Lauréat 2019 du trophée Hand pour Elles, le club de l’Éveil Sportif du Val de l’Indre (ESVI) compte 259 licencié-es dont 85 pratiquent assidûment le Handfit développé au sein du club de l’Indre depuis 2016. Interview de Célina Feillault qui a développé et anime les séances hebdomadaires.

Comment s’inscrit l’ESCI dans son environnement ?
L’Éveil Sportif du Val de l’Indre est le seul club de handball implanté sur les six villes de la communauté de communes du Territoire Touraine Vallée de L’Indre. Même si l’ESVI est dynamique pour faire sa promotion, nous avons du mal à rivaliser avec les clubs de Joué-Lès-Tours et de Chambray-Lès-Tours. Cette saison, notre club compte 259 licencié-es dont 102 féminines. 85 participent à nos sessions Handfit.

Avant de te lancer avec passion dans le Handfit, quel était ton parcours dans le handball ?
Je suis présente au club depuis 2005 lorsque j’accompagnais mes deux fils au mini-hand. Je me suis impliquée dans le suivi d’une équipe puis 3-4 années plus tard, je suis devenue membre du conseil d’administration du club. En 2009, avec d’autres parents qui étaient devenus des copains, nous avons fondé la section loisirs dans laquelle j’ai joué pendant deux saisons. J’ai ensuite encadré les équipes -14 et -16 où évoluaient mes fils. Secrétaire puis vice-présidente, j’ai aussi été présidente de l’ESVI par intérim en raison de la longue maladie de la présidente d’alors.

Comment as-tu découvert le Handfit ?
Le Handfit a été créé en 2014 par la FFHandball. De mon côté, je ne me voyais pas reprendre le jeu avec l’équipe loisir alors j’ai décidé de suivre la formation avant de lancer l’activité au sein du club.

En quoi le Handfit est selon toi une activité qui permet d’attirer de nouveaux pratiquants ?
En développant le Handfit, la fédération a eu une bonne idée. C’est une alternative au hand loisir où il n’est pas toujours facile de se faire une place. Le Handfit permet par exemple d’impliquer les mamans des petits handballeurs. Les créneaux Handfit attirent aussi des joueuses mamans. C’est une opportunité pour elles de reprendre l’activité après leur maternité et de se remettre en forme. Elles peuvent ainsi intégrer notre club qui est l’un des rares à proposer le Handfit dans la région.

Comment as-tu procédé pour sensibiliser les nouveaux pratiquants ?
Dès la 1e année, nous étions 17 à pratiquer assidûment le Handfit. En fait, j’ai recruté en me tournant vers les copines et les mamans des petits handballeurs. J’avoue que rapidement, on a pris du plaisir et on a beaucoup ri. Des mamans ont incité des copines et petit à petit l’effectif a grossi au point que l’activité recense aujourd’hui 85 membres, dont un seul homme que l’on bichonne. Certains hommes considèrent que ce n’est pas une activité sportive, pourtant ceux qui ont essayé n’hésitent pas à nous dire qu’ils ont eu des courbatures après la séance !

Quels sont les ingrédients de la réussite ?
Je me suis adaptée au public, notamment en ajoutant de la musique. Lors des jeux, la musique booste les participantes. Pour varier les séances, je pioche des idées auprès du salarié du club qui anime les séances de mini-hand. J’intègre aussi des exercices de coordination chez les seniors et ce que j’ai pu observer dans d’autres clubs. C’est en quelque sorte un mix. Je dois aussi tenir compte des spécificités du groupe qui s’étend de 10 à 64 ans ou bien parce que certaines ont des pathologies. Je suis un peu victime du succès car malgré 3 à 4 séances hebdomadaires, il faudrait que je mette en place des créneaux supplémentaires. J’y passe beaucoup de temps mais je dois dire que je m’éclate.

Quelle était la motivation de l’ESVI à participer à l’appel à projets Hand pour elles ?
Le désir de faire découvrir l’activité Handfit. Si moi j’ai aimé, pourquoi pas les autres ? Notre président Damien Sarrazy a eu l’idée de solliciter Interm’aide, une association qui apporte son soutien aux femmes victimes de violences. Notre objectif était de sortir les femmes de leur quotidien. Avec l’aide de la salariée de l’association qui a bien présenté le projet, nous avons pu compter sur la participation des femmes soutenues par l’association. Lors de l’édition 2018 de « Hand pour Elles », notre club faisait partie des 15 lauréats et à ce titre nous avions reçu une dotation de matériel. Cette saison, cette action handfit a été retenue parmi les 10 projets récompensés. En plus de la dotation, nous avons reçu une aide financière de 2000 €.

Quel est l’avenir du handfit avec l’association Interm’aide ?
Les femmes, qui sont pour la plupart en situation de précarité, n’ont pas la possibilité de se rendre dans l’un des gymnases utilisés par notre club. Par conséquent, nous avons décidé de partager la dotation financière avec l’association (soit 1000 €) qui est implantée dans le centre-ville de Tours. Des interventions de Handfit sont prévues aux beaux jours, dans la cour de l’association, en extérieur.

Outre cette action à caractère social, as-tu tenté de développer l’activité Handfit auprès d’autres associations ?
Lors de la saison 2017-2018, nous avions signé une convention avec le Campus des Métiers de Joué-lès-Tours. Chaque semaine, pendant une heure, j’animais une session Handfit avec les salarié-es.

Avec plus de 80 fidèles à l’activité Handfit, as-tu réussi à mobiliser des bénévoles sur la vie du club ?
L’ESVI est mon club de cœur alors je serai toujours impliquée. J’invite en effet les copines à participer à la vie du club, notamment sur les opérations événementielles. D’année en année, un petit noyau s’est formé et deux d’entre-elles sont ainsi entrées au conseil d’administration du club.

HGu