Appelé pour la première fois en sélection au mois de juin 2019, Yann Genty voit son statut prendre plus d’épaisseur encore en rejoignant le Paris SG HB.

La référence est si évidente qu’elle revient inlassablement dans les questions que lui posent les journalistes. International depuis peu avec sept sélections au compteur (depuis le 13 juin 2019 en Lituanie), Yann Genty revient en région parisienne près de 20 ans après ses débuts à Saint-Gratien. « Oui les gens m’en parlent beaucoup. Forcément, quand tu te retournes sur ton parcours, tu penses à tes coaches qui ont forgé ton tempérament, notamment Denis Peshaud ou Yann Blanchard qui étaient issus du PSG Asnières. C’est sûr que depuis, le PSG a bien grandi, sourit ce titi parisien de retour au pays. J’ai beaucoup vadrouillé mais je ne pourrais jamais dire que je suis Marseillais. Je resterai Parisien. »

Victorieux de la coupe de France 2019 avec Chambéry, son premier titre majeur, puis appelé en équipe de France dans la foulée, l’ex-chambérien n’a pas pu effectuer ses adieux au peuple savoyard. « Finir ainsi, c’est vraiment dommage car ce club m’a beaucoup apporté. En rejoignant Chambéry il y a six ans, je voulais disputer la coupe d’Europe. Nous avons atteint un Final 4, j’y ai aussi connu la victoire en coupe de France et mes premières sélections internationales. Ce sont les aléas de la vie que l’histoire s’arrête ainsi. » L’équipe de France effectuera sa première sortie depuis l’EHF EURO 2020 en janvier dernier à Chambéry, le 5 novembre, face à la Belgique. « Bien sûr que j’ai coché cette date. Je me souviens du match face à la République tchèque en 2014. La perspective de jouer au Phare, c’est vraiment spécial. Tout le monde viendra pour voir le match de la France, les Savoyards et les Hauts-Savoyards, et même depuis le Rhône. »

Yann Genty, le 3 janvier 2020, face à la Serbie, aux Arènes de Metz. (Photo FFHandball / J. Schlosser).

Paris – Panthéon
À Paris, Yann Genty sera entouré de gardiens qui ont marqué l’histoire du handball. Le manager général, Bruno Martini, double champion du monde, le jeune retraité Thierry Omeyer et ses cinq couronnes mondiales, Vincent Gérard champion du monde 2017 avec le titre de meilleur gardien. « Je verrai bien comment les deux premiers se positionnent mais je n’hésiterai pas à aller les voir pour demander conseil, lâche le portier qui se montre ambitieux à l’aube d’une saison qu’il espère incroyable. En une seule saison, je vise de gagner ce que parfois on met 3-4 ans à remporter. Je me suis fixé de participer et de gagner toutes les compétitions, avec Paris et l’équipe de France. Si je ne vais pas aux J.O., je ne pourrai pas me reprocher de ne pas avoir tout essayé pour vivre à fond cette saison incroyable. »

Une paire internationale
Comme en équipe de France lors de la saison passée, Yann Genty fera équipe avec Vincent Gérard. Une concurrence forte et peut-être aussi un atout avec la complicité que les deux hommes pourront développer. « La concurrence ? Je n’y pense pas du tout. Mais si tu étais n°1 à Chambéry, tu ne peux pas dire que tu as envie d’être n°2 en arrivant à Paris. Nous sommes tous les deux là pour que l’équipe gagne. On aura tous les deux l’envie de jouer et on va bien « se taper » à l’entraînement. Si l’un a fait trois arrêts, l’autre visera d’en faire quatre », sourit le jeune international de 38 ans. « Au-delà de notre cohabitation, le coach choisira l’un ou l’autre. On jouera peut-être un match sur deux, cela peut être bénéfique. » Les deux gardiens ont un caractère bien trempé et n’hésitent jamais à « brancher » leurs adversaires. Ce sont aussi deux gardiens coopératifs. « J’ai joué avec son frère Yvan, donc avec Vincent, on se connait depuis longtemps. Par le passé, on s’était appelé en début de saison pour se renseigner sur les tireurs, pour échanger des conseils. » Une collaboration à poursuivre au bénéfice des maillots bleus, de Paris et celui orné de six étoiles.

HGu