillaume Gille :
On est rentré à moitié dans cette rencontre, même si on n’a pas été aidés par les faits de jeu. Un arbitre qui se blesse, ce n’est quand même pas banal, et ça arrive au moment où on commençait à prendre du rythme… Après, quand on regarde la charge des athlètes, qui jouent des matchs importants toute l’année, là jouer face à un adversaire éliminé et qui n’a pas de références sur un plan international, on peut comprendre qu’il ait fallu du temps pour trouver le bon tempo. Néanmoins, il faut noter que cette équipe d’Iran est plus cohérente et plus forte que, par exemple, l’Arabie saoudite. On retiendra que cette soirée nous met sur la voie des quarts de finale, avant un France-Espagne qui n’est jamais neutre. Ce n’est pas le moment important de la compétition, mais un France – Espagne, c’est toujours fort de sens. Ce match servira à préparer le quart de finale mais on va l’aborder en étant conquérant, pour le gagner.

Charles Bolzinger : C’est génial, c’est la première fois que je joue vraiment dans un match international. Je savais que j’allais entrer, mais je ne savais pas quand ni combien de temps de jeu j’allais avoir. Je ne suis pas vraiment satisfait de moi-même, je n’ai pas savouré comme il se doit, je sors du terrain un peu énervé. Je pense que je dois faire six ou sept arrêts de plus. Il y avait peut-être un peu de stress, un peu de déconcentration, mentalement je suis un peu peu sorti de ma bulle. Après, je retiens quand même qu’on remporte la rencontre, qu’on est en quarts de finale et qu’il y a quand même beaucoup de choses positives.

Mathieu Grebille : Les matchs comme celui de ce soir ne sont pas forcément les plus motivants, la salle est un peu vide même si ça permet d’entendre notre colonie de supporters. On savait qu’il fallait gagner pour se qualifier pour les quarts, même si ça ne s’est pas vu avec le peu d’entrain du début de match. A la mi-temps, on s’est dit qu’il fallait se bouger et on l’a fait pour gagner sans trop forcer. C’est bien, il n’y a pas de blessés, on ne tire pas trop sur la corde physiquement, après cinq matchs tout le monde est bien. Les quarts, c’est une case de cochée mais on ne doit pas changer d’état d’esprit avant l’Espagne. On a l’habitude de jouer dans des grands championnats, d’alterner des matchs avec plus ou moins d’intensité, donc il n’y a pas eu de problème à rester concentré ce soir.

Yanis Lenne : On a beaucoup respecté l’Iran pendant la préparation de la rencontre, on a fait beaucoup de vidéo. C’est une équipe qui sent bien le handball avec des joueurs bien coachés et bien entrainé. Je vais retenir qu’on a su mettre de l’intensité au moment où il le fallait, qu’on a gagné sans trop de problème. Après, le fait qu’on joue dans une salle peu remplie est compliqué à gérer. À Katowice c’était sympa, notamment le match contre la Pologne, mais depuis notre arrivée à Cracovie, c’est un peu vide. A nous de nous mettre dans notre bulle, de ne pas penser à ce qu’il se passe autour.

Statistiques :
Iran – France : 29-41 (14-18)

Cracovie, Tauron Arena, 4150 spectateurs
Arbitres : A. Konjicanin, D. Konjicanin (BIH) puis M. Gubica, B. Milosevic (CRO)

Iran :
Entraineur : Veselin Vujovic
Gardiens : Siavoshishahenayati (8 arrêts / 35 tirs dont 1/3 pén), Rahimikazerooni (2 arrêts / 13 tirs dont 0/1 pén), Robat (0 arrêt / 1 tir dont 0/1 pén); Norouzinezhad (2/4), Kabirianjoo (4/5), Yadegaridehkordi (4/7), Heidari (2/2 dont 2/2 pén), Rahimikazerooni, Oraei (4/9 dont 0/1 pén), Behnamnia (3/6), Kazemi (3/4), Masoudi, Kiani (2/2), Samsami, Sadeghzadeh (2/3), Kouhzad – Exclusions temporaires : Oraei (2’, 33’), Kazemi (7’), Kouhzad (9’, 29’), Masoudi (20’, 52’).

France :
Entraineur : Guillaume Gille
Gardiens : Gérard, Bolzinger (6 arrêts / 21 tirs dont 0/1 pén), Desbonnet (9 arrêts / 23 tirs dont 1/2 pén); Lenne (4/4), Rémili (3/6), Lagarde (1/1), Prandi (5/6), Richardson (6/6 dont 3/3 pén), Tournat (6/7), Mahé (1/2 dont 1/2 pén), Grébille (4/4), L. Karabatic (1/1), Fabregas (2/3), Porte (2/3), Nahi (1/1), Briet (6/10), Desbonnet (0/1) – Exclusions temporaires : Lenne (12’).

Les supporters français ont été d’un soutien précieux ce soir dans la Tauron arena. (Photo FFHandball / Iconsport).

LA SÉLECTION DE 18 JOUEURS
Gardiens :
 Charles BOLZINGER (Montpellier HB) – Rémi DESBONNET (Montpellier HB) – Vincent GÉRARD (Saint Raphaël Var HB)
Ailiers gauches : Mathieu GREBILLE (Paris SG HB) – Dylan NAHI (PGE VIVE Kielce)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Romain LAGARDE (Pauc) – Élohim PRANDI (Paris SG HB) 
Demi-centres : Kentin MAHÉ (Veszprèm) – Nedim REMILI (PGE VIVE Kielce)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) (cap) – Nicolas TOURNAT (PGE VIVE Kielce)
Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB)

LE STAFF :
Entraîneur : 
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias & communication : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE

MONDIAL IHF 2023 (POLOGNE ET SUÈDE) : 11 au 29 janvier
Tour principal à Cracovie (groupe I) : 18 au 22 janvier

Mercredi 18 janvier – France – Monténégro : 35-24 (16-13)
Vendredi 20 janvier – Iran – France : 29-41 (14-18)
Dimanche 22 janvier à 21h : Espagne – France, en direct sur beIN SPORTS 1 et sur TMC.
Classement  avant Pologne-Monténégro : 1/ France et Espagne 8 pts 3/ Slovénie 4 pts 4/ Pologne 2 pts 5/ Monténégro 2 pts 6/ Iran 0 pt
Les équipes classées 1er et 2e seront qualifiées pour les quarts de finale.

Groupe II à Göteborg : 1/ Suède et Portugal 4 pts 3/ Islande et Hongrie 2 pts 5/ Brésil et Cap Vert 0 pt
Groupe III à Katowice : 1/ Norvège et Allemagne 4 pts 3/ Serbie et Pays-Bas 5/ Argentine et Qatar 0 pt
Groupe IV à Malmo : 1/ Danemark et Égypte 4 pts 3/ Croatie et Bahreïn 5/ Belgique et USA 0 pt

Quarts de finale : 25 janvier
Gdansk : 1er groupe I – 2e du groupe III
Stockholm : 1er groupe II – 2e du groupe IV
Gdansk : 1er groupe III – 2e du groupe I
Stockholm : 1er groupe IV – 2e du groupe II

Demi-finales : 27 janvier – Gdansk et à Stockholm
Places 3-4 et finale : 29 janvier à Stockholm

Tour préliminaire à Katowice :
Mercredi 11 janvier :
 France – Pologne : 26-24 (14-13)
Samedi 14 janvier : France – Arabie-Saoudite : 41-23 (24-14)
Lundi 16 janvier : Slovénie – France : 31-35 (14-16)

Groupe II à Göteborg : 1/ Suède et Portugal 4 pts 3/ Islande et Hongrie 2 pts 5/ Brésil et Cap Vert 0 pt
Groupe III à Katowice : à venir
Groupe IV à Malmo : à venir

Quarts de finale : 25 janvier
Gdansk : 1er groupe I – 2e du groupe III
Stockholm : 1er groupe II – 2e du groupe IV
Gdansk : 1er groupe III – 2e du groupe I
Stockholm : 1er groupe IV – 2e du groupe II

Demi-finales : 27 janvier – Gdansk et à Stockholm
Places 3-4 et finale : 29 janvier à Stockholm

L’équation du tour préliminaire est simple : quatre équipes seront en lice dans chacun des huit groupes avec trois qualifiés pour le tour principal qui rassemblera 24 formations réparties dans quatre groupes. Les Bleus viseront bien évidemment l’un des trois billets pour le tour principal et, si possible, avec le maximum de points, avant de croiser avec les trois nations qualifiées de la poule A. L’écrémage sera plus important car seulement deux équipes rallieront le tableau final, au stade des quarts de finale.