À Gdansk ce mercredi soir, les Bleus se sont imposés face à l’Allemagne en quart de finale du championnat du monde par 35à 28 (16-16), après un début de match pourtant en leur défaveur. Grâce notamment à une grosse performance défensive en seconde période, ils ont su renverser la vapeur. Vendredi à 21h, en direct sur beIN SPORTS 1 et sur TF1, ils affronteront la Suède à la Tele2 Arena de Stockholm pour une place en finale.

Équipe de départ : Pour ce quart de finale, la liste des seize joueurs évolue une nouvelle fois : Nikola Karabatic est de retour dans l’équipe. En revanche, Thibaud Briet (blessure à la main droite) et Charles Bolzinger suivront le match depuis les tribunes de l’Ergo Arena de Gdansk. Vincent Gérard, Dylan Nahi, Nikola Karabatic, Luka Karabatic (avec Nedim Remili), Ludovic Fabregas, Dika Mem et Yanis Lenne débuteront face à la Mannschaft.

Dans le dur mais pourtant dans le match
Ce sont les Français qui donnent le coup d’envoi de ce quart de finale, soutenus par une petite cinquantaine de leurs supporters. Le match débute tambour battant, aucune des deux équipes n’ayant besoin d’un round d’observation. Il faut attendre cinq minutes pour qu’une des deux équipes prenne deux longueurs d’avance. Andreas Wolff met Dika Mem en échec et Johannes Golla met la Mannschaft devant (3-5, 5’). Alors que l’attaque française connait quelques ratés, notamment à la finition, les Allemands, quant à eux, ne ratent pas grand-chose. Johannes Golla etJuri Knorr plantent trois fois dans les dix premières minutes, un passage en force provoqué par Luka Karabatic empêche les Français de compter quatre buts de retard (5-8, 10’). Voyant le danger, Nikola Karabatic augmente encore l’intensité de son jeu, entrainant ses coéquipiers dans son sillage. Mais cela ne suffit pas, pas plus que l’entrée de Rémi Desbonnet dans la cage, au relai d’un Vincent Gérard en difficulté. Pire, Christoph Steinert donne quatre buts d’avance à nos adversaires, forçant Guillaume Gille à poser un premier temps-mort (7-11, 15’). Le sélectionneur semble avoir recadré les choses, notamment défensivement, puisque les Bleus provoquent trois pertes de balle coup sur coup. Dika Mem et Nédim Rémili poussent les ballons, et grâce à ce dernier, les Bleus égalisent quatre minutes plus tard (11-11, 19’). Il faut attendre la 22e minute pour voir le premier arrêt français, quand Rémi Desbonnet met en échec Julian Koster, mais cela ne permet pas pour autant de faire passer la France devant. Élohim Prandi écope d’un deux minutes pour une faute sur Patrick Groetzki, Andreas Wolff met en échec Melvyn Richardson et, en vue de la pause, l’Allemagne est toujours devant (14-15, 25’). Les joueurs de Guillaume Gille alternent, parfois dans la même action, le très bon et très moyen. Melvyn Richardson inscrit deux buts de suite, dont un dernier sur le gong d’un puissant tir à l’amble, pour remettre tout le monde sur un pied d’égalité à la mi-temps (16-16, MT).

Nicolas Tournat. (Photo FFHandball / Iconsport).

Rémi Desbonnet fait pencher la balance
D’entrée de jeu, Ludovic Fabregas gratte un ballon et envoie Yanis Lenne mettre l’équipe de France devant au score pour la première fois de la soirée. Mais Élohim Prandi perd deux ballons coup sur coup, et il faut un exploit de Desbonnet face à Groetzki pour que la Mannschaft ne reprenne pas trois buts d’avance (18-20, 35’). C’est clairement le petit portier qui maintient l’équipe de France dans la rencontre, grâce notamment à deux pastis sur Juri Knorr puis Kai Hafner. C’est encore lui qui s’impose de près face à Witzke, et dans la foulée, Dika Mem remet les Bleus devant, avant que Luka Karabatic n’augmente l’écart, forçant la Mannschaft à prendre un temps-mort (22-20, 41’). Nullement ennuyés, les joueurs de Guillaume Gille continuent leur marche en avant. Kentin Mahé, avec une belle roucoulette, et Rémi Desbonnet, d’un nouveau pastis, font se lever le public de la ERGO Arena. Et Yanis Lenne, encore lui, donne brièvement quatre buts d’avance à la France à quinze minutes du terme (25-21, 44’). Si le jeu d’attaque français est toujours aussi poussif, derrière en revanche, la défense tient la route. Les Allemands perdent de nombreux ballons que Kentin Mahé convertit sur pénalty. Une contre-attaque de Ludovic Fabregas permet même aux Bleus de passer à +5 alors que le chronomètre indique encore dix minutes à jouer (29-24, 51’). Clairement, on sent que le combat a changé d’âme sur le parquet. Là où les Allemands commencent à baisser la tête, les Français exultent à chaque fois qu’ils inscrivent un but. Valentin Porte n’hésite pas à le faire quand il inscrit un but dans la cage désertée par Wolff, tout comme Ludovic Fabregas quelques instants auparavant. Alors que le money-time commence, les Bleus semblent à l’abri de toute mauvaise surprise avec leurs cinq longueurs d’avance (30-25, 55’). “On est en demies” chantent les supporters français tout au long des derniers instants de la partie. L’écart prend des proportions insoupçonnées, peut-être un peu dures pour les Allemands, quand Nédim Rémili donne huit buts d’avance aux Bleus. Peu importe, les joueurs de l’équipe de France sont bien loin de toutes ces considérations. Et pour cause, ils sont en demi-finale du championnat du monde : 35 à 28.

Kevin Domas

Melvyn Richardson. (Photo FFHandball / Iconsport).

Déclarations :
Guillaume Gille : C’était un match très mal engagé, où les Allemands ont été insolents de réussite dès le début. Il a fallu faire le dos rond pour ne pas les laisser prendre plus de quatre buts d’avance. On s’est arcbouté pendant ce premier quart d’heure. Par la suite, on a retrouvé de la stabilité défensive, quelques arrêts de gardien. L’entrée de Rémi a notamment été importante. Petit à petit, dans la seconde période, on a senti qu’on prenait l’ascendant, on a commencé à récupérer les ballons et on a senti qu’en face, ça doutait un peu. Il y a quand même beaucoup de petits bobos, entre le doigt de Thibaud, le pied de Nikola qui a dû sortir sur un gros choc et la cheville d’Élohim qui est encore convalescente, ça fait beaucoup. Maintenant, place à la Suède, face à 20 000 personnes, ça va être un sacré challenge.

Rémi Desbonnet : À la fin du match, j’essaye de garder pour moi ce moment et d’en profiter. C’est la première fois pour moi, donc j’essaye d’en profiter un maximum. Ce soir, c’était certainement le match le plus important de ma carrière en termes d’enjeu, le genre de trucs dont tu rêves quand tu es gamin, que tu rentres dans la salle et que tu veux faire comme les grands. Je suis forcément ému, il y a eu beaucoup de périodes de doute mais aussi beaucoup de gens qui ont cru en moi, qui m’ont dit de ne pas lâcher, et c’est à eux que je pense ce soir. Quand je rentre, Vincent m’a encouragé, il m’a dit que c’était statistique, que tous les ballons que je touchais, j’allais finir par en sortir quelques-uns. Avec lui, on fait vraiment une belle équipe, mais je vais le laisser faire le boulot en demie maintenant !

Nikola Karabatic : Le plan était de jouer jusqu’à tant que ça refasse mal, et voilà, on y est arrivé assez vite…Demain, il y a jour de repos donc on va voir si on arrive à se remettre. La cohésion d’équipe a été primordiale ce soir, on n’a jamais baissé les bras. Au début de match, tout ce qu’ils tentaient, ça rentrait, mais on a continué à jouer notre jeu. Rémi nous fait un match incroyable, qui clairement nous a bien aidé à gagner. Quand on voit que dans ce match, entre le doigt de Thibaud, ma cheville, celle d’Élohim, on peut dire que même sur un pied, on est dangereux. On a montré beaucoup de cohésion, mais j’ai même envie de dire qu’on n’a pas montré tout notre potentiel dans ce tournoi.

Élohim Prandi : Il y a beaucoup de satisfaction parce que pendant soixante minutes on n’a rien lâché. J’ai ressenti beaucoup de plaisir, d’être là, au milieu de l’intensité du combat, c’est une énorme satisfaction. Ma cheville est partie trois ou quatre fois, mais les examens disent que cela ne peut pas être pire, alors je vais continuer, car j’ai envie d’aider ce groupe à avancer dans le Mondial. Avec l’adrénaline, de toute façon, je ne sentais pas grand-chose pendant le match. Après, j’ai aussi envie de dire merci Rémi, c’est un grand gardien, j’ai joué trois ans avec lui et je sais ce dont il est capable, il a clairement le niveau international. Il a rendu notre match tout autre.

Statistiques :
France – Allemagne : 35-28 (16-16)
Gdansk, Ergo Arena, 6500 spectateurs
Arbitres : J. Madsen, M. Hansen (Dan)

France :
Entraîneur :
Guillaume Gille
Gardiens : Gérard (0 arrêt / 10 tirs dont 0/1 pén), Desbonnet (14 arrêts / 30 tirs dont 0/1 pén); Lenne (3/4), Rémili (5/8), Lagarde (0/1), Prandi (0/4), Richardson (4/6 dont 2/3 pén), Mem (3/7), Tournat (4/4), N. Karabatic (1/4), Mahé (4/7 dont 2/3 pén), Grébille (1/2) L. Karabatic (2/2), Fabregas (5/6), Porte (2/3), Nahi (1/4)
Exclusions temporaires : Nahi (13’), Prandi (24’) et Lenne (45’)

Allemagne :
Entraineur :
Alfred Gislason
Gardiens : Wolff (16 arrêts / 49 tirs dont 0/3 pén), Birlhem (1 arrêt / 2 tirs dont 1/2 pén); Golla (6/6), Knorr (5/10 dont 2/2 pén), Koster (0/2), Mbengue, Weber (1/1), Groetzki (2/6), Häfner (3/5), Dahmke, Mertens (4/4), Ernst, Steinert (3/3), Kohlbacher (2/3), Drux, Witzke (2/4)
Exclusion temporaire : Golla (26’)

Ludovic Fabregas. (Photo FFHandball / Iconsport).

LES 18 JOUEURS
Gardiens :
 Charles BOLZINGER (Montpellier HB) – Rémi DESBONNET (Montpellier HB) – Vincent GÉRARD (Saint Raphaël Var HB)
Ailiers gauches : Mathieu GREBILLE (Paris SG HB) – Dylan NAHI (PGE VIVE Kielce)
Arrières gauches : Thibaud BRIET (HBC Nantes) – Romain LAGARDE (Pauc) – Élohim PRANDI (Paris SG HB) 
Demi-centres : Nikola KARABATIC (Paris SG HB) – Kentin MAHÉ (Veszprèm) – Nedim REMILI (PGE VIVE Kielce)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) – Luka KARABATIC (Paris SG HB) (cap) – Nicolas TOURNAT (PGE VIVE Kielce)
Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) – Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Yanis LENNE (Montpellier HB) – Valentin PORTE (Montpellier HB)

LE STAFF :
Entraîneur : 
Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecin : Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias & communication : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE

MONDIAL IHF 2023 (POLOGNE ET SUÈDE) : 11 au 29 janvier
Quarts de finale : mercredi 25 janvier
Gdansk : France – Allemagne : 35-28 (16-16)
Stockholm : Suède – Égypte : 26-22 (14-9)
Gdansk : Norvège – Espagne : 34-35 (25-25) (13-12)
Stockholm : Danemark – Hongrie : 40-23 (21-12)
Demi-finales : vendredi 27 janvier
À Gdansk à 18h00 : Espagne – Danemark
À Stockholm à 21h00 : Suède – France en direct sur beIN SPORTS 1 et sur TF1.

Demi-finales : vendredi 27 janvierà Gdansk et à Stockholm

Places 3-4 et finale : dimanche 29 janvier à Stockholm

Tour principal à Cracovie :
Mercredi 18 janvier – France – Monténégro : 35-24 (16-13)
Vendredi 20 janvier – Iran – France : 29-41 (14-18)
Dimanche 22 janvier : Espagne – France : 26-28 (13-13)
Classement : 1/ France 10 pts 2/ Espagne 8 pts 3/ Slovénie 6 pts 4/ Pologne 4 pts 5/ Monténégro 2 pts 6/ Iran 0 pt

Tour préliminaire à Katowice :
Mercredi 11 janvier :
 France – Pologne : 26-24 (14-13)
Samedi 14 janvier : France – Arabie-Saoudite : 41-23 (24-14)
Lundi 16 janvier : Slovénie – France : 31-35 (14-16)