Jeune arbitre (16 ans), Alice Moreau a participé samedi passé, à Annecy, à l’opération « arbitrage au féminin » organisée par le pôle féminisation de la commission nationale de l’arbitrage de la FFHandball. Alice revient sur cet événement et fait part de ses motivations.

Alice, peux-tu te présenter stp ?
J’aurai bientôt 17 ans et je suis actuellement en classe de 1ère. C’est ma 11e année au club d’Annecy CSAV Handball puisque j’ai débuté l’activité lors de l’année de mon CP. Je suis arbitre T3 avec mon binôme, Candice Daviet.

Dans quelles circonstances as-tu débuté le handball ?
J’ai choisi le handball un peu par hasard. J’ai trois petits frères et j’étais attirée par un sport-collectif pour me retrouver avec des filles.

Quel est ton parcours de joueuse ?
J’évolue au poste de demi-centre dans l’équipe du CSAV des U17 du championnat national.

Comment as-tu effectué tes premiers pas dans l’arbitrage ?
Cela fait seulement trois ans que j’ai débuté et c’est le club qui m’a encouragé à me lancer.

Quelles sont tes motivations à poursuivre dans l’arbitrage ?
Au départ, cela me permettait de mieux connaitre les règles, d’avoir une autre vision du jeu. J’aime bien aussi avoir des responsabilités.

Samedi, tu as arbitré et le match a fait l’objet d’une évaluation par les cadres nationaux de l’arbitrage…
Oui en effet il s’agissait d’un match des U15 garçons entre l’équipe du CSAV et celle d’Annemasse HB. Cela s’est bien passé et, à l’issue du match, il y a eu un debriefing avec un retour sur des fautes que nous n’avons pas sifflées et des situations particulières. Ma binôme habituelle (Candice Daviet) est blessée et j’ai officié pour la première fois avec Lily-Rose Deléan mais cela n’a pas posé de difficultés.

Avec Candice, quelle est votre routine pour préparer un match à arbitrer ?
Nous arrivons toujours une heure avant le coup d’envoi. On se parle beaucoup puis on suit le protocole d’avant-match. Pendant le match, on se regarde beaucoup. On peut ne pas être d’accord mais généralement on suit la décision de sa partenaire. Si vraiment il y a un point de désaccord, on arrête le temps et on discute. Avec Candice, il n’y a pas de confrontations. Nous sommes copines dans la vraie vie et cela nous aide.

Suis-tu l’actualité de l’arbitrage, notamment les paires internationales qui officient sur les grandes compétitions ?
Non sincèrement, je ne suis pas ça. Parfois quand je regarde des grands matchs des équipes de France ou du championnat de France, j’observe ce que font les arbitres… et je donne mon avis.

Comment envisages-tu la suite dans le domaine de l’arbitrage ?
Jusqu’à présent, avec un match à siffler toutes les deux semaines, j’ai pu concilier mes études, mes matchs et l’arbitrage. J’espère pouvoir continuer ainsi la saison prochaine lorsque je serai en classe de Terminale. Cela dépend aussi de ma binôme mais j’aimerais passer le T2. Mais je ne me projette pas au-delà et pour l’instant, je dois dire que je préfère être joueuse.

N’est-ce pas complémentaire d’arbitrer et de jouer, notamment pour la condition physique ?
Cela court beaucoup ! À la fin du match tu es essoufflée. Quand tu arbitres, tu fais plus d’aller-retour car il n’y a pas de rotations.  

Quel regard portes-tu sur cette journée consacrée à l’arbitrage au féminin ?
J’ai trouvé ça cool. Nous avons reçu une jolie dotation avec tee-shirt, chemise rose, des poignets, un sifflet, tout un kit. Je n’ai pas participé aux ateliers car j’arbitrais à ce moment-là mais j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup du monde. Cela démontrait le dynamisme du club d’Annecy-le-Vieux.

Propos recueillis par Hubert Guériau