L’équipe de France U21, génération 1998-99, est devenue championne du monde dimanche en Espagne. Les Bleuets ont dominé la Croatie (28-23) pour décrocher leur deuxième couronne après le titre de champion du monde U19 remporté il y a deux ans. Après un tour préliminaire délicat, l’équipe de France est montée en régime pour brillamment s’imposer dans le tableau final de ce Mondial 2019.

Et si finalement ce premier tour chaotique avait permis la construction de cette couronne mondiale ? Chahutée, secouée puis balayée par la Suède et l’Égypte, l’équipe de France a réussi à se frayer un chemin vers le sacre. « Ce premier tour a en effet été complexe. Cette génération a gagné beaucoup de compétitions et atteint encore l’an passé la finale de l’Euro. C’est une équipe que nous ne sommes pas habitués à voir perdre. En même temps, un championnat du monde débute réellement la deuxième semaine », fait remarquer Yohann Delattre. Dès que les matches couperets se sont présentés, ses joueurs se sont en effet remis dans le sens de la marche victorieuse. D’abord en dominant l’Espagne, dans un finish cruel pour le pays hôte, puis le Danemark aisément écarté en quarts de finale. Deux matches gommant les doutes nés la première semaine. « C’est logique que les gens aient douté de notre capacité à remporter la compétition. Nous avons redressé la barre et suscité de l’émotion avec des matches qui ont sûrement séduit ceux qui nous ont suivis. » Plusieurs centaines de milliers de téléspectateurs ont suivi intégralement la compétition diffusée sur LA CHAÎNE L’ÉQUIPE. Une exposition remarquable que Jonathan Mapu et sa bande ont su transcender. Le retour d’Élohim Prandi a incontestablement changé la donne. « Son absence constituait un handicap pour le groupe. Il est une pièce maîtresse du puzzle et sa blessure, en toute fin de préparation, a bouleversé les associations sur lesquelles nous avions travaillé. Les répercussions ont été nombreuses et c’est pour cela aussi je suis fier que les garçons aient compris là où nous voulions les emmener. » Le collectif, dans son ensemble, a contribué aux quatre victoires qui ont conduit les Bleuets sur la plus haute marche.

Défense adaptative
Au-delà des performances individuelles, notamment du trio infernal Gaudin-Prandi-Villeminot, la défense a joué un rôle clef. « La France est certainement la nation qui a proposé le plus de variété. Les Croates ne s’attendaient certainement pas à ce que nous débutions la finale avec une défense haute et étagée. » Les Égyptiens, finalement médaillés de bronze aux dépens du Portugal, ont poussé les Bleuets dans leurs retranchements dans un autre money-time sensationnel. Qualifiés pour leur cinquième finale consécutive, les Bleuets devaient parachever leur parcours face aux Croates. Et la perspective d’un dernier match plein pour cette génération vexée d’avoir manqué le grand chelem l’an passé dans une finale européenne perdue de si peu face aux Slovènes.  Ce dimanche, les garçons de Yohann Delattre ont maîtrisé de bout en bout le classico France – Croatie qui leur offre leur quatrième médaille d’or en cinq finales. Ce sacre place cette génération 1998-99 très haut dans le handball français et mondial qui se confondent encore ce dimanche d’été. La comparaison n’est pas raison mais forcément le parallèle avec le sacre de 2015 au Brésil avec la génération 96-97 est tentant.  « C’était une génération exceptionnelle avec plus d’individualités. Avec les 98-99, l’équipe est peut-être moins fournie en talents individuels mais elle a maintenu un niveau d’homogénéité qui fait sa force. »

Médaille d’or au FOJE 2015, championne d’Europe U18, championne du monde U19, vice-championne d’Europe U20, championne du monde U21, cette génération 98-99 aura totalement préempté les compétitions estivales cinq années durant.

Réactions :
Didier Dinart (entraîneur de l’équipe de France A masculine) :
Félicitations à Yohann Delattre et son groupe qui, après les difficultés au tour préliminaire, ont su trouver leur rythme de croisière. Je salue le travail défensif avec une alternance de 0-6 et de 1-5 qui a posé beaucoup de difficultés aux adversaires. Ce titre a été obtenu grâce à une performance collective où Valentin Kieffer a été décisif, notamment en demi-finale et en finale, ainsi qu’Élohim Prandi, revenu aux moments clefs de la compétition comme un réel impact player. Chapeau les champions.

Philippe Bana : (Directeur Technique National) : J’observe que l’équipe de France a eu une meilleure gestion des temps faibles et des money-times dans le tableau final. J’ai le sentiment que nos équipes et nos staffs sont plus mûrs. L’usine à champions fabrique de la performance plus durable et plus solide. Il faut apprécier cet âge d’or du handball français.

HGu

Yohann Delattre avec son adjoint Arnaud Parisy. (Photo FFHandball – S.Pillaud)

« La France est certainement la nation qui a proposé le plus de variété défensive. »

Yohann DELATTRE

Jonathan Mapu et Valentin Kieffer sacrés champions du monde à Vigo. (Photo FFHandball – S.Pillaud)

Palmarès de l’équipe de France U21
1992 – Médaille de bronze
2013 – Médaille de bronze
2015 – Championne du monde
2017 – Médaille de bronze
2019 – Championne du monde

LE GROUPE : Gardiens : Valentin KIEFFER (Sélestat AH) – Gauthier IVAH (Paris SG HB) / Ailiers gauches : Dylan NAHI (Paris SG HB) – Antonin MOHAMED (US Ivry) / Arrières gauches : Axel COCHERY (US Ivry HB) – Yoann GIBELIN (US Créteil HB) / Demi-centre – arrière gauche : Élohim PRANDI (Usam Nîmes) / Demi-centres : Noah GAUDIN (Cesson-Rennes MHB) – Kyllian VILLEMINOT (Montpellier HB) / Pivots : Robin DOURTE (Paris SG HB) – Jonathan MAPU (Saint-Raphaël Var HB) – Tom POYET (USAM Gard) / Arrières droits : Julien BOS (Montpellier HB) – Clément DAMIANI (Chambéry Savoie Mont-Blanc HB) / Ailiers droits : Édouard KEMPF (Paris SG HB) – Benjamin RICHERT (Chambéry Savoie Mont-Blanc HB) / Joueurs supplémentaires : Bastien SOULLIER (Chambéry Savoie Mont-Blanc HB) – Nori BENHALIMA (Chambéry Savoie Mont-Blanc HB).

LE STAFF : Entraîneur : Yohann DELATTRE / Adjoints : Arnaud PARISY et Mirko PERISIC (vidéo) / Médecin : Georges HADJEZ / Préparateur physique : Barthélémy BONNEAU / Kinésithérapeute : Denis DELANAUD – Stéphane LAVIE / Chef de délégation : Philippe BOUTHÉMY.

CHAMPIONNATS DU MONDE : 15 au 28 juillet à Vigo et Pontevedra (Espagne).
Tour préliminaire :
Mardi 16 juillet : France – Nigéria : 48-19 (26-9)
Mercredi 17 juillet : Corée – France : 32-46 (15-26)
Vendredi 19 juillet : France – Australie : 50-11 (26-7)
Samedi 20 juillet : Suède – France : 27-23 (15-11)
Lundi 22 juillet : France – Égypte : 32-37 (16-20)

Huitièmes de finale :
Mercredi 24 juillet : France – Espagne : 24-23 (13-11)

Quarts de finale : jeudi 25 juillet
Égypte – Norvège : 29-27 (12-14)
Portugal – Slovénie : 26-25 (13-14)
France – Suède : 35-32 (14-16)
Tunisie – Croatie : 24-27 (9-13)

Demi-finales : samedi 27 juillet
Égypte – France : 33-35 (16-19)
Portugal – Croatie : 28-31 (9-12)

Finales : dimanche 28 juillet
Places 3-4 : Égypte – Portugal : 37-27 (17-15)
Finale : France – Croatie : 28-23 (15-10)