Le stage de l’équipe de France s’est achevé samedi après six jours pendant lesquels tous les acteurs étaient placés sous une bulle étanche. Entre entraînements, réunions et moments d’échanges, les joueurs et le staff se sont engagés ensemble sur un nouveau projet.
Un groupe bouleversé
Kentin Mahé, Ludovic Fabregas, Yanis Lenne, Nicolas Tournat, Wesley Pardin n’auront jamais reçu le feu vert pour répondre au premier appel de Guillaume Gille, la faute à ce fichu virus qui les a impactés directement ou concernés en simple cas contact. Valentin Porte, suspendu à un sésame négatif, a toutefois pu rallier la Maison du Handball après trois jours de stage. Pour compenser ces absences et la blessure de Cédric Sorhaindo, le nouveau sélectionneur a largement pioché dans la liste des 35 joueurs déposée huit jours plus tôt auprès de l’EHF pour disposer d’un groupe apte à travailler avec précision sur le 40×20. Ainsi Rémy Desbonnet, Karl Konan et Aymeric Minne ont rejoint pour la première fois la maison bleue tandis que Timothey N’Guessan, Hugo Descat, Benoît Kounkoud et Dragan Pechmalbec ont effectué leur retour après plusieurs saisons loin de la sélection. L’annulation du France – Belgique à Chambéry puis, dans un second temps, du déplacement en Grèce, ont bouleversé les plans initiaux du staff de l’équipe de France. Plongés dans une bulle mise en œuvre par Pierre Sébastien et le staff réduit de la Maison du Handball, tous les acteurs ont vécu en vase-clos des retrouvailles souhaitées depuis janvier et cet EHF EURO 2022 qui a ébranlé la sélection et précipité le départ de son sélectionneur d’alors, Didier Dinart.
Un nouveau capitaine
Dès l’entame du stage, Cédric Sorhaindo a souhaité se positionner, avec élégance et conviction, vis-à-vis de la sélection qu’il a tant chérie. « Aujourd’hui, je me mets en retrait mais je resterai au service de l’équipe de France pour accompagner le groupe, avec les valeurs qui m’ont animé toutes ces années. Je souhaite qu’elles perdurent au sein de l’équipe de France. J’espère qu’il s’agit d’un « au-revoir » car si tout va bien, je n’aurai pas l’occasion de revenir, c’est mon vœu le plus cher pour toute l’équipe, confiait devant toute l’équipe celui qui fut capitaine pendant plus de trois ans (juin 2017 à novembre 2020). Avant de transmettre le brassard à Michaël Guigou, le Martiniquais adressait un message qui lui ressemble, sincère et franc. « Nous sommes des privilégiés d’être là. Le temps passe vite, alors j’encourage mes coéquipiers à profiter énormément de chaque instant en équipe de France. Si j’ai un message à faire passer, ce serait intéressant d’enterrer les cadavres avec moi car cela permettra d’avancer afin de se centrer sur l’essentiel, et se projeter sur un nouveau projet ambitieux de renouvellement, pour redorer l’image du handball français. » Le changement de capitanat implique forcément le début d’un processus de mise en retrait de l’une des figures majeures des succès de l’équipe de France. Une transition subtile indispensable pour assurer la continuité et bien lancer le successeur dans une mission qui va bien au-delà du terrain. « Cette passation, un moment toujours délicat, s’est effectuée de manière saine et loyale. C’est pourquoi je l’ai acceptée, a exposé Michaël Guigou aux journalistes cantonnés derrière l’écran lors de la première conférence de presse digitale de l’équipe de France. Cédric a été un bon capitaine dans une période pas forcément simple mais au cours de laquelle nous sommes allés chercher deux belles médailles et vécu de bons moments. Il a été un capitaine au plus proche de ses joueurs, quitte parfois à s’effacer et à prendre sur lui pour le bien de l’équipe. Il faut le remercier pour son engagement. » Symboliquement le cri de ralliement de l’équipe sur le terrain, a évolué : il sera à découvrir lorsque les Bleus pourront enfin lancer cette saison 2020-21, espérons-le début janvier en Serbie pour les 3e et 4e tours des qualifications à l’EHF EURO 2020.